4 février 2006

Le Rebelle (1949) de King Vidor

Titre original : « The Fountainhead »

The FountainheadElle :
On passe un bon moment avec ce film qui prône la liberté de création et le rejet du conformisme culturel. Gary Cooper incarne un valeureux architecte, précurseur du modernisme et qui s’en tient à ses principes et sa vérité artistique contre vents et marées. King Vidor fait un portrait au vitriol des financiers et hommes d’affaires véreux. L’argent et le pouvoir sont rois. L’intégrité et l’authenticité des sentiments n’ont pas de place dans ce monde de brutes. Patricia Neal en vamp frustrée est superbe.
Note : 4 étoiles

The FountainheadLui :
S’inspirant de la vie de l’architecte Franck Llyod Wright, le scénario donne une vision assez exaltée de la créativité dans l’absence de concession. Les mécanismes du scénario sont simples mais réussissent parfaitement car King Vidor met en scène un Gary Cooper très puissant, qui transcende son personnage et formidablement secondé par la jeune Patricia Neal (qui ne fera pourtant pas une carrière fulgurante par la suite). Un beau film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Patricia Neal
Voir la fiche du film et la filmographie de King Vidor sur le site IMDB.

Voir les autres films de King Vidor chroniqués sur ce blog…

3 février 2006

Et l’homme créa la femme (2004) de Frank Oz

Titre original : « The Stepford Wives »

Et l'homme créa la femme Elle :
(pas vu)

Lui :
Malgré un scénario franchement original, riche en possibilités, et des acteurs de premier plan, le film ne semble savoir tirer parti de ces atouts et réussit tout juste à être gentiment plaisant. Cette ville privée, microcosme idéalisé et coupé du monde qui peut évoquer certains ouvrages de science-fiction, semble une situation prometteuse mais la suite ne s’avère pas à la hauteur du sujet et le film reste fade, ne parvient pas à s’envoler. Le sujet principal, une certaine misogynie, n’est d’ailleurs pas vraiment traité. L’élément le plus positif reste la présence de Nicole Kidman, qui domine le film du début à la fin et qui prouve une fois de plus l’étendue de son registre, tout aussi bien haïssable en productrice arriviste qu’émouvante en femme déboussolée. On ne peut pas en dire autant, hélas, de Matthew Broderick, qui nous joue son personnage façon « papier peint », ni même de Christopher Walken qui semble pressé d’en finir. Le film se laisse juste regarder mais ne laissera pas de trace.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Matthew Broderick, Bette Midler, Glenn Close, Christopher Walken, Faith Hill
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Oz sur le site IMDB.

2 février 2006

Nói albínói (2003) de Dagur Kári

Nói albínói Elle :
Un film original et étrange dans l’univers glacé d’un village enneigé d’Islande. Les habitants vivent terrés chez eux dans la lueur blafarde de leur intérieur, détruits par l’alcool, l’ennui et l’absence de perspectives. Les adolescents dont Nói, un jeune albinos ont bien du mal à se construire et à trouver leur place dans cet univers absurde et décalé. Dagur Kári parvient à créer un climat d’attente et suit avec une certaine tendresse les errements de ce jeune homme mal dans sa peau. Malgré certaines longueurs dans cet univers un peu glauque, on finit par s’attacher à ces personnages hors du temps dans la dernière partie du film.
Note : 3 étoiles

Lui :
Nói albínói est un film atypique pour décrire une situation hors du commun. Ce village islandais, coincé entre la mer et la montagne, est un microcosme hors du monde mais surtout sans finalité apparente. Dagur Kári met en relief les incongruités qui frisent l’absurde : tous les éléments semblent là mais la vie est comme gelée, la ville est comme vide. Difficile pour ce jeune garçon de se trouver une voie, un but dans cette société qui ne semble pas en avoir. Aucun repère en vue. Le réalisateur parvient bien à créer un climat et trouve un bon équilibre pour son film, entre loufoque et tragique.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tómas Lemarquis, Elín Hansdóttir
Voir la fiche du film et la filmographie de Dagur Kári sur le site IMDB.

1 février 2006

Nationale 7 (2000) de Jean-Pierre Sinapi

Nationale 7 Elle :
Belle réussite que ce film sur un sujet délicat concernant les handicapés moteurs. Pas de compassion et de voyeurisme mais de l’émotion et de l’humour pour ces hommes et femmes atteints de misère sexuelle et affective. C’est Julie, éducatrice spécialisée dans ce centre qui décide de contacter une prostituée logeant sur la Nationale 7 pour soulager René, un myopathe agressif. Cette décision fait tomber l’agressivité et les masques de tout le monde y compris du personnel. Point de larmes et de tristesse mais une grande chaleur et solidarité humaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
Nationale 7 est un film assez étonnant : il est en effet étonnant de voir à quel point il fonctionne parfaitement sur un sujet guère facile, que l’on pourrait juger à priori pas particulièrement attirant. Et pourtant… Utilisant très peu de moyens, le réalisateur parvient à éviter tous les écueils et réussit à produire un film reposant sur une alchimie parfaite : une histoire assez forte, des personnages marquants, une interprétation très convaincante et surtout le ton juste qui permet de laisser tout le champ possible aux personnages. Beaucoup d’humour également… Au final, voilà une histoire touchante et très humaniste.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nadia Kaci, Olivier Gourmet, Lionel Abelanski, Chantal Neuwirth
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Pierre Sinapi sur le site IMDB.

