12 juillet 2009

Ca$h (2008) de Eric Besnard

Ca$hElle :
(pas vu)

Lui :
Ca$h est un film qui met en scène des arnaqueurs qui agissent avec intelligence et élégance. Ce genre de film répond invariablement à des codes bien précis : un environnement luxueux, une apparente facilité dans l’action, un casting prestigieux et un retournement final. Le film d’Eric Besnard obéit à ces règles mais, s’il nous a bien concocté un final franchement imprévisible, le réalisateur a oublié que l’importance d’un retournement final se mesure à la hauteur des certitudes acquises précédemment. Or, son histoire est tellement embrouillée, qu’à dix minutes de la fin, nous sommes sûrs de rien : trop de personnages pas vraiment lisibles, trop de fausses pistes, trop de chassés-croisés. Ca$h est un film pas assez prenant, plutôt tape à l’œil, qui se laisse regarder mais qui s’oublie très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Jean Reno, Valeria Golino, Alice Taglioni, François Berléand
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8 juillet 2009

Deux jours à tuer (2008) de Jean Becker

Deux jours à tuerElle :
Un homme tire un trait brutalement sur sa vie, insulte ses amis lors d’un dîner d’anniversaire, quitte sa femme et ses enfants en prétextant qu’il s’ennuie dans sa vie trop bien réussie… Jean Becker réussit à faire un film plausible, sensible et émouvant avec la très bonne interprétation d’Albert Dupontel. Le scénario bien construit laisse entrevoir petit à petit les failles de son personnage et un déroulement inattendu. Il est curieux de voir comment ce cinéaste se fait éreinter systématiquement et plutôt injustement par la Critique…
Note : 3 étoiles

Lui :
Un quadragénaire qui a « tout pour être heureux », une femme aimante, de beaux enfants, des amis attentionnés et une situation aisée, décide de tout envoyer promener en un week-end… Deux jours à tuer est un film assez original qui dépasse les règles établies de son genre cinématographique. Cet homme est en rupture totale, il fait fi de toutes les conventions sociales, parfois avec une certaine brutalité, voire même une certaine violence. Il nous permet de prendre une certaine distance avec la représentation communément admise de la vie en société. Albert Dupontel livre une assez belle performance, réussissant à être à la fois odieux et attachant, avec cette petite dose de mystère qui nous fait nous interroger sur ses motivations profondes. Le rythme est assez enlevé, la durée du film étant ceci dit très courte. Avec Deux jours à tuer, Jean Becker nous donne à croquer, une fois de plus, un beau morceau d’humanité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Marie-Josée Croze, Pierre Vaneck, Alessandra Martines, Claire Nebout, François Marthouret
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6 juillet 2009

Cette sacrée vérité (1937) de Leo McCarey

Titre original : « The awful truth »

Cette sacrée véritéElle :
(pas vu)

Lui :
Cette sacrée vérité de Leo McCarey fait partie des grands classiques de la comédie américaine d’avant-guerre. Le film met en scène un couple dont le divorce, basé sur des soupçons infondés, sera effectif dans 90 jours. Toujours amoureux l’un de l’autre, ils vont tout faire pour se gêner mutuellement dans leurs nouvelles aventures amoureuses. Cette sacrée vérité est donc une série de quiproquos, de chassés-croisés qui mènent quasi systématiquement à des situations embarrassantes. Leo McCarey est un réalisateur spécialiste du burlesque et aussi un maître de l’improvisation ; ce fut le cas pour ce film où les dialogues furent écrits au jour le jour et le tournage se passa assez mal : un des deux scénaristes demanda à retirer son nom du générique et Cary Grant essaya par tous les moyens de quitter le tournage. S’il est vrai que l’ensemble manque d’une certaine cohérence, le film comporte de nombreuses scènes amusantes avec des dialogues bien enlevés et une situation évoluant de façon vive. Le jeu avec les éléments du décor et le chien ‘Mr Smith’ (c’est son nom) sont franchement remarquables. Certains gags jouent même sur un certain nonsense que n’auraient pas renié les Marx Brothers (que McCarey a dirigé). Le film fut un grand succès. Tout en restant une comédie plaisante, Cette sacrée vérité est probablement un peu surestimée toutefois : il lui manque une certaine alchimie globale pour posséder la perfection des meilleures comédies de cette époque.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Irene Dunne, Cary Grant, Ralph Bellamy, Alexander D’Arcy, Cecil Cunningham
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Il s’agit de l’adaptation d’une pièce d’Arthur Richman jouée dans les années 20 à Broadway. Autres adaptations :
The awful truth de Paul Powell (1925) avec Agnes Ayres et Warner Baxter
The awful truth de Marshall Neilan (1929) avec Ina Claire et Henry Daniell (film perdu, pas de copie connue)
Let’s do it again (Remarions-nous) de Alexander Hall (1953), une comédie musicale avec Jane Wyman et Ray Milland.

