4 juin 2010

Marathon Man (1976) de John Schlesinger

Marathon ManLui :
Le film se met en place par fragments, des morceaux de puzzle qui forment peu à peu un ensemble. Marathon Man, c’est un jeune étudiant en histoire, jogger assidu, qui va se retrouver mêlé à une histoire impliquant un ancien tortionnaire nazi. La construction du film est remarquable car plus nous avançons dans son déroulement, plus nous comprenons le sens de cette histoire mais, aussi, plus la tension est forte, constante, par moments insoutenable : la scène de torture du dentiste (« Is it safe ? ») est franchement terrifiante. L’histoire est basée sur un livre de William Goldman qui en a écrit l’adaptation. Bizarrement, le scénario laisse beaucoup de trous, certains points ne sont pas élucidés, certaines choses ne sont pas expliquées. Dustin Hoffman apporte beaucoup d’authenticité au film par un jeu très réaliste et Laurence Olivier est terriblement effrayant. Marathon Man est un film qui marque : il porte le suspense et la tension à des niveaux particulièrement élevés que peu de films atteignent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Laurence Olivier, Roy Scheider, William Devane, Marthe Keller
Voir la fiche du film et la filmographie de John Schlesinger sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Schlesinger chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1) Le personnage de cet ancien nazi est basé sur Josef Mengele, docteur SS au camp d’Auschwitz, qui, à l’époque du tournage, vivait caché en Amérique du Sud.
2) La scène du dentiste fut raccourcie après les premières projections à un public-test car elle occasionnait un malaise trop fort chez certaines personnes. Pour une fois, nous pouvons dire merci au public-test…
3) Dustin Hoffman, adepte de la méthode Actors Studio, s’est entraîné à courir jusqu’à 6 kms chaque jour avant le tournage. Il a ainsi perdu 8 kilos ce qui lui a permis de jouer à 38 ans le rôle d’un étudiant de fac de façon crédible.

3 juin 2010

Les naufrageurs des mers du sud (1942) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Reap the wild wind »

Les naufrageurs des mers du sudLui :
Dans la première moitié du XIXe siècle, avant l’avènement du chemin de fer, les grands voiliers étaient le moyen le plus rapide pour transporter les marchandises de la côte est des Etats-Unis vers le delta du Mississippi. Ils contournaient la Floride où des récifs dangereux les attendaient. Sur les îles des Florida Keys, quelques compagnies se chargeaient de sauver les cargaisons des bateaux naufragés, ces drames étant parfois provoqués… C’est dans ce contexte historique, que Cecil B. DeMille place une histoire de triangle amoureux où deux hommes d’horizon très différent vont désirer la même jeune femme, décidée et indépendante d’esprit. Les Naufrageurs des Mers du Sud est un grand et beau spectacle avec une magnifique utilisation du Technicolor que l’on soit à terre ou en mer. Sur ce plan, le film figure parmi les meilleurs du genre, un véritable festin pour les yeux. Les scènes sous-marines ont nécessité deux mois de tournage avec une pieuvre, parfaitement animée pour l’époque (1). Côté acteurs, Paulette Godard insuffle beaucoup de vie, Ray Milland fait une bonne performance tandis que John Wayne donne une interprétation plate et sans saveur de son personnage. En second rôle, Raymond Massey est parfait dans le rôle du vilain, particulièrement fourbe et haïssable. Le film fut un grand succès. Les Naufrageurs des mers du sud reste très intéressant à visionner aujourd’hui, à la fois pour son intérêt historique et pour le spectacle qu’il offre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ray Milland, John Wayne, Paulette Goddard, Raymond Massey, Robert Preston, Susan Hayward
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.

Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…

(1) En réalité, il ne s’agit pas d’une pieuvre mais d’un calmar géant, Cecil B. DeMille ayant préféré ce dernier car il possède dix tentacules alors que la pieuvre n’en a que huit (!) Son calmar géant était entièrement recouvert d’une membrane en caoutchouc, les tentacules étant animées électriquement.

