3 novembre 2007

Tina (1993) de Brian Gibson

Titre original : What’s love got to do with it

TinaElle :
Film musical touchant sur la vie tumultueuse et tragique de Tina Turner qui fit carrière en tandem avec le talentueux mais brutal Ike Turner. Il lui en a fait baver à la pauvre Tina. Ce n’est qu’au bout de 18 ans qu’elle parvient à échapper à ses griffes de cocaïnomane violent et possessif. Quelle énergie et charisme elle dégageait sur scène! Les acteurs qui interprètent le couple Turner sont très crédibles et parviennent à nous insufler l’ambiance soul de l’époque.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tina est un film vraiment très bien fait. Bien sûr, une grande partie de son attrait réside dans la mise en scène des prestations d’Ike & Tina Turner (toute une époque, snif…), mais en plus on est happé par l’histoire, le trajet mouvementé et tragique de Tina Turner. C’est sa version des faits, certes, mais une version que personne n’a contredite. Le couple Fishburne/Bassett est merveilleux, cette dernière parvenant parfaitement à transcrire la prodigieuse énergie de la chanteuse. A noter que les morceaux (même les plus anciens) sont chantés par Tina Turner, ceux originellement avec Ike ayant été ré-enregistrés.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Angela Bassett, Laurence Fishburne, Khandi Alexander
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian Gibson sur le site imdb.com.

2 novembre 2007

Les quatre cavaliers de l’apocalypse (1962) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Four Horsemen of the Apocalypse »

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Elle :
(pas vu)

Lui :
40 ans après la version de Rex Ingram avec le beau Rudolph Valentino, Minnelli signe une nouvelle adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez en transposant l’action au cours de la seconde guerre mondiale. Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse met toujours en scène une riche famille qui va se déchirer entre sa branche allemande et sa branche franco-argentine. La mise en scène de Minnelli est d’un très beau classicisme, en cinémascope mais sans esbroufe dans un Paris occupé en très beau technicolor, assez épuré.

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Hélas, si Minnelli parvient parfaitement à créer une tension au tout début du film (très belle scène du dîner) et également à la fin, il faut bien avouer que Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse manque souvent d’intensité. Très sobre comme toujours dans son jeu, Glenn Ford signe une belle performance, même si on peut le juger un peu trop âgé pour ce rôle de jeune séducteur (dans son autobiographie, Minnelli raconte qu’il avait rencontré le jeune Alain Delon mais la MGM refusa un débutant). Face à lui, Ingrid Thulin est hélas doublée (sauf, bizarrement, dans quelques scènes m’a-t-il semblé), les producteurs n’ayant pas voulu prendre de risque à cause de son accent suédois et ce doublage contribue à donner cette impression de manque d’intensité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Ingrid Thulin, Charles Boyer, Paul Henreid
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Vincente Minnelli chroniqués sur ce blog…

Autre version :
Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse de Rex Ingram (1921) avec Rudolph Valentino est l’un des énormes succès de l’époque du muet. L’histoire est très proche mais se tient cette fois au cours de la première guerre mondiale. C’est le film qui fit naître la popularité de Valentino dont la célébrité explosera ensuite avec The Sheik.

1 novembre 2007

Limbo (1999) de John Sayles

LimboElle :
Beau film au scénario original dans les paysages d’Alaska. Une femme, sa fille et son compagnon se retrouvent malgré eux entraînés dans une aventure haletante sur fond de trafic de drogue, d’île déserte et de survie dans un environnement hostile. Les personnages sont attachants et leur parcours de rescapés riche en enseignements.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film s’articule en deux volets. La première moitié correspond à une approche sociologique, mettant en scène quelques habitants d’un village du sud de l’Alaska. Ce début est presque déroutant sur le plan de la construction : on saute brutalement d’un personnage à l’autre, sans qu’il n’y ait de lien visible. Il faut se laisser bercer. On finit par s’attarder plus longuement sur trois personnages et la seconde partie,  plus psychologique, les place en huis clos sur une île. Au final, le film est très intéressant et attachant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Mary Elizabeth Mastrantonio, David Strathairn, Vanessa Martinez, Kris Kristofferson
Voir la fiche du film et la filmographie de John Sayles sur le site imdb.com.

