7 juin 2005

La petite bande (1983) de Michel Deville

La petite bande Elle :
C’est sous la forme d’une fable humoristique que Michel Deville nous narre la fugue d’une bande de sept jeunes enfants anglais avec des méchants malfrats à leurs trousses.. Il se moque des institutions et plébiscite la fraîcheur et spontanéité de l’enfance. Aucun dialogue, seule une musique légère et fantasque accompagne cette escapade. Je vois plutôt ce film comme un exercice de style que comme un film pleinement abouti. J’ai eu de la difficulté à voir le film jusqu’au bout en partie à cause d’un manque de consistance du scénario qui a fait baisser mon intérêt au fur et à mesure.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film de Michel Deville peut paraître n’être qu’un exercice de style : un film sans paroles où la musique (signée Edgar Cosma) tient le rôle de narrateur en soulignant ou en dirigeant nos sentiments dans un sens ou dans l’autre. Mais c’est aussi un film sur l’enfance, avec beaucoup de fraîcheur, des enfants dont les facéties viennent perturber l’ordre établi et le conformisme. Hélas, le scénario s’enlise ensuite, faisant intervenir des « méchants » dans une histoire de complot infernal, tel un conte qui tourne mal… Le film qui semblait plein de candeur et de naïveté apparaît alors un peu interminable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: François Marthouret, Robin Renucci, Daniel Martin
Les enfants : Andrew Chandler, Hélène Dassule, Nicole Palmer, Hamish Scrimgeour, Katherine Scrimgeour, Nicolas Sireau, Remi Usquin, Valerie Gauthier

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6 juin 2005

La Vie est un Miracle (2004) d’ Emir Kusturica

Titre original : « Zivot je cudo »

La Vie est un Miracle Elle :
Nous sommes en Bosnie en 1992 et la guerre est imminente. Kusturica nous propose un film joyeux et trépidant plein d’espoir. Malgré les épreuves, Il veut croire au miracle de la vie dans tous les sens du terme. Dans ce coin perdu au bord d’une voie ferrée qui devrait favoriser les échanges, il met en scène des personnages truculents et attachants, une ânesse protectrice, un chat, un chien, des volatiles dans des situations toutes plus loufoques les unes que les autres. Ce débordement d’énergie, cette truculence fait penser à Fellini. On passe du rire aux larmes, de la colère à la douceur, de l’amour à la haine. Kusturica impose son talent de metteur en scène dans ce film sincère et optimiste malgré quelques petites longueurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Kusturica nous offre là un film à plusieurs facettes : une vision de la société serbe, entreprenante mais encore minée par la corruption. Il y a aussi une terrible histoire d’amour, un homme déchiré entre le désir de revoir son fils et l’amour qu’il porte à une jeune femme. Enfin, en toile de fond, il y a cette guerre, aveugle et omniprésente. Le talent de Kusturica est de mettre tant de choses dans un même film et ce, non pas par petites touches, mais en imprimant un rythme soutenu, haletant, avec beaucoup d’humour et des scènes quasiment hystériques. La Vie est un Miracle est un film plein de vie, et donc en ce sens on peut le trouver optimiste, mais c’est un optimisme lucide : les difficultés seront nombreuses semble t-il nous dire, mais nous rebâtirons ce pays.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Slavko Stimac, Natasa Solak, Vesna Trivalic
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5 juin 2005

Monstres & Cie (2001) de Peter Docter & David Silverman

Titre original : « Monsters, Inc. »

Monsters IncElle : (pas vu)

Lui :
Avec Monstres et Cie,  leur quatrième production, Pixar a réalisé une nouvelle fois un film d’animation inventif, en dehors des conventions. Bien entendu, il y a beaucoup d’humour et de dérision dans ce joli détournement du thème du monstre, mais aussi quelques plans absolument superbes, telle cette scène franchement surréaliste de la zone de parcage des « portes », un lieu quasiment indescriptible, beau et époustouflant. Cette scène tient à la fois de Lewis Carroll, Tex Avery et… d’Indiana Jones. Une perle. Le rythme du film est assez enlevé et les acteurs s’en donnent à coeur joie, avec notamment un Billy Crystal absolument déchaîné.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voix de) John Goodman, Billy Crystal
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4 juin 2005

In my country (2004) de John Boorman

Titre original : « Country of my skull »