1 février 2006

La Fidélité (2000) de Andrzej Zulawski

La Fidélité Elle :
Andrzej Zulawski semble projeter à l’écran sa propre vie au travers de sa compagne Sophie Marceau. Brillante photographe, celle-ci épouse le fils d’un magnat de la presse à scandales mais tombe amoureuse d’un jeune et beau photographe. Jusque là, tout va bien sauf que les personnages et situations tournent à la caricature exacerbée et à l’artificialité. Le jeu des acteurs est forcé, certaines scènes sont invraisemblables et ennuyeuses.
Note : pas d'étoile

Lui :
Difficile d’accrocher à cette adaptation du roman « La princesse de Clèves ». L’univers de Zulawski est assez pénible, tout y est forcé, exacerbé, le jeu des acteurs y est caricatural, les personnages tourmentés à l’extrême. Le film semble fait pour Sophie Marceau, seul personnage du film qui ne soit pas exaspérant.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Sophie Marceau, Pascal Greggory, Guillaume Canet, Michel Subor, Magali Noël
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrzej Zulawski sur le site IMDB

31 janvier 2006

Sommaire de janvier 2006

Rois et reine

(2004) d’ Arnaud Desplechin

Mon cher ennemi

(2001) de Goran Paskaljevic

Le Cinéma de Papa

(1970) de Claude Berri

Bienvenue en Suisse

(2004) de Léa Fazer

Cause toujours!

(2004) de Jeanne Labrune

Balzac et la petite tailleuse chinoise

(2002) de Sijie Dai

Les Ailes de la colombe

(1981) de Benoît Jacquot

Un mauvais fils

(1980) de Claude Sautet

La Promesse

(1996) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Le Fils

(2002) de Jean-Pierre et Luc Dardenne

La Faute à Voltaire

(2000) de Abdel Kechiche

Le Port de l’angoisse

(1944) de Howard Hawks

Après la Pluie

(1999) de Takashi Koizumi

Une femme de ménage

(2002) de Claude Berri

Décalage horaire

(2002) de Danièle Thompson

Fleurs d’Equinoxe

(1958) de Yasujiro Ozu

Jackie Brown

(1997) de Quentin Tarantino

Comédie érotique d’une nuit d’été

(1982) de Woody Allen

Rendez-vous avec la peur

(1957) de Jacques Tourneur

Nos plus belles années

(1973) de Sydney Pollack

Le jour d’après

(2004) de Roland Emmerich

L’opinion publique

(1923) de Charles Chaplin

La Maîtresse du Lieutenant français

(1981) de Karel Reisz

Personne ne m’aime

(1994) de Marion Vernoux

Japanese Story

(2003) de Sue Brooks

Des pissenlits par la racine

(1964) de Georges Lautner

L’Age de Glace

(2002) de Chris Wedge et Carlos Saldanha

Le Mystère de la chambre jaune

(2003) de Bruno Podalydès

L’Arche russe

(2002) de Aleksandr Sokurov

Sweet Sixteen

(2002) de Ken Loach

Rendez-vous

(1940) d’ Ernst Lubitsch

Petite chérie

(2000) de Anne Villacèque

L’Homme sans Passé

(2002) de Aki Kaurismäki

Un Homme dans la Foule

(1957) de Elia Kazan

Ali

(2001) de Michael Mann

Lawrence d’Arabie

(1962) de David Lean

Le Club de la Chance

(1993) de Wayne Wang

Baby Doll

(1956) de Elia Kazan

Embrassez qui vous voudrez

(2002) de Michel Blanc

Le Mariage des Moussons

(2001) de Mira Nair

L’Intrus

(1949) de Clarence Brown

Beijing bicycle

(2001) de Wang Xiaoshuai

En jouant ‘Dans la compagnie des hommes’

(2003) d’ Arnaud Desplechin

Nos Années Sauvages

(1991) de Wong Kar-wai

The King of Marvin Gardens

(1972) de Bob Rafelson

Désirs Humains

(1954) de Fritz Lang

San Francisco

(1936) de W.S. Van Dyke

Aime ton père

(2002) de Jacob Berger

Harry Potter à l’école des sorciers

(2001) de Chris Columbus

Fahrenheit 9/11

(2004) de Michael Moore

Kedma

(2002) d’ Amos Gitai

Tension

(1950) de John Berry

Vipère au poing

(2004) de Philippe de Broca

La Marche de Radetzky

(1995) d’ Axel Corti et Gernot Roll (TV)

