4 janvier 2008

Sphère (1998) de Barry Levinson

Titre original : Sphere

SphereElle :
(pas vu)

Lui :
La Marine américaine découvre au fond des mers un gigantesque vaisseau spatial avec à l’intérieur une mystérieuse et immense sphère. Le film de Barry Levinson aimerait certainement pouvoir égaler Abyss ou Rencontres du 3e type mais ne convainc pas vraiment et reste bien en deça. Les acteurs ne semblent pas être à leur aise, ou être en pilotage automatique. Certaines scènes sont passablement incompréhensibles. Barry Levinson a su toutefois créer une ambiance.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel L. Jackson, Peter Coyote
Voir la fiche du film et la filmographie de Barry Levinson sur le site imdb.com.

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4 janvier 2008

Passport to Pimlico (1949) de Henry Cornelius

Passport to PimlicoElle :
Après la découverte dans une cave d’un édit du XVe siècle donnant leur quartier aux Ducs de Bourgogne, les habitants du quartier londonien de Pimlico décident de faire sécession d’avec l’Angleterre. Le gouvernement les prend au mot et installe une frontière. Le film a bien du mal à convaincre, le début de l’histoire peine vraiment à décoller. La fin est plus amusante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Passport to Pimlico Passport to Pimlico est un film très original et assez surprenant, un pur produit anglais des Studios Ealing. C’est une satire des mesures de rationnement prises dans l’Angleterre d’après-guerre et dont l’humour, très british, repose essentiellement sur un comique de situation. L’idée de départ, franchement inhabituelle, s’amuse du légendaire légalisme britannique : un texte dûment signé il y a 400 ans reste valide aujourd’hui… Passport to Pimlico est tout de même un peu décevant, assez fermé dans son developpement ce qui l’empêche de décoller vraiment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stanley Holloway, Betty Warren, Barbara Murray
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Cornelius sur le site imdb.com.

4 janvier 2008

Méfie-toi de l’eau qui dort (1996) de Jacques Deschamps

Méfie-toi de l'eau qui dortElle :
Film poétique en trois actes sur la vie qui s’écoule le long d’une jolie rivière. Le traitement est curieux ; les images et la lumière sont belles ; les sons de la nature sont en harmonie avec les images. Le cursus des personnages que l’on découvre enfant, puis adulte et enfin vieillard est étrange. Certains passages sont émouvants mais dans l’ensemble, Méfie-toi de l’eau qui dort est trop lent et ne semble pas assez étoffé à mes yeux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Méfie-toi de l’eau qui dort est un film ouvertement original et étrange, une oeuvre personnelle. Jacques Deschamps a recherché un climat onirique et envoûtant ; il y serait parvenu s’il n’avait tenu à créer une tension permanente chez le spectateur, tension qui vient gâcher son plaisir. Est-ce volontaire? Pour, en quelque sorte, illustrer le contraste entre la beauté du paysage et la noirceur des humains?
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gaylord Anjubault, Jean Benguigui, Maruschka Detmers, Robin Renucci
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3 janvier 2008

Flandres (2006) de Bruno Dumont

FlandresElle :
Un film épuré, parfois cru et violent qui va au plus près de l’âme de ses personnages. Bruno Dumont nous plonge dans ses Flandres natales auprès d’une jeune fille et d’hommes qui s’apprêtent à partir à la guerre dans un pays lointain. Les paysages tristes et gris sont à l’image de ces personnages sans horizon qui ne parviennent pas à exprimer leurs sentiments d’amour entre eux. Les dialogues sont dépouillés. La caméra effleure les visages impassibles comme pour mieux observer ce qui se passe à l’intérieur d’eux. Les scènes de sexe sont crues car l’amour et la fusion des âmes n’y ont pas de place. La guerre va transformer ces hommes en guerriers tueurs violents et violeurs. C’est cette expérience qui va conduire progressivement le personnage principal vers l’expression de sa sensibilité et de son amour envers la jeune femme. Les acteurs non professionnels rendent le film authentique et bouleversant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Flandres est un film vraiment étonnant qui nous fait suivre un jeune campagnard en nous le montrant tout d’abord dans son élément, accomplissant les travaux de sa ferme du nord de la France : un bloc de granit, incapable de communiquer ses sentiments. Il va se retrouver plongé dans un environnement de guerre, loin de chez lui, où il va découvrir ses horreurs, où il va faire et subir des actes presque bestiaux. Cette traversée de l’inhumain va faire ressurgir sa propre humanité. Filmé avec des acteurs non professionnels, Flandres est terriblement efficace, avec peu de dialogues mais une très forte présence. C’est un film d’une indéniable puissance.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Adélaïde Leroux, Samuel Boidin, Henri Cretel
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31 décembre 2007

