7 décembre 2009

Le vagabond (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « The Tramp »
Autre titre français : « Charlot vagabond »

The TrampElle :
(pas vu)

Lui :
(Court métrage de 32 minutes) The Tramp est souvent présenté comme le film où Chaplin crée le personnage de Charlot le Vagabond tel qu’on le connaît. C’est en grande partie exact mais il faut savoir que Chaplin avait utilisé un habillement similaire (chapeau melon, pantalon trop large, godillots usés) dès son deuxième film avec Mack Sennett l’année précédente : Mabel’s strange predicament. Il a ensuite utilisé de plus en plus ce costume. Un an plus tard, alors qu’il vole de ses propres ailes chez Essanay, il introduit le personnage de vagabond un peu en marge de la société, au grand cœur et toujours prêt à venir en aide. Ici, il sauve une jeune fille des griffes de trois malfrats à la mine patibulaire et va ensuite travailler à la ferme de son père. L’humour reste dans le registre Mack Sennett mais va aussi beaucoup plus loin car Chaplin commence à introduire un peu de pathos. Il a aussi une façon de regarder la caméra avec une infinie tristesse qui ne peut qu’interpeller le spectateur. Le succès fut immense, le public adopta immédiatement ce personnage de vagabond avec sa silhouette si facilement reconnaissable. Vu aujourd’hui, Charlot Vagabond reste un plaisir à regarder : un court métrage très amusant, vif et bien enlevé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Lloyd Bacon
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

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Ne pas confondre :
Le Vagabond (The Tramp) réalisé en 1915 pour Essanay et
Charlot Musicien (The Vagabond) réalisé en 1916 pour la Mutual qui a été parfois diffusé en France sous le titre Le Vagabond (par Film Triomphe notamment)…
Ceci dit, ces deux courts-métrages ont certains points communs. Le premier film est celui dans lequel Chaplin a vraiment introduit le personnage du vagabond et son habillement. Le second s’inscrit donc dans la ligne du premier.

La filmographie de Charles Chaplin dans ses grandes lignes :
* 1914 : 35 courts métrages pour la Keystone avec Mack Sennett qui l’a découvert (certains sont réalisés par lui).
* Janv. 1915 – Fev. 1916 : 14 courts métrages pour Essanay (il réalise maintenant lui-même tous ses films)
* Mars 1916 – Sept 1917 : 12 courts métrages pour la Mutual (Chaplin dira plus tard qu’il s’agit de la période la plus heureuse en terme d’inspiration de sa carrière)
* 1918 – 1923 : 7 courts métrages et premier long métrage (The Kid) pour First National
* 1923 – 1977 : 10 longs métrages pour les Artistes Associés dont il est l’un des membres fondateurs (victime du maccarthisme et exilé de force, il vit et tourne en Europe à partir de 1952).

24 novembre 2009

Je ne voudrais pas être un homme (1918) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Ich möchte kein Mann sein »

Je ne voudrais pas être un hommeElle :
(pas vu)

Lui :
Je ne voudrais pas être un homme fait partie des films assez courts réalisés par Ernst Lubitsch pendant la Première Guerre Mondiale. Ce sont des comédies berlinoises, souvent en deux ou trois actes ; le ton est assez leste, aucune censure ni contrainte ne pesait alors, et l’ensemble est plutôt relevé. Ici, Lubitsch joue déjà avec l’inversion des sexes, base de scénario qui sera l’un des meilleurs moteurs de la comédie américaine dans les décennies suivantes. Une jeune fille, turbulente et mal élevée, se déguise en homme pour échapper à sa gouvernante et aller faire la fête dans un cabaret mondain. La jeune fille, c’est Ossi Oswalda, actrice que l’on a surnommée la « Mary Pickford allemande » et qui a beaucoup tourné avec Lubitsch. Elle a ici 21 ans et nous fait un sacré numéro, débordante de tonus et d’énergie, semblant se donner pleinement à son personnage. Le rythme est d’autant plus enlevé que le film est assez court : 41 minutes. Je ne voudrais pas être un homme ne manque pas de charme et montre bien la vitalité de la comédie allemande de cette époque.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ossi Oswalda, Curt Goetz, Margarete Kupfer
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14 novembre 2009

