21 août 2006

« Liberty Heights » (1999) de Barry Levinson

Liberty heightsElle :
Des choses intéressantes dans ce film sur les années 50 : ségrégation avec les noirs et les juifs mis au même rang que les chiens, naissance du rock avec James Brown. Une famille juive avec deux enfants dont l’un est interprété par Adrien Brody est le pivot du film. Le père trempe dans des affaires louches ; les fils vivent leurs premiers amours. Ce film met en lumière les différences et le racisme quotidien des blancs vis-à-vis des juifs et des noirs. On peut cependant reprocher au film d’être un peu décousu et distant dans la première partie. La caméra est trop observatrice.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est une comédie assez plaisante qui peut faire penser un peu à "Radio Days" (enfance d’un adolescent juif) mais sans en avoir la flamboyance. La construction est un peu confuse, entremêlant un grand nombre de scènes remplies de babillages qui laissent, au final, une légère impression de vide. La très bonne interprétation nous fait pardonner la minceur du scénario et l’on passe tout de même un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Adrien Brody, Ben Foster, Orlando Jones, Bebe Neuwirth
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21 août 2006

Capitaine Blood (1935) de Michael Curtiz

Titre original : « Captain Blood »

Capitaine Blood Elle :
(pas revu)

Lui :
Ce film voit le premier grand rôle d’Errol Flynn; c’est celui qui va le lancer(*). Ce n’est guère étonnant car on trouve dans cette histoire de pirate au grand cœur tous les éléments qui feront sa grande popularité, notamment sa formidable présence à l’écran et son grand côté chevaleresque. Avec Olivia de Havilland, encore inconnue à l’époque, ils forment un de ces couples qui nous font vibrer d’émotion. Capitaine Blood La richesse du scénario, et la mise en scène précise de Michael Curtiz, contribuent également à rendre ce film toujours aussi agréable à regarder quelque 70 ans plus tard. Il fait partie de ces films dont on semble ne jamais se lasser…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Olivia de Havilland, Basil Rathbone
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Voir les autres films de Michael Curtiz chroniqués sur ce blog…

Détail : Certaines scènes de bataille ont été reprises d’une version de 1924 tournée par un certain David Smith (Vitagraph).

(*) Avant « Captain Blood », Errol Flynn n’apparait qu’un total de 7 minutes dans des films à petit budget.  Il est engagé à la suite du refus de l’acteur initialement pressenti pour le rôle, Robert Donat (que l’on verra plus tard dans les « 39 marches » d’Hitchcok). Selon la légende, ce serait la femme de Jack Warner qui aurait recommandé Flynn en le décrivant comme le plus bel homme qu’elle ait jamais vu…

20 août 2006

« Le grand passage » (1940) de King Vidor

Titre original : « Northwest passage »

'Northwest Passage' Elle :
(pas vu)

Lui :
King Vidor raconte dans son autobiographie les nombreuses difficultés qu’il dut surmonter pour tourner Northwest passage, un projet qu’il prit en cours de route, attiré par le fait de tourner en couleurs (Technicolor). Ce fut d’ailleurs le premier film tourné en couleurs par la MGM. L’écriture du scénario fut aussi difficile que le tournage et, détail amusant, le titre du film s’applique en fait à une seconde partie initialement prévue qui ne vit jamais le jour. Située en Nouvelle-Angleterre à l’époque des guerres franco-anglaises (1759), l’histoire relate 'Northwest Passage' l’expédition punitive d’une escouade de rangers sur un village indien situé loin dans le camp ennemi. King Vidor établit les lois du genre dans le sens où sont présents tous les ingrédients que l’on retrouvera ensuite dans nombre de films américains basés sur la glorification de l’héroïsme de gens ordinaires. Le personnage du chef, notamment, est remarquable, très abouti dans sa mise en scène, galvanisant ses troupes par ses discours, parvenant à les retourner quand tout semble perdu. Spencer Tracy est absolument merveilleux, il semble habité par son personnage tant il est crédible.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Robert Young, Walter Brennan
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17 août 2006