Sommaire de décembre 2007

Anna et le roiMon nom est TsotsiJe pense à vousJeux dangereuxDétective privéLa toile d'araignéeLa mégère apprivoiséeManderlay

Anna et le roi

(1999) de Andy Tennant

Mon nom est Tsotsi

(2005) de Gavin Hood

Je pense à vous

(2006) de Pascal Bonitzer

Jeux dangereux

(1942) de Ernst Lubitsch

Détective privé

(1966) de Jack Smight

La toile d’araignée

(1975) de Stuart Rosenberg

La mégère apprivoisée

(1967) de Franco Zeffirelli

Manderlay

(2005) de Lars von Trier

ScoopL'homme aux deux cerveauxLe Petit CésarThe Secret SixLes fragments d'AntoninDans ParisGinger et FredLes nuits de Cabiria

Scoop

(2006) de Woody Allen

L’homme aux deux cerveaux

(1983) de Carl Reiner

Le Petit César

(1931) de Mervyn LeRoy

The Secret Six

(1931) de George W. Hill

Les fragments d’Antonin

(2006) de Gabriel Le Bomin

Dans Paris

(2006) de Christophe Honoré

Ginger et Fred

(1986) de Federico Fellini

Les nuits de Cabiria

(1957) de Federico Fellini

Il bidoneLa CalifornieBurt MunroLa Chatte des MontagnesLa main au colletLe pressentimentLe fils préféréDe l'or en barres

Il bidone

(1955) de Federico Fellini

La Californie

(2006) de Jacques Fieschi

Burt Munro

(2005) de Roger Donaldson

La Chatte des Montagnes

(1921) de Ernst Lubitsch

La main au collet

(1955) de Alfred Hitchcock

Le pressentiment

(2006) de Jean-Pierre Darroussin

Le fils préféré

(1994) de Nicole Garcia

De l’or en barres

(1951) de Charles Crichton

La Dame de ShanghaiLa grande villeLes amitiés maléfiquesDocteur Jekyll et Mr. HydePlumes de chevalViva VillaMéloLe testament du Docteur Cordelier

