19 novembre 2006

Little man, what now ? (1934) de Frank Borzage

Titre français (rarement utilisé) : « Et demain ? »

Et demain?Elle :
(pas vu)

Lui :
Dans l’Allemagne économiquement déprimée de l’entre-deux-guerres, un jeune couple tente de survivre et de s’établir. Frank Borzage réussit parfaitement à faire un film à deux faces, tout en contraste : d’un côté, l’homme qui cherche à trouver un emploi stable, ne parvenant que difficilement à contrôler une rage envers lui-même et la société ; de l’autre, sa femme aimante qui, par sa charmante pétulance et l’enfant qu’elle porte, parvient à maintenir la foi en l’avenir et donner un sens à leur couple. C’est le dosage et l’entremêlement de ces deux facettes qui fait la réussite du film et lui donne toute sa profondeur : si Borzage nous montre ce qui a fait le terreau de la montée du nazisme, misère, bourgeoise dépravée, c’est un monde où l’amour a toujours sa place, où il reste le plus fort. Margaret Sullavan est lumineuse, un véritable rayon de soleil dans ce monde rude et difficile.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Margaret Sullavan, Douglass Montgomery
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16 novembre 2006

Le Mystérieux docteur Korvo (1949) d’ Otto Preminger

Titre original : Whirlpool

Le mystérieux docteur KorvoElle :
Bon film noir avec en vedette la superbe Gene Tierney en épouse névrosée et José Ferrer qui incarne le manipulateur Docteur Korvo. Un scénario bien enlevé qui monte en puissance, un bel éclairage noir et blanc.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film n’est en général pas très bien considéré, peut-être parce que Preminger ne voulait jamais en parler, estimant que le studio ne lui avait pas laissé de liberté suffisante. C’est pourtant un très beau film, tout à fait dans la lignée de « Laura », avec une très grande force dans le scénario. Interprétation parfaite (Gene Tierney bien-sûr, mais aussi le troublant José Ferrer), mise en scène précise, c’est une perle du cinéma noir de la fin des années 40.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gene Tierney, Richard Conte, José Ferrer
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16 novembre 2006

Serenity, l’ultime rébellion (2005) de Joss Whedon

Titre original : « Serenity »

Serenity, l'ultime rébellionElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté de la série télévisée « Firefly » (série que, personnellement, je ne connais absolument pas, même de nom), ce « Serenity » est une bonne surprise car il est bien plus réussi que l’affiche ne le laisserait supposer… Bien-sûr, le personnage du mercenaire au grand cœur mis dans un environnement de type « space-opéra » a déjà été largement repris depuis Star Wars et Whedon ne cache pas ses inspirations ; il n’invente rien d’ailleurs et le fond du scénario reste simple voire simplet. Mais c’est sur le plan visuel que le film réussit le mieux à nous ravir, ce qui est remarquable si l’on tient compte qu’il n’a pas bénéficié d’énormes moyens ; en fait, le réalisateur réussit grâce à un excellent dosage à rendre le spectacle magique et vraiment plaisant. Le derniers tiers du film est hélas particulièrement conventionnel, plus axé sur une bataille rangée contre une horde de va-nu-pieds sans foi ni loi (et qui mangent les petits n’enfants…) avec l’inévitable bataille au sommet en prime. J’ai toutefois pris un réel plaisir à en regarder les deux premiers tiers.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nathan Fillion, Gina Torres, Summer Glau, Chiwetel Ejiofor
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12 novembre 2006

Rebecca (1940) d’ Alfred Hitchcock

RebeccaElle :
Un beau film : cette adaptation du roman de Daphné du Maurier est magistrale. Un solide scénario qui rebondit au bon moment, une photographie noir et blanc splendide, des décors somptueux et un beau duo d’acteurs en compagnie de Laurence Olivier et Joan Fontaine.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est le premier film américain d’Alfred Hitchcock mais il reste très anglais, que ce soit dans le scénario ou le choix des acteurs. Personnellement, je le trouve moins réussi que d’autres de ses films : la mise en situation des personnages est interminable et le film ne démarre vraiment qu’au bout d’une heure et demie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Sanders, Judith Anderson
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11 novembre 2006

