21 août 2006

Capitaine Blood (1935) de Michael Curtiz

Titre original : « Captain Blood »

Capitaine Blood Elle :
(pas revu)

Lui :
Ce film voit le premier grand rôle d’Errol Flynn; c’est celui qui va le lancer(*). Ce n’est guère étonnant car on trouve dans cette histoire de pirate au grand cœur tous les éléments qui feront sa grande popularité, notamment sa formidable présence à l’écran et son grand côté chevaleresque. Avec Olivia de Havilland, encore inconnue à l’époque, ils forment un de ces couples qui nous font vibrer d’émotion. Capitaine Blood La richesse du scénario, et la mise en scène précise de Michael Curtiz, contribuent également à rendre ce film toujours aussi agréable à regarder quelque 70 ans plus tard. Il fait partie de ces films dont on semble ne jamais se lasser…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Curtiz sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Michael Curtiz chroniqués sur ce blog…

Détail : Certaines scènes de bataille ont été reprises d’une version de 1924 tournée par un certain David Smith (Vitagraph).

(*) Avant « Captain Blood », Errol Flynn n’apparait qu’un total de 7 minutes dans des films à petit budget.  Il est engagé à la suite du refus de l’acteur initialement pressenti pour le rôle, Robert Donat (que l’on verra plus tard dans les « 39 marches » d’Hitchcok). Selon la légende, ce serait la femme de Jack Warner qui aurait recommandé Flynn en le décrivant comme le plus bel homme qu’elle ait jamais vu…

20 août 2006

« Le grand passage » (1940) de King Vidor

Titre original : « Northwest passage »

'Northwest Passage' Elle :
(pas vu)

Lui :
King Vidor raconte dans son autobiographie les nombreuses difficultés qu’il dut surmonter pour tourner Northwest passage, un projet qu’il prit en cours de route, attiré par le fait de tourner en couleurs (Technicolor). Ce fut d’ailleurs le premier film tourné en couleurs par la MGM. L’écriture du scénario fut aussi difficile que le tournage et, détail amusant, le titre du film s’applique en fait à une seconde partie initialement prévue qui ne vit jamais le jour. Située en Nouvelle-Angleterre à l’époque des guerres franco-anglaises (1759), l’histoire relate 'Northwest Passage' l’expédition punitive d’une escouade de rangers sur un village indien situé loin dans le camp ennemi. King Vidor établit les lois du genre dans le sens où sont présents tous les ingrédients que l’on retrouvera ensuite dans nombre de films américains basés sur la glorification de l’héroïsme de gens ordinaires. Le personnage du chef, notamment, est remarquable, très abouti dans sa mise en scène, galvanisant ses troupes par ses discours, parvenant à les retourner quand tout semble perdu. Spencer Tracy est absolument merveilleux, il semble habité par son personnage tant il est crédible.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Young, Walter Brennan
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20 août 2006

« Le Pacte des loups » (2001) de Christophe Gans

Le Pacte des loupsElle :
Abandon au bout de 20 minutes lorsque j’ai compris que l’objet du film sera plus basé sur les effets spéciaux factices et la violence gratuite que sur le scénario. Cette histoire de bête du Gévaudan relookée à la sauce du 21ème siècle me fait fuir.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dès le départ, la pléthore d’effets spéciaux utilisés à tort et à travers donne le ton: on ne va pas faire dans la dentelle… Hélas, la suite s’avère pire que prévu ; la mise en scène est tellement racoleuse qu’elle en devient ridicule (les ralentis sont un peu grotesques). Mais le plus étonnant à mes yeux reste le jeu des acteurs et je me demande comment expliquer qu’ils jouent si… mal. (Abandon après 40 mn)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Samuel Le Bihan,Vincent Cassel,Émilie Dequenne,Monica Bellucci,Jérémie Renier
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19 août 2006

« Allo Berlin, ici Paris » (1931) de Julien Duvivier

Allo Berlin? Ici Paris! Elle :
(pas vu)