« Company » (2003) de Robert Altman

Titre original : « The Company »

CompanyElle :
C’est avec féerie et fascination pour la danse que Robert Altman plonge sa caméra dans l’univers d’une célèbre troupe de ballet de Chicago alors que ce domaine lui était totalement étranger. A la limite du documentaire et du film, il nous fait pénétrer de façon intimiste dans les coulisses de la troupe mais aussi sur les scènes des spectacles de cette compagnie. Il montre en toute simplicité la vie de ces danseurs qui se blessent, souffrent pour arriver au sommet, sacrifient leur vie privée sans jamais se plaindre pour atteindre leur idéal. Il filme de façon somptueuse la beauté des corps en mouvement. La magie opère. On se laisse emporter très vite par la musique, les chorégraphies, les éclairages. Une petite faiblesse cependant pour le dernier ballet que j’ai trouvé moins réussi. Les rôles principaux sont confiés à Malcom Mac Dowell et Neve Campbell qui a participé au scénario et repris la danse pendant deux ans au sein de ce corps de ballet afin de retrouver son niveau d’antan. Un film à ne pas manquer. On ne s’ennuie pas une seconde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Company Pour simplifier, on peut présenter « The Company » comme étant à mi-chemin entre film dramatique et documentaire, mais c’est surtout un grand témoignage d’amour et d’admiration pour la danse moderne. Le scénario est en effet assez réduit, d’ailleurs l’histoire en elle-même passe au second plan, j’avoue même avoir eu quelques difficultés à identifier parfois les personnages… En revanche, les scènes de danse sont un véritable délice pour les yeux et, heureusement, elles occupent plus de la moitié des scènes. Altman les filme avec beaucoup de délicatesse, multipliant les points de vue ou utilisant des caméras qui bougent elles aussi avec grâce. Loin d’être un film pour spécialiste, « The Company » parvient à nous faire découvrir et aimer ces ballets modernes et c’est en cela qu’il est remarquable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Neve Campbell, Malcolm McDowell, James Franco
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16 août 2006

L’épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg

Titre original : « Scarecrow »

L'épouvantail Elle :
Le tandem détonnant de deux paumés à la dérive interprétés par Gene Hackman et Al Pacino nous entraîne dans les banlieues industrielles déshéritées. Ils tentent désespérement de retrouver quelques racines familiales pour combler leur vie ratée mais leur tentative échoue systématiquement comme si le mauvais sort s’était ligué contre eux. Et ils replongent et ne parviennent plus à émerger. Ce théme lancinant de la dérive inéluctable finit malheureusement par être pesante. Le film est trop long et le scénario piétine. Dommage car ce thème aurait pu être exploité de façon plus intéressante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si dans les années 70, le propos de ce road-movie (palme d’or 73) était vraiment novateur et vraiment dans l’air du temps, il n’en est plus de même aujourd’hui et la faiblesse du scénario ressort assez nettement. Il ne reste que cette performance d’acteurs, Gene Hackman et Al Pacino, qui incarnent merveilleusement ces deux personnages au bord de la marginalité et qui cherchent désespérément à s’intégrer dans une société qu’ils ne rejettent pas (contrairement aux hippies de l’époque par exemple). Hélas, ils n’ont pas grand-chose à dire, et c’est le principal problème pour nous, spectateurs…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gene Hackman, Al Pacino, Dorothy Tristan
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10 août 2006

« Docteur T & les femmes » (2000) de Robert Altman

Titre original : « Dr T and the women »