2 juin 2010

La rivière rouge (1948) de Howard Hawks

Titre original : « Red River »

La rivière rougeLui :
Ce premier western d’Howard Hawks est basé sur un fait historique : le premier convoyage d’un gigantesque troupeau depuis le Texas jusqu’au Kansas. C’est l’ouverture en 1867 de la piste appelée « Chisholm Trail » qui eut des conséquences économiques importantes en ce lendemain de Guerre Civile : invendable au Texas, le bétail manquait plus au nord. La Rivière Rouge est l’un des premiers westerns qui introduit une bonne dose de psychologie dans son récit. Il y a d’abord ce personnage autoritaire et borné, admirablement personnifié par un John Wayne qui lui donne une vraie dimension (1), les relations d’amour/haine/compétition qu’il entretient avec son fils adoptif (Montgomery Clift dont c’est ici le premier film)(2), ou encore les diverses allusions symboliques. Le western acquiert ainsi une autre dimension. Il faut aussi souligner la très belle photographie de Russell Harlan, en noir et blanc, avec de nombreuses scènes de nuit. Après une sortie retardée (3), La Rivière Rouge fut un beau succès commercial. Il apparaît de façon indéniable comme l’un des westerns majeurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Wayne, Montgomery Clift, Joanne Dru, Walter Brennan, John Ireland
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Remarques :
(1) John Ford après avoir vu le film aurait dit à propos de John Wayne : « Je n’aurais jamais cru que ce grand con pouvait vraiment jouer » (« I didn’t know the big son of a bitch could act! »)
(2) On peut penser que la tension entre John Wayne et Montgomery Clift a probablement servi le film car, comme dans le film, tout les oppose dans la vraie vie, que ce soit sur le plan politique ou personnel. John Wayne n’appréciait guère l’homosexualité de Montgomery Clift et aurait même tenté de le faire renvoyer.
(3) Le film fut tourné en 1946 mais ne sortit qu’en 1948.

31 mai 2010

Sommaire de mai 2010

Une idylle aux   champsQuoi   de neuf, Pussycat?Mélodie pour   un meurtreLame de   fondLe casse du   siècleFantômas : À l'ombre de la guillotineJuve contre FantômasLe   mort qui tue

Une idylle aux champs

(1919) de Charles Chaplin

Quoi de neuf, Pussycat?

(1965) de Clive Donner

Mélodie pour un meurtre

(1989) de Harold Becker

Lame de fond

(1946) de Vincente Minnelli

Le casse du siècle

(2007) de Michael Radford

Fantômas : À l’ombre de la guillotine

(1913) de Louis Feuillade

Juve contre Fantômas

(1913) de Louis Feuillade

Le mort qui tue

(1913) de Louis Feuillade

Fantômas contre FantômasLe faux magistratLe   trésor de la Sierra MadreEspionLe massacre   de Fort ApacheLe mystère   du château noirLittle   OdessaL'homme qui rétrécit

Fantômas contre Fantômas

(1914) de Louis Feuillade

Le faux magistrat

(1914) de Louis Feuillade

Le trésor de la Sierra Madre

(1948) de John Huston

Espion

(s) (2009) de Nicolas Saada

Le massacre de Fort Apache

(1948) de John Ford

Le mystère du château noir

(1952) de Nathan Juran

Little Odessa

(1994) de James Gray

L’homme qui rétrécit

(1957) de Jack Arnold

La   bataille du railLes ailes   pourpres - Le mystère des flamantsCoco   avant ChanelLa fièvre de l'or noirMissouri   BreaksPrix de   beautéLa maison   du diableMade in Italy

La bataille du rail

(1946) de René Clément

Les ailes pourpres – Le mystère des flamants

(2008) de Matthew Aeberhard

Coco avant Chanel

(2009) de Anne Fontaine

La fièvre de l’or noir

(1942) de Lewis Seiler

Missouri Breaks

(1976) de Arthur Penn

Prix de beauté

(1930) de Augusto Genina

La maison du diable

(1963) de Robert Wise

Made in Italy

(2008) de Stéphane Giusti

Drame de   la jalousieLa très très grande entrepriseRatatouilleVersaillesCrésusWackness

Drame de la jalousie

(1970) de Ettore Scola

La très très grande entreprise

(2008) de Pierre Jolivet

Ratatouille

(2007) de Brad Bird et Jan Pinkava

Versailles

(2008) de Pierre Schöller

Crésus

(1960) de Jean Giono

Wackness

(2008) de Jonathan Levine

Nombre de billets : 30

31 mai 2010

Une idylle aux champs (1919) de Charles Chaplin

Titre original : « Sunnyside »

