16 mars 2007

Elle et Lui (1939) de Leo McCarey

Titre original : « Love Affair »

Elle et lui Elle :
Le scénario de cette première version, que vous avons vue après le remake réalisé par le même metteur en scène, semble déjà très écrit et construit. Mis à part les acteurs qui changent, on retrouve quasiment le même découpage, les mêmes scènes et dialogues. On se demande alors ce qui a bien pu pousser Leo McCarey à refaire le même film vingt ans plus tard. Un scénario fascinant, l’arrivée de la couleur, la recherche d’une mise en scène plus aboutie ont dû peser sur sa décision. Bien lui en a pris puisque la deuxième version a remporté des Oscars. Les différences finalement assez mineures résident dans le placement de la caméra, le choix de Madère pour l’escale au lieu de la France. Et aussi, certaines scènes semblent ici un peu plus courtes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Elle et lui Qu’un même réalisateur tourne plusieurs fois la même histoire n’est pas un cas isolé dans l’histoire du cinéma. Ce qui l’est plus, c’est d’avoir un tel degré de similitudes entre les deux versions tournées à presque 20 ans d’intervalle : on retrouve scène par scène les mêmes dialogues, tout au plus est-on surpris de remarquer que le mobilier n’est pas exactement à la même place. Cette première version est plus dépouillée, plus nature, sans l’humour et la pétulance du remake de 1957 qui paraît bien plus ample. La scène chez la grand-mère de Charles Boyer n’a pas la force qu’elle aura dans le remake. Leo McCarey a beau avoir déclaré préférer cette première version, elle paraît tout de même avec le recul la moins riche et la moins brillante des deux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Irene Dunne
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site imdb.com.

Voir nos commentaires sur la version de 1957 de Elle et Lui par le même Leo McCarey avec Cary Grant et Deborah Kerr…
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15 mars 2007

N’oublie jamais (2004) de Nick Cassavetes

Titre original : « The notebook »

N'oublie jamaisElle :
Nick Cassavetes ne suivra décidemment pas les belles traces de cinéaste indépendant de son père. Il nous livre ici un mélo convenu rempli de guimauve, de belles images, de bons sentiments et de clichés. Cette histoire d’amour fou entre une pauvre petite fille riche et un jeune homme sans le sou semble écrite d’avance tout comme on devine vite qui est ce couple de retraités. Le thème de la mémoire perdue est mal exploité. Seule la présence de Gena Rowlands dans le rôle d’une femme âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer apporte un peu d’émotion à la toute fin du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’un amour qui surmonte toutes les difficultés à beau être terriblement convenue et prévisible, elle fonctionne tout de même parfaitement. Rien de nouveau pourtant, tant du côté des péripéties de l’histoire que du côté de la réalisation…. mais l’amour qui transcende le temps a toujours ce côté émouvant et générateur d’émotions. Nos deux tourtereaux sont charmants (j’ai passé une bonne partie du film à me demander si Rachel McAdams n’était pas la fille de Geena Davis, tant elle lui ressemble dans ce film… mais ce n’est pas le cas apparemment). N’oublie jamais n’est certes pas un film vraiment marquant mais il se laisse regarder avec grand plaisir et la larme au coin de l’oeil.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Rachel McAdams, Gena Rowlands, James Garner, Joan Allen, Sam Shepard
Voir la fiche du film et la filmographie de Nick Cassavetes sur le site imdb.com.

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14 mars 2007

Keane (2004) de Lodge Kerrigan

KeaneElle :
Je n’ai pas réussi à pénétrer dans l’univers mental de ce père qui cherche à se remettre de la disparition de sa fille. Bien que Damian Lewis soit convaincant dans l’interprétation de ce personnage tourmenté, l’exercice finit par être glaçant. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Un homme rode dans les couloirs d’une gare new-yorkaise et montre aux passants la photo de sa fille qui a été enlevée. Tel est le point de départ de ce film de Lodge Kerrigan qui va nous faire entrer dans la folie de cet homme apparemment si ordinaire. Sur ce plan, le réalisateur réussit parfaitement, d’abord en filmant très près de son personnage principal et aussi par le jeu assez bouleversant et tourmenté de Damien Lewis qui sait éviter toute tentation vers les excès. Le cinéaste maintient la tension à un niveau assez élevé pendant les 90 minutes que dure le film, ne nous livrant au final que peu de clés quant aux racines de sa schizophrénie, laissant même un doute sur son existence même. C’est peut-être sur ce plan que le film peut paraître plus faible dans le sens où l’on reste malgré tout seulement spectateur de ses oscillations vers la folie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Damian Lewis, Amy Ryan
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13 mars 2007