La Dame de Shanghai

(1947) de Orson Welles

La grande ville

(1937) de Frank Borzage

Les amitiés maléfiques

(2006) de Emmanuel Bourdieu

Docteur Jekyll et Mr. Hyde

(1931) de Rouben Mamoulian

Plumes de cheval

(1932) de Norman McLeod

Viva Villa

(1934) de Howard Hawks et Jack Conway

Mélo

(1986) d’ Alain Resnais

Le testament du Docteur Cordelier

(1959) de Jean Renoir

Le nom de la roseLa princesse aux huîtresLa dernière séanceEnnemi d'état

Le nom de la rose

(1986) de Jean-Jacques Annaud

La princesse aux huîtres

(1919) de Ernst Lubitsch

La dernière séance

(1971) de Peter Bogdanovich

Ennemi d’état

(1998) de Tony Scott

Nombre de billets : 36

31 décembre 2007

Anna et le roi (1999) de Andy Tennant

Titre original : Anna and the King

Anna et le roiElle :
Se laisser submerger par cette épopée visuelle et sonore est un véritable enchantement. Le dépaysement total est assuré. Les décors, costumes et paysages du Siam sont somptueux. Le scénario est assez cohérent même s’il pêche un peu par ses côtés trop hollywoodiens. Bref un excellent moment à passer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film est avant tout un grand spectacle, pour les yeux car les décors, qu’ils soient créés ou naturels, sont exotiques et somptueux, une explosion de couleurs et de matières, et pour les oreilles car l’univers sonore est lui aussi puissant. Bien-sûr, les esprits chagrins pourraient se gausser de certaines conventions bien hollywoodiennes et pointer les inévitables libertés historiques. Mais ne boudons pas notre plaisir : Anna et le roi est de l’Hollywood-spectacle de la meilleure veine.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jodie Foster, Chow Yun-Fat, Bai Ling, Tom Felton
Voir la fiche du film et la filmographie de Andy Tennant sur le site imdb.com.

Note : Ce film fut d’une manière globale copieusement raillé par la critique. Un chroniqueur de Télérama a notamment écrit qu’Anna et le roi « devrait émerveiller les petites filles romantiques et les garçonnets qui rêvent d’aventures »… Je suis heureux que nous ayions su garder nos âmes d’enfants. En tout cas, voilà un beau film de reveillon.

30 décembre 2007

Mon nom est Tsotsi (2005) de Gavin Hood

Titre original : Tsotsi

Mon nom est TsotsiElle :
Les bidonvilles surpeuplés de Johannesburg, la misère, la délinquance pour survivre… Gavin Hood nous immerge brutalement dans le milieu des petits gangsters violents qui tuent pour quelques billets. L’itinéraire du chef de bande au regard dur va basculer suite au vol d’une voiture contenant un bébé. Celui-ci se retrouve projeté dans son enfance difficile en manque d’amour au contact du bébé et d’une femme qui le nourrit. Peu à peu, son regard sur le monde va s’adoucir, s’humaniser. Il va connaître de fortes émotions intérieures et briser sa carapace. Cette quête initiatique va le mener sur les chemins d’une renaissance très poignante. Le réalisateur ne joue pas sur les émotions inutiles ; il filme avec sobriété et recul cette rédemption bouleversante.
Note : 4 étoiles

Lui :
Tsotsi est un jeune de 19 ans qui vit dans un immense bidonville près de Johannesburg ; violent, il n’hésite pas à tuer pour voler. Un soir, il vole une voiture avec un bébé sur le siège arrière. Ce petit être sans défense va faire remonter sa propre enfance. Filmé assez simplement de façon très neutre, Mon nom est Tsotsi est un film qui a des côtés « documentaire », nous permettant d’imaginer quelle peut être la vie dans ce bidonville-ghetto mais il est plus que cela car le portrait qu’il nous dresse sait générer une émotion certaine en montrant les questionnements de ce gamin, une sorte de résurgence d’humanité dont il ne sait pas très bien que faire.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Presley Chweneyagae, Terry Pheto, Mothusi Magano
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29 décembre 2007

Je pense à vous (2006) de Pascal Bonitzer

Je pense à vousElle :
Cette comédie qui oscille entre le vaudeville, l’étude de moeurs et même le thriller met en scène principalement deux couples dans le milieu littéraire parisien. Une simple photo compromettante est le déclic qui enchaîne des chassés-croisés amoureux ou ravive des désirs de vengeance. Le scénario est original et bien construit. Sans être un grand film, on se laisse prendre au jeu des quiproquos.
Note : 3 étoiles

Lui :
Je pense à vous peut bien entendu n’être vu que comme un marivaudage très parisien et un peu vain, mais ce qui est intéressant (et aussi très amusant), c’est la façon dont Pascal Bonitzer joue avec les canons de ce type d’histoire, les chamboule, les retourne et fait rebondir sa trame qui semble partir dans tous les sens, comme un vaisseau sans contrôle. Je pense à vous tourne autour de cinq personnages qui sont parvenus à tisser des relations entre eux tellement complexes qu’un grain de sable (une simple photo) va avoir des conséquences démesurées. La jalousie est omniprésente et Bonitzer y saupoudre même une petite pincée névrotique pour pimenter le tout, flirtant avec les ambiances noires. Les situations se retournent en permanence et il est bien difficile de prévoir l’issue de chaque scène. Bonne prestation du quintet d’acteurs. L’ensemble donne une comédie très amusante où Pascal Bonitzer se moque assez copieusement de ses personnages.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Edouard Baer, Géraldine Pailhas, Marina de Van, Charles Berling, Hippolyte Girardot
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28 décembre 2007

