9 septembre 2011

L’ennemi public n° 1 (1934) de W.S. Van Dyke

Titre original : « Manhattan Melodrama »

L'ennemi public n° 1Le destin de deux amis d’enfance, tous deux orphelins : le premier devient procureur tandis que l’autre est un petit gangster vivant du jeu… Manhattan Melodrama est surtout célèbre pour avoir été le film que Dillinger est allé voir avant d’être abattu par la police à la sortie du cinéma. En France (et dans plusieurs pays européens), le titre fut alors changé de Un drame à Manhattan en L’ennemi public n°1. C’est pourtant bien un mélodrame, bien plus qu’une biographie de gangster. Le scénario a beau être écrit par le jeune Mankiewicz, il reste très conventionnel et sans surprise. L’interprétation est l’attrait principal du film : Clark Gable est un gangster plein de charme et de séduction, William Powell voit sa (déjà longue) Un drame à Manhattan carrière d’acteur rebondir, Manhattan Melodrama est le premier film où il apparaît en tandem avec Myrna Loy, ici particulièrement séduisante. A noter aussi la présence du très jeune Mickey Rooney qui interprète l’un des deux gamins au début de l’histoire. Le film fut un grand succès à l’époque… au point de réussir à faire sortir un véritable ennemi public n°1 de sa cachette.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Clark Gable, William Powell, Myrna Loy, Leo Carrillo, Nat Pendleton, Mickey Rooney
Voir la fiche du film et la filmographie de W.S. Van Dyke sur le site IMDB.
Voir les autres films de W.S. Van Dyke chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La M.G.M. aurait demandé à George Cukor de tourner quelques scènes additionnelles après montage, alors que W.S. Van Dyke était déjà occupé à réaliser son film suivant, The Thin Man.
* L’accident du General Slucum montré au début du film est un évènement authentique. Ce bateau qui remontait l’East River pour amener ses passagers à un pique-nique paroissial prit feu et sombra le 15 juin 1904 devant Manhattan, faisant plus de 1000 morts. En nombre de morts, c’est ainsi la plus grande tragédie de la ville de New York après celle du 11 septembre 2001.
* La chanson The bad in every man chantée dans le club par Shirley Ross a été légèrement réécrite peu après pour devenir Blue Moon, célèbre standard repris d’innombrables fois notamment par Django Reinhardt, Billie Holiday, Elvis Presley, Bob Dylan, Rod Stewart et Eric Clapton.

** Ne pas confondre ce film avec L’Ennemi public (The public enemy) de William A. Wellman (1931) avec James Cagney, Jean Harlow.
** Public enemies (2009) de Michael Mann, film qui retrace la vie de Dillinger, comporte quelques scènes de Manhattan Melodrama.

3 réflexions sur « L’ennemi public n° 1 (1934) de W.S. Van Dyke »

  1. C’est fou, cette anecdote sur le changement de nom du film ! Ayant vu « Public enemies », j’avais entendu parler de l’histoire avec Dillinger, mais j’ignorais que les distributeurs étaient allés jusqu’à modifier le titre pour cette raison !

    Pour moi, une autre raison de le voir 🙂

  2. Oui, ce qui est amusant, c’est que le titre du film n’a ainsi plus rien à voir avec son contenu : le personnage joué par Clark Gable est certes un joueur qui vire petit gangster mais il est loin d’être l’ennemi public n°1 comme pouvait l’être Dillinger (celui-ci a certainement du apprécier ses côtés grand prince et la séduction qui se dégagent du personnage).

  3. Oui, l’histoire de Blue Moon est étonnante. Le morceau a été initialement écrit par Richard Rodgers et Lorenz Hart pour être chantée par Jean Harlow dans un film qui n’a jamais vu le jour.
    De nouvelles paroles ont été écrites pour servir de chanson générique à Manhattan Melodrama, le morceau s’appelait alors It’s Just That Kind Of Play. Mais l’idée fut abandonnée et Lorenz Hart du réécrire des paroles pour la scène dans le club. Le morceau s’appelait alors The Bad in Every Man et c’est cette version qui est présente dans le film chantée par Shirley Ross (maquillée en noire).

    Oh, Lord …
    I could be good to a lover,
    But then I always discover
    The bad in ev’ry man

    Après la sortie du film, Jack Robbins de la MGM réussit à convaincre Hart de réécrire de nouvelles paroles plus commerciales, plus sentimentales. C’est ainsi que le morceau (toujours avec la même musique) devint Blue Moon.

    Blue moon
    you saw me standing alone
    without a dream in my heart
    without a love of my own.

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