19 janvier 2009

Secret Sunshine (2007) de Lee Chang-dong

Titre original : « Milyang »

Secret SunshineElle :
Secret Sunshine nous montre l’errance d’une jeune mère à la recherche d’une renaissance intérieure suite au décès de son mari puis de son fils. Sa famille la rejette car son mari l’a trompée et parce qu’elle ne pleure pas lors de l’enterrement de son fils. En plein désarroi et toujours suivie par un ange gardien célibataire et amoureux d’elle, on assiste à son cheminement douloureux pour tenter de retrouver la paix intérieure et le goût à la vie dans cette ville de Milyang qui signifie « lieu ensoleillé » ou « Secret Sunshine ». Pas de demi-mesure, la jeune femme est entière : soit elle reste fermée aux émotions soit elle les manifeste avec excès. Après un passage dans un groupe religieux qu’elle finit par trouver hypocrite, elle tente en vain de trouver le bonheur par le sexe puis en essayant de mettre fin à ses jours. Le réalisateur esquisse avec sensibilité un cheminement chaotique, une voie sans issue au bord de la fêlure et du gouffre. Son cinéma est sombre et sans espoir.
Note : 3 étoiles

Lui :
J’avoue de ne pas avoir été vraiment touché par l’histoire de cette jeune femme qui tente de se redresser après une double tragédie. Ce n’est probablement pas à cause de l’interprétation de Jeon Do-yeon qui donne beaucoup pour son personnage. Non, ce serait plutôt du fait du comportement entier et sans nuances de l’héroïne dont les changements d’attitude sont assez brutaux et mal expliqués et le manque de profondeur des personnages secondaires. La réalisation de Lee Chang-dong, un peu terne, ne rattrape rien. Non, j’ai bien du mal à partager l’enthousiasme qui a entouré Secret Sunshine.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jeon Do-yeon, Song Kang-ho
Voir la fiche du film et la filmographie de Lee Chang-dong sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Lee Chang-dong chroniqués sur ce blog…

18 janvier 2009

Hello, Sister! (1936) de Erich von Stroheim, Alan Crosland, Alfred Werker et Raoul Walsh

Titre original : Walking down Broadway

Hello, Sister!Elle :
(pas vu)

Lui :
A l’automne 1932, Erich von Stroheim tourne son premier film parlant, Walking down Broadway : deux jeunes filles descendent Broadway pour trouver l’amour et se font aborder par deux hommes qui, bien qu’étant amis, ont des intentions très différentes. Une fois le film terminé, le nouveau producteur de la Fox qualifie le résultat de « juste bon à illustrer un congrès de psychanalyse »… Le film est largement coupé et Alan Crosland, Alfred Werker et Raoul Walsh sont chargés de retourner des scènes. Hello Sister est donc le résultat d’une mutilation (Von Stroheim a demandé de son nom soit retiré du générique) et le film a perdu presque toute sa personnalité. Tout au plus peut-on imaginer ce que Von Stroheim avait pu faire avec certains personnages : l’ami qui a bien du mal à réfréner ses pulsions, la prostituée, l’amie jalouse… La jalousie et la haine, qui peuvent nous faire penser aux Rapaces par courts instants, ne durent guère. Assez frustrant, Hello Sister nous fait mesurer à quel point il est regrettable que nous ne puissions voir ce que Stroheim avait fait.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Boots Mallory, James Dunn, Zasu Pitts, Minna Gombell, Terrance Ray, Will Stanton
Voir la fiche du film et la filmographie de Erich von Stroheim sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Erich von Stroheim chroniqués sur ce blog…

Remarque :
D’après Patrick Brion, c’est le personnage de l’amie jalouse interprétée par Zasu Pitts (qui fut aussi Trina dans Les Rapaces) qui a été le plus coupé. Il estime aussi que presque la moitié des scènes d’Hello Sister seraient plus ou moins celles tournées par Stroheim.