In my CountryElle :
Dans l’Afrique du Sud de l’après-apartheid, Nelson Mandela institue des commissions de réconciliation où les bourreaux doivent avouer leurs sévices devant leurs victimes noires pour pouvoir être amnistiés. Y assistent un journaliste américain noir et une poétesse afrikaner (Juliette Binoche) en rupture avec sa famille. Je trouve que le sujet grave de ce film aurait mérité un meilleur traitement. Le film est assez convenu, artificiel et ennuyeux. On est simplement spectateur extérieur alors qu’on devrait vibrer aux côtés des victimes pendant qu’elles racontent les tortures subies. On n’échappe pas non plus aux clichés vus mille fois sur l’histoire d’amour entre le journaliste noir et la journaliste blanche. D’ailleurs, on ne sent pas Juliette très à l’aise dans ce rôle. Une déception.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le sujet traité mérite bien entendu la plus grande considération mais, hélas, le film de John Boorman ne parvient pas bien à traduire l’importance de ce grand tournant de l’histoire d’Afrique du Sud. In My Country apparaît trop scénarisé et cette petite amourette entre journalistes paraît plaquée et donc anodine. On peut supposer que l’intention de Boorman était de toucher un public le plus large possible et par conséquent de témoigner à la fois des sévices et tortures et aussi de la façon dont ce pays a choisi de tourner la page. C’est néanmoins dommage que ce film n’ait pas une parcelle de l’intensité des drames relatés.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Brendan Gleeson
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3 juin 2005

La ballade de Narayama (1983) de Shohei Imamura

Titre original : « Narayama bushiko »

La ballade de Narayama Elle :
Un petit village miséreux au coeur de la montagne, ses habitants aux croyances et aux mœurs primitives, une vieille femme de 70 ans qui veut se faire conduire en haut de la montagne de Narayama pour y mourir et laisser la place au bébé qui va naître. Imamura met en scène les cycles de la vie : la naissance, l’amour, le sexe, la quête de nourriture, la maladie, la vieillesse et la mort. Il fait le parallèle en montrant les animaux dans les divers stades de l’existence. La nature accompagne le parcours des hommes. Cette vieille femme animée d’une grande force intérieure sacrifie sa vie pour que les plus jeunes puissent survivre. C’est un film assez dur avec quelques scènes un peu longues toutefois. La scène finale est si macabre et glaçante qu’on a hâte d’en finir.
Note : 3 étoiles

Lui :
Palme d’Or à Cannes en 1983, La Ballade de Narayama est en fait un remake car Keisuke Kinoshita avait déjà adapté ce livre en 1958. C’est une chronique rurale et historique qui décrit la vie et le fonctionnement social d’un village de quelques maisons isolées dans la montagne. Imamura parvient parfaitement à transcrire par ses images les sentiments de base, à l’état brut, qui régissent leurs vies. Tout est orienté vers la survie et surtout le maintien de la cellule familiale ou du groupe. Les règles sont acceptées par les personnages, même si une certaine humanité en eux les pousserait parfois à les remettre en cause. Les images (en noir et blanc) ont une beauté brute et une puissance peu commune.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ken Ogata, Sumiko Sakamoto, Aki Takejo
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2 juin 2005

Kill Bill: Vol. 1 (2003) de Quentin Tarantino

Kill Bill, volume 1 (2003) de Quentin Tarantino

Titre original : « Kill Bill: Vol. 1 »

Kill Bill, volume 1Elle :
Je n’accroche pas au cinéma de Tarantino que je trouve un peu surcoté par effet de mode. Je reconnais sa maîtrise de la mise en scène mais je n’aime pas les sujets qu’il aborde. Sa fascination pour la violence et le sang me rebute. Le seul film que j’ai bien aimé de lui était Jackie Brown.
Note : pas d'étoile

Lui :
Contrastant franchement avec son film précédent Jackie Brown, Tarantino choisit cette fois un scénario ultra-simple pour se concentrer sur la forme, cherchant notamment à esthétiser au maximum l’univers qu’il affectionne. On le sait, Tarentino est un grand amateur de bandes dessinées, de films de Kung-Fu et de série B. Je trouve un peu dommage que sa démarche semble (à mes yeux) se réduire à esthétiser les mille et une façons de couper un bras et de faire jaillir trois hectolitres de sang, le tout dans d’interminables scènes de combat. La construction est plus intéressante, souvent surprenante, mais globalement je n’accroche pas vraiment…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Uma Thurman, Lucy Liu
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1 juin 2005

« Uzak » (2002) de Nuri Bilge Ceylan

UzakElle :
Ce film turc n’est pas franchement gai mais il est remarquable pour son étrangeté et originalité. Il met en scène une cohabitation difficile entre un photographe divorcé qui reçoit son cousin de la campagne à la recherche d’un travail. Ces deux hommes sont englués dans leurs destins tout comme la petite souris qui se fait prendre dans une bande adhésive. L’un est divorcé et l’autre ne trouve pas de femme. Le réalisateur filme avec talent ces deux solitudes qui semblent plus subir leur condition que la prendre en main. La télévision omniprésente peuple les soirées de ces hommes qui parlent peu. Les sons de la ville, de la campagne, les bruits étranges comblent ce grand vide. Ceylan soigne également ses compositions et affectionne les premiers plans sur des fonds très flous. Il montre surtout la grande détresse morale et affective de la Turquie occidentalisée en proie aux problèmes sociaux.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un photographe, totalement désillusionné sentimentalement et professionnellement, accueille son jeune cousin venu chercher du travail à Istanbul. C’est bien sûr l’occasion pour Nuri Bilge Ceylan de mettre en avant une certaine opposition entre la mentalité urbaine et rurale. Il le fait en soignant ses images, particulièrement au niveau des cadrages, avec de longs plans qui amplifient cette impression de vacuité et de solitude qui se dégage des personnages. On peut juste regretter qu’il semble se contenter de les observer, de ne mettre l’accent que sur les occasions manquées, sans approfondir un peu plus leur personnalité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Muzaffer Özdemir, Mehmet Emin Toprak
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31 mai 2005

