18 août 2007

Ville haute, ville basse (1949) de Mervyn LeRoy

Titre original : East Side, West Side

Ville haute, Ville basse Elle :
Du beau monde dans ce drame de l’amour conjugal avec Ava Gardner, l’ensorceleuse, Barbara Stanwyck, la femme trompée, James Mason, le mari volage et sans parole et Cyd Charisse, une jeune femme éprise d’un écrivain d’âge mûr. Ce thème de l’adultère et du mariage est traité avec une certaine audace pour l’époque. Les amours se rencontrent, se croisent ou se frôlent. L’intensité dramatique croît progressivement; le scénario est bien dosé et construit. La mise en scène est somptueuse et les ambiances noir et blanc sont magiques. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ville haute, Ville basse Sous des apparences fortement empreintes de classicisme, Ville Haute, Ville Basse est un film à plusieurs facettes. De prime abord, l’entreprise peut paraître assez périlleuse : faire vibrer et compatir au sort d’une femme assez terne de l’East Side de New York (la ville haute) qui risque de se faire voler son mari par l’ardente Ava Gardner du West Side (la ville basse, qui n’est pas si basse que cela d’ailleurs) n’est pas une tâche facile. On peut voir là l’une des raisons du peu de succès que rencontra le film. En fait, le propos est certainement tout autre : il faut plutôt y voir une attaque en règle contre le mariage tant le seul couple officiel dans tout ces chassés-croisés paraît terne et éteint. Le scénario se déroule efficacement, assez riche dans ses évènements et allant même jusqu’à se terminer en enquête policière. Sans être un grand film, Ville Haute, Ville Basse fait partie de ces productions parfaitement réalisées et réellement convaincantes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, James Mason, Ava Gardner, Van Heflin, Cyd Charisse
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17 août 2007

Mission to Mars (2000) de Brian de Palma

Mission to MarsElle :
Au vu des mauvaises critiques, je m’attendais au pire, par exemple à un film un peu basique de science-fiction genre Armageddon ou un film avec avec combats de vaisseaux et bons gros méchants. Mission to Mars n’est heureusement rien de tout cela et j’ai vu un film plein de magie et de poésie. Cette mission d’exploration sur Mars s’est révêlée assez exaltante et pleine de péripéties. Bien sûr, Brian De Palma n’évite pas toujours les clichés un peu larmoyants mais il parvient à insuffler de l’émotion et de l’humanité au travers de ces épreuves.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il faut vraiment se laisser bercer par les images pour apprécier Mission to Mars. La planète Mars est parfaitement recréée et la fin est joliment onirique. En revanche, le scénario est assez léger, les personnages manquent d’épaisseur et les incohérences sont nombreuses. On sent l’influence de 2001/2010 mais De Palma reste hélas très en dessous. Son film reste tout de même agréable à regarder et, en tout cas, ne mérite certainement pas l’avalanche de reproches qu’il a subi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Gary Sinise, Tim Robbins, Don Cheadle, Connie Nielsen, Jerry O’Connell
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16 août 2007

L’eau à la bouche (1959) de Jacques Doniol-Valcroze

L'eau à la boucheElle :
Film à l’atmosphère sulfureuse, L’eau à la bouche nous plonge dans les années 60 et des libertés sexuelles d’une bourgeoise légèrement décadente par certains côtés. On se laisse emporter par les interdits que bravent trois couples, dont un de domestiques, mais le scénario finit par tourner en rond et n’aboutit vraiment nulle part. Est-ce seulement un exercice de style ?
Note : 3 étoiles

Lui :
Eminence grise des Cahiers du Cinéma et donc de la Nouvelle Vague, Jacques Doniol-Valcroze réalise là son premier long métrage, vif dans la mise en scène et au propos délicatement libertin. La musique de Gainsbourg a quelque peu contribué à l’aura de ce film qui, sans laisser de traces indélibiles, se laisse regarder avec plaisir. On sait depuis que ce sera hélas le meilleur film de ce réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Françoise Brion, Alexandra Stewart, Michel Galabru
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14 août 2007

