27 octobre 2006

Le domaine perdu (2005) de Raoul Ruiz

Le Domaine perduElle :
(pas vu)

Lui :
Raoul Ruiz signe à nouveau un film très original sur les liens qui se tissent entre deux aventuriers ; ils sont de pays différent, de génération différente et pourtant ils se croiseront à plusieurs époques. Raoul Ruiz éclate totalement son récit, joue avec la construction en entremêlant, souvent de façon très subtile, les trois époques où le destin les rapproche : il saute de l’une à l’autre, crée des parallèles, des répliques… Cette façon de jouer avec le temps nous ravit totalement dans la première moitié du film. Hélas, les éléments fantastiques qu’il introduit ensuite n’ont pas la force suffisante pour prendre la relève et le film semble s’étirer et s’étioler doucement. Ce long métrage paraît donc assez inférieur à ses précédents films, d’autant plus que la photographie et surtout les éclairages semblent totalement disparates ce qui donne un côté dépareillé à l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Cluzet, Grégoire Colin, Christian Colin
Voir la fiche du film et la filmographie de Raoul Ruiz sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Raoul Ruiz chroniqués sur ce blog…

25 octobre 2006

Charmant garçon (2000) de Patrick Chesnais

Charmant garçonElle :
Abandon au bout d’une demi-heure. Situations forcées et gags indigents. Ce « charmant garçon » n’est qu’un gros beauf dénué de toute éducation.
Note : 0 étoile

Lui :
C’est une comédie assez loufoque, sur une base de scénario assez classique : deux êtres que tout sépare tombent amoureux. L’originalité est surtout dans le traitement de ce scénario, Patrick Chesnais chargeant énormément son personnage d’ours mal léché, grossier, impulsif, (etc…) tout en ne dépassant pas les limites. Malgré tous ses défauts, son personnage reste attachant et c’est un véritable tour de force… L’ensemble est assez drôle et plutôt réussi pour un premier long métrage. Un film qui me fait un peu penser aux films de Stevenin.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Patrick Chesnais, Alexandra Vandernoot, Jean-François Balmer
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrick Chesnais sur le site imdb.com.

23 octobre 2006

« Entre ses mains » (2005) d’ Anne Fontaine

Entre ses mainsElle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que c’est grâce à ses deux acteurs principaux que ce film conserve un certain intérêt ; le scénario, basé sur la relation étrange entre une femme et un homme qu’elle soupçonne d’être un tueur en série, est en effet peu approfondi, un peu trop prévisible et l’on aurait envie de pousser Anne Fontaine à aller plus loin. C’est sans doute pour cette raison qu’Isabelle Carré a un jeu sans doute un peu moins intense qu’à l’accoutumée ; elle exprime tout de même parfaitement l’ambiguité de son personnage troublé par son attirance. Benoît Poelvoorde est assez étonnant, étrange et inquiétant, dans un registre qui lui est donc peu familier mais où il réussit parfaitement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, Jonathan Zaccaï, Valérie Donzelli
Voir la fiche du film et la filmographie de Anne Fontaine sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Anne Fontaine chroniqués sur ce blog…

22 octobre 2006

« La cloche a sonné » (2005) de Bruno Herbulot

La cloche a sonnéElle :
Parfois, certains films se font éreinter, on ne comprend pas trop pourquoi. Sans être un grand film, cette comédie est plutôt pétillante. Ses dialogues sont amusants et les situations plutôt cocasses. Fabrice Luchini en gourou de stage de remise en forme et les autres acteurs (François Cluzet et Elsa Zylberstein) ne font pas dans la surenchère. Certes, le scénario aurait pu être plus riche mais dans l’ensemble, Bruno Herbulot parvient à distiller un humour de bonne facture ainsi qu’un brin de fantaisie bienvenu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le professeur Luchini qui organise des stages pour remettre d’aplomb les gens stressés ou mal dans leur peau, voilà une situation qui nous promet du cocasse et du pittoresque… Effectivement dès le discours de bienvenue, on entre tout de suite dans une satire assez gentille de ces pseudo-stages qui s’appuient sur un mélange de philosophie vaguement orientale et de retour à la terre qui fleure bon les années 70. Les situations cocasses s’enchaînent ensuite. L’ensemble est amusant, on rit souvent, même si l’on peut regretter que le scénario n’aille pas assez loin avec ses personnages : on a souvent l’impression que le film aurait pu franchement décoller, qu’il ne manque qu’une petite étincelle pour en faire un film jubilatoire. On peut aussi regretter la publicité un peu voyante pour un constructeur de voiture suédois.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, François Cluzet, Elsa Zylberstein, Amira Casar
Voir la fiche du film et la filmographie de Bruno Herbulot sur le site imdb.com.