Une idylle aux champsLui :
(Court-métrage muet de 30 minutes) Avant dernier court-métrage de Chaplin, Sunnyside semble se placer à contre-temps dans sa filmographie, rappelant par certains côtés les films qu’il faisait chez Essanay quatre ans plus tôt. Chaplin délaisse le personnage du vagabond pour mettre en scène un garçon de ferme qui travaille en outre dans l’hôtel/épicerie du village et qui trouve néanmoins le temps pour aller conter fleurette à la voisine. L’humour est plus classiquement « slapstick » Sunnyside (le nombre de coups de pied aux fesses est d’ailleurs impressionnant) ce que ne l’empêche pas d’être très réussi par moments (comme par exemple, la scène du lever matinal, le petit déjeuner où il pose directement la poule sur la poêle pour qu’elle ponde, les scènes dans le hall de hôtel où il lave par terre entre les jambes des clients, etc…). L’ensemble est plaisant mais tout de même inégal, avec d’excellents passages alors que d’autres scènes paraissent bien inutiles : la scène avec les jeunes nymphes paraît aujourd’hui particulièrement superflue, Chaplin essayant bien maladroitement d’introduire une note de poésie qui est bien trop appuyée. Chaplin a eu beaucoup de mal à monter l’ensemble et cela se sent sur le résultat qui paraît assez décousu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Tom Wilson, Henry Bergman
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Remarques :
Sunnyside serait le premier film où Charles Chaplin a composé lui-même la musique.

30 mai 2010

Quoi de neuf, Pussycat? (1965) de Clive Donner

Titre original : « What’s New Pussycat »

Quoi de neuf, Pussycat?Lui :
Un jeune don juan fait tout pour être fidèle à sa fiancée mais toutes les femmes qu’il rencontre s’obstinent à tomber amoureuses de lui… Une aubaine pour le psychiatre farfelu et obsédé qu’il consulte. Quoi de neuf Pussycat? reste dans les annales comme étant le premier film de Woody Allen scénariste et Woody Allen acteur. Si ce dernier a des mots très durs sur ce film, le décrivant comme un massacre de son scénario par les producteurs, le résultat reste très amusant et assez délirant. Situations improbables et bons mots s’enchainent à bon rythme et Peter O’Toole occupe très bien le rôle central de cette histoire passablement mouvementée. Quoi de neuf, Pussycat? Peter Sellers, attifé d’une perruque dans le pur style médiéval, s’en donne à cœur joie dans son rôle de psychiatre obsédé par les femmes. Quoi de neuf Pussycat? fut un gros succès populaire mais fut boudé par la critique de l’époque qui se plaisait à dire que le meilleur du film était le générique… Avec le recul, ce jugement paraît pour le moins assez sévère. Le film fait toujours passer un bon moment, un délire visuel et verbal où l’on sent bien la patte de l’humour de Woody Allen qui montrait à cette époque une forte influence des Marx Brothers.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Peter O’Toole, Romy Schneider, Capucine, Paula Prentiss, Woody Allen, Ursula Andress
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Remarques :
1) Au départ, le film devait une gentille comédie basée sur Warren Beatty qui allait tenir le rôle principal. « What’s new Pussycat ? » était d’ailleurs une phrase que Warren Beatty, connu pour ses nombreuses conquêtes féminines, utilisait fréquemment dans la vraie vie. Le scénario tournant au burlesque à ses dépends, Warren Beatty refusa d’y participer. Ce fut le début d’une brouille durable entre Warren Beatty et Woody Allen.
2) Le film fut entièrement tourné en France.
3) Les scènes de karting furent dirigées par Richard Talmage.
4) En apparition fugitive (cameo), on notera la présence de Richard Burton (la vague connaisance croisée dans le bar) et de Françoise Hardy (la secrétaire de mairie).
5) Le film eut un (piètre) remake : Pussycat, Pussycat, I love you de Rod Amateau (1970).
6) On peut rapprocher le film de Casino Royale (1967) du même producteur Charles Feldman (voir nos commentaires sur ce film)

29 mai 2010

Mélodie pour un meurtre (1989) de Harold Becker

Titre original : « Sea of Love »

Mélodie pour un meurtreLui :
L’inspecteur new-yorkais Frank Keller enquête sur une série de meurtres où les victimes ont pour point commun d’avoir passé une petite annonce de rencontre. Il décide de passer lui-même une annonce identique pour rechercher la meurtrière. Le scénario est assez solide et se déroule parfaitement mais Mélodie pour un Meurtre vaut surtout par la belle performance d’Al Pacino en policier solitaire, alcoolique, à la fois solide et vulnérable, sûr de lui et en proie au doute. Il campe ainsi un personnage pour le moins complexe et, plus que jamais, il parvient à exprimer de multiples sentiments avec son regard dont il joue comme peu d’acteurs savent le faire. Face à lui, Ellen Barkin exprime une forte sensualité qui trouve son aboutissement dans plusieurs scènes assez torrides… L’ambiance est new-yorkaise à souhait mais surtout fortement empreinte d’une tension qui ne se relâche que rarement, souvent grâce à la bonhomie rondouillarde de John Goodman. Mélodie pour un Meurtre est un film noir qui ne manque de charme. Plutôt complexe, il nous montre Al Pacino dans l’un des se meilleurs rôles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Ellen Barkin, John Goodman, Michael Rooker
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Remarques :
Le titre original Sea of Love peut surprendre. En réalité, il reprend le titre d’un morceau de Phil Philips enregistré en 1959 qui a une place particulière dans cette histoire. Ce morceau a été repris de multiples fois, notamment par Iggy Pop, Tom Waits (sa version illustre le générique de fin) et plus récemment par Cat Power (dont la version est utilisée par le film Juno).