Quasimodo (1939) de William Dieterle

Titre original : The Hunchback of Notre Dame

QuasimodoElle :
Grande production hollywoodienne aux nombreux figurants. Le laid Quasimodo et la belle gitane étrangère sont les porte-drapeaux de la tolérance, de l’amour entre les humains quelles que soient leurs origines ou leur physique. Charles Laughton fait une très poignante interprétation et Maureen O’Hara est adorable. Quant à Louis XI, il nous est présenté comme un brave roi généreux alors que j’avais gardé le souvenir d’un roi mesquin et radin.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette brillante adaptation du roman de Victor Hugo Notre Dame de Paris parvient parfaitement à nous bouleverser et nous émouvoir. L’atmosphère du Paris moyenâgeux est ici reconstituée par un jeu sur les lumières, opposant le sombre des ruelles et la clarté de la cathédrale. Les mouvements de foule sont impressionnants, contribuant ainsi à créer un grand spectacle.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Laughton, Cedric Hardwicke, Thomas Mitchell, Maureen O’Hara, Edmond O’Brien, Harry Davenport
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Cette version est souvent considérée comme étant la meilleure adaptation de Notre Dame de Paris.
Les adaptations du roman de Victor Hugo :
1905 : La Esmeralda d’Alice Guy et Victorin Jasset (10 minutes)
1911 : Notre-Dame de Paris d’Albert Capellani (36 minutes)
1917 : The Darling of Paris de J. Gordon Edwards (60 min. env., film perdu)
1923 : Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre Dame) de Wallace Worsley
1939 : Quasimodo (The Hunchback of Notre-Dame) de William Dieterle
1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy
1996 : Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame) de Walt Disney Company
1999 : Quasimodo d’El Paris de Patrick Timsit (comédie)

12 mars 2007

Tess (1979) de Roman Polanski

TessElle :
Magnifique film dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle d’après le roman de Thomas Hardy. La lumineuse Nastassja Kinski incarne le rôle d’une paysanne qui a un enfant illégitime avec un noble et se fait rejeter injustement par son mari. Le poids des conventions de cette période victorienne pèse lourdement sur son destin tragique. Les images et les éclairages sont magnifiques. C’est avec délice que l’on se laisse submerger pendant trois heures par cette histoire tourmentée et passionnée.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un sujet un peu inhabituel pour Polanski, ce grand destin tragique à la Dickens d’une jeune fille qui passe sa vie à tomber de Charybde en Scylla, le Malheur avec un grand M. Il s’en sort très bien car le film est particulièrement prenant et riche en émotions. Décors et mise en scène sont remarquables, les acteurs sont crédibles avec une Nastassja Kinski vraiment bouleversante. On peut sans doute reprocher à ce film de presque 3 heures une certaine lenteur, sensible dans quelques scènes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Nastassja Kinski, Peter Firth, Leigh Lawson, John Collin
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12 mars 2007

Le couteau dans l’eau (1962) de Roman Polanski

Titre original : Noz w wodzie

Le couteau dans l'eauElle :
C’est l’un des tous premiers films de Polanski où l’on sent déjà pointer un style. L’atmosphère est pesante et oppressante, les personnages étranges. Un couple emmène en mer un jeune auto-stoppeur qui devient le grain de sable. L’union de ce couple se fissure progressivement pour finir en cauchemar. Assez dérangeant. Il faut être en forme pour réellement apprécier…
Note : 2 étoiles

Lui :
Dès son premier long métrage, sorte de huit-clos à trois sur un bateau, Polanski révèle son attrait pour les contrastes de personnalités, pour les ambiances un peu lourdes ou explosives. Tout sépare ces deux hommes qui se repoussent et s’attirent, tandis que la femme semble pouvoir arbitrer, mais en réalité est susceptible de de passer d’un camp à l’autre. Le film est plutôt réussi dans sa mise en place mais souffre de quelques longueurs dans sa seconde moitié.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Leon Niemczyk, Jolanta Umecka, Zygmunt Malanowicz
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12 mars 2007