La ligne verte (1999) de Frank Darabont

Titre original : The green mile

The Green MileElle :
Abandon au bout d’une heure lorsque je me rends compte que le film vire au fantastique avec un prisonnier dans sa cellule qui crache une substance mystérieuse. Jusque là, tout allait pas mal avec Tom Hanks en gardien chef dans les couloirs de la mort en proie aux soucis quotidiens et une image bien léchée aux apparences trompeuses. La routine quoi, sauf qu’il s’agit en fait d’une adaptation d’un roman en six volumes de Stephen King et que je ne suis pas du tout fana de ce genre.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Il est vraiment dommage que le film soit si long. L’histoire est pourtant assez intéressante, captivante même, et Frank Darabont l’a filmée de façon très intimiste. Quasiment tous les personnages sont attachants, le formidable Tom Hanks n’y étant pas pour rien mais il est aussi soutenu par d’excellents seconds rôles. Malgré cela, les 3 heures de film sont bien longues, certaines scènes semblant inutiles, d’autres interminables. De nombreux aspects du scénario semblent un peu trop prévisibles.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, David Morse, Bonnie Hunt, James Cromwell
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10 novembre 2006

Masked and anonymous (2003) de Larry Charles

Masked and anonymousElle :
(pas vu)

Lui :
Resté inédit en salles en France, ce film mettant en scène Bob Dylan est une curiosité qui sera perçue certainement très différemment suivant que l’on est ou non « dylanophile ». Il faut effectivement faire preuve d’une tolérance et d’une patience certaine pour dépêtrer son message dans un tel fatras. Car le film est à l’image de Dylan : compliqué, plein de contradictions, ambigu, obscur, provocateur, enfantin par certains côtés. Le scénario est, il faut bien l’avouer, épouvantablement mauvais, co-signé par le maître lui-même sous le pseudo Sergei Petrov. Dans un pays en plein trouble révolutionnaire, un chanteur qui a eu son heure de gloire est sorti de prison pour faire un concert de charité commandé par le pouvoir. Ne faisant aucun effort, Dylan joue son personnage comme un mur, raide et sans expression, laissant plutôt parler la belle pléiade d’acteurs qui l’entoure. Mais il reste la musique : dès le début, alors que le film s’ouvre au son d’une version japonaise de « My Back Pages », on devine que la musique va être bien entendu un élément non négligeable. Le clou de tout cela reste les 6 morceaux live à l’image, 2 électriques et surtout 4 acoustiques (dont un étonnant… « Dixie » ).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Bob Dylan, Jeff Bridges, Penélope Cruz, John Goodman, Mickey Rourke, Jessica Lange, Ed Harris
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3 novembre 2006

Pas de printemps pour Marnie (1964) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Marnie »

Marnie Elle :
Film psychanalytique très poignant sur la névrose que Marnie a subie dans son enfance. Hitchcock dissèque les comportements et souffrances de cette jeune femme qui a renoncé à l’amour et à la vie. Elle se réfugie dans le mensonge, les fausses identités et le vol de coffres-forts. Sean Connery interprète le mari amoureux et compréhensif, ce qui ne fait que renforcer la gravité de la maladie de Marnie. Tippi Hedren interprète avec talent cette femme froide et névrotique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Marnie est l’un de ces films plutôt psychologiques d’Hitchcock, presqu’une psychanalyse complète qui va nous expliquer le comportement si étrange et asocial de l’héroïne. Tippi Hedren a tout à fait la froideur nécessaire au rôle et Sean Connery, à l’opposé, est un océan de chaleur et de séduction. Parfaitement dosé, le film sait tenir son spectateur pendant plus de deux heures.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Tippi Hedren, Sean Connery
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26 octobre 2006