31 octobre 2007

Sommaire d’octobre 2007

Je vais bien, ne t'en fais pasLe destin fabuleux de Désirée ClaryLa bûcheLa tourneuse de pagesBuena Vista Social ClubLa lumière verteLe cargo mauditLa méthode

Je vais bien, ne t’en fais pas

(2006) de Philippe Lioret

Le destin fabuleux de Désirée Clary

(1941) de Sacha Guitry

La bûche

(1999) de Danièle Thompson

La tourneuse de pages

(2006) de Denis Dercourt

Buena Vista Social Club

(1999) de Wim Wenders

La lumière verte

(1937) de Frank Borzage

Le cargo maudit

(1940) de Frank Borzage

La méthode

(2005) de Marcelo Piñeyro

BrothersMax et JérémieMadame de...Ripley's gameParis, je t'aimeLe vent se lèveKlimtMiami Vice, deux flics à Miami

Brothers

(2004) de Susanne Bier

Max et Jérémie

(1992) de Claire Devers

Madame de…

(1953) de Max Ophüls

Ripley’s game

(2002) de Liliana Cavani

Paris, je t’aime

(2006) de 18 réalisateurs

Le vent se lève

(2006) de Ken Loach

Klimt

(2006) de Raoul Ruiz

Miami Vice, deux flics à Miami

(2006) de Michael Mann

Jules CésarLe pique-nique de Lulu KreutzIntérieursLe mystère Von BulowMannequinDa Vinci CodeMarie-AntoinetteMagnolia

Jules César

(1953) de Joseph L. Mankiewicz

Le pique-nique de Lulu Kreutz

(2000) de Didier Martiny

Intérieurs

(1978) de Woody Allen

Le mystère Von Bulow

(1990) de Barbet Schroeder

Mannequin

(1937) de Frank Borzage

Da Vinci Code

(2006) de Ron Howard

Marie-Antoinette

(2006) de Sofia Coppola

Magnolia

(1999) de Paul Thomas Anderson

Comment épouser un millionnaireLe dernier des hommesThe Secret Life of WordsIndigènesLes perles de la couronneRetour à Howards EndLa Route des IndesAutant en emporte le vent

Comment épouser un millionnaire

(1953) de Jean Negulesco

Le dernier des hommes

(1924) de F.W. Murnau

The Secret Life of Words

(2005) de Isabel Coixet

Indigènes

(2006) de Rachid Bouchareb

Les perles de la couronne

(1937) de Sacha Guitry

Retour à Howards End

(1992) de James Ivory

La Route des Indes

(1984) de David Lean

Autant en emporte le vent

(1939) de Victor Fleming

El AuraKanzo SenseiLe VisageUne pour toutesBraqueurs amateurs

El Aura

(2005) de Fabián Bielinsky

Kanzo Sensei

(1998) de Shohei Imamura

Le Visage

(1958) d’ Ingmar Bergman

Une pour toutes

(1999) de Claude Lelouch

Braqueurs amateurs

(2005) de Dean Parisot

Nombre de billets : 37

31 octobre 2007

Je vais bien, ne t’en fais pas (2006) de Philippe Lioret

Je vais bien, ne t'en fais pasElle :
Adapté du roman d’Olivier Adam, Philippe Lioret signe un film intense et sensible qui prend à la gorge et nous fait adhérer tout de suite aux personnages de cette famille ordinaire. Mélanie Laurent et Kad Merad apportent beaucoup de justesse et d’émotion à cette histoire dans laquelle chacun de nous peut trouver quelques échos à sa vie personnelle. Un fils qui disparaît du jour au lendemain cristallise toutes les attentions et angoisses de sa sœur jumelle qui sent un lien indéfectible avec lui. A partir de là, le réalisateur analyse les comportements du père et de la mère étrangement placides face à cette disparition. Il dissèque également les mensonges, les silences, les souffrances de l’adolescence comme l’anorexie dont la jeune femme est atteinte. Le manque de communication et de dialogue, la peur d’exprimer ses sentiments d’amour sont à l’origine de bon nombre de névroses familiales. Un film sobre, profond et bouleversant.
Note : 5 étoiles