Lui :
Ce film assez méconnu de Julien Duvivier a la particularité d’être une production franco-allemande où acteurs français et allemands parlent chacun dans leur langue. Cette singularité est favorisée par l’histoire, une gentille histoire d’amour où tout tourne autour du téléphone et où le scénario fait des parallèles constants, et amusants, entre ce qui se passe à Berlin et à Paris. Allo Berlin? Ici Paris! C’est une fantaisie et dans ce sens peut paraître assez loin du cinéma de Duvivier tel qu’on le connaît, mais où on trouve quelques embryons de son style, notamment quand il filme les personnages. Le film a vieilli, c’est indéniable, mais il reste très plaisant, une amusante curiosité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Josette Day, Germaine Aussey, Hans Henninger, Wolfgang Klein
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18 août 2006

« Ceci est mon corps » (2001) de Rodolphe Marconi

Ceci est mon corpsElle :
Une bonne première partie avec la présence de Louis Garrel (fils de Philippe Garrel) qui joue un fils de bonne famille en rupture avec son milieu bourgeois et sa petite amie. Il veut jouer son premier rôle pour le compte d’une réalisatrice manipulatrice interprétée par Jane Birkin. L’abandon des corps que ce soit dans la danse ou pendant l’amour, est filmé avec délicatesse. Toutefois, on n’entrevoit pas très bien ce qu’il y a derrière ces corps. La tentative d’explication du réalisateur est un brin nébuleuse.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est un premier film assez sombre, assez beau mais sombre… Pour ma part, j’ai trouvé que le film manquait un peu d’émotion, on a du mal à vraiment s’intéresser aux personnages, l’oeil du cinéaste étant un peu trop extérieur, clinique. Malgré ses défauts, ce n’en est pas moins un premier film assez prometteur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Louis Garrel, Jane Birkin, Elisabeth Depardieu, Mélanie Laurent, Didier Flamand, Annie Girardot
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17 août 2006

« Company » (2003) de Robert Altman

Titre original : « The Company »

CompanyElle :
C’est avec féerie et fascination pour la danse que Robert Altman plonge sa caméra dans l’univers d’une célèbre troupe de ballet de Chicago alors que ce domaine lui était totalement étranger. A la limite du documentaire et du film, il nous fait pénétrer de façon intimiste dans les coulisses de la troupe mais aussi sur les scènes des spectacles de cette compagnie. Il montre en toute simplicité la vie de ces danseurs qui se blessent, souffrent pour arriver au sommet, sacrifient leur vie privée sans jamais se plaindre pour atteindre leur idéal. Il filme de façon somptueuse la beauté des corps en mouvement. La magie opère. On se laisse emporter très vite par la musique, les chorégraphies, les éclairages. Une petite faiblesse cependant pour le dernier ballet que j’ai trouvé moins réussi. Les rôles principaux sont confiés à Malcom Mac Dowell et Neve Campbell qui a participé au scénario et repris la danse pendant deux ans au sein de ce corps de ballet afin de retrouver son niveau d’antan. Un film à ne pas manquer. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Company Pour simplifier, on peut présenter « The Company » comme étant à mi-chemin entre film dramatique et documentaire, mais c’est surtout un grand témoignage d’amour et d’admiration pour la danse moderne. Le scénario est en effet assez réduit, d’ailleurs l’histoire en elle-même passe au second plan, j’avoue même avoir eu quelques difficultés à identifier parfois les personnages… En revanche, les scènes de danse sont un véritable délice pour les yeux et, heureusement, elles occupent plus de la moitié des scènes. Altman les filme avec beaucoup de délicatesse, multipliant les points de vue ou utilisant des caméras qui bougent elles aussi avec grâce. Loin d’être un film pour spécialiste, « The Company » parvient à nous faire découvrir et aimer ces ballets modernes et c’est en cela qu’il est remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Neve Campbell, Malcolm McDowell, James Franco
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16 août 2006

« Bella ciao » (2001) de Stéphane Giusti

Bella ciaoElle :
Ce film censé retracer la vie de plusieurs générations d’émigrés italiens communistes pendant la 2ème guerre mondiale tourne assez vite à l’ennui et parfois même au ridicule. A vouloir faire de l’onirique et de l’historique, les réalisateurs abusent d’effets artificiels et utilisent des acteurs à contre-emploi au détriment d’un scénario qui aurait pu être intéressant. Abandon au bout de quarante-cinq minutes.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il est bien difficile d’accrocher à ce film, tant le propos semble artificiel. Et le jeu des acteurs sonne étonnamment faux (abandon).
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Yaël Abecassis, Jalil Lespert
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16 août 2006

L’épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg

Titre original : « Scarecrow »