Homonyme :
Walking down Broadway de Norman Foster (1938) avec Claire Trevor

17 janvier 2009

Paranoid Park (2007) de Gus Van Sant

Paranoid ParkElle :
Voilà un film terriblement émouvant dont la forme sert formidablement bien le fond, un scénario très simple dans lequel un adolescent qui tue un agent de sécurité par accident préfère taire la vérité à son entourage. Adaptée du roman de Blake Nelson, cette histoire a lieu non loin de Paranoid Park, un endroit mal famé où les amateurs de skateboard se rencontrent. Gus Van Sant a choisi de travailler avec Christopher Doyle, directeur de la photo de Wong Kar Wai qu’il admire beaucoup. Il nous fait vivre de l’intérieur la détresse qui habite ce jeune homme perdu, livré à lui-même. Il va à l’essentiel grâce à la force de l’image. Peu de dialogues et de messages démonstratifs. La caméra glisse. Il joue avec le flou et le net, les images surexposées ou sombres, les ralentis et les accélérés, les images stables ou instables, les ambiances sonores aériennes et étranges. Tout ce travail minutieux de mise en scène concourt à créer une atmosphère en apesanteur hors de la réalité. Gabe Nevins qui joue le personnage d’Alex est impassible, juvénile, angélique mais sous cette apparence faussement tranquille, se joue une véritable tragédie sur laquelle il n’a pas de prise car il n’a pas d’écoute possible avec ses amis ou sa famille en rupture.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un adolescent tue accidentellement un agent de sécurité et garde tout pour lui. Avec Paranoid Park, Gus Van Sant nous fait entrer dans la tête de ce jeune garçon, en proie au doute, qui ne sait que faire de cet évènement tragique et du lourd poids qu’il place sur ses épaules. Cette confusion est d’autant plus forte que cet adolescent vit comme dans une bulle, sans réelle communication avec d’autres personnes. Pour nous faire toucher du doigt cette distance avec le monde réel, Gus Van Sant filme cet adolescent souvent de très près, avec une profondeur de champ quasi nulle, emplissant son image d’un flou déroutant mais toujours esthétique. Et nous aussi, nous sommes un peu désemparés devant ce visage souvent impassible aux grands yeux ronds qui semblent toujours chercher un endroit pour s’accrocher. Une fois de plus avec ce réalisateur, la forme revêt autant d’importance que le fond. Même si le procédé peut sembler proche de celui utilisé pour Elephant, le résultat me semble ici bien plus convaincant, plus profond ; Gus Van Sant parvient à mieux intégrer la forme à son sujet. Au final, Paranoid Park est un superbe film sur les doutes de l’adolescence.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gabe Nevins, Taylor Momsen, Jake Miller, Lauren McKinney
Voir la fiche du film et la filmographie de Gus Van Sant sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Gus Van Sant chroniqués sur ce blog…

16 janvier 2009

Au fil de l’eau (1950) de Fritz Lang

Titre original : « House by the river »

Au fil de l’eauElle :
A la fin de l’ère victorienne, un écrivain, qui éprouve des difficultés à placer ses manuscrits, habite une maison à l’embouchure d’une rivière. Alors que sa femme s’est absentée pour la journée, il tente de séduire la jeune servante et l’étrangle accidentellement. Au même moment, on sonne à la porte… Tel est le point de départ de cet Au fil de l’eau, film très prenant sur l’arrivisme et la culpabilité. Sans acteur connu, Fritz Lang parvient à nous tenir en haleine en nous dévoilant peu à peu toutes les facettes de la personnalité de cet écrivain particulièrement prêt à tout.
Note : 3 étoiles

Lui :
House by the River fait partie des films mal connus de la filmographie de Fritz Lang. C’est compréhensible puisqu’il n’est jamais sorti en salles en France et qu’il a fallu attendre les années 80 pour qu’il soit diffusé à la télévision. Ce n’est en aucun cas un film mineur cependant. Dans l’esprit, il est assez proche du Secret derrière la porte qu’il a tourné deux ans plus tôt. On y retrouve en effet une atmosphère très forte, sombre et noire, qui donne l’impression de tendre parfois vers le fantastique. En fait, Fritz Lang nous plonge en quelque sorte dans les tourments de cet homme, les tourments du désir tout d’abord puis les tourments de la culpabilité. La photographie est superbe avec des plans simples mais très forts, tout au service du récit. House by the River est très prenant et particulièrement puissant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Louis Hayward, Jane Wyatt, Lee Bowman
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fritz Lang chroniqués sur ce blog…

