6 novembre 2010

Sept ans de malheur (1921) de Max Linder

Titre original : « Seven years bad luck »

Sept ans de malheurLui :
(Muet, 62 mn) Après avoir été, avant la guerre de 14-18, le plus grand comique au monde, Max Linder émigra aux Etats-Unis où il tourna des courts-métrages tout d’abord puis trois longs-métrages, vraiment remarquables. Sept ans de malheur, c’est ce que craint Max le dandy après avoir cassé un miroir. C’est la première apparition à l’écran de la fameuse scène du miroir cassé (1) qui sera reprise par les Marx Brothers douze ans plus tard dans La Soupe aux canards (1933). Sept ans de malheur Beaucoup d’autres scènes suivent, toutes plus désopilantes les unes que les autres. Le niveau reste élevé tout au long du film, la richesse des gags est assez incroyable. Tout le passage pour échapper au contrôleur dans le train est absolument hilarant, tout comme l’incroyable scène dans la cage aux fauves, scène qui a inspiré Chaplin pour Le Cirque (1927). Max Linder a un style bien à lui, montrant par certains côtés de son personnage (le flegme, la débrouillardise, les poursuites) une parenté avec Buster Keaton, mais on peut trouver également un air de famille avec Chaplin et Harold Lloyd ; Sept ans de malheur ces trois grands comiques ont en effet été inspirés par Max Linder qui a commencé à tourner près de dix ans avant eux (2). Sept ans de malheur permet en tout cas de mesurer toute l’étendue de son talent comique qui était alors parvenu à un haut degré de maturité. C’est le film idéal pour découvrir ce très grand comique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Max Linder, Alta Allen, Ralph McCullough, Betty K. Peterson
Voir la fiche du film et la filmographie de Max Linder sur le site IMDB.

(1) Ayant brisé le grand miroir, le valet de chambre demande au cuisinier de mimer les gestes de Max en train de se raser afin qu’il ne s’aperçoive de rien.
(2) Des trois, seul Chaplin a reconnu avoir été inspiré par Max Linder.

Homonyme :
Sept ans de malheur (Come persi la guerra) de Carlo Borghesio (1947), film qui fut très populaire en Italie mais qui n’a aucun lien avec le film de Max Linder (c’est l’histoire d’un italien balloté par la guerre).

5 novembre 2010

La forêt interdite (1958) de Nicholas Ray

Titre original : « Wind across the Everglades »

La forêt interditeLui :
Un jeune professeur de sciences naturelles arrive dans la toute jeune ville de Miami en Floride à la fin du XIXe siècle, alors que la mode des chapeaux à plumes a entraîné le massacre des oiseaux sauvages des marais. Promu garde-chasse, le jeune professeur se heurte au chef des braconniers. La Forêt Interdite est probablement le premier film scénarisé ayant pour thème central la défense de la nature. Tourné en Technicolor, il donne une large place aux images montrant la faune des marais de Floride avec ses nombreux oiseaux et reptiles lors des déplacements en barque dans ce dédale de verdure. Le tournage eut lieu dans le Parc National des Everglades. Côté humain, nous avons un beau face à face entre un jeune idéaliste et obstiné (Christopher Plummer) et un solide gaillard haut en couleur et plein de gouaille (magnifique composition de Burl Ives). En lisant entre les images, on peut remarquer une certaine indulgence envers les braconniers, les vrais responsables du massacre étant la société bien pensante qui, pour des raisons plutôt futiles, commandite le massacre des oiseaux. La Forêt Interdite est porteur d’un message écologique qui trouverait certainement plus de public aujourd’hui qu’à son époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Burl Ives, Christopher Plummer, Tony Galento, Sammy Renick, Pat Henning
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Ray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Ray chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* A noter, la présence de Peter Falk, sa première apparition sur grand écran.
* Pendant le tournage, Nicholas Ray est entré en conflit avec le producteur Stuart Schulberg qui lui reprochait son alcoolisme et ses nombreuses prises. Il fut mis à la porte peu avant la fin du tournage, pour « raison de maladie ». Le film fut terminé par Budd Schulberg (frère du producteur) qui avait écrit le scénario du film. Cette éviction n’affecta que peu le tournage, qui était presque terminé, mais, plus important, Nicholas Ray ne participa pas au montage qui fut dirigé par les deux frères Schulberg. Du fait de cette éviction, le film a toujours été un peu délaissé par les critiques et les cinéphiles.