Charlot fait une cure (1917) de Charles Chaplin

Titre original : The cure

The CureElle :
(pas vu)

Lui :
(Court-métrage de 31 mn) Parmi les douze films que Charles Chaplin tourna pour la Mutual en 1916 et 1917, Charlot fait une cure fut l’un des plus populaires. Encore aujourd’hui, certaines personnes le décrivent comme le plus drôle qu’il ait jamais tourné. Un alcoolique arrive passablement éméché dans un lieu de cure thermale. Il n’a pour seul bagage qu’une grande malle remplie de bouteilles. The Cure Chaplin n’est pas ici dans son personnage de vagabond au chapeau melon (même si le dit-chapeau se trouve dans ses bagages, il ne le porte pas), il joue ici un personnage plutôt mondain, bien habillé et coiffé d’un canotier. Charlot fait une cure joue sur l’humour pur, notre alcoolique est bien entendu absolument opposé à ingurgiter une seule goutte d’eau et les interactions avec les autres pensionnaires sont riches en gags. Certaines scènes sont mémorables, comme celle de la porte à tambour (pas facile à passer quand on est passablement éméché) et surtout celle du bain thermal avec un masseur plutôt énergique. S’il n’a pas de dimension dramatique comme L’émigrant, qu’il tournera juste après, Charlot fait une cure nous montre Charlie Chaplin en artisan de génie du burlesque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Henry Bergman
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Remarque :
Le documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982) nous montre, grâce à des chutes de film retrouvées, comment ce film a pris forme : au départ, Chaplin devait incarner un employé du centre de cure alors qu’un alcoolique arrivait éméché. Il y avait notamment toute une scène où il réglait la circulation des fauteuils roulants à la manière d’un agent de police à un carrefour, gag qui ne fut pas gardé lorsque Chaplin décida d’inverser les rôles et de jouer le client alcoolique. Chaplin construisait ainsi ses films, petit à petit, par essais successifs jusqu’à ce qu’il soit satisfait du résultat.

Les 12 films de Chaplin pour la Mutual (de mai 1916 à octobre 1917) :
1) The Floorwalker (Charlot chef de rayon)
2) The Fireman (Charlot pompier)
3) The Vagabond (Charlot musicien)
4) One A.M. (Charlot rentre tard)
5) The Count (Charlot et le comte)
6) The Pawnshop (Charlot brocanteur)
7) Behind the screen (Charlot machiniste)
8) The Rink (Charlot patine)
9) Easy Street (Charlot policeman)
10)The Cure (Charlot fait une cure)
11)The Immigrant (L’émigrant)
12)The Adventurer (Charlot s’évade)