Les filles du botaniste (2006) de Dai Sijie

Les filles du botanisteElle :
Un jardin de botaniste, un père rigide, deux jeunes femmes qui tombent amoureuses dans la Chine de Mao voilà le huis clos étouffant que nous propose Dai Sijie. Le réalisateur écrivain s’attarde davantage sur la beauté des décors que sur l’ossature d’un scénario fort et intéressant. Le traitement de cette histoire flirtant avec une certaine sensualité est d’une grande mièvrerie. L’intérêt s’émousse fortement au fil des minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Pour mettre en lumière le problème de l’homosexualité féminine dans la Chine des années 80, Dai Sije utilise tout un arsenal qui évoque Hollywood dans ses plus mauvais côtés : deux belles actrices qui sourient beaucoup, un scénario qui se déroule très lentement, plutôt rempli de moments que d’une vraie histoire, et une musique où les violons semblent nous bétonner une chape de sentimentalisme qui semble ne pas avoir de fin. Il nous reste à profiter des superbes paysages (vietnamiens) mais ce n’est hélas pas suffisant pour retenir notre attention. Après Balzac et la petite tailleuse chinoise que nous avions tant apprécié, Les filles du botaniste se revèle bien décevant.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Mylène Jampanoï, Li Xiao Ran
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Note : Si vous trouvez comme nous un peu bizarre que l’une des deux actrices ne semble pas être chinoise, c’est normal : Mylène Jampanoï est française. Son père est chinois, toutefois. Ne parlant pas le mandarin, elle est doublée et cela se sent.

13 août 2007

Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville

Le SamouraïElle :
Dans le genre des grands films policiers à la française, Melville excelle avec une mise en scène originale et un scénario palpitant. Le personnage glacial qu’incarne Delon et le sarcastique commissaire de police créent un climat angoissant et mystérieux. Les jeux d’ombre et de lumière, les couleurs grisâtres, les longues absences de dialogues où seuls les bruits ambiants dominent, font de ce jeu du chat et de la souris un film atypique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Classique du film noir français, Le Samouraï est aussi une ode de Jean-Pierre Melville à Alain Delon qui, ceci dit, deviendra ensuite presque prisonnier du genre. Raide, le regard froid, sans expression, le personnage joué par Delon traverse avec superbe les lieux sans qu’ils n’aient de prise sur lui. Jeu minimaliste de Delon : il ne semble qu’être… Atmosphère bien noire et filatures superbes complètent ce petit bijou qui n’a pas pris une ride.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon
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Remarque :
Le film Tueur à gages (This gun for hire) de Frank Tuttle (1942) a inspiré Jean-Pierre Melville : le personnage interprété par Alain Delon est assez proche tu tueur solitaire personnifié par Alan Ladd.

12 août 2007

La leçon de Piano (1993) de Jane Campion

Titre original : The Piano

La leçon de pianoElle :
Très beau mélodrame sur des terres lointaines au milieu des Maoris. Magnifiques paysages de mer désolés avec le piano et les bagages d’Holly Hunter et de sa petite fille qui sont toutes les deux bouleversantes de vérité. Le piano devient un objet de convoitise entre les deux rivaux masculins car il représente le seul lien qui retient Holly Hunter à la vie. Elle est muette et ne communique au monde que par la musique. Harvey Keitel, l’amant représente la bouée de sauvetage. Le mari jaloux et brutal, ne comprend pas ces subtilités psychologiques et échoue à conquérir le coeur de sa femme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Une seconde vision de ce film n’a rien changé de mon impression première : je n’accroche pas à cette histoire qui met en relief les non-dits, j’avoue même m’être quelque peu ennuyé.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill, Anna Paquin
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12 août 2007

La Balade Sauvage (1973) de Terrence Malick

Titre original : Badlands

Balade sauvageElle :
En bref : Très beau film aussi bien sur le plan visuel que sur le plan scénaristique. Magie onirique de la lumière et de la nature, folie des contradictions humaines. Martin Sheen et Sissy Spaceck sont luminescents.
Note : 5 étoiles