4 novembre 2010

La loi et l’ordre (2008) de Jon Avnet

Titre original : « Righteous Kill »

La loi et l'ordreLui :
Le plus gros atout de La Loi et l’Ordre est de réunir pour la première fois dans un film entier Robert De Niro et Al Pacino. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces deux grands acteurs n’avaient précédemment tourné ensemble qu’une scène dans Heat de Michael Mann (1995). Ici, non seulement ils jouent ensemble tout le film mais, en plus, nos deux oiseaux sont du même bord (policiers tous deux) et, même, ils font équipe ensemble et sont liés par une irréductible amitié. Difficile de faire mieux comme rapprochement… Le scénario n’est guère plausible mais il permet d’utiliser ces deux policiers burinés par une looongue expérience. De Niro et Pacino ont bien entendu une belle présence qui sait toutefois laisser une place pour les seconds rôles, assez bien définis. Le film est plutôt prenant avec un bon retournement final. Le film est plaisant mais l’on aurait espéré un peu plus de la réunion de ces deux acteurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Al Pacino, Carla Gugino, John Leguizamo, Donnie Wahlberg
Voir la fiche du film et la filmographie de Jon Avnet sur le site IMDB.

3 novembre 2010

La fin de Saint-Pétersbourg (1927) de Vsevolod Poudovkine

Titre original : « Konets Sankt-Peterburga »

Autre titre : « Les derniers jours de Saint-Pétersbourg »

La fin de Saint-PetersbourgLui :
(Muet) Vsevolod Poudovkine est l’un des grands pionniers du cinéma soviétique. La fin de Saint-Pétersbourg est son deuxième long métrage, un an après La mère. Il nous fait suivre un jeune paysan venu à Saint-Petersbourg en 1914 chercher du travail. Il se retrouve embauché pour remplacer des grévistes. Il sera ensuite envoyé au front puis, en 1917, participera à la prise du Palais d’Hiver lors de la Révolution d’Octobre. Le film a été commandé par le gouvernement pour célébrer le 10e anniversaire de la révolution de 1917. Il faut bien entendu être indulgent face au manichéisme du propos qui est avant tout didactique : au-delà des évènements retracés, c’est le lent éveil à la conscience politique de ce jeune paysan qui est le sujet principal du film. La fin de Saint-Petersbourg Poudovkine utilise le montage parallèle pour donner de la force au propos : il alterne rapidement les scènes où des soldats se battent au front sans savoir pourquoi avec les scènes montrant des spéculateurs à la Bourse. Il utilise de la même façon les objets, la machinerie de l’usine ou les monuments, qu’il juxtapose avec les plans humains. Beaucoup de force, de nombreuses scènes restent dans les esprits ; beaucoup de poésie dans ses images qui s’inscrit en contrepoint de la dureté des évènements.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Vera Baranovskaya, Aleksandr Chistyakov, Ivan Chuvelyov
Voir la fiche du film et la filmographie de Vsevolod Poudovkine sur le site IMDB.

Remarques :
« Alors qu’un film d’Eisenstein est un cri, les films de Poudovkine sont des chants modulés et prenants. » Cette citation célèbre décrit parfaitement la différence entre les deux cinéastes. Elle est de Léon Moussinac (ici complétée par Georges Sadoul). Léon Moussinac est un historien et critique du cinéma dont le premier livre sur le cinéma soviétique a paru en 1928.

Voir aussi : Octobre par Sergueï Eisenstein, l’autre film commandé pour le 10e anniversaire de la Révolution.