8 novembre 2009

L’émigrant (1917) de Charles Chaplin

Titre original : The immigrant

The ImmigrantEn 1916 et 1917, Charlie Chaplin est dans la période où il construit son personnage. Parmi les douze courts métrages qu’il tourne alors pour la Mutual, L’émigrant est le plus remarquable car il marque un tournant important. Alors que jusqu’ici ses films jouaient la carte du comique pur, c’est dans L’émigrant que Chaplin introduit pour la première fois un fond de situation tragique sur lequel l’humour vient prendre appui. Ici, il s’agit de la situation des immigrants qui arrivent aux Etats-Unis : The Immigranttraversée difficile, mauvais traitement par les services d’immigration et ensuite la pauvreté. Difficile de trouver plus tragique… et pourtant c’est l’humour qui domine. Le comique prend ainsi une dimension sociale, presque documentaire, qui élève incontestablement le film au dessus de ses semblables. L’émigrant a beau ne durer qu’une vingtaine de minutes, il est étonnamment riche. Il permet d’assister en quelque sorte à la naissance du « grand Chaplin ».
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Eric Campbell, Henry Bergman
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Remarque :
The Immigrant* Au départ, le film ne devait comporter que la scène du restaurant. C’est en cours de tournage que Chaplin eut l’idée d’expliquer pourquoi le personnage joué par Edna Purviance se retrouvait sans le sou dans un restaurant.
* La genèse de ce film est expliquée dans le remarquable documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) de Kevin Brownlow (1982).
* Lors de la mise en accusation de Charlie Chaplin par la commission présidée par McCarthy au début des années cinquante, L’émigrant fut cité à charge par ses accusateurs : la scène où son personnage reçoit un coup de pied par l’employé du service d’immigration pour entrer aux Etats-Unis était à leurs yeux l’une des preuves manifestes de son anti-américanisme. De force, Charlie Chaplin dut quitter les Etats-Unis en 1952 pour aller s’établir en Suisse jusqu’à sa mort en 1977 (il ne remit les pieds aux Etats-Unis qu’une seule fois en 1972 pour recevoir un Oscar). Alimentée par le fanatisme et la peur, la bêtise humaine ne semble pas avoir de limite.

25 janvier 2008

Intolérance (1916) de David W. Griffith

Titre original : « Intolerance: Love’s struggle throughout the ages »

IntoléranceLui :
Intolérance sortit un an après Naissance d’une Nation pour lequel Griffith s’était vu accusé d’encourager un certain racisme. Il voulu donc, en réponse, faire une vaste fresque contre l’intolérance à travers les âges en prenant quatre moments historiques et en les entremêlant pour créer des parallèles. Ce montage, habile et audacieux (mais engendrant toutefois une certaine confusion chez le spectateur), s’accélère pour devenir bien plus rapide vers le fin du film. Les quatre séquences sont inégales en importance dans le montage final, puisque celle sur la Passion du Christ est plus une simple évocation et celle sur le Massacre de la Saint-Barthélemy (par Catherine de Médicis en 1572) est globalement plus brève que les deux morceaux principaux : The Mother and the Law qui se déroule à l’époque actuelle en 1914 et Le Festin de Balthazar dans Babylone, en 539 avant J.C.

IntoléranceComme cela a toujours été souligné par les historiens du cinéma, Intolérance forme un ensemble hétéroclite et assez peu convaincant quant au fond (prôner la tolérance) mais les séquences babyloniennes restent l’un des plus grands spectacles qu’Hollywood ait pu créer de toute son histoire : Griffith utilisa un gigantesque plateau de 2 kilomètres de long avec des décors hauts comme une maison de six étages et des milliers de figurants. Le résultat est à la hauteur des moyens utilisés avec des scènes du siège de Babylone par Cyrus assez phénoménales.

Le film fut un échec commercial, du fait de ses faiblesses mais aussi parce qu’en 1917 les Etats-Unis entreront en guerre et les messages pacifiques n’auront plus beaucoup droit de cité. En 1919, pour récupérer un peu d’argent, Griffith sortira séparément The Fall of Babylon et The Mother and the Law. L’historien George Sadoul rapporte avoir vu The Mother and the Law ainsi monté seul et l’avoir trouvé d’une grande puissance alors que, intégré dans Intolérance, il est un peu écrasé par la magnificence de Babylone. Il faut d’ailleurs savoir que Griffith l’avait tourné avant même Naissance d’une Nation mais ne l’avait pas sorti, redoutant sans doute les effets de son message social (il montre la répression aveugle et sanglante d’une grève). Malgré son côté disparate, Intolérance a marqué l’histoire du cinéma, son influence sur les jeunes cinéastes russes comme Eisenstein est souvent citée. Il reste donc très intéressant à visionner presque un siècle plus tard.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Mae Marsh, Robert Harron, Constance Talmadge, Alfred Paget
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Note : Le montage initial d’Intolérance de 275 minutes a été perdu très tôt. Griffith fit des nouveaux montages pour ressortir le film en 1926 et 1933. La version que nous pouvons voir actuellement dure un peu plus de 150 minutes avec des teintures d’images un peu marquées.