28 mai 2010

Lame de fond (1946) de Vincente Minnelli

Titre original : « Undercurrent »

Lame de fondLui :
Alors qu’il n’a encore tourné pratiquement que des comédies musicales, Vincente Minnelli reçoit de son producteur un scénario de drame psychologique assez puissant, basé sur une nouvelle de Thelma Strabel : La fille d’un chercheur universitaire épouse un jeune et élégant industriel célèbre. D’abord mal à l’aise dans le milieu mondain que fréquente son mari, elle se transforme pour être une épouse parfaite. Elle découvre assez rapidement des zones d’ombre dans le passé de son mari qui semblent le hanter… Si Katharine Hepburn est tout à fait dans le style de rôle qui lui va comme un gant, Robert Taylor, plus habitué aux rôles de séducteur, ne semble pas toujours parfaitement à l’aise avec les aspects noirs et inquiétants de son personnage biface. De son côté, le jeune Robert Mitchum fait une belle prestation avec une délicatesse qui ne lui est pas coutumière (très belle scène dans l’écurie). Si le film a certainement plus souffert que profité de ces décalages, on se laisse facilement captiver par cette histoire sombre et intrigante, grâce à un scénario fort et à une atmosphère prenante. Lame de fond est un film qui paraît plutôt sous-estimé. Il ne manque qu’une étincelle supplémentaire pour en faire un grand film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Robert Taylor, Robert Mitchum
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Remarques :
1) Une meilleure alchimie entre les acteurs aurait certainement provoqué l’étincelle manquante. Vincente Minnelli raconte dans son autobiographie comment il était lui-même impressionné par Katharine Hepburn qui, de plus, exerçait son humour cinglant et ravageur sur tout le monde. Elle ne s’est pas du tout entendu avec Robert Mitchum (ce n’est guère gênant dans le sens où ils ont peu de scènes en commun, si ce n’est la scène finale : cette rencontre, qui devrait être poignante, est assez plate, il ne se passe rien !)
2) Robert Mitchum, qui venait d’être nominé pour l’oscar du meilleur second rôle, était à ce moment surexploité par David Selznick qui le payait une misère. Vincente Minnelli raconte dans son autobiographie qu’il tournait trois films en même temps : Undercurrent le matin, Desire Me l’après-midi et The Locket le soir…et Minnelli d’ajouter : « pas étonnant que ses yeux cernés soient devenus si célèbres! »

27 mai 2010

Le casse du siècle (2007) de Michael Radford

Titre original : « Flawless »

FlawlessLui :
Au sein de la plus grande société londonienne de courtage de diamants, une femme cadre dirigeant, ambitieuse, est bloquée dans son avancement. Elle est approchée par homme de ménage qui projette de cambrioler le coffre rempli de diamants. Dans une ambiance années soixante, sur fond de tensions politiques du fait de l’apartheid, ce film anglais de Michael Radford est assez original dans sa mise en place et ses personnages. L’initiateur du casse du siècle paraît presque à l’opposé des images habituelles. C’est en tout cas toujours un grand plaisir de voir jouer Michel Caine, qui n’a pas son pareil pour donner corps et chaleur à son personnage avec sa nonchalance qui le caractérise. Face à lui, le jeu de Demi Moore paraît inévitablement un peu fade. La réalisation est sans faille et ce Casse du Siècle parvient parfaitement à garder notre intérêt jusqu’à la fin. Bizarrement, le film n’est pas sorti en salles en France, il l’aurait mérité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Demi Moore, Michael Caine, Lambert Wilson, Nathaniel Parker
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25 mai 2010