19 octobre 2006

Félix et Lola (2000) de Patrice Leconte

Félix et LolaElle :
Le scénario est indigent et indigeste. Lola, une jeune fille à problèmes rencontre un propriétaire de manèges épris d’elle. Peu loquace, elle quitte son protecteur. On s’ennuie ferme ; il ne se passe rien et on sent que l’on va perdre son temps d’autant plus qu‘on a déjà vu l’épilogue au début du film. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Non seulement, le scénario est étonnamment mince mais encore Patrice Leconte trouve le moyen de nous donner l’épilogue au début du film. Charlotte Gainsbourg ne parvient pas vraiment à donner une dimension à son rôle.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Philippe Torreton, Alain Bashung
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrice Leconte sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Patrice Leconte chroniqués sur ce blog…

14 octobre 2006

« La moustache » (2005) d’ Emmanuel Carrère

La moustacheElle :
Une bonne surprise avec ce deuxième film d’Emmanuel Carrère adapté de son propre roman. L’écrivain montre une bonne maîtrise de la mise en scène, chose assez rare chez un réalisateur non professionnel. L’idée de départ de scénario autour cette moustache rasée est vraiment très riche : elle donne lieu à toutes sortes de voies intéressantes pour étudier le comportement humain.

Le regard des autres est vital pour avoir le sentiment d’être vivant ; c’est tout le sujet du film qui parle de choses graves mais non dénuées d’humour. Une femme ne remarque pas l’absence de moustache de son compagnon et c’est le début de la fracture du couple et d’une longue errance à la limite de la folie pour le mari qui se réfugie à Hong Kong.

Emmanuel Carrère ne nous donne pas toutes les clés car les frontières entre le réel et l’imaginaire sont brouillées. A nous de trouver notre propre chemin. Vincent Lindon et Emmanuel parviennent à bien faire passer la fragilité et l’éphémérité de leur relation au bord du gouffre. On passe un bon moment.
Note : 5 étoiles

Lui :
Quand Emmanuel Carrère passe derrière la caméra, il est logique qu’il nous fasse un film d’écrivain. Avec « La moustache », il réussit une belle performance d’écriture : comment, à partir d’un geste à la fois important et anodin (se raser la moustache), un homme pourrait-il voir sa vie s’écrouler comme un château de cartes ? Pas facile, et pourtant Emmanuel Carrère y parvient en partant de petits détails qui enflent et qui finissent par former une trame inquiétante et un monde mouvant. Pour Vincent Lindon, toutes les certitudes qu’il avait tombent les unes après les autres. Il perd pied.

La force du film est de nous faire partager les interrogations de son personnage : la sollicitude bienveillante de sa femme ne serait-elle pas la marque d’un complot ourdi par ses proches ? En tant que spectateur, on oscille, ne sachant trop quoi penser, se raccrochant aux quelques branches que l’on veut bien nous tendre. « Nous n’existons que par le regard des autres » semble nous dire Emmanuel Carrère qui s’amuse à malmener notre esprit rationnel qui voudrait tant trouver une explication à tout cela. Il est certainement vain de chercher l’explication unique, imparable, elle n’existe pas forcément et ne serait de toutes façons que d’un intérêt secondaire.

(Arrêtez ici la lecture de ce billet si vous n’avez pas encore vu le film.)

La fin, si énigmatique, n’existe probablement que dans l’esprit de son personnage : il idéalise comment tout cela aurait dû se passer, ou comment il pourrait renouer avec sa vie, retomber sur ses pieds. Mais le plan final sur la carte postale à la dérive et surtout de Vincent Lindon qui ouvre les yeux est, hélas pour lui, sans équivoque…

Peu auparavant, comme dans un dernier moment de lucidité, il avait écrit à sa femme (sur la fameuse carte postale) : « Sans tes yeux, je ne vois rien ». Le lendemain, il va accomplir de façon répétitive un acte inutile pour lui (prendre le bac pour se rendre à Hong Kong) comme pour se trouver une place, se donner un rôle dans un monde qui n’est plus le sien. Sur la carte postale, il aurait pu tout aussi bien écrire : « Sans tes yeux, je ne suis rien » !
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Lindon, Emmanuelle Devos
Voir la fiche du film et la filmographie de Emmanuel Carrère sur le site imdb.com.

