9 juin 2010

12 hommes en colère (1957) de Sidney Lumet

Titre original : « 12 Angry Men »

12 hommes en colèreLui :
Premier long métrage de Sydney Lumet, Douze hommes en colère est un film assez unique en son genre : ce huis clos étouffant nous montre le fonctionnement de la justice comme on ne l’a jamais vu. La réussite du film doit beaucoup à l’excellent scénario de Reginald Rose, scénario qui avait été rodé par une adaptation télévisuelle deux ans auparavant. Dans une affaire sans éclat, un jeune garçon d’origine modeste accusé d’avoir mortellement poignardé son père, douze jurés s’enferment pour délibérer. Ils doivent donner un verdict unanime. Tout accuse le jeune garçon, tous le croient coupable… sauf un.  Sydney Lumet était jusqu’alors un réalisateur de télévision et il a su ainsi s’adapter au budget réduit et à l’unité de lieu. Douze hommes en colère est en effet le huis clos le plus célèbre du cinéma : à part la première et la dernière minute, tout le film se déroule dans une seule pièce, petite et sans attrait, en temps réel, sans ellipse ni flashback. Le propos est assez fort car le film nous démontre la faillibilité du système, la fragilité des témoignages et l’influence des préjugés de toute nature, qu’ils soient généraux ou personnels. Le film nous interpelle : quels peuvent être, dans ce contexte, les fondements d’une conviction ? Au-delà de sa forme et de son contenu, ce qui donne à Douze hommes en colère toute sa force, c’est aussi son atmosphère : la chaleur accablante de cette journée orageuse semble traverser l’écran pour venir jusqu’à nous. Pour ce faire, Lumet utilise les gros plans avec une certaine habilité. Il joue également beaucoup avec la hauteur de caméra pour donner ou non de l’intensité aux discussions. S’il fut un peu ignoré à sa sortie américaine, Douze hommes en colère a peu à peu acquis le statut de film-étalon de son genre.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Henry Fonda, Lee J. Cobb, E.G. Marshall, Jack Klugman, Jack Warden, Ed Begley, George Voskovec, Robert Webber, Martin Balsam, John Fiedler, Edward Binns, Joseph Sweeney
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Lumet sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sidney Lumet chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1) Contacté par United Artists pour tenir le rôle principal, Henry Fonda a accepté d’être également producteur après avoir visionné la version TV. C’est lui qui a engagé Sydney Lumet. Il s’agit du seul film produit par Henry Fonda.
2) Henry Fonda a fait répéter tout le monde pendant deux semaines comme s’il s’était agi d’une pièce de théâtre. Le tournage en lui-même n’a duré que 17 jours. Le budget final s’est établi à $340.000 ! Un budget ridicule pour un film de cinéma.
3) Si le film se déroule en temps continu, le tournage fut fragmenté. Pour limiter les déplacements d’éclairage, et donc les coûts, les plans d’un même côté de champ furent regroupés pour être tournés et ainsi de suite.
4) Henry Fonda raconte dans ses mémoires qu’il avait l’intention de sortir le film dans une petite salle new-yorkaise et compter ensuite sur le bouche à oreille. United Artists a voulu qu’il en soit autrement et le film est sorti au Capitol Theater de 4600 places… « Au premier jour, seuls les quatre ou cinq premiers rangs étaient remplis. Le film fut enlevé de l’affiche au bout d’une semaine ». Quelques mois plus tard, le film gagna l’Ours d’Or à Berlin et sa notoriété grandit ensuite.
6) Joseph Sweeney (juré 9, le juré le plus âgé) et George Voskovec (juré 11, l’horloger d’origine étrangère) jouaient déjà les mêmes rôles dans la version TV.

Version originale :
Studio One – Twelve angry men de Franklin J. Schaffner (TV, 60 mn, 1954) avec Robert Cummings dans le rôle principal.
Remakes :
12 angry men de William Friedkin (TV, 1997) avec Jack Lemmon
12 de Nikita Mikhalkov (2007).

