22 mars 2008

Le secret de Veronika Voss (1982) de Rainer Fassbinder

Titre original : Die Sehnsucht der Veronika Voss

Le secret de Veronika RossElle :
(En bref) Film décevant sur le plan scénaristique : le secret n’a pas l’importance que l’on pouvait présager et l’histoire n’en apparaît que plus banale. L’enjeu n’est pas suffisant pour nous captiver.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) L’univers est assez glauque et l’on attendait plus de l’histoire. Le film a pu traduire cette mauvaise conscience de l’Allemagne mais ni l’intrigue policière ni la psychologie des personnages n’a été suffisamment forte pour capter mon intérêt. Il s’agit du dernier film pleinement achevé de Fassbinder avant sa mort prématurée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Rosel Zech, Hilmar Thate
Voir la fiche du film et la filmographie de Rainer Fassbinder sur le site imdb.com.

21 mars 2008

Alfred le Grand, vainqueur des Vikings (1969) de Clive Donner

Titre original : « Alfred the Great »

 Alfred le Grand, vainqueur des vikingsElle :
(pas vu)

Lui :
Alfred le Grand, roi du Sussex au IXe siècle, devint le premier roi d’une Angleterre unifiée après avoir vaincu les hordes de guerriers Danois qui tentait d’envahir le pays. Alfred le Grand, Vainqueur des Vikings est un film historique qui met en images ce combat qui dura plusieurs années. Si le film est dans ses grandes lignes fidèle à l’Histoire, il simplifie beaucoup et prend certaines libertés pour pimenter quelque peu (la femme du roi prise en otage par exemple). En revanche, le film recrée bien l’univers du IXe siècle, avec ses villes encore peu peuplées. La reconstitution des batailles a été particulièrement soignée avec même quelques beaux plans vus d’avion pour montrer les mouvements d’hommes juste avant la bataille finale. A noter que l’armée Viking est présentée comme étant très organisée avec uniformes et un strict commandement, ce qui n’était peut-être pas le cas en réalité (lire toutefois le premier commentaire ci-dessous pour une réfutation de cette hypothèse). La qualité de la réalisation de Alfred le Grand, Vainqueur des Vikings est remarquable quand on pense que Clive Donner ne bénéficia que de peu de moyens. C’est cette qualité de réalisation qui le rend assez intéressant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: David Hemmings, Michael York, Prunella Ransome, Colin Blakely , Ian McKellen, Peter Vaughan
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En savoir plus sur Alfred le Grand (Wikipedia)…

20 mars 2008

Abyss (1989) de James Cameron

Titre original : The abyss

AbyssElle :
(En bref) Film sans queue ni tête qui utilise de bien grosses ficelles pour tenter de nous glacer le sang. Les scènes censées nous faire frémir n’en finissent pas. La sauce ne prend pas.
Note : pas d'étoiles

Lui :
(En bref) Bâti sur l’idée brillante de faire un space-opéra sous l’eau, Abyss (vu ici dans sa version longue de 171 mn, la version normale fait 138 mn) est surtout une très belle (la plus belle ?) histoire d’extra-terrestres. On peut regretter certaines conventions et aussi certaines longueurs dans le second tiers, le film tenant à ce moment-là plutôt du film-catastrophe, mais le dernier tiers est beau et émouvant et dégage une certaine magie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio, Michael Biehn, Leo Burmester
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19 mars 2008

Billy le Kid (1930) de King Vidor

Titre original : « Billy The Kid »

Billy le Kid Elle :
(pas vu)

Lui :
La MGM ne voulant pas mettre en scène un hors-la-loi antipathique, King Vidor dut s’éloigner franchement de la vérité historique pour nous présenter un Billy the Kid séduisant, humain et agissant toujours pour défendre les faibles. Les studios imposèrent Johnny Mack Brown pour le rôle principal. Son physique de jeune sportif semble en décalage total avec son rôle de roi de la gâchette qui inspire la crainte et ses efforts pour faire croire à son personnage n’arrangent rien. Wallace Beery, quant à lui, est pour une fois sobre (dans son jeu tout comme au sens propre) et donne une assez bonne performance sans être franchement notable. Billy le Kid fut l’un des premiers films à être tourné en 70mm pour être diffusé sur écran large dans certains cinémas. Certaines scènes ont été tournées dans le Grand Canyon. Aucune copie 70mm ne semble avoir survécu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Johnny Mack Brown, Wallace Beery, Kay Johnson
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Voir les autres films de King Vidor chroniqués sur ce blog…

Quelques autres versions et variations sur le thème de Billy Le Kid :
Billy The Kid le réfractaire (Billy the Kid) de David Miller (1941) avec Robert Taylor
Le Gaucher (The left handed gun) d’Arthur Penn (1958) avec Paul Newman
Pat Garrett et Billy the Kid de Sam Peckinpah (1973) avec James Coburn, Kris Kristofferson (et Bob Dylan)
Young Guns de Christopher Cain (1988) avec Emilio Estevez
… plus de nombreux autres (voir la liste sur IMDB)

18 mars 2008

Un homme est passé (1955) de John Sturges

Titre original : « Bad Day at Black Rock »

