21 mars 2007

La mort aux trousses (1959) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « North by northwest »

La mort aux troussesElle :
C’est toujours un plaisir de revoir ce célèbre film d’Hitchcock. Dès le départ, on est happé par cette histoire d’espionnage et la tension ne faiblit pas tout au long du film. Traqué par de mystérieux espions, depuis New York jusqu’à la fameuse scène finale se déroulant sur le Mont Rushmore, Cary Grant est constamment en danger de mort et Alfred Hitchcock nous fait frémir d’angoisse même lorsque l’on a déjà vu son film plusieurs fois.
Note : 5 étoiles

Lui :
La Mort aux Trousses est l’un des films les plus connus d’Alfred Hitchcock, à juste titre car c’est aussi l’un des de ses films les plus parfaits. Avec cette histoire d’un homme ordinaire qui se trouve pris pour un autre et entraîné malgré lui dans une histoire d’espionnage qui le dépasse, le cinéaste met en scène une multitude de situations avec à chaque fois une façon très originale pour son héros de s’en sortir. Car Hitchcock aime à retourner les codes du genre : la scène la plus célèbre où Cary Grant est poursuivi par un avion se déroule en plein jour et en rase campagne alors que l’usage est d’acculer les héros dans des coins sombres et fermés. Le déroulement du récit est parfait, très riche en évènements tout en restant très clair, Hitchcock ne rechignant jamais à tout expliquer au spectateur (à comparer avec cette mode actuelle du cinéma d’espionnage où l’on en dit le moins possible). Cary Grant était certainement l’acteur idéal pour le rôle, parvenant à synthétiser l’incompréhension mais aussi la légère insouciance du personnage. A côté de lui, Eva Marie Saint est une fois de plus la femme selon Hitchcock avec cette beauté un peu froide et un certain contrôle de la situation. Un film dont on ne se lasse pas. Un monument du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Eva Marie Saint, James Mason, Leo G. Carroll, Martin Landau
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Le titre original, North by northwest, peut intriguer…
En fait, cela vient d’une phrase de Hamlet :
« I am but mad north-north-west; when the wind is southerly, I know a hawk from a handsaw. »
Hamlet explique qu’il n’est pas vraiment fou, il est seulement fou quand il le désire (quand le vent souffle nord-nord-ouest). C’est donc un beau jeu de mots de la part d’Hitchcock pour désigner cette « histoire de fous ».

21 mars 2007

L’ombre d’un doute (1943) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : Shadow of a doubt

L'ombre d'un douteElle :
Grand Hitchcock au climat angoissant. Le ton joyeux du début du film où les bons sentiments de la famille américaine moyenne sont mis en avant, devient progressivement grinçant et inquiétant. L’oncle angélique incarné par Joseph Cotten révèle par petites touches son passé trouble et ses pulsions meurtrières. La nièce adorée est vite prise au piège et est écartelée entre la protection de sa famille, la crainte des policiers et cet oncle devenu diabolique.
Note : 5 étoiles

L'ombre d'un douteLui :
Hitchcock développe le thème du diable sympathique et séduisant, interprété avec grande maestria par le troublant Joseph Cotten. Le maître du suspense réussit à faire monter la tension, en partant d’un quotidien sans histoires. Il est juste peut-être dommage qu’il nous montre, dès le début du film, l’ambiguïté du personnage. Hitchcock aimait à dire que c’était son film préféré.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Teresa Wright, Joseph Cotten, Macdonald Carey, Henry Travers, Patricia Collinge
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20 mars 2007

La maison du Docteur Edwardes (1945) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Spellbound »

SpellboundElle :
Un bon film qui s’inscrit dans cette période de l’après-guerre où le grand public découvrait la psychanalyse. La reconstitution du puzzle de l’amnésie de ce faux docteur Edwardes par une jeune psychanalyste sert d’énigme à Hitchcock. Celui-ci démonte les significations d’un rêve, les mécanismes des traumatismes de l’enfance, les phobies. Il utilise des décors de Dali pour explorer le monde des rêves. Le coup de foudre scelle à jamais les sorts de ces deux amants. Ingrid Bergman et Gregory Peck ont une grande présence. On ne manquera pas de noter un certain humour misogyne propre à Hitchcock.
Note : 5 étoiles

Maison du Docteur EdwardesLui :
Si Hitchcock avait déjà introduit des thèmes psychologiques dans ses films, c’est avec La Maison du Docteur Edwardes (le titre français reprend le titre de la nouvelle de Francis Beeding) qu’il fait de la psychanalyse son sujet principal. Passant par de nombreuses phases successives, l’histoire est assez riche en rebondissements, complexe tout en restant simple sur le fond. Gregory Peck, qui fut imposé à Hitchcock par le producteur David O.Selznick, est assez convaincant mais c’est Ingrid Bergman, que le cinéaste appréciait tout particulièrement, qui illumine tout le film de sa présence. Spellbound est particulièrement prenant, jusque dans les toutes dernières secondes.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Gregory Peck, Michael Chekhov, Leo G. Carroll
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19 mars 2007