Lui :
A son retour de vacances, une jeune fille se voit annoncer par ses parents que son frère jumeau a quitté la maison à la suite d’une dispute. Elle est très déstabilisée de rester ainsi sans nouvelles de lui. Avec Je vais bien, ne t’en fais pas, Philippe Lioret signe un film très authentique sur la fin d’adolescence, sur les rapports parents-enfants, un film où il est très facile de s’identifier à l’un des personnages, voire même plusieurs. Grâce à cette authenticité, il parvient à éviter l’excès de mélodrame et la banalité. Mélanie Laurent est particulièrement convaincante, paraissant en fusion totale avec son personnage et, à elle seule, donne au film une intensité peu courante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mélanie Laurent, Kad Merad, Isabelle Renauld, Julien Boisselier, Aïssa Maïga
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30 octobre 2007

Le destin fabuleux de Désirée Clary (1941) de Sacha Guitry

Le destin fabuleux de Désirée ClaryElle :
Le destin fabuleux de Désirée Clary nous plonge dans les intrigues amoureuses de Napoléon. Celui-ci abandonne son premier amour Désirée Clary pour épouser Joséphine de Beauarnais. Désirée, humiliée et toujours amoureuse, elle rumine et prépare sa vengeance. Sacha Guitry traite l’Histoire à sa façon, n’hésitant pas à inventer des évènements. Cette comédie vaudevillesque a beau manquer de profondeur et de background historique, elle reste néanmoins plaisante à regarder.
Note : 4 étoiles

Lui :
Je n’ai pas bien accroché à cette histoire, tout surprenante qu’elle puisse être. Sacha Guitry traite l’Histoire comme un vaudeville et réduit ainsi considérablement la portée de son sujet. A noter : le générique en plein milieu du film, ce qui n’est pas banal.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Gaby Morlay, Jean-Louis Barrault, Lise Delamare, Jean Périer
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30 octobre 2007

La bûche (1999) de Danièle Thompson

La bûcheElle :
Je m’attendais à une comédie drôle et légère et je n’ai vu qu’un film caricatural, triste et méchant. Il est facile de se moquer du malheur des autres.  Le talent des acteurs n’y change rien. Les confidences intimes de ces bourgeois parisiens ne m’attendrissent pas mais me consternent plutôt. Seuls bons gags, le téléphone portable qui sonne dans le cercueil et l’achat d’une lampe guépard. C’est bien peu.
Note : 2 étoiles

Lui :
La Bûche réussit parfaitement à faire du comique avec du tragique. Les parcours des membres de cette famille s’entrechoquent anarchiquement, dans un gigantesque fatras créé par les tromperies et les séparations successives. Ils ont la panoplie complète. Leurs relations sont devenues si fausses et embrouillées qu’au final on ne sait plus qui est qui. Faire un bon divertissement avec des ingrédients dramatiques est un exercice périlleux, mais brillamment réussi dans ce film. Excellent jeu d’acteurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Emmanuelle Béart, Charlotte Gainsbourg, Claude Rich, Françoise Fabian, Jean-Pierre Darroussin, Isabelle Carré
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29 octobre 2007

