20 septembre 2006

« Le tableau noir » (2000) de Samira Makhmalbaf

Titre original : « Takhté siah »

Le tableau noirElle :
Douloureuse plongée dans l’univers du Kurdistan avec la présence de deux instituteurs chargés d’un tableau noir qui sillonnent les hautes montagnes arides à la recherche d’élèves à éduquer. L’un rencontre des enfants contrebandiers qui ont comme seul objectif la survie dans ce monde hostile. L’autre instituteur se mêle à une foule errante de vieillards kurdes qui tentent de gagner la frontière irakienne et ont bien du mal à tenir debout. La tentative désespérée d’éduquer ces pauvres hommes humiliés passe du comique au tragique. Le tableau devient une civière, un paravent, une étente à linge et enfin un abri contre les balles. Cette talentueuse cinéaste iranienne de 20 ans donne une émouvante et onirique vision de ces peuples kurdes oubliés et harassés par des années de guerre.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est un film assez poignant. La réalisatrice choisit de prendre des personnages inhabituels, des instituteurs portant leur tableau noir sur le dos, pour nous dépeindre la situation sur la frontière Iran-Irak en pleine guerre. Sur ces montagnes arides, il ne semble rester que des gamins qui font de la contrebande et une procession de vieillards. La qualité de réalisation (photo) assure la réussite du film qui parvient parfaitement à nous faire partager les sentiments de ces hommes. En revanche, l’interprétation est assez inégale, allant du meilleur (l’instituteur) au pire (la femme).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Said Mohamadi, Behnaz Jafari
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19 septembre 2006

« Virilité » (2000) de Ronan Girre

Autre titre : « Virilité et autres sentiments modernes »

VirilitéElle :
Ce qui devrait être drôle se révèle très vite sans intérêt. Les doutes que ce trentenaire émet sur sa virilité n’émeuvent que lui. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Difficile de trouver de l’intérêt dans cette histoire. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Bruno Putzulu, Estelle Skornik
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18 septembre 2006

« Tigre et Dragon » (2000) de Ang Lee

Titre original : « Wo hu cang long »

Tigre et dragonElle :
Une fois de plus, un film à oscars bien décevant. De beaux décors et une douce lumière, des combats spectaculaires de ninjas mais hélas un scénario bien trop mince pour retenir l’attention.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Les images sont très belles, les chorégraphies des combats sont époustouflantes… mais que c’est ennuyeux! Je suis tout de même un peu étonné que ce film ait eu tant de succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Chow Yun-Fat, Michelle Yeoh, Zhang Ziyi
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17 septembre 2006

Chez les heureux du monde (2000) de Terence Davies

Titre original : « The House of Mirth »

Chez les heureux du monde
Elle :
Ce film adapté d’un roman d’Edith Wharton dresse un portrait sans complaisance de la haute société new-yorkaise obnubilée par le pouvoir et l’argent au début du XXe siècle. Lily, une jeune femme admise au sein de cette élite de par sa tante qui l’a recueillie, finit par se faire une réputation sulfureuse de par ses maladresses et sa naïveté. Elle se fait rejeter de ce cercle oisif, avide de ragots et de manigances et se voit obligée de travailler ce qui est impensable à l’époque pour une personne de son rang. Malgré certaines longueurs, le film se laisse déguster surtout quand on voit le grand décalage qui pouvait exister entre les riches et les classes laborieuses.
Note : 4 étoiles

Lui :
Chez les heureux du monde Après une mise en place un peu confuse, le film fonctionne bien dans un premier temps, notamment grâce à la qualité de la reconstitution historique, assez minutieuse. Ensuite, hélas, ces histoires de haute bourgeoisie new-yorkaise du début du XXe siècle deviennent un peu lassantes. De plus, le choix des acteurs n’est pas très réussi : Gillian Anderson n’est absolument pas convaincante et Dan Aykroyd ne semble pas à sa place. Tout ceci fait que l’on a bien du mal à éprouver un tant soit peu de compassion pour cette jeune femme, Lily, qui a bien du mal à trouver sa place dans cette société engoncée dans ses principes.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gillian Anderson, Dan Aykroyd, Eleanor Bron, Terry Kinney
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16 septembre 2006

La veuve joyeuse (1925) d’ Erich von Stroheim

Titre original : « The merry widow »