2 juillet 2009

Bonne chance! (1935) de Sacha Guitry et Fernand Rivers

Bonne chance!Elle :
(pas vu)

Lui :
Bonne Chance est le premier film parlant de Sacha Guitry (il avait réalisé toutefois un film muet 20 ans auparavant). Une jeune femme, qui vient de se fiancer sans enthousiasme à un garçon gauche et emprunté, gagne à la loterie après qu’un artiste de son quartier, bien plus âgé qu’elle, lui ait souhaité bonne chance. Elle lui avait promis de partager les gains et ils partent tous deux en voyage avant son mariage. Le scénario a été écrit par Sacha Guitry spécialement pour le film, l’auteur ne croyant pas vraiment encore au cinéma mais désirant tenter l’expérience. C’est un film que l’on a longtemps cru perdu qui permet de profiter de ce couple fabuleux formé par Jacqueline Delubac, au sourire enjôleur, et Guitry. L’ensemble est léger avec beaucoup de bons mots dans les dialogues (la scène où ils passent commande dans un restaurant est un délice). S’il n’a pas la qualité de réalisation des longs métrages suivants du Guitry, Bonne Chance en a toute la fraîcheur et se révèle même assez brillant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sacha Guitry, Jacqueline Delubac, Pauline Carton, Paul Dullac
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Remake :
Lucky Partners (Double chance) de Lewis Milestone (1940) avec Ronald Coleman et Ginger Rodgers.

23 juin 2009

J’irai cracher sur vos tombes (1959) de Michel Gast

J'irai cracher sur vos tombesElle :
(pas vu)

Lui :
Un commentaire sur ce film n’est certainement pas, hélas, la meilleure façon de rendre hommage à Boris Vian, mort il y a exactement 50 ans, jour pour jour, en assistant à la première de ce film : il ne tenait pas en haute estime cette adaptation et avait même demandé à ce que son nom soit enlevé du générique. J’irai cracher sur vos tombes est son premier roman, publié en 1946 sous le pseudonyme Vernon Sullivan. Dans le sud des Etats-Unis, un noir à la peau blanche quitte sa ville natale après que son frère ait été lynché. Il se rend dans le Nord dans une petite ville tenue par un homme riche aidé d’une bande de jeunes désoeuvrés. La déception de Boris Vian est compréhensible : l’adaptation au cinéma de son roman par Michel Gast paraît bien plate et manque singulièrement de punch. Si le contenu anti-raciste, avec au centre le mariage mixte, est bien toujours présent, tout le côté sarcastique et satirique qui permet au roman d’avoir un grand équilibre a disparu dans cette adaptation et, de ce fait, il ne reste qu’un ensemble peu crédible et manquant d’intensité. J’irai cracher sur vos tombes méritait certainement mieux. A noter la présence de Claude Berri et de Jean Sorel (dont c’est ici le premier film).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christian Marquand, Paul Guers, Fernand Ledoux, Antonella Lualdi, Claude Berri, Daniel Cauchy, Jean Sorel
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19 juin 2009