15 janvier 2009

La vengeance dans la peau (2007) de Paul Greengrass

Titre original : « The Bourne ultimatum »

La Vengeance dans la peauElle :
(pas vu)

Lui :
Troisième volet de l’histoire de l’agent Jason Bourne, La Vengeance dans la Peau est une réelle épreuve pour les spectateurs qui, comme moi, ont du mal avec les caméras à l’épaule. Paul Greengrass pousse ici le principe à l’extrême en associant une caméra parkinsonienne à un montage trépidant où les plans descendent couramment en dessous de la seconde. Evidemment une telle construction ne permet pas vraiment d’exposer un récit et le scénario n’est donc qu’une chasse à l’homme, plus haletante que passionnante. Personnellement, je reste perplexe face au succès populaire de ce film : s’il reflète un tant soit peu l’avenir du cinéma, c’est inquiétant. Ce n’est plus vraiment un film, c’est de la bouillie d’images.
Note : 1 étoile

Acteurs: Matt Damon, Joan Allen, Julia Stiles, David Strathairn, Scott Glenn
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Greengrass sur le site IMDB.
Voir les autres films de Paul Greengrass chroniqués sur ce blog…

Lire nos commentaires sur La Mémoire dans la Peau et sur La Mort dans la Peau

14 janvier 2009

Sérénade à trois (1933) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Design for Living »

Sérénade à troisLui :
Une jeune femme à l’esprit libre rencontre deux artistes un peu bohêmes dans un train. Ils tombent rapidement amoureux les uns et des autres. Refusant de choisir, elle va venir vivre avec eux deux pour jouer le rôle de mentor… Cette situation de départ est, comme on s’en doute, une belle source de situations pour une comédie relevée et Lubitsch y applique son style habituel, ne gardant que l’essentiel sans hésiter à pratiquer d’énormes ellipses dans le récit. Le résultat est une fois de plus plein de rythme avec un humour léger, sans aucune lourdeur malgré le sujet. On peut se demander comment Sérénade à Trois a pu passer la censure de l’époque (1) car il y a tout ce qu’il ne faut pas : ménage à trois, cohabitation avant le mariage, adultère et surtout une approche très libérée et sans entraves morales (tout est implicite cependant, rien n’est montré bien entendu). Le film fut énormément critiqué à l’époque, non pas pour sa liberté de ton, mais parce que le texte de la pièce originale du très british Noel Coward avait été entièrement réécrit par le très américain Ben Hecht (une seule réplique de la pièce subsiste dans le film!) et que les trois rôles principaux étaient interprétés par des acteurs américains. Cette querelle paraît bien futile aujourd’hui… d’autant plus que la performance de ce trio est assez enthousiasmante. Miriam Hopkins met notamment beaucoup d’énergie pour interpréter cette jeune femme libérée face au duo Gary Cooper / Fredric March, nos deux artistes qui ont bien du mal à partager. Sans atteindre tout à fait le niveau des meilleurs Lubitsch des années 30 comme Trouble in Paradise, Sérénade à Trois est une merveilleuse comédie, parfaitement équilibrée, qui reste vraiment plaisante à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Miriam Hopkins, Fredric March, Gary Cooper,  Edward Everett Horton
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.
Voir les autres films de Ernst Lubitsch chroniqués sur ce blog…

(1) Le film fut toutefois bloqué par la censure dès 1934, au moment où le code Hays s’est définitivement renforcé.

Sérénade à troisErnst Lubitsch, Gary Cooper, Miriam Hopkins et Fredric March.
Photo publicitaire pour Sérénade à trois d’Ernst Lubitsch.