The Merry WidowElle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet) En compensation de la mutilation opérée sur son film précédent Greed ( Les Rapaces , 1924), la MGM offrit à Erich von Stroheim l’adaptation de cette opérette de Franz Lehar que plusieurs réalisateurs rêvaient de tourner. Plutôt que d’en faire une comédie légère, Stroheim en fit une satire assez mordante, s’attachant surtout à dépeindre les mœurs dissolues des princes de cette royauté fictive d’Europe Centrale. En plus d’une condamnation de l’argent et du pouvoir, on y trouve les fantasmes de Stroheim. Le côté sulfureux du film lui assura un gros succès à l’époque… Le scénario, fabuleusement puissant, fait partie de ces petites merveilles du cinéma. The Merry Widow S’il est moins complet et innovant que GreedLa veuve joyeuse a une indéniable force et reste très prenant et dense malgré sa longueur (2h25). Il est aussi plus classique dans sa construction. Avec son sourire carnassier, le personnage de fourbe interprété par Roy d’Arcy est particulièrement détestable…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mae Murray, John Gilbert, Roy d’Arcy
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La Veuve Joyeuse fut adaptée de nombreuses fois à l’écran, notamment :
par Ernst Lubitsch en 1934 avec Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald
par Curtis Bernhardt en 1952 avec Lana Turner (version moins réussie).
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15 septembre 2006

« Lisa » (2001) de Pierre Grimblat

LisaElle :
Cette émouvante histoire d’amour entre Lisa atteinte de tuberculose et un jeune acteur, est adaptée d’un roman de Patrick Cauvin « Le Théâtre de Minuit ». Cette liaison passionnée et douloureuse se situe peu avant la guerre et c’est Lisa (Jeanne Moreau) qui 60 ans plus tard la raconte à une jeune réalisateur (Benoit Magimel). Celui-ci l’emmène revoir l’impressionnant sanatorium où elle vécut cet amour et c’est à travers ce voyage initiatique qu’il va découvrir le passé tragique de ces deux êtres. Il est amené également à se poser de nombreuses questions sur son identité juive et interroge ses propres parents qui occultent le passé. Il redécouvre son père et par conséquent lui-même. Cette quête du passé et du présent est menée avec émotion, délicatesse et poésie.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est une histoire assez bouleversante qui nous touche assez profondément sur certaines scènes. En revanche, le film souffre de quelques longueurs et surtout d’une certaine confusion, notamment sur la partie contemporaine, confusion qui empêche le parallèle entre les deux histoires de fonctionner parfaitement. Toutefois, la partie qui se déroule en 1940-43 est très forte et fait passer une puissante émotion.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Sagamore Stévenin
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14 septembre 2006

« Au nom d’Anna » (2000) d’ Edward Norton

Titre original : « Keeping the Faith »

Au Nom d’AnnaElle :
Délicieuse comédie bourrée d’humour et de tendresse qui narre les aventures religieuses et sentimentales de deux amis de longue date. L’un est rabbin à succès (Ben Stiller) et l’autre est prêtre abstinent (Edward Norton qui signe là son premier film). Ils retrouvent leur belle amie d’enfance dont ils tombent amoureux. Ces circonstances pour le moins inédites se prêtent à des tas de situations et dialogues très amusants. Tout est subtilement dosé sans jamais tomber dans la lourdeur ou la vulgarité. Les acteurs sont excellents. Une comédie bien revigorante.
Note : 5 étoiles

Lui :
Excellente comédie. Le scénario est original, les personnages sont attachants, les dialogues enlevés et brillants. Pour son premier film, Edward Norton a su trouver le bon équilibre pour nous faire rire et nous émouvoir. C’est une comédie qui peut être placée dans la lignée des « Quand Harry rencontre Sally » ou même des comédies de Woody Allen.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ben Stiller, Edward Norton, Jenna Elfman, Anne Bancroft
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13 septembre 2006

Locataires (2004) de Kim Ki-duk

Titre original : « Bin-jip »