8 juin 2010

Carrefour (1938) de Curtis Bernhardt

CarrefourLui :
Un industriel prospère (Charles Vanel), qui était revenu amnésique de la guerre de 14-18, se voit accuser vingt ans plus tard d’être en réalité un ancien petit truand et d’avoir pris l’identité d’un autre soldat. Un avertissement au début du film nous indique qu’il s’agit d’une histoire basée sur des cas réels similaires. Carrefour est un film dramatique, et aussi judiciaire puisque qu’une bonne partie se déroule pendant un procès. Bien mis en place, il nous fait accompagner cet homme dans ses doutes qui balayent peu à peu toutes les certitudes acquises au cours des ans. Il nous offre aussi de beaux moments d’émotion. Assez court mais bien fait, le film Carrefour aurait influencé l’écrivain Léo Malet et a eu plusieurs remakes, déclarés comme tels ou pas.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Vanel, Jules Berry, Suzy Prim, Tania Fédor
Voir la fiche du film et la filmographie de Curtis Bernhardt sur le site IMDB.

Voir les autres films de Curtis Bernhardt chroniqués sur ce blog…

Remakes ou films très proches :
Dead Man’s Shoes de Thomas Bentley (1940) avec Leslie Banks
Crossroads de Jack Conway (1942) avec William Powell et Hedy Lamarr
Le Retour de Martin Guerre de Daniel Vigne (1982) avec Gérard Depardieu et Nathalie Baye
Sommersby de Jon Amiel (1993) très beau film avec Richard Gere et Jodie Foster

7 juin 2010

La porte du paradis (1980) de Michael Cimino

Titre original : « Heaven’s Gate »

La porte du paradisLui :
Nous sommes au Wyoming en 1890, à la fin de la conquête de l’Ouest, au moment du partage des terres. La Porte du Paradis fait ressurgir un épisode brutal de l’histoire des Etats-Unis. Forts de leurs appuis politiques, un groupe de grands propriétaires accuse les immigrants possédant une concession virtuelle d’être des anarchistes et des voleurs de bétail. Une milice de mercenaires est recrutée pour exterminer plus d’une centaine d’entre eux. Inspiré d’un épisode réel (1), le propos Michael Cimino ne laisse planer aucun doute sur les intentions criminelles des propriétaires de bétail face à cet afflux d’immigrants. Grâce à l’immense succès de son film précédent, Voyage au bout de l’enfer, Cimino a bénéficié d’un budget important pour filmer une grande fresque de 3h30, où les grandes scènes étourdissantes alternent avec des passages plus lents et même intimes. Il semble parfois de laisser emporter mais sans excès toutefois, car ses grandes scènes sont toujours très belles. Côté acteurs, on remarquera la belle prestation d’Isabelle Huppert, le personnage le plus volubile face aux taciturnes Kristofferson et Walken. Hélas, La Porte du Paradis reste dans l’histoire du cinéma comme l’un des films les plus injustement assassinés par la critique. Après quelques jours d’exploitation à New York, le film est retiré des salles face à l’hostilité générale et aux critiques très dures (2). Michael Cimino ramène la durée du film à 2h30… sans plus de succès. Le désastre financier fut tel qu’il participa grandement à la fin d’United Artists. Il faut voir ce beau film, même dans sa version courte, mais on peut le voir maintenant en version intégrale (3).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, Christopher Walken, John Hurt, Sam Waterston, Joseph Cotten, Jeff Bridges
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Cimino sur le site IMDB.