2 novembre 2010

La charge héroïque (1949) de John Ford

Titre original : « She wore a yellow ribbon »

La charge héroïqueLui :
La charge héroïque est le deuxième film de la trilogie de John Ford sur la cavalerie. Il se déroule à l’époque qui suit celle de Fort Apache, c’est-à-dire juste après la défaite du Général Custer. Nous sommes dans un fort isolé qui est entouré de tribus indiennes sur le sentier de la guerre et dont le capitaine est à quelques jours de la retraite. John Ford nous emmène une fois de plus dans des paysages somptueux pour partager la vie de garnison (1). Son héros est un homme d’expérience, qui cherche à plus comprendre qu’à combattre les indiens. John Wayne, vieilli pour le rôle de quelque vingt années, montre ici de réelles qualités pour incarner cet homme de paix. Plus qu’une vision historique, c’est une réflexion sur le début de la vieillesse que nous propose John Ford : que fait un héros ordinaire quand il est mis à la retraite ? Ford se concentre sur les rapports humains, la complicité entre les générations chez les soldats de métier, la force des sentiments. Cette glorification de la vie militaire pourra bien entendu bloquer certains spectateurs mais il faut aller au delà pour apprécier le cinéma de John Ford, la simplicité d’une grande pureté amplifiée par les décors majestueusement graphiques de Monument Valley. La Charge Héroïque est avant tout un très beau film…
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Wayne, Joanne Dru, John Agar, Ben Johnson, Harry Carey Jr., Victor McLaglen
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…

(1) Le titre français La Charge Héroïque est trompeur et n’est pas vraiment représentatif du film : s’il y a de nombreuses scènes d’action, il n’y a pas vraiment de charge… A noter que le titre original (= elle porte un ruban jaune) met en avant la romance autour de la fille du commandant : quand une jeune fille mettait un ruban jaune dans ses cheveux, cela signifiait qu’elle était amoureuse.

La trilogie sur la cavalerie par John Ford :
Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
Rio Grande (1951)

1 novembre 2010

Sans Sarah, rien ne va (2008) de Nicholas Stoller

Titre original : « Forgetting Sarah Marshall »

Sans Sarah, rien ne vaLui :
Quand Peter se fait larguer par sa petite amie, le pauvre garçon se met à déprimer fortement. Parti se changer les idées à Hawaï, il la retrouve en vacances avec son nouveau petit ami… Sans Sarah, rien ne va est une comédie très américaine, assez conventionnelle et plutôt molle. Le seul atout du film est la présence de l’humoriste anglais Russell Brand qui campe avec brio une rock star particulièrement pittoresque et… pleine de ressources. On ne peut en dire autant hélas de Kristen Bell, actrice de série TV qui n’a absolument aucune présence. Nicholas Stoller aurait laissé les acteurs improviser dans une certaine mesure, ce qui explique certainement cette impression de manque de direction et de maîtrise que l’on ressent à la vue du film.
Note : 1 étoile

Acteurs: Jason Segel, Kristen Bell, Mila Kunis, Russell Brand, Bill Hader
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Stoller sur le site IMDB.

31 octobre 2010

Sommaire d’octobre 2010

The great train robberyLa poudre d'escampetteLa kermesse héroïqueInspecteur de serviceThe SpiritLe roman d'un mousseL'enfant de ParisLe mystère des roches de Kador

The great train robbery

(1903) de Edwin S. Porter

La poudre d’escampette

(1971) de Philippe de Broca

La kermesse héroïque

(1935) de Jacques Feyder

Inspecteur de service

(1958) de John Ford

The Spirit

(2008) de Frank Miller

Le roman d’un mousse

(1914) de Léonce Perret

L’enfant de Paris

(1913) de Léonce Perret

Le mystère des roches de Kador

(1912) de Léonce Perret

Le voyage dans la luneExcursion dans la luneL'agonie de ByzanceWeddings and babiesLa femme en questionBellamyPublic enemiesSeas Beneath

Le voyage dans la lune

(1902) de Georges Méliès

Excursion dans la lune

(1908) de Segundo de Chomón

L’agonie de Byzance

(1913) de Louis Feuillade

Weddings and babies

(1958) de Morris Engel

La femme en question

(1950) de Anthony Asquith

Bellamy

(2009) de Claude Chabrol

Public enemies

(2009) de Michael Mann

Seas Beneath

(1931) de John Ford

VolponeJeux de pouvoirWhite cargoL'homme des vallées perduesLa fille des montsI nostri sogniFellini RomaLes filles de Kohlhiesel