Lui :
En bref : Beau premier film, quelque peu improvisé et fait sans grands moyens. Terrence Malick parvient à nous captiver avec ce récit de la fuite en avant de deux êtres sans logique ni repère.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Martin Sheen, Sissy Spacek
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11 août 2007

Le Volcan (1999) de Ottokar Runze

Titre original : Der Vulkan

Le volcanElle :
Film basé sur un roman de Klaus Mann : de jeunes étudiants allemands organisent à Paris un mouvement d’opposition au nazisme. Cette face peu connue de l’histoire allemande est assez intéressante. Cependant, le film manque d’envergure et de rigueur historique.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film est surtout intéressant pour ses qualités de témoignage : hors de leur pays, des allemands hostiles au nazisme se retrouvent et tentent de jouer un rôle. Hélas, le film est entièrement centré sur ce petit groupe, ce qui limite un peu son attrait. De plus, une part trop grande est accordée aux chansons (ce n’est pas une comédie musicale mais le personnage principal est une chanteuse).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nina Hoss, Christian Nickel, Meret Becker
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10 août 2007

Les irréductibles (2006) de Renaud Bertrand

Les irréductiblesElle :
(pas vu)

Lui :
Après s’être retrouvé au chômage à la suite de la fermeture de leur entreprise, deux employés décident de retourner au lycée passer leur bac pour retrouver du travail. Avec un tel scénario, on pouvait craindre une comédie simplette sur le décalage de ces deux quadragénaires avec le monde des adolescents. Il n’en est rien. Les irréductibles est bien plus que cela car il mêle la peinture sociale d’une situation simple et loin d’être extrême avec une bonne petite dose de comédie. Le parallèle peut être fait avec certaines comédies sociales anglaises empreintes de positivisme. L’ensemble est plutôt réussi même si le film souffre de quelques passages à vide, souvent dus au personnage de la femme de Gamblin, personnage qui semble un peu mal défini. Kad Merad peine à donner à son personnage une dimension autre qu’anecdotique ; il excelle toutefois dans le volet comédie, par exemple quand il s’invente des métiers pour draguer sur internet. Dans ses meilleurs moments en revanche, Les irréductibles est franchement convaincant, parvenant au passage à créer des images fortes (le tandem) et les personnages deviennent finalement attachants.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Gamblin, Kad Merad, Anne Brochet, Rufus, Valérie Kaprisky
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9 août 2007

Mémoires d’une geisha (2005) de Rob Marshall

Titre original : « Memoirs of a geisha »

Mémoires d'une geishaElle :
Cette adaptation du best seller d’Arthur Golden a misé sur une certaine beauté qui transparaît dans la mise scène en dépit des images faciles sur le monde des geishas et des clichés sur l’univers japonais traditionnel. Le scénario est franchement trop inégal pour maintenir notre intérêt en éveil. Il y a aussi cette désagréable sensation d’entendre parler américain ces acteurs japonais et chinois. Hollywood est passé par là! Je vois là le type même du film à oscars dont les américains raffolent. J’ai de sérieux doutes sur la véracité de cette histoire et suis persuadée qu’un réalisateur japonais aurait eu un tout autre regard, plus authentique sans aucun doute.
Note : 2 étoiles

Lui :
Long et ennuyeux. En nous apparaissant pourtant sous de jolis atours, Mémoires d’une geisha ne parvient pas à nous intéresser vraiment. Le monde japonais des geishas ressort totalement aseptisé de ce traitement très hollywoodien. Assez typique du produit taillé sur mesure pour gagner des oscars, Mémoires d’une geisha a seulement quelques beaux plans et de jolies actrices pour nous maintenir en éveil : Gong Li surjoue toutefois son personnage (*) et paraît éclipsée par le jeu plus délicat de Zhang Ziyi.
Note : 1 étoiles

(*) Il serait toutefois plus juste de dire que c’est l’actrice américaine qui double Gong Li qui surjoue puisque tous les acteurs chinois ou japonais sont doublés en anglais…  pas toujours très bien d’ailleurs.

Acteurs: Zhang Ziyi, Ohgo Suzuka, Ken Watanabe, Kôji Yakusho, Gong Li, Michelle Yeoh
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