Un homme est passé Elle :
(pas vu)

Lui :
Un homme est passé a souvent été décrit comme un western moderne dans le sens où il se passe dans une minuscule bourgade perdue au milieu d’un immense désert de l’Ouest américain et qui semble livrée à elle-même, en dehors des lois. L’arrivée fortuite d’un étranger (Spencer Tracy) va perturber cette petite communauté qui porte un lourd et honteux fardeau. Plusieurs points sont remarquables dans la façon avec laquelle John Sturges aborde cette histoire de lâcheté collective : la mise en scène de l’attente, l’observation, la suspicion, la méfiance, et Un homme est passé l’utilisation du Cinémascope, procédé pourtant très récent (1 an ou 2 au moment du tournage) mais pour lequel le réalisateur montre une maîtrise remarquable, parvenant à amplifier les sentiments d’isolement, de perte d’humanité et d’attente par ces cadrages très larges. Le suspense est maintenu à un niveau constant et élevé pendant les 81 minutes du film, extrêmement efficace, bien soutenu par une interprétation dense et forte.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Ryan, Lee Marvin, Anne Francis, Walter Brennan, Ernest Borgnine
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18 mars 2008

Le vaisseau fantôme (1941) de Michael Curtiz

Titre original : The Sea Wolf

Le vaisseau fantômeElle :
(En bref) Adaptation du roman de Jack London Le Vaisseau Fantôme : deux nauvragés, un écrivain et une évadée d’un bagne, sont recueillis par le « Ghost », navire dirigé par le redoutable capitaine Larsen. Ils seront contraints rester à bord. Malgré la richesse du scénario, je dois avouer avoir eu un peu de mal à m’intéresser à cette histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
(En bref) Belle adaptation de ce roman remarquablement contruit et qui traduit bien l’univers dur et hostile de Jack London. Edward G.Robinson et John Garfield apportent à leurs rôles une intensité rare. Cette dénonciation de l’autoritarisme a de plus un résonnance toute particulière puisque cette version du Vaisseau Fantôme fut tournée au tout début de la seconde guerre mondiale.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Ida Lupino, John Garfield, Alexander Knox, Gene Lockhart
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Voir les autres films de Michael Curtiz chroniqués sur ce blog…

Le Vaisseau Fantôme fut adapté de nombreuses fois au cinéma et dès 1913 :
The Sea Wolf (1913) de Hobart Bosworth
The Sea Wolf (1920) de George Melford avec Noah Berry
The Sea Wolf (1926) par (et avec) Ralph Ince
The Sea Wolf (1930) par Alfred Santell avec Milton Sills
Le Vaisseau Fantôme (The Sea Wolf) (1941) par Michael Curtiz
Barricade (1950) de Peter Godfrey (western!)
Wolf Larsen (1958) par Harmon Jones
Aucune de ces versions n’a eu le succès et le retentissement de la version de Michael Curtiz. A noter que Jack London interprétait le rôle d’un marin dans la version de 1913.

17 mars 2008

La Reine Christine (1933) de Rouben Mamoulian

Titre original : « Queen Christina »

La Reine ChristineLui :
Juste après avoir tourné Comme tu me veux (As you desire me), Greta Garbo s’était retirée en Suède pendant plusieurs mois. La MGM, craignant qu’elle ne veuille mettre un terme à sa carrière, lui fit une proposition alléchante de contrat où elle avait droit de regard sur le choix du réalisateur et des acteurs. C’est ainsi qu’au tout début du tournage de La Reine Christine elle fit remplacer Laurence Olivier par John Gilbert, acteur avec lequel elle avait souvent tourné et qui était en disgrâce depuis l’avènement du parlant (ce fut d’ailleurs son avant-dernier film)(1). Le scénario de cette histoire (très) romancée d’une Reine de Suède au XVIIe siècle est signé Salka Viertel, ami de Garbo tout comme le directeur de la photographie. De même, « La Divine » avait Rouben Mamoulian en grande estime. La Reine Christine fut donc un film sur mesure pour Greta Garbo où tout était selon son désir et, en contrepartie, elle nous gratifia de son plus beau rôle au cinéma, merveilleusement portée par le talent de Mamoulian. Elle incarne avec une telle présence cette femme de tête qui refusait de sacrifier sa vie à son destin que les autres acteurs ne peuvent faire que de la pâle figuration à côté d’elle. La Reine Christine De nombreuses scènes sont mémorables et merveilleuses : l’auberge où elle est prise pour un garçon, les scènes d’amour avec John Gilbert (« Je mémorise cette pièce ») et bien entendu cette scène finale, célébrissime, sans aucun doute l’un des plus beaux plans de toute l’histoire du cinéma : un zoom avant jusqu’au très gros plan sur le visage de Garbo à l’avant du navire qui l’emporte, avec un éclairage d’une pureté absolue. Mamoulian aurait dit à Garbo : « je voudrais que ton visage soit une feuille de papier vierge sur laquelle chaque spectateur pourra écrire ce qu’il ressent » et effectivement son visage est presque inexpressif tout en semblant porter toute la détresse du monde avec volonté et résignation. En fait, ce visage, on peut lui prêter tour à tour tous les sentiments possibles et imaginables. Quel acteur/actrice pourrait aujourd’hui faire un tel plan et exprimer tant de sentiments sans en montrer un seul ?
Note : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Gilbert, Ian Keith
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(1) Non seulement, Gerta Garbo avait tourné avec John Gilbert mais les deux acteurs avaient eu une liaison passionnée en 1926 et 27. Le mariage était prévu mais le jour même, Greta Garbo se désista, laissant John Gilbert seul devant l’autel. Cette grande déception sentimentale le fit sombrer dans l’alcool. De plus, au passage vers le parlant, sa voix se révéla être décevante, peu en accord avec son physique.