13 octobre 2006

« La mort de Belle » (1961) d’ Edouard Molinaro

La Mort de BelleElle :
Ce polar adapté d’un roman de Simenon plonge le spectateur dans une atmosphère lourde de soupçons à l’égard d’un mari solitaire et renfermé interprété par l’excellent Jean Desailly. Ce dernier grâce à son jeu d’acteur qui joue sur la fragilité, l’ambiguïté et l’incertitude fait basculer le film dans un jeu de cache-cache avec une épouse méfiante, un juge gouailleur et un commissaire plus clément. C’est un brutal face à face avec la justice pour ce mari perturbé.
Note : 5 étoiles

Lui :
Il y a toujours un climat bien particulier dans ces films policiers français des années 60. Ici ce n’est pas la qualité de la photographie noir et blanc qui crée ce climat, c’est l’assemblage d’un excellent scénario, d’une interprétation sans failles (Jean Desailly, Jacques Monod, …) et d’une mise en scène précise. Molinaro a joué sur le côté insolite de ce roman de Simenon. La fin est un peu trop surprenante.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jean Desailly, Alexandra Stewart, Jacques Monod
Voir la fiche du film et la filmographie de Edouard Molinaro sur le site imdb.com.

13 octobre 2006

« L’anniversaire » (2005) de Diane Kurys

AnniversaireElle :
(pas vu)

Lui :
Partant du thème ultra classique de la bande de copains qui se retrouve 20 ans plus tard, Diane Kurys ne développe pas suffisamment son scénario et se contente d’aligner poncifs sur poncifs. Les personnages n’ont aucune profondeur. Quelques scènes amusantes disséminées ici et là nous font rester jusqu’au bout mais le film ne dépasse pas le niveau de l’anecdote. Dommage.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Lambert Wilson, Jean-Hughes Anglade, Michèle Laroque, Pierre Palmade
Voir la fiche du film et la filmographie de Diane Kurys sur le site imdb.com.

11 octobre 2006

« Le parfum de la dame en noir » (2005) de Bruno Podalydès

Le Parfum de la dame en noirElle :
(pas vu)

Lui :
Dans le « Mystère de la chambre jaune », Bruno Podalydès mêlait humour et enquête policière. Dans ce second volet, il pousse le modèle encore plus loin : l’humour y est encore plus présent, il occupe même tout l’espace à tel point que la résurgence de la trame policière au 2/3 du film paraît presque incongrue. La résolution de l’affaire est alors un peu expédiée et cette dernière partie n’est pas vraiment convaincante car, en tant que spectateur, nous ne sommes plus dans le bain… Non, c’est la première partie qui paraît la plus réussie avec un humour distillé constamment par petites touches, sans jamais avoir besoin de forcer le trait. Bruno Podalydès joue vraiment avec ses personnages dans ce château bizarre, hors du temps. Certaines scènes sont même assez mémorables, telle la scène des périscopes dans le puits.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Sabine Azéma, Zabou, Olivier Gourmet, Jean-Noël Brouté, Michael Lonsdale
Voir la fiche du film et la filmographie de Bruno Podalydès sur le site imdb.com.

10 octobre 2006

« Le roman de Lulu » (2001) de Pierre-Olivier Scotto

Le Roman de LuluElle :
Mis à part la jolie frimousse de Lulu, une très jeune femme éprise du cinquantenaire Thierry Lhermitte et des scènes de rupture à répétition, on ne retiendra rien de ce film insignifiant.
Note : 1 étoiles

Lui :
Certes, ce n’est pas un film très marquant… mais l’histoire est assez amusante et tient bien la route essentiellement grâce au talent de ses deux acteurs principaux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Thierry Lhermitte, Claire Keim, Patrick Bouchitey
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre-Olivier Scotto sur le site imdb.com.