(1) Les Affrontements du Comté Johnson (« Johnson County War ») durèrent en réalité plusieurs années à partir de 1888. La Wyoming Stock Growers Association, le groupement de propriétaires qui avait alors établi une liste noire et engagé des tueurs, existe toujours aujourd’hui.  Les immigrants traqués avaient pour beaucoup travaillé à l’installation des lignes de chemin de fer. Ils avaient reçu un bout de terrain mais ne parvenaient pas à faire enregistrer leur concession. En s’installant dans de petites fermes pour élever des moutons, ils faisaient obstacle à « l’open land » voulu par les grands propriétaires de bétail. Dans la réalité, Jim Averell et sa compagne Ella Watson furent abattus par les tueurs dès le début de cette mini-guerre, soit 3 ans avant la bataille rangée. L’armée intervint pour mettre fin aux affrontements et captura les mercenaires pour qu’ils soient jugés… Le jugement n’eut cependant jamais lieu, ils furent relâchés.
(2) Il est bien entendu tentant d’expliquer l’hostilité de la critique vis à vis d’Heaven’s Gate par le fait qu’il met à mal l’idéal américain, provoquant ainsi une certaine mauvaise conscience. Certes, cela a du jouer mais ce n’est probablement pas la seule raison : Jean-Pierre Coursodon, qui était sur place, parle aussi de jalousie, de jubilation morbide et d’une volonté de la critique new-yorkaise de casser du jeune cinéaste. Il souligne aussi le fait qu’il s’agit d’un film qui réclame une certaine attention pour en saisir toutes les nuances… (Revue Cinéma n°266 de février 81). Si Jean-Pierre Coursodon est de son côté consterné face à l’assassinat du film par la critique new-yorkaise, le film ne fut guère mieux considéré en Europe quand il sortit un peu plus tard. En compétition à Cannes en mai 81, il fut plutôt ignoré.
(3) La version intégrale est disponible depuis 2013. Avant cela, c’était la version courte qui était la plus courante. Elle reste intéressante même si certaines scènes perdent un peu de leur sens : par exemple, dans le prologue à Harvard, le discours du jeune Irvine a été coupé. Après l’exposé des grandes valeurs par le doyen (que personne n’avait écouté), le discours du jeune Irvine prônait un certain pragmatisme teinté d’immobilisme et aussi un refus d’implication qu’il mettra en pratique par la suite. Tout le film est presque dans le prologue : les grandes idées se noient dans le pragmatisme économique, dans l’ignorance et l’égoïsme… Dans la version écourtée, le prologue apparaît donc plus gratuit mais il reste intéressant pour ses très belles scènes (la scène de la valse est visuellement incroyable, sur le Beau Danube Bleu de Strauss, orchestre ni plus ni moins dirigé par Leonard Bernstein).

6 juin 2010

Une femme survint (1932) de John Ford

Titre original : « Flesh »

Une femme survîntLui :
Emprisonnée en Allemagne avec son amant, une jeune américaine est sans le sou à sa sortie de prison. Elle est recueillie par un catcheur, d’esprit simple mais au grand cœur, qui devient amoureux d’elle. Mais de son côté, elle n’a qu’un seul but : faire sortir son amant de prison. Tel est le point de départ de Une femme survint, premier film de John Ford à la MGM, qui évolue en triangle amoureux. Il est un peu difficile de détecter la patte du cinéaste dans ce film dont l’intérêt est principalement la belle prestation de Wallace Beery (qui venait d’avoir un Oscar pour The Champ, film de boxe de King Vidor), qui interprète ce genre de rôle (simple, honnête et le cœur sur la main) à merveille. Beaucoup de petites notes d’humour dans la première partie. Le film n’eut que peu de succès. Est-ce pour cette raison que Une femme survint est pratiquement le seul film sur le catch ?
Note : 2 étoiles

Acteurs: Wallace Beery, Karen Morley, Ricardo Cortez
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

Homonyme (aucun lien avec ce film) :
Flesh (1968) de Paul Morissey, produit par Andy Warhol, avec Geraldine Smith et la jeune Patti d’Arbanville (qui n’était pas encore « Lady »…;))

5 juin 2010

Le jour où la terre s’arrêta (2008) de Scott Derrickson

Titre original : « The Day the Earth Stood Still »