Note : Dans Les trois âges (1923), Buster Keaton utilisera la même construction qu’Intolérance, plus dans un esprit de parodie que d’hommage cependant.

21 janvier 2008

Le Cabinet du Docteur Caligari (1919) de Robert Wiene

Titre original : « Das Kabinett des Doktor Caligari »

Le Cabinet du Dr CaligariLui :
Film-manifeste de l’expressionnisme allemand, Le Cabinet du Docteur Caligari tient une place à part dans l’histoire du cinéma. Ce sont bien entendu les décors qui frappèrent en premier les spectateurs : maisons de travers, rues tordues, aucun angle droit dans l’architecture… Ces décors, tout en tentures peintes, sont l’œuvre d’un groupe de peintres expressionnistes Der Sturm qui professait que « les films doivent être des dessins vivants ». Effectivement, nous avons l’impression d’être coupés de la réalité, d’être transportés ailleurs et cette sensation accentue l’étrangeté du récit et le déséquilibre mental du narrateur. La force des décors ne doit pas faire passer au second plan toute la portée du scénario de Carl Mayer et Hans Janowitz. Maintes fois qualifié de visionnaire, ce scénario (écrit juste au lendemain de la guerre de 14-18) fustige l’autoritarisme, celui qui transforme les hommes en automate : certains historiens du cinéma y ont vu une prédiction de la montée du nazisme. Le jeu des acteurs, quant à lui, passe assez nettement au second plan. Le Cabinet du Dr Caligari Sans doute, on peut regretter sur ce point que la réalisation fut confiée à un cinéaste de moyenne envergure (alors qu’initialement, le film devait être tourné par Fritz Lang qui se retira assez rapidement, hélas). Le Cabinet du Docteur Caligari reste remarquable à visionner 90 ans plus tard, le plus bel exemple de l’expressionnisme allemand au cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Werner Krauss, Conrad Veidt, Friedrich Feher, Lil Dagover
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Le Cabinet du Docteur Caligari eut un remake (peu réussi, plutôt une transposition de l’histoire) : The cabinet of Caligari (1962) de Roger Kay.
Une parodie aurait été réalisée en 1930 : Das Kabinett des Dr. Larifari de Robert Wohlmuth.

3 décembre 2007

La princesse aux huîtres (1919) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Die Austernprinzessin »

La princesse aux huîtresElle :
(pas vu)

Lui :
La Princesse aux Huîtres est une comédie assez étonnante de la toute première période allemande d’Ernst Lubitsch. La fille du magnat des huîtres menace de tout détruire dans la maison si on ne lui trouve pas un mari noble dans l’heure qui suit. Voilà le point de départ de cette farce dont l’intensité ne montre aucun signe de faiblesse durant ses 60 minutes. Quel humour ! Et quel rythme ! Le ballet de la horde de serviteurs est une merveille : tout en étant assez franchement dans la démesure, Lubitsch ne tombe jamais dans l’extravagance gratuite. C’est l’humour qu’il privilégie et pour cela il joue beaucoup sur le mouvement. Ernst Lubitsch Ainsi, dès 1919, il montre son sens de la comédie, de la dérision, du burlesque… la fameuse Lubitsch’ touch. Je conseillerais volontiers la vision de La Princesse aux Huîtres aux personnes qui pensent qu’un film muet est forcément triste et rasoir. Je dois bien avouer que ce film m’a moi-même franchement surpris, je ne m’attendais pas à trouver une telle légèreté, un tel humour dans un film allemand de 1919. Pour ne rien gâter, le film est remarquablement bien conservé et restauré. Oui, La Princesse aux Huîtres est un vrai petit bijou.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Victor Janson, Ossi Oswalda, Harry Liedtke, Julius Falkenstein
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17 avril 2007

