10 octobre 2007

Indigènes (2006) de Rachid Bouchareb

IndigenesElle :
Indigènes est un film sobre, intense, utile et authentique grâce à la teneur de son message, à la mise en scène dépouillée de Rachid Bouchareb, à la justesse des interprètes, aux décors et scènes de combat sans artifices, à la langue originale préservée. C’est un hommage émouvant aux indigènes des trois guerres qui subirent les terribles discriminations et injustices de l’armée française. Ce film engagé pousse les politiques à modifier la loi française pour rendre leurs droits à ces hommes qui sacrifièrent leur vie pour libérer la France de l’ennemi. D’autre part, ce film transmet non seulement aux générations issues de l’immigration la mémoire méconnue de leurs ancêtres mais il leur offre aussi la possibilité de porter un regard différent sur leur identité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Indigènes est avant tout un film utile qui remet en pleine lumière le rôle des combattants africains dans la seconde guerre mondiale, une partie injustement occultée de notre Histoire. Mais Indigènes est aussi un film de guerre très bien réalisé, très convaincant dans ses scènes d’action ; il supporte sans aucun doute la comparaison avec les productions américaines, traditionnellement plus rodées à ce genre précis. L’intensité monte tout au long du film et culmine dans les 15 dernières minutes se déroulant dans le village alsacien. Les cinq acteurs principaux se sont particulièrement impliqués dans leurs rôles et l’interprétation est globalement excellente mis à part certains seconds rôles comme celui du colonel tenu par un Antoine Chappey assez absent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Samy Naceri, Sami Bouajila, Bernard Blancan
Voir la fiche du film et la filmographie de Rachid Bouchareb sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Rachid Bouchareb chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « Indigènes (2006) de Rachid Bouchareb »

  1. « Ce ne sont ni des indigènes ni des musulmans, ce sont des hommes tout simplement »

    L’incorporation dans une machine de guerre s’exécute sans contraintes, presque naturellement pour ces inondés de soleil préservés temporairement d’une température en chute libre qu’un Nord lointain encore absent s’apprête à leur délivrer.

    Seule la mère perçoit le danger de perdre un fils. Sur le front, le premier choc est brutal pour ces inexpérimentés décontenancés par le contact d’un feu nourri. Le gradé en rajoute dans la froideur d’un commandement observé de loin à la jumelle par un état major situé au delà des limites de tir.

    La différence est perçue dans l’attribution des récompenses ou les quotas ne tiennent pas compte de l’action d’éclat du Berbère. Le froid Vosgien s’acharne sur ses déracinés tentant de comprendre une religion représentant un homme en croix.

    Comme bien souvent la femme est le seul réconfort. Privée de discriminations elle console, câline cet Africain en uniforme de passage lui promettant de revenir malgré les contraintes relationnelles imposées par ses croyances.

    La gratitude d’une délivrance est offerte par les applaudissements de quelques civils uniques pépites occultant l’ignorance d’une armée surgissant le combat terminé, à la limite du racisme ne pensant qu’a récupérer de la chair à canon représenté par un unique survivant libérateur, privé de chef, héroïque jusqu’au dernier affrontement voyant ses frères terrorisés tomber les uns après les autres.

    « Indigènes » est avant la rude école de l’assimilation de perceptions inconnues par un continent satisfait de son immobilisme. Les mœurs Françaises sont ambiguës, sélectives elles déroutent un esprit tribal, ancestral, simple, chaleureux aimant un maître plus par bonté que par servitude, préférant conserver un état analphabète consolidant l’entretien d’un esprit naturel ne raisonnant que par la chaleur d’un accueil véridique et spontané.

    Le système militaire procédurier par ses brimades mêlés de quelques apaisements libère une autonomie revancharde, bestiale, peureuse régie par un instinct de conservation désordonné dans un épilogue Septentrional glacial.

    Le Berbère tombe aux grands froids dans un pays inconnu aimé sincèrement de la plus belle des manières, une naïveté que le métropolitain avide de définitions à dilué dans sa discrimination.

  2. Il est dommage que ce film contienne des erreurs qui entachent un peu le sérieux de cette reconstitution. En effet, le personnage campé par Jamel Debbouze n’aurait pas pu servir dans l’armée française et aurait été réformé d’office à cause de son handicap physique. Dans une autre scène on voit le même Jamel Debbouze utiliser un revolver d’ordonnance ; or les soldats n’avaient pas l’usage de cette arme qui était essentiellement réservée aux officiers et sous-officiers !

  3. J’aime votre blog.
    Vos avis sont tranchés : quelque fois j’applaudis, d’autres fois je ne suis pas d’accord.
    Je n’aime pas ce film.
    Il s’agit avant tout pour moi d’un film de propagande, omettant les exactions honteuses des troupes indigènes.
    Pour illustration, on se souviendra de La Ciocara (De Sica), qui de surcroit est d’un tout autre niveau.
    Par ailleurs, la prestation de Debbouze est ridicule : son infirmité l’aurait fait exempté de tout service actif.
    Cette prestation est à l’image du film : factice.
    Bien cordialement.

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