2 mai 2005

Les rivières pourpres 2 – Les anges de l’apocalypse (2004) de Olivier Dahan

Rivières pourpres 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir…)

Lui :
Filmé comme un clip avec avalanche d’images et musique à fond, ce second volet continue de donner allègrement dans le thriller plongeant dans l’obscur et l’occulte bien senti. Le scénario de Luc Besson, même s’il est original par certains aspects, reste assez conventionnel et ne donne pas franchement dans la subtilité. Je n’accroche pas du tout…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Benoît Magimel
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1 mai 2005

La Vie et tout le reste (2003) de Woody Allen

Titre original : « Anything Else »

Anything elseElle :Dans ce film, Woody Allen se met en scène comme conseiller plus âgé d’un jeune écrivain qui éprouve des difficultés dans sa vie de couple. Ce dernier ressemble étrangement à Woody Allen dans sa façon de parler, de se comporter, de penser. L’acteur Jason Biggs se sort plutôt pas mal de cette expérience. Woody Allen se projette complètement dans ce personnage. Nostalgie d’une époque et de sa jeunesse sans doute. Je trouve que le film n’a pas la fraîcheur et spontanéité de ses premiers films comme Annie Hall. Cela a un air de déjà vu mais en moins bien et en plus Woody Allen a tendance à exagérer les situations ce qui casse les effets humoristiques. Est-ce l’effet de la vieillesse ou ferait-il mieux de changer son fusil d’épaule en abordant d’autres thèmes ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Woody AllenPour ce film, Woody Allen introduit son alter ego jeune alors que lui-même interprète une sorte de maître à penser, un personnage qui d’ailleurs prend le contre-pied de son personnage habituel (il connaît tout des femmes, prône l’usage des armes à feu, etc…). Sinon, le film est assez proche dans ingrédients et son déroulement d’Annie Hall ou Manhattan, mais les personnages sont plus exagérés à tel point qu’ils en deviennent parfois un peu crispants. Face au jeune Jerry, les deux personnages féminins principaux ont un côté « hystérique et insatisfaite » franchement marqué. On retrouve ici et là tous les thèmes chers à Woody Allen qui lui permettent de placer de bonnes répliques mais l’ensemble reste plusieurs tons au dessous du meilleur Woody Allen. Ceci dit, on a peut-être tort de comparer, de vouloir retrouver ses anciens films… Cela reste tout de même une bonne comédie qui se regarde avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jason Biggs, Christina Ricci, Woody Allen, Danny De Vito
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30 avril 2005

Sommaire d’avril 2005

Les Harmonies Werckmeister

(2000) de Béla Tarr

L’Autre

(2003) de Benoît Mariage

Dolls

(2002) de Takeshi Kitano

Toto le héros

(1991) de Jaco van Dormael

Vodka Lemon

(2003) de Hiner Saleem

Sciuscià

(1946) de Vittorio De Sica

La Bataille du Rio de la Plata

(1956) de Michael Powell et E. Pressburger

Décalogue

(1988) de Krzysztof Kieslowski

The Bad and the Beautiful

(1952) de Vincente Minnelli

Master and Commander :
De l’autre côté du monde

(2003) de Peter Weir

Agents Secrets

(2004) de Frédéric Shoendoerffer

Nombre de billets : 11

29 avril 2005

Les Harmonies Werckmeister (2000) de Béla Tarr

Titre original : « Werckmeister harmóniák »

Les Harmonies WerckmeisterElle :
Film hongrois d’une incroyable lenteur. Pas beaucoup de patience ce soir. J’ai décroché très vite fait.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Les Harmonies WerckmeisterUn village qui semble hors du monde et du temps, et où débarque par convoi spécial une énorme baleine morte… Il s’ensuit une situation de grande confusion, un grand danger semblant planer sur les habitants… Il est difficile de résumer ce film où la raison ne tient pas face à l’irrationnel et au chaos.
Tourné en noir et blanc, Les Harmonies Werckmeister possède un rythme bien à lui : De longs plans, tellement longs que certains en viennent à ressembler à une ritournelle, un disque rayé, tel ce plan étonnant de marche des deux personnages, un plan qui semble développer sa propre musique dans sa répétition. Ou alors cet extraordinaire long plan d’une foule en marche, silencieuse, froide et déterminée, sans expression, telle une armée de zombies, un plan dont se dégage une force vraiment peu commune.
Les Harmonies WerckmeisterBéla Tarr ne nous donne que peu d’explications sur cette menace qui plane tout au long des Harmonies Werckmeister, ou sur ce prince qui semble lui-même manipulé, mais par contre la symbolique est là et on devine aisément les références à la situation sous l’ex-bloc soviétique.
Mais les interprétations peuvent être multiples. Par exemple, cette foule déterminée (mentionnée plus haut) va en fait saccager un hôpital, tabasser les blessés et les malades. Peut-on imaginer un acte plus illogique, contraire à la raison? Faut-il y voir l’expression du sentiment d’avoir au dessus de soi une force colossale, dont on ne comprend pas la logique mais qui peut vous engloutir ? Ou plus simplement, l’expression du fait que dans une situation de crise, une foule peut accomplir les actes les plus inutiles, barbares et idiots ?
Sur la forme, il faut noter également, le travail sur la photo, avec de très beaux plans de visages. Les Harmonies Werckmeister est un film étonnant, pas facile à aborder, mais assez beau et puissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lars Rudolph, Hanna Schygulla, Peter Fitz
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28 avril 2005