Le jour où la terre s'arrêtaLui :
Remake d’un classique du cinéma de science-fiction des années cinquante, Le Jour où la Terre s’arrêta s’éloigne sans surprise de son modèle. Reflet de son époque, le film est plus axé sur le spectaculaire mais, même sur ce plan, il paraît assez pauvre et assemblé à la hâte. Les scènes finales de destruction sont assez réussies mais bien trop courtes. Le propos vaguement écologique (1) est totalement épars et confus. S’il y a une chose claire, en revanche, ce sont les contrats publicitaires visiblement passés par la production : la mise en avant de certaines marques est faite sans pudeur. L’interprétation de l’ensemble est particulièrement froide, le jeu de Keanu Reeves étant (volontairement) inexpressif (2). Le Jour où la Terre s’arrêta version 2008 vient prouver, une fois de plus, que les remakes sont (souvent) bien inutiles.
Note : 1 étoile

Acteurs: Keanu Reeves, Jennifer Connelly, Kathy Bates, Jaden Smith, John Cleese
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Lire nos commentaires sur l’original : Le jour où la terre s’arrêta de Robert Wise (1951)

(1) Dans l’original de Robert Wise, le propos était basé sur le danger de la bombe atomique : des extra-terrestres venaient nous avertir que si nous l’utilisions mal, notre civilisation serait éliminée. Cette fois-ci, le danger est environnemental mais la décision est déjà prise : puisque nous traitons si mal notre planète, il a été décidé de supprimer l’homme sur terre.
(2) A noter que Jaden Smith, qui joue le rôle de l’enfant, est le fils de Will Smith.

4 juin 2010

Marathon Man (1976) de John Schlesinger

Marathon ManLui :
Le film se met en place par fragments, des morceaux de puzzle qui forment peu à peu un ensemble. Marathon Man, c’est un jeune étudiant en histoire, jogger assidu, qui va se retrouver mêlé à une histoire impliquant un ancien tortionnaire nazi. La construction du film est remarquable car plus nous avançons dans son déroulement, plus nous comprenons le sens de cette histoire mais, aussi, plus la tension est forte, constante, par moments insoutenable : la scène de torture du dentiste (« Is it safe ? ») est franchement terrifiante. L’histoire est basée sur un livre de William Goldman qui en a écrit l’adaptation. Bizarrement, le scénario laisse beaucoup de trous, certains points ne sont pas élucidés, certaines choses ne sont pas expliquées. Dustin Hoffman apporte beaucoup d’authenticité au film par un jeu très réaliste et Laurence Olivier est terriblement effrayant. Marathon Man est un film qui marque : il porte le suspense et la tension à des niveaux particulièrement élevés que peu de films atteignent.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Laurence Olivier, Roy Scheider, William Devane, Marthe Keller
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Remarques :
1) Le personnage de cet ancien nazi est basé sur Josef Mengele, docteur SS au camp d’Auschwitz, qui, à l’époque du tournage, vivait caché en Amérique du Sud.
2) La scène du dentiste fut raccourcie après les premières projections à un public-test car elle occasionnait un malaise trop fort chez certaines personnes. Pour une fois, nous pouvons dire merci au public-test…
3) Dustin Hoffman, adepte de la méthode Actors Studio, s’est entraîné à courir jusqu’à 6 kms chaque jour avant le tournage. Il a ainsi perdu 8 kilos ce qui lui a permis de jouer à 38 ans le rôle d’un étudiant de fac de façon crédible.