Volpone

(1941) de Maurice Tourneur

Jeux de pouvoir

(2009) de Kevin Macdonald

White cargo

(1942) de Richard Thorpe

L’homme des vallées perdues

(1953) de George Stevens

La fille des monts

(1919) de Joseph De Grasse et Sidney Franklin

I nostri sogni

(1943) de Vittorio Cottafavi

Fellini Roma

(1972) de Federico Fellini

Les filles de Kohlhiesel

(1920) de Ernst Lubitsch

Uniformes et jupon courtLa machine à explorer le tempsForfaitureInglourious BasterdsRemorques

Uniformes et jupon court

(1942) de Billy Wilder

La machine à explorer le temps

(2002) de Simon Wells

Forfaiture

(1915) de Cecil B. DeMille

Inglourious Basterds

(2009) de Quentin Tarantino

Remorques

(1941) de Jean Grémillon

Nombre de billets : 29

30 octobre 2010

The great train robbery (1903) de Edwin S. Porter

Titre français : « Le vol du grand rapide »

Le vol du grand rapideLui :
(Muet 12 minutes) The Great Train Robbery est le premier grand film américain doté d’un scénario (1). En 14 scènes, il montre dans le détail une attaque de train (inspirée de l’attaque du train de la Union Pacific par Butch Cassidy en août 1900) et la poursuite pour capturer les bandits. Le film se termine par une scène-choc qui terrorisa le public : le chef des bandits pointe son arme vers le public et vide son chargeur (cette scène pouvait être placée, au choix de l’exploitant, au début ou à la fin de la séance)(2). The Great Train Robbery montre beaucoup d’inventivité : Le vol du grand rapide deux petits panoramiques, l’utilisation du montage alterné (3) ou encore le remplacement d’un acteur par un mannequin au milieu d’un combat (4). Et surtout il sait créer une tension forte par le déroulement de son scénario. Le succès fut immense, The Great Train Robbery restera longtemps le plus grand succès commercial, détrôné seulement par Naissance d’une Nation, 12 ans plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Justus D. Barnes, Gilbert M. Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Edwin S. Porter sur le site imdb.com.

Remarques :
* Edwin S. Porter s’est inspiré d’un film anglais, sorti quelques mois plus tôt : Daring Daylight Burglary (1903) de Frank Mottershaw pour la Sheffield Photo Company. Ce film de 5 minutes raconte un cambriolage suivi d’une poursuite. De même Robbery of the Mail Coach (1903) du même Mottershaw aurait inspiré Porter.
Le vol du grand rapide * Il existe une version partiellement colorisée à la main : les fumées des explosions et des tirs, les robes dans la salle de bal, la scène finale (voir des images…)
* Le film est maintenant dans le domaine public. Il est visible sur le site archive.org :
www.archive.org/…robbery1903Film
(c’est la version la plus complète présente sur ce site).

————-

Le vol du grand rapide(1) Contrairement à ce qui a souvent été écrit, The Great Train Robbery n’est pas le premier film au monde doté d’un scénario. Le Voyage dans la lune que Méliès a réalisé en France un an plus tôt en 1902 avait un scénario aussi élaboré sinon plus. Ce n’est pas non plus le premier film durant plus de 3 minutes puisque, là encore, le film de Méliès durait déjà 14 minutes. Ce n’est pas non plus le premier western : le premier western est très probablement Cripple Creek Bar-room Scene (1898) produit par Thomas Edison, film de moins d’une minute qui avait d’ailleurs un embryon de scénario.

(2) Cette scène a été reprise par Martin Scorsese à la fin de Les Affranchis (1990) et également par Ridley Scott à la fin de American Gangster (2007).

(3) Le montage alterné permet de montrer deux scènes se déroulant au même moment à deux endroits différents : ici, alors que nous venons de voir les bandits prendre la fuite à cheval, la scène suivante nous montre l’employé de la gare revenir à lui. Bien entendu, ce procédé pour montrer deux actions simultanées nous semble très naturel aujourd’hui mais, à cette époque où le cinéma était dans ses premières années, la continuité dans le déroulement de l’action était le cas général.