sommaire de mai 2005

Phone Game

(2002) de Joel Schumacher

La Femme est l’avenir de l’homme

(2004) de Hong Sangsoo

And now for something completely different

(1971) de Ian MacNaughton

Le Divorce

(2003) de James Ivory

Osama

(2003) de Siddiq Barmak

Rosetta

(1999) de J.P. et Luc Dardenne

Lost in Translation

(2003) de Sofia Coppola

Face

(1997) d’ Antonia Bird

Eureka

(2000) de Shinji Aoyama

Le Convoyeur

(2004) de Nicolas Boukhrief

You only live once

(1937) de Fritz Lang

Pollock

(2000) d’ Ed Harris

S1m0ne

(2002) d’ Andrew Niccol

Sauve-moi

(2000) de Christian Vincent

La Jeune Fille à la Perle

(2003) de Peter Webber

Triple agent

(2004) d’ Eric Rohmer

Confidences trop intimes

(2004) de Patrice Leconte

Identity

(2003) de James Mangold

Grand Hotel

(1932) de Edmund Goulding

Confidence

(2003) de James Foley

Printemps, été, automne, hiver…
et printemps

(2003) de Kim Ki-duk

Feux rouges

(2004) de Cédric Kahn

Les Rivières pourpres 2
Les anges de l’apocalypse 

(2004) de Olivier Dahan

La Vie et tout le reste

(2003) de Woody Allen

Nombre de billets : 24

31 mai 2005

Phone Game (2002) de Joel Schumacher

Titre original : Phone Booth

Phone gameElle :
Je ne vais pas m’étendre sur ce film puisque j’ai abandonné rapidement la projection : Cette histoire de téléphone ne m’attirait guère !
Note : pas d'étoiles

Lui :
A priori, avec Phone Game, on pourrait penser que l’on va voir un thriller ultra classique (et je dois bien avouer ne pas être un grand fan des films de Joel Schumacher…), et pourtant il s’agit là d’un film extrêmement original. Point d’effets spectaculaires, de meurtres ou d’explosions photogéniques, non… seulement du scénario et du bon : un suspense d’1h15 dans une cabine téléphonique (!), basé sur une idée de départ simple et développée très efficacement pour vous tenir en haleine jusqu’à la fin. Ce genre de scénario fait penser à Hitchcock et je n’ai pas été surpris de lire que le scénario lui avait été proposé dans les années 70. La réalisation est des plus simples (Phone Game aurait été tourné en 10 jours) et mis à part Forest Whittaker, point d’acteurs très connus. Du scénario pur… Ah quel plaisir !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Colin Farrell, Radha Mitchell, Forest Whitaker, Katie Holmes
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30 mai 2005

La Femme est l’avenir de l’homme (2004) de Hong Sangsoo

Titre original : « Yeojaneun namjaui miraeda »

La Femme est l’avenir de l’homme Elle :
Cette vision désenchantée de la jeunesse coréenne met en scène deux jeunes intellectuels désoeuvrés qui se raccrochent aux souvenirs d’une jeune femme. C’est une vision assez sombre de la jeunesse. Les années ont passé, les corps se sont alourdis, les rêves se sont enfuis. Restent le sexe mécaniquement consommé et l’alcool. Ils vivent au présent et sans projet d’avenir. Le réalisateur imbrique les allers et retours dans le temps et crée une atmosphère un peu pesante. On assiste avec un peu d’ennui à la décomposition des relations entre les membres de ce trio. No future.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme est l’avenir de l’homme : Deux amis se retrouvent et vont rendre visite à une jeune femme dont ils étaient tous deux amoureux. Ce scénario, Hong Sangsoo choisit de le traiter uniquement sous l’angle du rendez-vous manqué : ces deux garçons semblent avoir raté leur vie qui est devenue parfaitement vide et sans intérêt malgré les apparences (ils font tous deux un travail plutôt intéressant à priori). Le film ne regarde que vers le passé, on vivote dans le présent et l’avenir n’est pas à l’ordre du jour. Le problème est que cette vacuité, ce désenchantement se ressent un peu trop en tant que spectateur, il n’y a franchement pas d’élément auquel se raccrocher. Le seul personnage un tant soit peu positif (la jeune femme) est en fait peu développé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Yu Ji-tae, Tae-woo Kim, Hyeon-a Seong
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