Sylvie et le fantôme (1946) de Claude Autant-Lara

Sylvie et le fantômeElle :
(pas vu)

Lui :
Sylvie est une jeune fille de 16 ans dont l’imaginaire est très marqué par une histoire familiale : sa grand-mère avait un jeune amant, le « chasseur blanc », qui se tua pour elle. La jeune fille est persuadée que l’esprit de ce jeune homme est toujours présent dans la vieille et vaste demeure familiale. De cette histoire, tirée d’une pièce de théâtre, Claude Autant-Lara en fait un film très poétique, plein de tendresse et aussi d’humour. C’est l’univers imaginaire de l’adolescence, peuplé de princes charmants et de grand Amour, qui se heurte avec douceur au monde réel. Sylvie et le fantôme bénéficie d’une fort belle distribution. C’est Jacques Tati, avec sa sihouette si particulière, qui interprète le fantôme. Les effets de transparence sur ce fantôme (et son chien) sont particulièrement réussis. L’humour est très présent, notamment au travers du domestique superstitieux incarné par Julien Carette. Tourné au lendemain de la Libération, le film d’Autant-Lara apportait une bouffée d’air pur et de fraîcheur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Odette Joyeux, François Périer, Julien Carette, Jean Desailly, Jacques Tati, Pierre Larquey
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13 juin 2009

Les randonneurs à Saint-Tropez (2008) de Philippe Harel

Les randonneurs 2Elle :
(Abandon rapide)
Note : Pas d’étoile

Lui :
Philippe Harel a co-écrit le scénario de cette suite aux Randonneurs… Quel scénario ? a t-on envie de demander. Dès le début du film, la pauvreté de l’histoire se fait sentir mais on espère que le film va démarrer à l’arrivée à Saint-Tropez. Non, le miracle ne se produit pas, il ne se passe rien. Seuls les acteurs peuvent alors combler ce vide absolu, tâche qu’ils tentent d’accomplir avec professionnalisme, certes, mais visiblement sans entrain. On touche le fond…
Note : 1 étoile

Acteurs: Karin Viard, Géraldine Pailhas, Benoît Poelvoorde, Vincent Elbaz, Philippe Harel
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10 juin 2009

Adorable menteuse (1962) de Michel Deville

La menteuseElle :
(pas vu)

Lui :
Adorable menteuse est le troisième film de Michel Deville. L’histoire met en scène deux jolies sœurs de 20 ans dont l’une met un soin tout particulier à mentir continuellement aux hommes. Elle s’amuse à les faire marcher ce qui lui permet de tromper l’ennui. Dans toute sa première moitié, le film est extrêmement léger, frivole et Michel Deville parvient remarquablement à transcrire toute la futilité et l’insouciance de ses personnages ; c’est un plaisir de se laisser bercer et de plonger nous aussi dans cette farandole. Puis, le film change de registre, devient plus sérieux et Deville réussit parfaitement à prendre le tournant, aussi habile dans les scènes de nuit à Pigalle que dans les scènes champêtres en plein soleil, aussi habile dans le marivaudage que dans le batifolage… Marina Vlady et Macha Méril sont particulièrement charmantes en ravissantes écervelées, elles illuminent tout le film. Adorable menteuse est un film d’une grande fraîcheur avec cette atmosphère si particulière du début des années 60. Le scénario est de Nina Companéez.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marina Vlady, Macha Méril, Michel Vitold, Jean-Marc Bory, Michael Lonsdale
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9 juin 2009