(4) The great Train Robbery n’est pas tout à fait le premier film utilisant un mannequin dans une scène violente. Méliès l’avait fait avant lui, et de façon mieux intégrée, dans le film Barbe Bleue de 1901. Encore avant lui, Alfred Clark, un collaborateur d’Edison, avait utilisé un mannequin dans The Execution of Mary, Queen of Scots (1895).

————-

Précision:
Sans les explications qui étaient données aux spectateurs à l’époque, la première scène est un peu délicate à comprendre :
Les bandits forcent l’employé de la gare à actionner un signal pour arrêter le train et à transmettre au machiniste l’ordre de faire le plein d’eau au réservoir proche, là où la bande veut monter dans le train.

Homonyme :
The Great Train Robbery (1979) de Michael Crichton avec Sean Connery.

29 octobre 2010

La poudre d’escampette (1971) de Philippe de Broca

La poudre d'escampetteLui :
Fin 1942, en Afrique du Nord, un petit trafiquant de matériel volé recueille malgré lui un aviateur britannique rescapé du crash de son avion. Forcés de fuir, ils se réfugient au Consulat de Suisse. Ce n’est que le début de leur cavalcade… La Poudre d’Escampette n’était pas convaincant à sa sortie. Le temps ne fait rien à l’affaire. Avec le recul, il paraît toujours aussi décevant qu’il était prometteur. La sauce ne prend pas. L’explication de cet échec tiendrait au fait que Philippe de Broca avait écrit son scénario pour Belmondo qui a refusé le rôle (probablement à cause de la fin). Ce fut donc Michel Piccoli qui le remplaça mais il faut bien avouer qu’il ne semble pas du tout à l’aise dans le personnage, semblant toujours forcer son jeu. Nous sommes loin de la réussite de L’homme de Rio par exemple. Pourtant, certaines scènes sont très amenées sur le plan scénaristique. A noter que la seconde partie du film est sur certains points une parodie de Un Taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière (1960).
Note : 2 étoile

Acteurs: Marlène Jobert, Michel Piccoli, Michael York, Louis Velle
Voir la fiche du film et la filmographie de Philippe de Broca sur le site IMDB.

Voir les autres films de Philippe de Broca chroniqués sur ce blog…

28 octobre 2010

La kermesse héroïque (1935) de Jacques Feyder

La kermesse héroïqueLui :
Dans les Flandres occupées par les espagnols en 1616, les atrocités de la guerre récente sont encore dans tous les esprits. Lorsque la petite ville de Boom apprend l’arrivée imminente d’un détachement espagnol qui désire y bivouaquer, la panique chez les élus est telle que le bourgmestre préfère se faire passer pour mort. Sa femme prend les choses en main et décide de recevoir les militaires. Ceux-ci se révèleront être bien plus civilisés qu’escompté… La Kermesse Héroïque est une fantaisie historique, adaptation d’une nouvelle écrite par Charles Spaak dix ans auparavant. Le film engendra à sa sortie une vive réaction en Belgique, allant jusqu’à l’émeute : il lui était reproché de tourner en dérision l’esprit de résistance à l’ennemi. En réalité, Feyder a été certainement plus attiré par la reconstitution de ce petit village, une création faite entièrement en studio avec une méticulosité vraiment admirable ; les décors évoquent la peinture flamande (Bruegel le Jeune est d’ailleurs l’un des personnages du film), les costumes sont nombreux et soignés dans leurs moindres détails. L’histoire aurait pu être plus truculente mais il faut reconnaître que Feyder a su éviter toute vulgarité et autres facilités. Les personnages sont typés, mais jamais avec excès. L’interprétation est vive, emmenée par la vitalité de Françoise Rosay (qui était, rappelons-le, la femme de Jacques Feyder). La Kermesse Héroïque reste un film toujours aussi plaisant à voir aujourd’hui.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Françoise Rosay, André Alerme, Jean Murat, Louis Jouvet, Alfred Adam
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Feyder sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jacques Feyder chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Comme cela se faisait parfois à l’époque, une version en langue allemande fut tournée simultanément avec des acteurs différents : Die klugen Frauen. Seule Françoise Rosay joue dans les deux versions.

Lire une analyse plus complète du film