Fantômas : À l’ombre de la guillotine (1913) de Louis Feuillade

Fantômas - À l'ombre de la guillotineLui :
(film muet) En pleine époque où le cinéma français montrait la voie au cinéma mondial, Gaumont produit une série de cinq films basés sur un personnage d’une série de petits romans de magazine qui tenait alors la France en haleine depuis deux ans : Fantômas. Ses créateurs, Pierre Souvestre et Marcel Allain, ont ainsi publié chaque mois un volet de ses aventures criminelles, de début 1911 à fin 1913. Insaisissable, démoniaque, impitoyable, Fantômas était pourchassé par l’inspecteur Juve et un jeune journaliste Jérôme Fandor. La série fut rapidement un très grand succès, chaque fascicule étant tiré à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Les films (dont les deux premiers sortirent sur les écrans alors que la série en magazine n’était pas achevée) furent également extrêmement populaires, René Navarre recevait plusieurs centaines de lettres chaque jour et provoquait de véritables émeutes lorsqu’il sortait sur les boulevards parisiens. La série de films fut interrompue par la guerre.

On est frappé par la richesse des scénarios, chaque film recèle plusieurs histoires, certes pas toujours parfaitement abouties, suivant ainsi d’assez près la trame des nouvelles (les trois premiers sont d’ailleurs l’adaptation des trois premières nouvelles parues début 1911). Le fil conducteur reste bien entendu assez fort, puisque beaucoup de personnages restent les mêmes d’un épisode à l’autre et les fins laissent toujours l’histoire en suspens… et Fantômas en cavale. S’il n’y a pas ici de vrai héros, le personnage principal reste celui de Fantômas, qui apparaît sous de multiples déguisements. Cette série des Fantômas de Feuillade constitue les premiers films d’un genre qui perdure encore : celui des « super-vilains », les grands maîtres du crime, genre dans lequel on peut ranger bon nombre de films, y compris les James Bond. Louis Feuillade parvient bien à créer la tension, alternant les passages intenses avec des moments plus calmes. Très modernes à leur époque, ses films libèrent le cinéma de sa parenté avec le théâtre : il sait parfaitement utiliser les extérieurs et crée de vraies histoires avec des sujets légers et populaires.

Fantômas : A l’ombre de la guillotine (54 mn)
Après un vol spectaculaire dans un grand hôtel parisien, l’inspecteur Juve enquête sur la disparition inexpliquée d’un Lord. Il est persuadé qu’il s’agit de l’œuvre de Fantômas. C’est l’adaptation de la toute première nouvelle parue en février 1911 sous le simple titre de Fantômas (Arthème Fayard éditeur). Dès le premier volet, l’accent est mis est sur la grande audace de Fantômas et ses ressources pour se tirer des plus mauvaises situations.
Trois grands chapitres :
1. Le vol du Royal Palace Hôtel
2. La disparition de Lord Beltham
3. Autour de l’échafaud
Note : 4 étoiles

Acteurs: René Navarre, Edmund Breon, Georges Melchior, Renée Carl, Jane Faber
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Fantômas - À l'ombre de la guillotineRemarques :
Dans l’affiche originale qui fut placardée sur tous les murs de Paris pour lancer la série en magazine début 1911, Fantômas tenait en main un poignard ensanglanté. Celui-ci a disparu sur l’affiche cinéma.
On pourra remarquer aussi le visage, beaucoup plus féminin (ou du moins, androgyne) sur l’affiche de 1911.

Les cinq Fantômas de Louis Feuillade (restorés en 1998, l’image est parfaite) :
1) A l’ombre de la guillotine (1913)
2) Juve contre Fantômas (1913)
3) Le mort qui tue (1913)
4) Fantômas contre Fantômas (1914)
5) Le faux magistrat (1914)

Autres adaptations du mythe de Fantômas :
Fantômas de l’américain Edward Sedgwick (1920) série de 20 épisodes de 20 minutes environ.
Fantômas du français Paul Fejos (1932)
Fantômas du français Jean Sacha (1947) avec Marcel Herrand et Simone Signoret
Fantômas contre Fantômas du français Robert Vernay (1949)
Fantômas du français André Hunebelle (1964) avec Jean Marais et Louis de Funès
Fantômas se déchaîne d’André Hunebelle (1965), suite du précédent
Fantômas contre Scotland Yard d’André Hunebelle (1967), suite du précédent
Fantômas de Claude Chabrol (1980) série TV diffusée sur Antenne 2 en quatre épisodes de 85-90 minutes (Le tramway fantôme, Le mort qui tue, L’étreinte du diable, L’échafaud magique) avec Helmut Berger et Jacques Dufilho. Deux épisodes (2 et 3) ont été réalisés par Juan Luis Bunuel (fils de Luis Bunuel).