Docteur T et les femmesElle :
C’est sûr que ce film de Robert Altman ne donne vraiment pas envie d’appartenir à la gent féminine névrosée de la bourgeoisie américaine. Ce portrait au vitriol d’une certaine classe de femmes riches, oisives et écervelées peut ne pas plaire et certains n’y verront qu’un brûlot misogyne et réducteur. Pour ma part, j’ai trouvé cette caricature amusante et assez révélatrice de certains milieux où les femmes se cantonnent à être des potiches peinturlurées et décérébrées. Bien évidemment, Richard Gere en gynécologue blindé surmonte les débordements de ses patientes, de sa femme et ses filles avec courage et tact. Malgré une fin un peu poussive, on passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Robert Altman se livre à une satire assez mordante des femmes de la bonne société américaine. Le tableau qu’il nous dresse est assez impitoyable mais tout porte à croire volontiers qu’il est basé, au moins en partie, sur la réalité… Il va même assez loin, puisque la seule femme différente, moins superficielle et plus affranchie, se révèlera être insensible et égoïste. En tout cas, ce film féroce est parfaitement mis en scène avec beaucoup de verve. Très drôle, voire jubilatoire, il fait passer un bon moment tout en nous renvoyant une certaine image (un peu terrifiante) de la société américaine. Il n’est pas étonnant que ce film fut rejeté par un grand nombre de spectateurs Outre-Atlantique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Richard Gere, Helen Hunt, Farrah Fawcett, Laura Dern, Shelley Long, Tara Reid, Kate Hudson, Liv Tyler
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8 août 2006

« Bonjour tristesse » (1958) d’ Otto Preminger

Bonjour tristesseElle :
Cette adaptation du roman de Françoise Sagan n’est pas le meilleur film d’Otto Preminger. On n’échappe pas aux clichés sur Paris et la France; le scénario et le jeu d’acteurs ne sont pas exempts de maladresses. Cette histoire en apparence superficielle est plutôt dramatique. Elle est centrée autour d’un père volage et de sa fille en manque de repères. Milieu bourgeois, fêtes, rencontres éphémères, égarements mais sans trouver de véritable sens à la vie. Les personnages passent d’une boîte de nuit à l’autre et changent constamment de partenaire .Le film vaut surtout par la présence rayonnante et émouvante de Jean Seberg qui jouera dans « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard un an plus tard ainsi que pour l’issue fatale et tragique de cette vie d’artifices.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette adaptation assez fidèle du premier roman de Françoise Sagan, Preminger retrouve une de ces tragédies intimistes qu’il affectionne. Cette histoire, qui peut paraître futile mais qui, au fond, est terriblement tragique, met en scène une jeune fille insouciante et gâtée qui va voir sa vie basculer et va s’enfermer dans une tristesse sans fin. Jean Seberg, qui avait été très critiquée à l’époque, est pourtant assez lumineuse dans ce rôle et a tendance à éclipser les autres acteurs. Le film aurait certainement profité d’un peu plus de consistance dans le scénario (le roman de Sagan était très court) mais la sûreté de la mise en scène de Preminger ne peut que ravir : une superbe photographie, de très beaux plans de la Côte d’Azur, un beau jeu avec le noir et blanc sur certaines scènes, des transitions superbes. L’ensemble reste tout de même plus que convaincant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean Seberg, David Niven, Deborah Kerr, Mylène Demongeot
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5 août 2006

Fast food, fast women (2000) d’ Amos Kollek

Fast food, fast women Elle :
C’est avec tendresse et humour qu’Amok Kolleck filme ces gens ordinaires qui ont des problèmes d’amour et de solitude à New-York. Une jeune femme Bella est toujours célibataire à 35 ans et recherche l’âme soeur. Bruno qui a deux enfants et a une fâcheuse tendance à passer d’une femme à l’autre finit par tomber amoureux d’elle. Enfin, trois grand-pères esseulés veulent refaire leur vie mais l’âge rend les choses plus complexes. Ces personnages se croisent sans forcément se connaître et se débattent avec leurs angoisses. Amos Kolleck qui fait penser un peu à Woody Allen dans sa manière de percevoir les choses, prend le parti de filmer ces tranches de vie de façon positive ce qui rend le film attachant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Fast food, fast women nous permet de suivre un certain nombre de personnages. Ils vivent à New York, et sont sentimentalement isolés. Le film est globalement un peu gentillet mais bien réussi car les personnages sont vraiment attachants et l’on suit avec intérêt toutes leurs hésitations et atermoiements. A l’opposé de ses films précédents, Amos Kollek nous livre une vision positive de ces situations apparemment compliquées. Ces portraits admirablement dressés peuvent faire penser un peu à Woody Allen.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Anna Levine, Jamie Harris, Louise Lasser
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31 juillet 2006