The Adjuster

(1991) d’ Atom Egoyan

Land of Plenty (Terre d’abandance)

(2004) de Wim Wenders

Shrek 2

(2004) d’ A. Adamson, C. Vernon et K. Ashbury

Shrek

(2001) d’ Andrew Adamson et Vicky Jenson

Nombre de billets : 58

31 janvier 2006

Rois et reine (2004) d’ Arnaud Desplechin

Rois et reine Elle :
Je ne suis pas parvenue à rentrer dans l’univers déstructuré, un peu glauque et dissonant d’Arnaud Desplechin et ai préféré abandonner. J’ai trouvé l’histoire assez ennuyeuse et l’ensemble assez verbeux.
Note : pas d'étoile

Lui :
Les deux personnages qu’Arnauld Desplechin met en parallèle suivent des chemins presque contraires : d’une part une femme qui se croie libre se retrouve comme prisonnière de son passé, de son présent et de son entourage, et d’autre part un homme qui subit un internement abusif évolue vers une situation de liberté. Le scénario à la base est assez original et aurait pu être passionnant. En revanche, la forme m’a franchement rebuté : Desplechin filme cela de façon déstructurée (certes, c’est à l’image des personnages, mais cela reste pénible), avec une bande sonore inutilement encombrée et des personnages qui ne se départissent jamais de ce soupçon de suffisance qui ne les rend pas très attirants. Même si je trouve qu’il y a quelque chose dans le cinéma de Desplechin, le film a globalement (à mes yeux) un petit côté « intello » qui maintient à distance…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Maurice Garrel, Hippolyte Girardot
Voir la fiche du film et la filmographie de Arnaud Desplechin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Arnaud Desplechin chroniqués sur ce blog…

30 janvier 2006

Mon cher ennemi (2001) de Goran Paskaljevic

Titre original : « How Harry became a tree »

Mon cher ennemi Elle :
Mon Cher Ennemi est un film sympathique et plein d’humour autour de deux machos irlandais qui se vouent une haine féroce. Les pauvres irlandaises ne sont pas à la fête et doivent supporter les frasques et humiliations de leurs maris. Le film témoigne aussi d’une certaine réalité sociale au sein de la campagne irlandaise du début du siècle.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’histoire de cet homme, pour qui le fait d’avoir un ennemi est un faire-valoir pour sa personne, est assez terrible en soi… mais plutôt cocasse. Il y a un petit côté bande dessinée dans cet entêtement, cette volonté de tout faire pour nuire à son ennemi. Aveuglé par cette lutte sans répit et interminable, il va jusqu’à sacrifier sa propre famille et lui-même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Colm Meaney, Adrian Dunbar
Voir la fiche du film et la filmographie de Goran Paskaljevic sur le site IMDB.

29 janvier 2006

Le cinéma de Papa (1970) de Claude Berri

Le Cinéma de Papa Elle :
Claude Berri rend hommage à son père incarné par l’excellent Yves Robert et nous livre un film drôle, émouvant, nostalgique d’une époque perdue. Ce récit autobiographique retrace le parcours chaotique de Claude Berri qui ne voulait pas finir fourreur comme son père mais rêvait de cinéma et de scénarios. La rudesse de son père qui n’avait pu faire d’études se transforme en réelle complicité avec son fils au cours des années. Un grand moment d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce récit autobiographique de Claude Berri fait beaucoup penser à la série des Doisnel de Truffaut. C’est un peu le même ton, et son histoire est tout aussi pittoresque et le réalisateur ne laisse aucun doute sur son personnage puisque c’est lui-même qui l’interprète. Berri montre là une bonne maîtrise du déroulement du scénario et mélange assez habilement réalité et imagination. Très amusant…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yves Robert, Hénia Ziv, Claude Berri
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Berri sur le site IMDB.

28 janvier 2006

Bienvenue en Suisse (2004) de Léa Fazer

Bienvenue en Suisse Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans ses premières minutes, le film fait plutôt peur… crainte de se trouver face à un éventaire de clichés sur les suisses, qui ne traversent pas au feu vert et qui ne jetent pas de papier par terre. Mais rapidement, on s’aperçoit que le film est tout autre : Léa Fazer s’amuse de ces différences, tourne en dérision les images d’Epinal, se moque gentiment de tout le monde et nous délivre par-dessus tout cela une histoire qui finit par nous intriguer. C’est assez réussi pour un premier film, car elle a su trouver le ton juste et éviter les écueils et la facilité. L’ensemble reste très léger, il y a beaucoup d’humour (à prendre au second degré), mais sans être trop superficiel. Un film qui fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Perez, Emmanuelle Devos, Denis Podalydès
Voir la fiche du film et la filmographie de Léa Fazer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Léa Fazer chroniqués sur ce blog…