Six destins (1942) de Julien Duvivier

Titre original : « Tales of Manhattan »

Six destinsElle :
Ce film inégal en six parties qui se succèdent par l’intermédiaire d’un habit de soirée qui passe de main en main traversant ainsi les différentes couches de la société des années 30. Des plus riches aux plus démunis, Julien Duvivier explore à sa manière la société américaine en pointant du doigt ses injustices. Il a recours à une pléiade de grands acteurs de l’époque et une quinzaine de scénaristes pour mener à bien ce film. L’effet s’en ressent car l’intérêt s’émousse au fil de ces six destins. Le sketch avec WC Fields qui vante les vertus du lait de noix de coco est hilarant et le plus réussi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conçu par la Fox dans le but de réunir une belle brochette de leurs vedettes sur le même plateau, ce film est composé de 6 histoires successives se déroulant dans des milieux sociaux très différents. Le fil d’Ariane est une tenue de soirée qui passe de main en main, causant le malheur des uns et le bonheur des autres. Avec le nombre impressionnant de scénaristes qui travaillèrent sur le projet, il n’est pas surprenant que le résultat soit si décousu (si je puis me permettre cette image…) et finalement peu convaincant. Les meilleurs passages sont ceux où l’humour est roi : la scène avec W.C.Fields faisant une conférence dans le style de l’Eau ferrugineuse de Bourvil est assez mémorable (elle fut coupée à la sortie du film et n’a été que récemment réintégrée) et la scène finale qui se moque de la bigoterie est amusante. On ne peut pas dire toutefois que la patte de Julien Duvivier, alors en exil à Hollywood, soit vraiment visible. Cela ressemble plus à un assemblage un peu hétéroclite, qui permet certes de revoir quelques grands acteurs, mais dont l’ensemble se révèle assez moyen.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Rita Hayworth, Henry Fonda, W.C. Fields, Charles Laughton, Edward G. Robinson, Ginger Rogers
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18 mars 2007

Poker party (1934) de Leo McCarey

Titre original : Six of a kind

Poker PartyElle :
En bref (*) : Film vieillot à l’humour un peu trop appuyé. Le seul bon moment est avec W.C. Fields dans la salle de billard.
Note : 2 étoiles

Lui :
En bref (*) : L’humour a bien vieilli, heureusement W.C. Fields apparaît dans la seconde moitié du film. La scène du billard est vraiment un grand moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: George Burns, Gracie Allen, W.C. Fields
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

17 mars 2007

Une vie inachevée (2005) de Lasse Hallström

Titre original : « An unfinished life »

Une vie inachevée Elle :
Un mélo sirupeux écrit d’avance et qui dégouline de lieux communs et de bons sentiments comme Hollywood sait si bien le faire. Un scénario éculé et rebattu dans lequel on se demande ce que Robert Redford et Morgan Freeman sont allés faire. La présence de Jennifer Lopez était un mauvais signe. Le coup du grand-père grincheux qui finit par se dérider, on nous l’a fait mille fois. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Une vie inachevée Rien de vraiment remarquable dans cette histoire terriblement prévisible. Tolérance, pardon, vertu de la nature se mêlent avec force symboles, parfois assez encombrants (l’ours). Robert Redford ne semble pas vraiment convaincu par son personnage et Morgan Freeman est assez absent. C’est dans ces moments-là que l’on se dit : « Les paysages sont quand même jolis »…
Note : 1 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Morgan Freeman, Jennifer Lopez, Damian Lewis
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16 mars 2007

Elle et Lui (1957) de Leo McCarey

Titre original : « An affair to remember »

Elle et luiElle :
Un film très romantique dans lequel Cary Grant et Deborah Kerr nouent une idylle incontrôlable. La première partie s’attache à peindre la naissance de cet amour sur ce bateau de croisière et lors de la visite très symbolique chez la grand-mère. C’est doux et un peu mièvre comme on aime à Hollywood. La deuxième partie est émouvante et plus intéressante car un renversement de situation inattendu vient altérer cette liaison. Leo McCarey se livre à une étude des sentiments plus profonde avec ses doutes, ses blessures, ce désir de dignité face à la souffrance.
Note : 3 étoiles

Lui :
Elle et lui Portant cette histoire à l’écran pour la seconde fois, Leo McCarey se concentre sur ce qui lui semble l’essentiel : la force des sentiments et l’emprise qu’ils peuvent avoir sur notre vie. Le film peut paraître très classique et trop mélodramatique à nos yeux modernes mais il comporte des scènes remarquables, comme cette très belle scène de la visite chez la grand-mère de Cary Grant. Mais ce n’est que lorsque le drame s’immisce soudainement que le film prend toute sa force et la seconde partie se révèle bien plus puissante et nous arrache des larmes. Cary Grant et Deborah Kerr jouent tout en retenue, à l’image de l’ensemble du film qui sait rester sobre et empreint d’une certaine pureté.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Deborah Kerr, Richard Denning, Neva Patterson, Cathleen Nesbitt
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Voir nos commentaires sur la version de 1939 de Elle et Lui par le même Leo McCarey avec Charles Boyer et Irene Dunne…
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16 mars 2007