Julia (2008) de Erick Zonca

JuliaElle :
Dix ans après La vie rêvée des Anges, Eric Zonka fait un beau retour avec Julia, un film à la mise en scène complexe et travaillée, entièrement tourné aux Etats-Unis et au Mexique. Un pari audacieux que ce road-movie de cette femme rousse alcoolique, à la dérive. Tilda Swinton rend très crédible cette histoire échevelée, pleine de violence et de tension. Déchéance, démence, violence verbale, physique mais aussi sociale dans laquelle on croise les rejetés du système qui ne croient qu’à l’argent pour tracer leur destin. Julia kidnappe un enfant espérant pouvoir en tirer profit financièrement mas elle se fait rattraper par les sentiments et le lien qui se crée progressivement avec lui. Cette fuite effrénée lui fait retrouver son identité et sa part d’humanité. Un film intense et émouvant.
Note : 4 étoiles

Lui :
Séductrice et alcoolique, semblant au bout du rouleau, Julia se retrouve prise dans un engrenage infernal qui va l’amener à kidnapper un enfant de 8 ans. Le film d’Erick Zonca est un peu long à se mettre en place, il nous fait d’abord assister aux frasques et aux sautes d’humeur de son personnage filmé caméra à l’épaule. Une fois passées les premières 45 minutes, le parcours de Julia peut vraiment commencer ; on peut alors suivre l’évolution qui se produit en elle au cours d’un périple plutôt mouvementé. Elle finira par retrouver une certaine humanité qui était enfoui en elle. Le film est assez intense, très prenant malgré certaines longueurs, avec un rythme qui s’accélère sans cesse plus on s’approche du dénouement. Tilda Swinton est assez étonnante dans ce rôle multi-facettes.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tilda Swinton, Saul Rubinek, Kate del Castillo, Aidan Gould
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6 juin 2009

Home (2009) de Yann Arthus-Bertrand

HomeElle :
Un film magnifique, époustouflant visuellement et convaincant sur le message d’alerte à faire passer dans les consciences du monde entier. La terre est belle, on ne peut que l’aimer et avoir envie de la protéger. Le merveilleux alterne avec le terrifiant… Du haut de son hélicoptère, Yann Arthus-Bertrand survole en douceur la planète bleue pour nous faire prendre conscience des cadeaux que la nature nous offre et des dégâts que l’homme lui inflige. Le discours très pédagogique est plein de bon sens et d’intelligence; il constate, ouvre des perspectives et des possibles à une échéance de 10 ans pour inverser la tendance du réchauffement climatique; l’urgence est là. Le vivant est lié à la terre, au soleil, à l’eau et l’air. Si l’homme puise ou détruit inconsidérément, il provoque des dérèglements irréversibles notamment au niveau des espèces, des réserves naturelles et du climat. Un autre modèle de société, d’agriculture et d’industrie s’impose si on veut préserver nos richesses, vivre mieux avec un peu moins de superflu et de gaspillage, améliorer le sort de millions d’être humains qui ont faim et n’ont pas d’eau. Une initiative courageuse et généreuse, l’opération de la dernière chance à quelques mois de la conférence de Copenhague qui aura lieu du 7 au 18 décembre 2009.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sorti simultanément le 5 juin 2009 dans plus de 50 pays, le film de Yann Arthus-Bertrand Home est un film militant particulièrement efficace. L’objectif est de faire prendre conscience de l’importance du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources. Le film débute par un passage en revue des grands mécanismes qui ont permis l’éclosion de la vie sur Terre pour ensuite analyser l’influence de l’homme sur son environnement. Le discours est simple, très accessible. Les images absolument somptueuses qui illustrent le propos viennent en décupler la portée : c’est une féerie de couleurs, les lieux survolés sont absolument somptueux, un délice pour l’œil. Même quand il s’agit d’éléments négatifs, Yann Arthus-Bertrand nous le montre sous un angle esthétique mais cette beauté des images ne vient pas amoindrir la force de son propos, bien au contraire, cela ancre ces images dans notre tête de façon impérissable. Les images montrent une grande maîtrise technique, avec des travellings aériens d’une douceur rare, obtenue grâce aux caméras gyroscopiques utilisées. Home est une grande réussite, un film qui atteindra certainement ses objectifs de sensibilisation.
Note : 5 étoiles

Acteurs: (voix) Jacques Gamblin
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