Greta Garbo - La Reine ChristineGreta Garbo dans la scène finale de La Reine Christine de Rouben Mamoulian.

16 mars 2008

Les infiltrés (2006) de Martin Scorsese

Titre original : « The departed »

Les infiltrés Elle :
(pas vu)

Lui :
Les Infiltrés est le remake américain d’Infernal affairs du hongkongais Andrew Lau. Cette histoire d’infiltrations croisées entre la police et la pègre irlandaise de Boston permet à Scorsese de revenir sur son sujet de prédilection et de montrer toute sa virtuosité à monter un film policier haletant quasiment parfait dans sa forme. Malgré les quelque 2h30 de film, la tension est très forte assez rapidement et se maintient ainsi jusqu’à la toute fin (un peu précipitée ceci dit). Le suspense est même difficile à supporter parfois… Par rapport à l’original, les téléphones portables ont ici aussi une grande importance mais, comme en peut s’en douter avec Scorsese, pas autant que les armes et les poings. Dans sa forme, Les Infiltrés est particulièrement efficace avec une mise en scène précise et tranchante, une utilisation de la musique assez remarquable et un jeu d’acteurs à un niveau très élevé. Sous la direction de Scorcese, Jack Nicholson montre le meilleur de son talent, parvenant à marquer son personnage de ses touches si caractéristiques sans jamais aller trop loin (même si l’on sent parfois qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il se laisse aller). DiCaprio est tout aussi convaincant avec cette instabilité qui lui va si bien. Martin Scorsese a aussi soigné les seconds rôles en faisant appel à des acteurs comme Martin Sheen ou Mark Whalberg. Les Infiltrés a parfois été placé au même niveau que Les Affranchis par certains observateurs mais il n’est pas certain qu’il laisse autant de traces toutefois. Malgré ses grandes qualités, il a tout de même moins d’ampleur et de profondeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Jack Nicholson, Matt Damon, Mark Wahlberg, Martin Sheen, Ray Winstone, Alec Baldwin
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15 mars 2008

La lettre (1999) de Manoel De Oliveira

La LettreElle :
Beau film sur les affres intérieurs de Catherine de Clèves alias la Princesse de Clèves. Sa passion amoureuse contenue consume la belle Chiara Mastroianni en proie aux tourments de la culpabilité vis à vis de son mari trompé en pensée. La lumière, les cadrages sont remarquablement étudiés et les dialogues sont émouvants.
Note : 5 étoiles

Lui :
La transposition à notre époque de ce roman de Madame de La Fayette est intéressante : Manoel De Oliveira garde l’esprit et les dialogues du XVIIe, seul l’environnement extérieur change. Cela donne au film un côté atemporel plutôt séduisant. Cependant, le film est vraiment très lent et je dois bien avouer avoir eu bien du mal à rester accroché.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Chiara Mastroianni, Pedro Abrunhosa, Antoine Chappey, Françoise Fabian
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Homonyme :
La lettre (The letter) de William Wyler (1940) avec Bette Davis

14 mars 2008

Hold-up à Londres (1959) de Basil Dearden

Titre original : The League of Gentlemen

The League of GentlemenElle :
Un film noir anglais de très bonne facture. Le scénario, pourtant classique, d’un braquage de banque est ici présenté de façon inhabituelle et captivante avec ses cambrioleurs chevronnés et sa mécanique bien huilée. Hélas bien trop peu connu, le film n’a absolument rien perdu de son attrait après 50 ans.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un ex-Colonel s’entoure de membres peu recommandables de l’armée pour mettre sur pied le braquage d’une banque en plein jour à Londres. Le cinéma anglais des années 50 nous réserve vraiment des petits bijoux mal connus et à découvrir, tel ce film qui se situe à la fois dans la lignée des films noirs américains et de celles des Studios Ealing (bien que ce film n’en soit pas issu toutefois). Filmé avec grande minutie mais aussi avec humour, le film culmine lors de la scène du hold-up, un long suspense de 20 mn sans aucune parole. Hold-up à Londres aurait été une source d’inspiration pour les instigateurs de l’attaque du train postal Glasgow-Londres en 1963 !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Hawkins, Nigel Patrick, Roger Livesey, Richard Attenborough
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Ne pas confondre ce film avec :
The league of Extraordinary Gentlemen de Stephen Norrington (2003) avec Sean Connery
The League of Gentlemen, une série TV anglaise (1999-2002)