Agent X27 (1931) de Josef von Sternberg

Titre original : « Dishonored »
Autre titre français : « X-27 »

Agent X27
Elle :
(pas vu)

Lui :
Dishonored est le troisième des sept films que Josef von Sternberg tournera avec Marlène Dietrich, « son » actrice… Il l’a révélée un an plus tôt avec L’ange bleu et Morocco (avec Gary Cooper). Cette fois, c’est lui-même qui écrit la base de cette histoire d’espionne autrichienne dans le pur style Mata-Hari, une histoire écrite sur mesure pour la mettre en valeur. Effectivement, elle occupe tout l’écran et cela est d’autant plus net que, Gary Cooper ayant refusé le rôle, son rival masculin est loin d’avoir la présence suffisante face à une Marlène sublimée par la mise en scène minutieuse de Sternberg. Elle semble jouer avec l’œil de la caméra comme elle se joue de ses opposants pour nous donner un film à la fois fougueux et romanesque. La scène finale de l’exécution reste parmi les scènes les plus fortes de l’histoire du cinéma. Le film est juste un peu en deçà de Shanghai Express ou de Scarlet Empress (L’impératrice rouge), film sublime qui marquera la fin de la collaboration Sternberg / Dietrich.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marlene Dietrich, Victor McLaglen
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25 octobre 2006

Le poison (1945) de Billy Wilder

Titre original : « The lost weekend »

Lost weekendElle :
Poignante descente en enfer de Ray Milland, écrivain raté qui tente de trouver l’inspiration dans l’alcool. Billy Wilder met en scène avec minutie cette lente et inéluctable déchéance. Ce sujet tabou est abordé pour la première fois au cinéma. L’impact est si fort qu’il met en lumière les ravages de l’alcool et suscite notre réflexion pour remédier à cette addiction.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un film très réussi de Billy Wilder: l’univers d’un écrivain raté, prisonnier de son alcoolisme. Le film n’est pas moralisateur, il nous montre de façon implacable le cercle vicieux dans lequel cet homme s’est enfermé. Il est terriblement efficace car on a l’impression d’être à sa place et l’on mesure pleinement la difficulté de trouver une issue. Ray Milland est magistral. C’est certainement le meilleur film contre l’alcoolisme à tel point qu’une compagnie d’alcools avait tenté d’acheter le film à sa sortie pour le détruire!
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ray Milland, Jane Wyman
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24 octobre 2006

Escrocs mais pas trop (2000) de Woody Allen

Titre original : « Small Time Crooks »

Escrocs mais pas tropElle :
Quel plaisir de voir Woody Allen dans ce rôle de cambrioleur raté qui connaît la célébrité et la richesse grâce à sa femme qui prépare des cookies que tout le monde s’arrache. Cette comédie empreinte de légèreté déborde de situations désopilantes dans lesquelles le couple tente d’apprendre les belles manières grâce à Hugh Grant. Tout cela nous rappelle l’époque de « Prends l’oseille et tire-toi ». Cette satire des milieux mondains new-yorkais n’est pas coutumière du réalisateur mais répand la bonne humeur et témoigne de sa joie de vivre.
Note : 5 étoiles

Lui :
Woody Allen est un peu à contre-emploi ici et il faut un certain temps pour que son personnage de truand aux goûts vulgaires, et anti-intellectuel au possible, ne soit crédible. Ce film est essentiellement comique mais offre aussi une variation assez truculente sur le thème du nouveau riche. Woody Allen ne se prive pas de donner quelques coups de griffe à l’intelligentsia new-yorkaise et fustige son attitude face à l’argent. Pouvant être qualifié de parenthèse dans sa carrière ou de clin d’oeil à ses débuts, ce film peut sembler moins réussi que d’autres, mais on rit souvent et franchement.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Hugh Grant, Tony Darrow, Jon Lovitz, Tracey Ullman, Michael Rapaport
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