3 juin 2010

Les naufrageurs des mers du sud (1942) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Reap the wild wind »

Les naufrageurs des mers du sudLui :
Dans la première moitié du XIXe siècle, avant l’avènement du chemin de fer, les grands voiliers étaient le moyen le plus rapide pour transporter les marchandises de la côte est des Etats-Unis vers le delta du Mississippi. Ils contournaient la Floride où des récifs dangereux les attendaient. Sur les îles des Florida Keys, quelques compagnies se chargeaient de sauver les cargaisons des bateaux naufragés, ces drames étant parfois provoqués… C’est dans ce contexte historique, que Cecil B. DeMille place une histoire de triangle amoureux où deux hommes d’horizon très différent vont désirer la même jeune femme, décidée et indépendante d’esprit. Les Naufrageurs des Mers du Sud est un grand et beau spectacle avec une magnifique utilisation du Technicolor que l’on soit à terre ou en mer. Sur ce plan, le film figure parmi les meilleurs du genre, un véritable festin pour les yeux. Les scènes sous-marines ont nécessité deux mois de tournage avec une pieuvre, parfaitement animée pour l’époque (1). Côté acteurs, Paulette Godard insuffle beaucoup de vie, Ray Milland fait une bonne performance tandis que John Wayne donne une interprétation plate et sans saveur de son personnage. En second rôle, Raymond Massey est parfait dans le rôle du vilain, particulièrement fourbe et haïssable. Le film fut un grand succès. Les Naufrageurs des mers du sud reste très intéressant à visionner aujourd’hui, à la fois pour son intérêt historique et pour le spectacle qu’il offre.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ray Milland, John Wayne, Paulette Goddard, Raymond Massey, Robert Preston, Susan Hayward
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(1) En réalité, il ne s’agit pas d’une pieuvre mais d’un calmar géant, Cecil B. DeMille ayant préféré ce dernier car il possède dix tentacules alors que la pieuvre n’en a que huit (!) Son calmar géant était entièrement recouvert d’une membrane en caoutchouc, les tentacules étant animées électriquement.

2 juin 2010

La rivière rouge (1948) de Howard Hawks

Titre original : « Red River »

La rivière rougeLui :
Ce premier western d’Howard Hawks est basé sur un fait historique : le premier convoyage d’un gigantesque troupeau depuis le Texas jusqu’au Kansas. C’est l’ouverture en 1867 de la piste appelée « Chisholm Trail » qui eut des conséquences économiques importantes en ce lendemain de Guerre Civile : invendable au Texas, le bétail manquait plus au nord. La Rivière Rouge est l’un des premiers westerns qui introduit une bonne dose de psychologie dans son récit. Il y a d’abord ce personnage autoritaire et borné, admirablement personnifié par un John Wayne qui lui donne une vraie dimension (1), les relations d’amour/haine/compétition qu’il entretient avec son fils adoptif (Montgomery Clift dont c’est ici le premier film)(2), ou encore les diverses allusions symboliques. Le western acquiert ainsi une autre dimension. Il faut aussi souligner la très belle photographie de Russell Harlan, en noir et blanc, avec de nombreuses scènes de nuit. Après une sortie retardée (3), La Rivière Rouge fut un beau succès commercial. Il apparaît de façon indéniable comme l’un des westerns majeurs.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Wayne, Montgomery Clift, Joanne Dru, Walter Brennan, John Ireland
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Remarques :
(1) John Ford après avoir vu le film aurait dit à propos de John Wayne : « Je n’aurais jamais cru que ce grand con pouvait vraiment jouer » (« I didn’t know the big son of a bitch could act! »)
(2) On peut penser que la tension entre John Wayne et Montgomery Clift a probablement servi le film car, comme dans le film, tout les oppose dans la vraie vie, que ce soit sur le plan politique ou personnel. John Wayne n’appréciait guère l’homosexualité de Montgomery Clift et aurait même tenté de le faire renvoyer.
(3) Le film fut tourné en 1946 mais ne sortit qu’en 1948.

31 mai 2010

Sommaire de mai 2010

Une idylle aux   champsQuoi   de neuf, Pussycat?Mélodie pour   un meurtreLame de   fondLe casse du   siècleFantômas : À l'ombre de la guillotineJuve contre FantômasLe   mort qui tue

Une idylle aux champs

(1919) de Charles Chaplin

Quoi de neuf, Pussycat?