« L’Autre » (2003) de Benoît Mariage

l4AutreElle :
Un film d’1h pas vraiment abouti. Une jeune femme enceinte de jumeaux décide de supprimer un embryon. Le mari pas vraiment communicatif et solidaire, n’approuve pas cette décision et quitte le foyer pour aller pédaler sur son tandem. La femme déprime et sympathise avec un handicapé. Ce que le réalisateur cherche à faire passer est assez confus. Il ne fait qu’effleurer les problèmes et ne cherche pas à donner un peu de profondeur à ses personnages. Tout est gris ; on ne communique pas et la fin est assez énigmatique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un film assez étrange, dont il est même un peu difficile de parler… L’histoire est à la fois à la limite du documentaire tout en n’étant pas très crédible. Les personnages sont assez peu approfondis, nous n’avons aucun indice pour savoir pourquoi ce couple est à ce point fragile. C’est en fait sur une situation que l’on se penche, mais cette situation paraît un peu artificielle et l’on reste vraiment spectateur. On peut certes sentir une certaine influence de Kieslowski mais l’histoire et les sentiments exposés n’ont pas la même force.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Dominique Baeyens, Philippe Grand’Henry
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27 avril 2005

Dolls (2002) de Takeshi Kitano

DollsElle :
J’aime bien Kitano mais pas tous ses films et celui-ci ne fait pas partie des élus. Je l’ai trouvé particulièrement soporifique et ai abandonné au bout d’1h. Il s’agit de trois histoires d’amour avortées car le désir de réussite sociale a été le plus fort : un jeune couple enchaîné qui erre sans fin, un chef « du milieu » qui part à la recherche de son amour de jeunesse trente ans plus tard, une troisième histoire que je n’ai pas vue. La mise en scène est assez onirique ; il y a peu de dialogues et de bande son.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Avec ce film Kitano nous conte trois histoires, des histoires tragiques à l’image de celles des bunrakus japonais. Ces trois histoires n’ont pas la même présence, la plus forte étant celle des « mendiants enchaînés », ce jeune couple dont chaque geste est empreint de tristesse et de mélancolie et qui erre sans but, rongé par le remords. Ce couple errant est l’occasion pour Kitano de créer de très beaux plans, notamment en utilisant les couleurs des quatre saisons et de montrer une grande maîtrise de la mise en scène. Tout en étant assez fort, le film n’est pas sans défaut : l’une des trois histoires (avec la jeune star) paraît forcée et futile et le rythme général est tout de même très lent. Il faut sans doute y voir un film essentiellement visuel, presque hors du temps, une sorte de version moderne de ces tragiques légendes japonaises.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Miho Kanno, Hidetoshi Nishijima, Tatsuya Mihashi, Chieko Matsubara
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26 avril 2005

Toto le héros (1991) de Jaco van Dormael

Toto le héros Elle :
Ce film belge est une vraie réussite. Originalité et richesse du scénario, mise en scène talentueuse et complexe, émotion et humour au rendez-vous. Michel Bouquet incarne un vieil homme qui veut se venger de son ancien camarade car il pense qu’il a été changé de famille par erreur lors d’un incendie. Le réalisateur passe fort habilement de l’enfance, à l’âge adulte, à l’heure de la vieillesse et de la mort. pour nous conter la vie de Thomas. La mort d’un père et d’une sœur dont il était amoureux bouleverse son parcours à tout jamais. On passe du rire aux larmes. La musique de Charles Trénet ponctue les moments de joie. Les univers des différentes époques sont presque irréels. Les personnages sont très attachants et émouvants. Toto le héros est un bon film qui interroge également sur la vie et les raisons de vivre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son premier long métrage, Jaco van Dormael fait preuve d’une maîtrise certaine de la mise en scène, réussissant à entrelacer de façon audacieuse plusieurs époques dans son récit et surtout en parvenant à nous plonger entièrement dans cette histoire qui a des aspects oniriques, fantastiques ou plutôt surréalistes. Michel Bouquet est particulièrement brillant dans son interprétation de personnage à la fois simple et multi facettes. On peut noter quelques clins d’oeil cinématographiques, à Brazil notamment. Un film qui parvient à nous passionner et à nous intriguer.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Mireille Perrier
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25 avril 2005