Les Vampires (1915) de Louis Feuillade

Les VampiresLui :
Les Vampires est le nom d’une bande de malfaiteurs imaginée par Louis Feuillade pour cette série de 10 épisodes. Le jeune journaliste Philippe Guérande va mener l’enquête et les pourchasser avec son acolyte Mazamette. Il n’est donc pas question de vampire suceur de sang, le thème serait plutôt proche de Fantômas tourné par Louis Feuillade un an plus tôt. En fait, cette série était la réponse de Gaumont à Pathé qui venait de sortir Les mystères de New-York, le premier film à épisodes de l’histoire du cinéma (avec une sortie simultanée des épisodes sur grand écran et dans la presse). Le succès fut immense.

Affiche Les VampiresSi Les Vampires est devenu mythique, c’est en grande partie du fait de son personnage féminin Irma Vep qui, bien qu’elle fasse partie de la bande des malfrats, est en fait le personnage central et l’héroine de la série. Le journaliste n’est en effet pas toujours présent et globalement un peu fade alors qu’Irma Vep accomplit des prouesses pour réaliser ses forfaits pour le compte de ses machiavéliques patrons. Ses (rares) apparitions en collant noir ont fortement marqué les esprits, valant à l’actrice Musidora une notoriété instantanée. Aragon l’a surnommée « la dixième muse »… Irma Vep en collant noir passant furtivement par les toits pour venir se glisser dans les appartements, voilà une image qui a été maintes fois copiée au cinéma et dans la littérature populaire.

Louis Feuillade a tourné ces épisodes en pleine guerre de 14-18 avec peu de moyens. Certains acteurs étant appelés au front, le scénario devait donc tuer leur personnage assez rapidement, à commencer par le chef des Vampires qui, de ce fait, change plusieurs fois! Jugeant la police trop absente de ces aventures, le préfet de Police fit interdire la série pendant 2 mois… Résultat : dans le dernier épisode, la police a un rôle actif dans l’épilogue de la série.

MusidoraMalgré son âge, Les Vampires se regarde encore avec grand plaisir et intérêt. Les différentes histoires sont assez variées, on est toujours curieux de connaître la suite. C’est assez fabuleux de voir la richesse et la force du cinéma populaire de cette époque, un cinéma qui était alors à ses tous débuts. L’imaginaire y est très fort, presque poétique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Musidora, Édouard Mathé, Marcel Lévesque, Jean Aymé, Fernand Herrmann
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Note: Les Vampires a été l’un des tous premiers films sauvés par Henri Langlois quand il a fondé la Cinémathèque Française. Il faudra toutefois attendre 1986 pour qu’une copie complète soit restaurée par le petit fils de Louis Feuillade avec notamment le rétablissement des intertitres dont l’absence rendait l’histoire assez obscure (ce qui a  certainement dû accroître le mythe…)

Les 10 épisodes :
Les Vampires édition papier1. La tête coupée (40’)
2. La bague qui tue (20’)
3. Le cryptogramme rouge (48’)
4. Le spectre (38’)
5. L’évasion du mort (47’)
6. Les yeux qui fascinent (70’)
7. Satanas (63’)
8. Le maître de la foudre (52’)
9. L’homme des poisons (59’)
10. Les noces sanglantes (67’)

Fasciné par la série, Olivier Assayas a réalisé un film autour du mythe créé par Musidora : Irma Vep (1996) avec Maggie Cheung et jean-Pierre Léaud. Le film raconte un hypothétique remake des Vampires. Lire nos commentaires

On peut se demander si le mot « vamp » (qui est une abbréviation de « vampire ») n’a pas été créé à ce moment pour Musidora.
Non, en fait, c’est Théda Bara qui fut la première vamp « officielle », le service commercial de la Fox ayant créé pour elle ce mot de toutes pièces en 1913. Musidora a certainement contribué à répandre l’usage du mot.