(1965) de Clive Donner

Mélodie pour un meurtre

(1989) de Harold Becker

Lame de fond

(1946) de Vincente Minnelli

Le casse du siècle

(2007) de Michael Radford

Fantômas : À l’ombre de la guillotine

(1913) de Louis Feuillade

Juve contre Fantômas

(1913) de Louis Feuillade

Le mort qui tue

(1913) de Louis Feuillade

Fantômas contre FantômasLe faux magistratLe   trésor de la Sierra MadreEspionLe massacre   de Fort ApacheLe mystère   du château noirLittle   OdessaL'homme qui rétrécit

Fantômas contre Fantômas

(1914) de Louis Feuillade

Le faux magistrat

(1914) de Louis Feuillade

Le trésor de la Sierra Madre

(1948) de John Huston

Espion

(s) (2009) de Nicolas Saada

Le massacre de Fort Apache

(1948) de John Ford

Le mystère du château noir

(1952) de Nathan Juran

Little Odessa

(1994) de James Gray

L’homme qui rétrécit

(1957) de Jack Arnold

La   bataille du railLes ailes   pourpres - Le mystère des flamantsCoco   avant ChanelLa fièvre de l'or noirMissouri   BreaksPrix de   beautéLa maison   du diableMade in Italy

La bataille du rail

(1946) de René Clément

Les ailes pourpres – Le mystère des flamants

(2008) de Matthew Aeberhard

Coco avant Chanel

(2009) de Anne Fontaine

La fièvre de l’or noir

(1942) de Lewis Seiler

Missouri Breaks

(1976) de Arthur Penn

Prix de beauté

(1930) de Augusto Genina

La maison du diable

(1963) de Robert Wise

Made in Italy

(2008) de Stéphane Giusti

Drame de   la jalousieLa très très grande entrepriseRatatouilleVersaillesCrésusWackness

Drame de la jalousie

(1970) de Ettore Scola

La très très grande entreprise

(2008) de Pierre Jolivet

Ratatouille

(2007) de Brad Bird et Jan Pinkava

Versailles

(2008) de Pierre Schöller

Crésus

(1960) de Jean Giono

Wackness

(2008) de Jonathan Levine

Nombre de billets : 30

31 mai 2010

Une idylle aux champs (1919) de Charles Chaplin

Titre original : « Sunnyside »

Une idylle aux champsLui :
(Court-métrage muet de 30 minutes) Avant dernier court-métrage de Chaplin, Sunnyside semble se placer à contre-temps dans sa filmographie, rappelant par certains côtés les films qu’il faisait chez Essanay quatre ans plus tôt. Chaplin délaisse le personnage du vagabond pour mettre en scène un garçon de ferme qui travaille en outre dans l’hôtel/épicerie du village et qui trouve néanmoins le temps pour aller conter fleurette à la voisine. L’humour est plus classiquement « slapstick » Sunnyside (le nombre de coups de pied aux fesses est d’ailleurs impressionnant) ce que ne l’empêche pas d’être très réussi par moments (comme par exemple, la scène du lever matinal, le petit déjeuner où il pose directement la poule sur la poêle pour qu’elle ponde, les scènes dans le hall de hôtel où il lave par terre entre les jambes des clients, etc…). L’ensemble est plaisant mais tout de même inégal, avec d’excellents passages alors que d’autres scènes paraissent bien inutiles : la scène avec les jeunes nymphes paraît aujourd’hui particulièrement superflue, Chaplin essayant bien maladroitement d’introduire une note de poésie qui est bien trop appuyée. Chaplin a eu beaucoup de mal à monter l’ensemble et cela se sent sur le résultat qui paraît assez décousu.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Tom Wilson, Henry Bergman
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Remarques :
Sunnyside serait le premier film où Charles Chaplin a composé lui-même la musique.