L'épouvantail Elle :
Le tandem détonnant de deux paumés à la dérive interprétés par Gene Hackman et Al Pacino nous entraîne dans les banlieues industrielles déshéritées. Ils tentent désespérement de retrouver quelques racines familiales pour combler leur vie ratée mais leur tentative échoue systématiquement comme si le mauvais sort s’était ligué contre eux. Et ils replongent et ne parviennent plus à émerger. Ce théme lancinant de la dérive inéluctable finit malheureusement par être pesante. Le film est trop long et le scénario piétine. Dommage car ce thème aurait pu être exploité de façon plus intéressante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si dans les années 70, le propos de ce road-movie (palme d’or 73) était vraiment novateur et vraiment dans l’air du temps, il n’en est plus de même aujourd’hui et la faiblesse du scénario ressort assez nettement. Il ne reste que cette performance d’acteurs, Gene Hackman et Al Pacino, qui incarnent merveilleusement ces deux personnages au bord de la marginalité et qui cherchent désespérément à s’intégrer dans une société qu’ils ne rejettent pas (contrairement aux hippies de l’époque par exemple). Hélas, ils n’ont pas grand-chose à dire, et c’est le principal problème pour nous, spectateurs…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Al Pacino, Dorothy Tristan
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15 août 2006

« El Bola » (2000) de Achero Mañas

El BolaElle :
Une belle découverte avec ce film espagnol plein de sobriété et d’émotion. Achero Mañas nous entraîne progressivement dans l’univers de deux familles aux vies très différentes. Répression et incommunicabilité dans l’une, dialogue et ouverture d’esprit dans l’autre. Peu à peu et malgré quelques fausses pistes, l’histoire laisse entrevoir un monde de violence dans la famille plus conventionnelle. Le père qui n’arrive pas à faire le deuil de son premier fils violente son deuxième fils Pablo. Celui-ci ne parvient pas à s’épanouir et souffre en silence. Il porte sur lui une boule de métal qui symbolise son enfermement psychologique et joue à des jeux dangereux sur la voie ferrée en risquant sa peau. La mort hante le film même si on ne la voit pas. Une histoire forte d’amitié se noue entre lui et le fils de la famille moins conformiste qui prône le respect et l’écoute. Pablo y découvre la tolérance et l’amour. Achero Mañas a le mérite de parler de la maltraitance des enfants sans tomber dans le manichéisme et l’émotion facile. Il avance par petites touches aux côtés de personnages très attachants qui jouent avec une grande justesse de ton. Ses mouvements de caméra sont fluides et ses images sont épurées. Beaucoup de choses passent par les regards et les expressions de visage.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans ce film, qui met en scène un enfant de 12 ans battu par son père, c’est surtout l’interprétation des deux enfants qui tiennent les premiers rôles qui est vraiment remarquable. Achero Manas a voulu tourner avec des comédiens non professionnels et cela donne une grande authenticité à ces deux personnages et les rend vraiment attachants. Il est dommage que le scénario n’ait pas été étoffé quelque peu, cette absence de consistance donnant parfois une impression de longueurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Juan José Ballesta, Pablo Galán, Alberto Jiménez, Manuel Morón
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14 août 2006

« Généalogies d’un crime » (1997) de Raoul Ruiz

Généalogie d'un crimeElle :
J’ai beaucoup de mal à rentrer dans les films de Raoul Ruiz… (abandon).
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le style de Raoul Ruiz est toujours un peu particulier. Ici, il démonte devant nos yeux un crime qui est, en lui-même, tout aussi particulier. La mise en place est plutôt bien faite : Raoul Ruiz joue avec le spectateur, le menant sur des fausses pistes, il joue avec la caméra, le scénario. L’humour est toujours présent. Rien n’est clair et, plus on avance, plus on s’aperçoit que l’on n’a rien compris… En ce sens, le film peut faire penser à certains films noirs des années 40, au scénario touffu et à multiples tiroirs. Cependant Ruiz s’empêtre un peu dans tous les fils qu’il a patiemment tissés et la seconde partie nous laisse sur notre faim et sur un sentiment d’insatisfaction car on sent qu’il eut fallu peu de choses pour que le film soit un petit chef-d’oeuvre. Côté interprétation, Deneuve est magistrale et Piccoli est superbe.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Melvil Poupaud, Bernadette Lafont, Mathieu Amalric
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