Sérénade à trois

13 janvier 2009

L’ennemi intime (2007) de Florent Emilio Siri

L'Ennemi intimeElle :
Un peu de mal à me plonger dans le film que je trouve un peu trop « grand spectacle » au départ… Puis, peu à peu, on se laisse gagner par l’ambiance photographique qui évoque le passé, par les ambiances contrastées, la beauté des paysages qui s’entrechoque avec les horreurs de la Guerre d’Algérie. Ce film âpre et brut a le mérite de porter au grand jour les atrocités commises par l’armée française, et aussi par le FLN, pendant cette guerre. Benoît Magimel et Patrick Rotman (en tant que scénariste) se sont fortement impliqués pour qu’il voie le jour. Les scènes de combats et de torture sont violentes, presque insupportables mais reflètent la vérité historique. Cette période honteuse et mal reconnue par les autorités politiques fut peu explorée par les cinéastes, mis à part par exemple René Vautier qui se fit interdire son film Avoir 20 ans dans les Aurès il y a quelque 30 ans. Au delà de la guerre d’Algérie, L’ennemi intime est aussi un regard porté sur toutes les guerres, montrant comment elles transforment peu à peu les hommes les plus idéalistes et les plus humanistes en machines à tuer.
Note : 3 étoiles

Lui :
L’ennemi intime est le premier film français à grand spectacle sur la Guerre d’Algérie. Pour les films précédents sur ce sujet, qui est comme banni de nos mémoires, il faut remonter aux films militants des années 70 comme R.A.S. ou Avoir 20 ans dans les Aurès. Basé sur le livre de Patrick Rotman (qui a participé à l’écriture du scénario), le film décrit cette guerre dans sa réalité la plus brute et la plus dure, nous faisant suivre l’évolution d’un jeune lieutenant qui va se trouver transformé par l’horreur quotidienne de la guerre. Comme l’indique le titre L’ennemi intime, l’ennemi dans une guerre est autant soi-même que celui d’en face ; ce jeune lieutenant sera autant transformé par les erreurs qu’il fait que par la barbarie de la guerre. Si le fond apparaît louable, L’ennemi intime est hélas plus critiquable sur sa forme : la démonstration est bien trop appuyée et beaucoup de scènes veulent visiblement marquer nos esprits. Le traitement photographique, appliqué pour vieillir l’image, est inutile. Etait-ce nécessaire pour accroître sa portée ? C’est difficile à dire mais quoi qu’il en soit le film de Florent Siri est à voir : c’est avant tout un plaidoyer efficace contre la guerre.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Albert Dupontel, Aurélien Recoing,  Mohamed Fellag, Lounès Tazairt
Voir la fiche du film et la filmographie de Florent Emilio Siri sur le site IMDB.

Les autres films français sur la Guerre d’Algérie :
Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier (1972) avec Philippe Léotard
R.A.S. d’Yves Boisset (1973) avec Jacques Speisser et Jacques Villeret
La question de Laurent Heynemann (1977)
A noter également :
La Bataille d’Alger (1966), le film italien de Gillo Pontecorvo (La Battaglia di Algeri)

12 janvier 2009

Un nom pour un autre (2006) de Mira Nair

Titre original : « The namesake »

Un nom pour un autreElle :
Avec Un nom pour un autre, Mira Nair nous livre une nouvelle fois un beau film sur l’exil, empreint d’une grande beauté et d’une grande douceur : beauté des images de l’Inde au quotidien avec ses rues grouillantes, ses couleurs chatoyantes, douceur de la musique indienne, des visages et des regards malgré des destins parfois difficiles. Mira Nair confronte le monde de la vie colorée en Inde, composée de rites et de traditions à celui de la vie grisâtre de New-York ouverte sur d’autres possibles. Coup de chance pour ce couple marié par arrangement qui part pour l’Amérique, fonde une famille et finit par s’aimer vraiment. Emotion et tendresse de ces parents qui donnent tant pour leurs enfants et les voient s’envoler avec regrets. Le fils porte le même prénom que l’écrivain Gogol ; il rejette son père et ses origines pour se rendre compte peu à peu de la richesse de l’héritage transmis par ses parents.
Note : 5 étoiles