Elle et Lui (1939) de Leo McCarey

Titre original : « Love Affair »

Elle et lui Elle :
Le scénario de cette première version, que vous avons vue après le remake réalisé par le même metteur en scène, semble déjà très écrit et construit. Mis à part les acteurs qui changent, on retrouve quasiment le même découpage, les mêmes scènes et dialogues. On se demande alors ce qui a bien pu pousser Leo McCarey à refaire le même film vingt ans plus tard. Un scénario fascinant, l’arrivée de la couleur, la recherche d’une mise en scène plus aboutie ont dû peser sur sa décision. Bien lui en a pris puisque la deuxième version a remporté des Oscars. Les différences finalement assez mineures résident dans le placement de la caméra, le choix de Madère pour l’escale au lieu de la France. Et aussi, certaines scènes semblent ici un peu plus courtes.
Note : 2 étoiles

Lui :
Elle et lui Qu’un même réalisateur tourne plusieurs fois la même histoire n’est pas un cas isolé dans l’histoire du cinéma. Ce qui l’est plus, c’est d’avoir un tel degré de similitudes entre les deux versions tournées à presque 20 ans d’intervalle : on retrouve scène par scène les mêmes dialogues, tout au plus est-on surpris de remarquer que le mobilier n’est pas exactement à la même place. Cette première version est plus dépouillée, plus nature, sans l’humour et la pétulance du remake de 1957 qui paraît bien plus ample. La scène chez la grand-mère de Charles Boyer n’a pas la force qu’elle aura dans le remake. Leo McCarey a beau avoir déclaré préférer cette première version, elle paraît tout de même avec le recul la moins riche et la moins brillante des deux.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Irene Dunne
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15 mars 2007

N’oublie jamais (2004) de Nick Cassavetes

Titre original : « The notebook »

N'oublie jamaisElle :
Nick Cassavetes ne suivra décidemment pas les belles traces de cinéaste indépendant de son père. Il nous livre ici un mélo convenu rempli de guimauve, de belles images, de bons sentiments et de clichés. Cette histoire d’amour fou entre une pauvre petite fille riche et un jeune homme sans le sou semble écrite d’avance tout comme on devine vite qui est ce couple de retraités. Le thème de la mémoire perdue est mal exploité. Seule la présence de Gena Rowlands dans le rôle d’une femme âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer apporte un peu d’émotion à la toute fin du film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Cette histoire d’un amour qui surmonte toutes les difficultés à beau être terriblement convenue et prévisible, elle fonctionne tout de même parfaitement. Rien de nouveau pourtant, tant du côté des péripéties de l’histoire que du côté de la réalisation…. mais l’amour qui transcende le temps a toujours ce côté émouvant et générateur d’émotions. Nos deux tourtereaux sont charmants (j’ai passé une bonne partie du film à me demander si Rachel McAdams n’était pas la fille de Geena Davis, tant elle lui ressemble dans ce film… mais ce n’est pas le cas apparemment). N’oublie jamais n’est certes pas un film vraiment marquant mais il se laisse regarder avec grand plaisir et la larme au coin de l’oeil.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Rachel McAdams, Gena Rowlands, James Garner, Joan Allen, Sam Shepard
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14 mars 2007

Keane (2004) de Lodge Kerrigan

KeaneElle :
Je n’ai pas réussi à pénétrer dans l’univers mental de ce père qui cherche à se remettre de la disparition de sa fille. Bien que Damian Lewis soit convaincant dans l’interprétation de ce personnage tourmenté, l’exercice finit par être glaçant. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Un homme rode dans les couloirs d’une gare new-yorkaise et montre aux passants la photo de sa fille qui a été enlevée. Tel est le point de départ de ce film de Lodge Kerrigan qui va nous faire entrer dans la folie de cet homme apparemment si ordinaire. Sur ce plan, le réalisateur réussit parfaitement, d’abord en filmant très près de son personnage principal et aussi par le jeu assez bouleversant et tourmenté de Damien Lewis qui sait éviter toute tentation vers les excès. Le cinéaste maintient la tension à un niveau assez élevé pendant les 90 minutes que dure le film, ne nous livrant au final que peu de clés quant aux racines de sa schizophrénie, laissant même un doute sur son existence même. C’est peut-être sur ce plan que le film peut paraître plus faible dans le sens où l’on reste malgré tout seulement spectateur de ses oscillations vers la folie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Damian Lewis, Amy Ryan
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