Jeux dangereux (1942) d’ Ernst Lubitsch

Titre original : To be or not to be

Jeux dangereuxLui :
Comment un maître de la comédie peut-il traiter d’un sujet aussi grave que la guerre, une guerre dans laquelle le monde est plongé ? Ernst Lubitsch donne une réponse magistrale avec Jeux Dangereux, à la fois une comédie très drôle, un film au suspense quasiment insoutenable et un pamphlet contre la tyrannie et pour la liberté. To be or not to be, être ou ne pas être, nul titre ne serait plus approprié à ce film où l’on cherche à passer pour un autre mais c’est un jeu dangereux quand il s’agit de prendre la place d’un membre de la Gestapo dans le Varsovie occupé. Il y a de nombreux moments de pure comédie entremêlés dans une intrigue assez angoissante, où l’on frémit d’appréhension ; l’ensemble est dopé par un rythme qui ne laisse aucun répit, aucun temps mort pour souffler. C’est cet équilibre qui rend Jeux Dangereux vraiment remarquable et absolument unique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Carole Lombard, Jack Benny, Robert Stack
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.
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Remarques :
Jeux dangereux* Si Jeux Dangereux est aujourd’hui reconnu comme un film assez marquant et l’un des meilleurs de Lubitsch, il fut plutôt mal compris à sa sortie, Lubitsch se voyant accusé de se moquer du sort terrible de la Pologne et de Varsovie.

* To be or not to be est le dernier film de la belle Carole Lombard. Celle qui fut l’épouse de William Powell puis de Clark Gable périra quelques mois plus tard, avant même la sortie du film, dans un accident d’avion lors d’une tournée pour vendre des War Bonds. La phrase « What can happen on a plane ? » (Que peut-il arriver dans un avion ?) qu’elle prononce au début du film fut supprimée au montage final. Elle figure toutefois dans les versions actuelles.

* Clin d’œil (à l’intention de ceux qui ont suivi avec ferveur une certaine série télévisée dans leur enfance) : To be or not to be est l’un des tous premiers rôles de Robert Stack, alias Eliot Ness.

Remake :
To be or not to be d’Alan Johnson (1983) avec Mel Brooks et sa femme, Anne Bancroft, remake plutôt réussi.

To be or not to be

27 décembre 2007

Détective privé (1966) de Jack Smight

Titre original : Harper

Détective privéElle :
Détective Privé n’est certes pas un film vraiment marquant mais cette enquête policière se laisse regarder sans déplaisir. Paul Newman joue les gros durs dans un ambiance gentiment marquée années 60. Un film sans surprise toutefois.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le scénario est très classique, assez inspiré de Chandler ou d’Hammett : une intrigue tortueuse se déroulant dans un univers de gens aisés, dont la façade irréprochable cache les pires subversions (drogue, trafics, crime). Film noir donc. La particularité du film, le mot « originalité » serait trop fort, réside dans la personnalité du héros, un détective privé désabusé, qui pose des questions et regarde ailleurs pendant les réponses, et qui mâchouille de façon quasi-obsessionnelle son chewing-gum pendant tout le film. Je comprends bien que l’intention était d’apporter par là un nouveau souffle au genre du film noir en changeant l’image du détective, mais il me semble que le réalisateur a trop forcé le trait et Paul Newman apparaît plus bovin que fascinant et énigmatique.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Lauren Bacall, Julie Harris, Janet Leigh, Robert Wagner
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Voir le commentaire sur le second film : La Toile d’Araignée