Lui :
A la suite de son mariage arrangé, une jeune indienne de Calcutta va vivre au Etats-Unis avec son mari. Ensemble, ils auront deux enfants. Mira Nair puise son inspiration d’un roman mais aussi de son histoire personnelle. Un nom pour un autre nous parle du parcours simple mais assez représentatif d’émigrants, comment bâtir une nouvelle vie avec toujours ce sentiment de déracinement, comment garder une certaine fidélité à sa culture, comment se positionne la seconde génération. C’est une histoire simple qui se déroule sans grands bouleversements mais que Mira Nair filme admirablement, avec beaucoup de douceur et aussi d’émotions. La photographie est remarquable, que ce soit dans les scènes situées à Calcutta ou à New-York. Comme souvent avec ce genre d’histoires simples et touchantes, Un nom pour un autre n’a pas été bien traité par les critiques professionnels qui trouvent le film trop convenu, trop classique. Il mérite pourtant très largement d’être vu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kal Penn, Tabu, Irrfan Khan, Jacinda Barrett
Voir la fiche du film et la filmographie de Mira Nair sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Mira Nair chroniqués sur ce blog…

11 janvier 2009

Deux vies… plus une (2007) de Idit Cebula

Deux vies... plus uneElle :
Une petite comédie sans prétention surtout portée par ses acteurs, Emmanuelle Devos et Gérard Darmon. Un regard sur la remise en question d’une femme de quarante ans à propos de sa vie, sa place et ses désirs. Sa famille un peu possessive et envahissante l’empêchent de s’épanouir. Elle va tout faire pour se trouver et s’exprimer. Le scénario parfois maladroit et peu crédible est mâtiné de scènes pleines d’humour et de tendresse.
Note : 3 étoiles

Lui :
Désirant donner une nouvelle direction à sa vie, une quarantenaire cherche un éditeur pour publier un livre qu’elle a écrit. Ce premier long métrage d’Idit Cebula est plaisant mais hélas sans surprise, donnant l’impression de rester à la surface de ses personnages.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Gérard Darmon, Jocelyn Quivrin
Voir la fiche du film et la filmographie de Idit Cebula sur le site IMDB.

10 janvier 2009

Les cent pas (2000) de Marco Tullio Giordana

Titre original : « I cento passi »

Les Cent pasElle :
Ce film préfigure ce qui fera le succès de Nos meilleures Années de par son contenu et sa forme. Fin des années 60 en Sicile, un jeune homme rebelle est bien décidé à dénoncer les pratiques de la Mafia qui sévit dans son village et jusqu’au sein de sa famille. Il rentre au parti communiste, s’associe au mouvement hippie et anime une émission de radio contestataire à la barbe des mafiosi. Marco Tullio Giordana retrace avec émotion l’esprit de ces années-là inspirées par la musique pop et le vent de liberté venant d’outre atlantique. D’autre part, il s’inspire de l’histoire vraie de Peppino Impastato. L’ensemble, ponctué d’images d’archives parfaitement intégrées, est bien fait et équilibré. La jeunesse insoumise est combative, pleine d’espoir et de joie.
Note : 4 étoiles

Lui :
Les Cent pas raconte l’histoire de Peppino Impastato, jeune sicilien qui combattit la mafia dans les années 70. Bien qu’il ait grandi dans une famille impliquée dans la mafia (Cent pas, c’est la distance qui séparait sa maison du chef mafieux de son village), il s’opposera à elle jusqu’à son assassinat en 1978. Marco Tullio Giordana réussit parfaitement à faire revivre cette histoire, sans tomber dans les travers du genre, avec au contraire beaucoup de naturel et de réalisme, sans spectaculaire inutile. Il s’inscrit ainsi plus dans la lignée de films comme Salvatore Guiliano de Rosi que celle du Parrain. Il parvient de plus à créer une émotion. très facile d’abord, Les Cent Pas rend ainsi un juste hommage à Peppino Impastato.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Luigi Lo Cascio, Luigi Maria Burruano, Lucia Sardo
Voir la fiche du film et la filmographie de Marco Tullio Giordana sur le site IMDB.
Voir les autres films de Marco Tullio Giordana chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Les véritables auteurs de l’assassinat de Peppino Impastato en 1978 ne furent condamnés qu’en 2002, soit après la sortie de ce film.
Pour en savoir plus :
> Centre Sicilien de Documentation Giuseppe Impastato (en italien)
> peppinoimpastato.com
> Guiseppe Impastato sur Wikipedia