LocatairesElle :
Cette histoire d’amour tournée sous forme de fantaisie poétique surréaliste retrouve la magie et l’esprit de Printemps, Eté, Automne, Hiver…  A mi-chemin entre rêve et réalité, cette rencontre amoureuse mélancolique entre ce jeune homme qui occupe des maisons pendant l’absence de leur propriétaire et cette douce jeune femme maltraitée par son mari est muette pendant tout le film. Kim Ki-duk parvient à ponctuer cette errance de touches d’humour, de clins d’œil, de rebondissements. La photographie et les cadrages sont somptueux ; les personnages un peu lunaires sont très attachants de par leur naïveté et beauté. Il faut tout simplement se laisser bercer pour savourer cette rêverie poétique décalée et hors du temps. Cette fable plus optimiste jette un regard acerbe sur la société coréenne aseptisée qui laisse sa jeunesse partir à la dérive.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une fois de plus, les personnages de ce film de Kim Ki-Duk sont totalement en marge de la société coréenne. Ses deux héros sont des passe-muraille qui vivent selon des règles à eux, détournant certains objets de leur fonction première, accomplissant des actes apparemment illogiques. Il parvient indéniablement à trouver un style, à la fois graphique et sonore, ou plutôt muet puisque le film se déroule sans paroles pour sa plus grande partie. On finit par adhérer à ces personnages et à cette histoire qui flirte avec les limites du réel : le film développe un charme certain. Peut-être pourrait-on juste lui reprocher une certaine vacuité (Kim Ki-duk semble vouloir porter un jugement sur la société coréenne mais sans s’engager vraiment dans cette voie) et aussi d’être un peu trop dans l’air du temps…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lee Seung-yeon, Jae Hee
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Voir les autres films de Kim Ki-duk chroniqués sur ce blog…

13 septembre 2006

La neige tombait sur les cèdres (1999) de Scott Hicks

Titre original : « Snow falling on cedars »

La neige tombait sur les cèdres Elle :
Je n’ai pas tenu plus d’un quart d’heure. J’ai détesté la façon dont le réalisateur tente de manipuler le spectateur : belles images, musique avec beaucoup de basses, scénario qui tarde à se mettre en place et à décoller. Bref, cela fleure bon le film à oscars. Dommage car son précédent film « Shine » est une belle réussite.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Scott Hicks semble avoir perdu toute la délicatesse qu’il avait montrée dans « Shine » et nage dans le lyrisme bien appuyé. La musique à grands renforts de violons est omniprésente, les effets sonores sont trop marqués (excès de très basses fréquences), l’image est désaturée à l’extrême pour se donner un style. Tout est trop appuyé, sans subtilité. Le film en devient ridicule. On finit par se désintéresser de l’histoire qui paraît alors bien convenue et prévisible. Recette du film à oscars : des bons sentiments, des belles images et une bonne dose de violon…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ethan Hawke, Max von Sydow, Sam Shepard
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12 septembre 2006

« Hotel Rwanda » (2004) de Terry George

Hotel RwandaElle :
Difficile de rester insensible devant ce film bouleversant qui montre les horreurs du génocide rwandais qui tua un million de personnes. Cette histoire vraie se concentre autour d’un directeur d’hôtel qui sauve de la mort plus de mille vies humaines. Il assiste impuissant aux massacres entre tutsis et hutus, à la difficile tâche des soldats de l’ONU, à la lâcheté des pays occidentaux qui n’ont pas apporté d’aide et ont laissé les massacres se perpétrer, à la corruption de l’armée. Cet homme se débat comme il peut pour sauver sa famille et le maximum de vies humaines. Le film est d’une très grande intensité sans jamais tomber dans la violence gratuite. La vie de chacun ne tient qu’à un fil. Les acteurs sont émouvants tout en jouant avec une grande sobriété. C’est un film fort qui a le mérite de pouvoir toucher tous les publics sur cette effroyable tragédie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour témoigner du génocide rwandais de 1994, le réalisateur Terry George choisit de relater l’action de Paul Rusesabagina, un directeur d’hôtel qui sauva la vie de plusieurs centaines de personnes en les abritant. Il fait un film émotionnellement puissant, bouleversant même, qui provoque l’indignation. En ce sens, il atteint son but mais on peut lui reprocher de traiter assez peu les origines du conflit entre les deux ethnies et d’utiliser certaines ficelles hollywoodiennes. En revanche, il traduit certainement bien l’épouvantable climat de folie meurtrière qui s’était emparé du pays. Il a aussi le mérite d’être assez fidèle à la réalité : Paul Rusesabagina (qui a été conseiller sur le film) a affirmé que le film relatait à 90% ce qui s’était réellement passé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Don Cheadle, Nick Nolte, Sophie Okonedo
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