Presque célèbre (2000) de Cameron Crowe

Titre original : « Almost Famous »

Presque célèbre Elle :
Film autobiographique sur la rencontre d’un journaliste adolescent avec le milieu rock des années soixa,te dix. William, passionné de rock, a l’opportunité de suivre la tournée d’un groupe sur lequel il doit écrire un article pour le magazine musical « Rolling Stone ». Fasciné, il découvre un monde parallèle exaltant dans lequel évoluent les groupies, les managers, mais aussi un univers assez glauque de défonce, d’alcool et de querelles intestines. Participant de plus en plus à la vie du groupe, il partage les confidences des musiciens mais aussi s’affranchit d’une mère possessive, et découvre ses premiers émois sexuels. De grands souvenirs qui ont laissé des traces indélébiles au réalisateur. On peut reprocher certaines longueurs et un scénario un peu inconsistant dans lequel le cinéaste oublie un peu le spectateur pour épancher sa nostalgie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Basé sur les propres souvenirs du réalisateur, ce film met en scène le monde des groupes de rock « presque célèbres » du début des années soixante dix. Si l’aspect « ambiance musicale » crée en soi un bon spectacle, le film globalement déçoit car, d’une part, on ne croit pas aux personnages (soit trop caricaturaux, soit d’apparence trop actuelle) et, d’autre part, le film a bien du mal à se trouver un but et traîne en longueur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Billy Crudup, Frances McDormand, Kate Hudson
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12 juillet 2006

Le Dahlia Bleu (1946) de George Marshall

Titre original : « The Blue Dahlia »

Le Dahlia Bleu Elle :
Voilà un film noir comme je les aime, très classique mais sans être trop complexe. Alan Ladd revient de la guerre avec deux compagnons et se rend compte que sa femme (Veronica Lake) le trompe. Il la quitte mais elle est retrouvée assassinée le soir-même. Le suspense est bien maintenu jusqu’à la fin car toutes les pistes sont possibles. Seule petite déception, la solution est presque trop simple.
Note : 5 étoiles

Lui :
Parmi les quelques films noirs dont le scénario est signé Raymond Chandler, Le Dahlia Bleu est un peu particulier du fait des circonstances dans lequel il fut tourné : pressé par le fait qu’Alan Ladd devait retourner sous les drapeaux, Chandler écrivit le scénario au jour le jour, tenant le choc grâce au whisky (selon la légende). Acteurs et même réalisateur ne savaient pas quelle scène ils tourneraient le lendemain. Paramount voulait à tout prix réutiliser le couple Alan Ladd / Veronica Lake que l’on avait déjà vu dans This gun for hire (1942) et The glass key (La clé de verre, 1942). Le scénario est souvent présenté comme assez faible ce qui est un peu sévère à mes yeux : c’est certes un peu simple pour du Raymond Chandler et il comporte quelques scènes bâclées mais cela reste assez prenant et intrigant. De plus l’armée fit pression pour changer la fin qui, de ce fait, paraît un peu faible sur la dernière minute avec des aveux faits à la va-vite : le meurtrier qui était prévu par Chandler a du laisser la place… Les ambiances nocturnes sont parfaites, avec de très belles scènes sous la pluie. Alan Ladd joue de façon assez retenue, Veronica Lake est superbe. Cela reste indéniablement un beau film noir.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alan Ladd, Veronica Lake, William Bendix, Howard Da Silva, Doris Dowling
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