La tourneuse de pages (2006) de Denis Dercourt

La tourneuse de pagesElle :
Une jolie surprise qui sort des sentiers battus : avec La Tourneuse de Pages, Denis Dercourt nous introduit avec beaucoup de crédibilité dans l’univers des pianistes, univers musical qu’il connaît fort bien puisqu’il fait lui-même partie de jurys de conservatoire. Le réalisateur joue avec les contrastes comme pour donner le tempo : froideur, violence, beauté, grâce, délicatesse. Telles sont les sensations qui animent une grande pianiste, interprétée par une Catherine Frot à contre-emploi, et une jeune femme qui devient sa tourneuse de pages mais qui fut éliminée 10 ans plus tôt du conservatoire de piano par la faute de cette même pianiste. Coïncidence ou hasard ? Denis Dercourt n’hésite pas à recourir à l’ambiguïté puisqu’on sent une réelle fascination amoureuse entre les deux femmes. A la limite du thriller glacé ou d’une histoire d’amour, Denis Dercourt fait constamment souffler le froid et le chaud. Un beau film.
Note : 4 étoiles

Lui :
Une jeune pianiste de 10 ans échoue à l’entrée du Conservatoire, perturbée par la présidente du jury. Elle va la retrouver (fortuitement ?) 10 ans plus tard. L’histoire de La Tourneuse de Pages n’est guère plausible, du moins faut-il l’espérer. Mais l’intérêt du film de Denis Dercourt n’est pas là ; il est plutôt dans l’atmosphère qu’il parvient à créer, un climat assez perturbant sur le spectateur, surtout lorsque, comme ce fut notre cas, on ne sait absolument pas de quel type d’histoire il s’agit. Le personnage fermé et énigmatique de Mélanie est d’autant plus insondable, personnage qui m’a fait penser à la jeune nurse de La Main sur le Berceau de Curtis Hanson (1992) ; d’ailleurs on peut percevoir, ici aussi, une certaine inspiration hitchcockienne. L’ensemble est bien ficelé avec une Catherine Frot très crédible en grande pianiste, même quand elle est devant un piano (*).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Déborah François, Pascal Greggory
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(*) Contrairement à tant de films où l’on repère en 3 secondes que l’acteur, censé interpréter un musicien, n’a en réalité jamais touché un instrument de musique de sa vie, Catherine Frot joue réellement les morceaux et cela se voit à l’écran (le son est tout de même doublé).

28 octobre 2007

Buena Vista Social Club (1999) de Wim Wenders

Buena Vista Social ClubElle :
Pour apprécier ce film, il faut (beaucoup) aimer la musique cubaine ce qui n’est pas exactement mon cas, je le crains. Ce que filme Wenders à la Havane, c’est le délabrement d’une ville dont la seule joie de vivre est de faire de la musique. Ces grands-pères oubliés sont émouvants et le mérite de Ry Cooder est de les avoir fait découvrir hors de Cuba.
Note : 2 étoiles

Lui :
Wenders aurait pu nous raconter le chemin suivi par Ry Cooder pour retrouver ces musiciens, comment il les a convaincus, etc… Non, il a choisi de mettre bout à bout des mini-interviews pas très intéressantes, des scènes de concert où le son est d’une qualité déplorable et des scènes d’enregistrement. Ajoutez une bonne dose de caméra à l’épaule, des images surexposées ou floues et vous avez un film assez complaisant, plutôt indigne de Wenders.
Note : 1 étoiles

Acteurs:
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27 octobre 2007

La lumière verte (1937) de Frank Borzage

Titre original : « Green light »

La lumière verteElle :
(pas vu)

Lui :
Un jeune chirurgien se laisse accuser du décès de l’un de ses patients afin d’éviter la disgrâce et la ruine à un autre chirurgien plus âgé. Tel est le point de départ de La Lumière Verte qui va permettre à Frank Borzage d’aborder plusieurs grandes questions sur notre rôle sur terre, l’éthique, le sacrifice. Ce dernier thème est appuyé par la présence du personnage du Révérend, avec un parallèle entre médecine et religion, le corps et l’âme… Errol Flynn incarne à merveille ce chirurgien chevaleresque, alliant le charme à une forte détermination morale. Finalement, La Lumière Verte est certainement un film moins anodin qu’il ne paraît au premier abord.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Errol Flynn, Anita Louise, Margaret Lindsay, Cedric Hardwicke
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