« Vodka Lemon » (2003) de Hiner Saleem

Vodka lemonElle :
Ce réalisateur kurde parvient avec des bouts de ficelle à créer un univers décalé ponctué d’humour et de fantaisie dans un village perdu d’Arménie. Dans de superbes paysages enneigés, on voit évoluer un veuf et une veuve qui se rendent sur la tombe de leurs époux respectifs et qui finiront par se rapprocher tant la vie et la solitude sont rudes. Pas d’argent, pas de travail, pas de présent et pas d’avenir. On voit des chaises un peu partout à l’extérieur comme si elles symbolisaient l’attente d’un avenir meilleur. Hamo veut vendre son armoire qu’il transbahute sur son dos et Lala tente de vendre son piano pour survivre. Les compositions d’images sont incongrues et amusantes tel ce lit tiré dans la neige par un bus, ce magasin de vodka perdu dans la campagne, ce cheval qui traverse l’écran de temps à autre, ce repas de noce pris dans la neige. Les personnages sont également attachants ; ils subissent leur sort mais parviennent à grappiller de temps à autre des parcelles de bonheur grâce au chant et à la musique.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est avec une bonne dose d’humour que le réalisateur choisit de montrer la difficulté de vivre dans ce minuscule village d’Arménie, englué par la neige et loin de tout. Il n’hésite donc pas à enchaîner les situations les plus incongrues et inattendues, et le film a indéniablement un côté surréaliste. Parfois, cela semble un peu plaqué, on sent qu’il a voulu faire « une image », mais c’est le plus souvent réussi et surtout il parvient à rendre ses personnages assez attachants malgré leur mutisme quasi permanent. Le grand père du réalisateur avait, paraît-il, l’habitude de dire « notre passé est triste, notre présent est catastrophique mais, heureusement, nous n’avons pas d’avenir », une phrase à la fois drôle et terrible qui résume parfaitement le ton et le propos du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Romen Avinian, Lala Sarkissian
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24 avril 2005

Sciuscià (1946) de Vittorio De Sica

SciusciaElle :
Tout comme dans Le Voleur de Bicyclette, Vittorio de Sica met en scène des enfants des rues dans l’Italie de l’après-guerre. La misère règne et les familles ne mangent pas à leur faim. Deux enfants cireurs de chaussures sont laissés à l’abandon, trempent dans des mauvais coups pour gagner un peu d’argent et finissent dans une prison. De Sica parvient à saisir avec émotion le tragique parcours de ces enfants, leurs moments de joie, leur désespoir, leur lutte pour survivre, leur attente de jours meilleurs, les rudes conditions de vie de cette période, l’incohérence de la justice qui doit emprisonner des gamins qui volent pour manger. C’est un témoignage fort et poignant sur cette triste période d’après Mussolini.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tourné 2 ans avant Le voleur de bicyclette, ce film de De Sica traite un peu du même thème, la survie dans la l’Italie de l’après-guerre de jeunes gamins livrés à eux-mêmes. Il le fait sans misérabilisme, soulignant par là le fait que ce sont surtout les circonstances qui leur enlèvent tout avenir. Très réaliste, mais filmé avec beaucoup de sensibilité, le cinéma de De Sica émeut et touche assez profondément, même 60 ans après sa sortie.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Franco Interlenghi, Rinaldo Smordoni
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Remarque :
Luis Bunuel raconte dans ses mémoires que Sciuscià l’avait incité à tourner Los Olvidados.

23 avril 2005

La Bataille du Rio de la Plata (1956) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « The battle of the River Plate »

La bataille du Rio de la PlataElle :
Vraiment pas passionnant cette bataille entre un cuirassé allemand et des croiseurs anglais lors de la seconde guerre mondiale. La réalisation manque de moyens et d’envergure si bien que l’on a surtout droit à des plans américains de militaires en train d’observer à la jumelle. Le film manque également d’intensité dramatique. Michael Powell semble avoir du mal à occuper ses personnages dans un espace clos.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le film est un peu dominé par son aspect documentaire, car Michael Powell et Emeric Pressburger ont vraiment cherché à reconstituer minutieusement cet épisode naval du début la seconde guerre mondiale. Cet aspect documentaire s’impose donc au détriment du suspense et du déroulement, ce qui pénalise un peu l’implication du spectateur. Les scènes de combat maritime ont peut-être pâti d’un manque de moyens et les acteurs sont souvent peu convaincants. Le film vaut donc surtout pour son côté historique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Gregson, Anthony Quayle, Ian Hunter
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