Macbeth (1971) de Roman Polanski

MacbethElle :
(pas vu)

Lui :
Ce Macbeth de Polanski s’est révélé un peu difficile à regarder. Assez fidèle au texte original, son adaptation est plutôt lugubre et même assez violente. Le texte tient beaucoup de place, s’étirant en longueurs, et se montre assez difficile à apprécier lorsque l’on en connait pas suffisamment le texte original. J’ai stoïquement résisté pendant la moitié des 2h20 du film mais je dois bien avouer avoir fini par craquer.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Jon Finch, Francesca Annis
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Les adaptations de Macbeth sont très nombreuses : voir la liste sur IMDB.
Les plus remarquables au cinéma sont (hormis celle de Polanski) :
Macbeth d’Orson Welles (1948)
Kumonosu jô d’Akira Kurosawa (1957)

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12 mars 2007

La neuvième porte (1999) de Roman Polanski

Titre original : The ninth gate

La neuvième porteElle :
On se laisse entraîner peu à peu dans cette histoire de collectionneurs de livres rares touchant à la sorcellerie. L’enquête que mène Johnny Depp pour prouver l’authenticité d’un livre pour le compte d’un riche collectionneur est captivante. Le décryptage minutieux des gravures du livre, les meurtres, les incendies, les réunions sataniques, la rencontre avec la diablesse font rebondir l’histoire. Bref le scénario est original et bien traité visuellement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film se révèle être plus envoûtant qu’angoissant. C’est en premier la qualité de la mise en scène et de la photographie qui le rend envoûtant. Johnny Depp est merveilleux dans ce rôle d’expert en livres anciens. Angoissant, le film l’est tout de même aussi car Polanski sait faire monter lentement la tension. Toutes ces qualités font passer les quelques défauts au second plan, notamment un scénario quelquefois simpliste, mais on ne s’en aperçoit qu’après coup… De plus, Polanski nous fait un film sur le satanisme sans étalage d’horreurs diverses, une performance en ces temps de surenchères visuelles.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Frank Langella, Lena Olin, Emmanuelle Seigner
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11 mars 2007

Gentille (2005) de Sophie Fillières

GentilleElle :
Comme dans ses autres films, Sophie Fillières parvient à trouver un ton très personnel en jouant avec les mots, l’absurde et la fantaisie des situations. Les dialogues pince sans rire sont plutôt savoureux. Emmanuelle Devos s’impose dans ce rôle de fille décalée et très hésitante devant la vie. La première partie du film est amusante et bien enlevée. On rit franchement. En revanche, à vouloir en faire trop dans la cocasserie, le scénario s’effiloche et perd de son intérêt dans la deuxième partie du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Une trentenaire qui refuse de s’engager est une base de scénario passablement rebattu dans le cinéma actuel… sauf que Sophie Fillières nous en fait là un traitement très particulier. Jouant autant avec les situations qu’avec les mots, elle fait un film plutôt décalé, frôlant assez souvent les frontières de l’absurde mais sans les franchir. Il en résulte des scènes vraiment cocasses avec un humour tout en finesse, assez verbal, et un petit côté humour anglais dans le retenue qui est vraiment plaisant. Il est seulement dommage que le scénario ne soit pas toujours à la hauteur des dialogues, avec des situations qui paraissent souvent très mal utilisées et même quelques scènes inutiles. Par son originalité, le film emporte toutefois l’adhésion.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Lambert Wilson, Bruno Todeschini, Michael Lonsdale, Bulle Ogier
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11 mars 2007

Aïe (2000) de Sophie Fillières

AïeElle :
Après un début prometteur, cette histoire de quinquagénaire, interprété par André Dussollier, qui drague les jeunes filles n’est pas très crédible et donc peu convaincante. La jeune amante est boulimique et bourrée de problèmes. On finit par s’ennuyer ferme et abandonner.
Note : pas d'étoiles

Lui :
L’idée de base du scénario est amusante et originale, mais hélas la mise en images n’est guère convaincante. Dussollier ne semble pas à l’aise avec ses dialogues, il semble en rajouter. Si la première moitié du film tient bien ses promesses, avec quelques situations amusantes et quelques bons dialogues, la seconde moitié est interminable et la fin tombe vraiment à plat.
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier, Hélène Fillières, Emmanuelle Devos
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