12 avril 2007

Boys don’t cry (1999) de Kimberly Peirce

Boys don't cryElle :
Ce film retrace un tragique fait divers concernant une jeune fille qui traverse une crise d’identité sexuelle. Elle se déguise en garçon pour parvenir à faire des conquêtes féminines dans l’univers étriqué et réactionnaire de l’Amérique profonde. Bien que l’histoire soit un peu glauque, on finit par se laisser prendre au jeu bouleversant de cette jeune paumée. Dans cette zone rurale et reculée, le tabou de l’homosexualité est admirablement décrit. La réalisatrice oppose à la lumineuse relation de Teena et Lana, la normalité et le conformisme au travers de la laideur des lieux, le vide de la vie des autres personnages qui n’ont rien d’autre à faire que fumer et boire de la bière.
Note : 3 étoiles

Lui :
Je n’ai pas réussi à accrocher à cette histoire. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Hilary Swank, Chloë Sevigny, Peter Sarsgaard
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11 avril 2007

Jarhead, la fin de l’innocence (2005) de Sam Mendes

Titre original : « Jarhead »

Jarhead, la fin de l'innocenceElle :
La guerre du Golfe. Un film intéressant pour montrer l’absurdité de la guerre au travers de la vie d’un jeune sniper entraîné tout spécialement pour tuer. Sam Mendes évoque la propagande, les humiliations, les frustrations, l’ennui, l’attente d’une guerre qui n’en finit pas d’arriver et qui s’achèvera sans qu’aucune balle ne soit tirée. C’est bien filmé et ressenti mais on n’échappe pas, nous aussi, à un certain ennui.
Note : 3 étoiles

Lui :
En détaillant dans sa première partie la mise en condition des marines, Jarhead, la fin de l’innocence évoque quelque peu Full Metal Jacket mais il faut bien avouer qu’il souffre de la comparaison car il est loin d’avoir l’intensité du film de Stanley Kubrick. Nous sommes en 1990, au moment où débute la Guerre du Golfe et nous suivons donc ces marines au Koweït où ils ne vivront qu’une longue attente inutile. Sam Mendes tente de recréer tous les processus psychologiques qui vont transformer ces jeunes hommes et les marquer certainement à vie. Cette introspection reste le plus souvent superficielle, engluée dans les codes et folklores du genre « vie militaire ». C’est un peu le problème du film : osciller entre offrir des images faciles et de montrer une certaine vacuité et l’inutilité de l’attente. Le film est basé sur le récit autobiographique d’Anthony Swofford dont le livre fut un best-seller aux Etats-Unis… en 2003, l’année du début de la guerre en Irak.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jake Gyllenhaal, Scott MacDonald, Peter Sarsgaard, Jamie Foxx
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11 avril 2007

Le masque de Dimitrios (1944) de Jean Negulesco

Titre original : The mask of Dimitrios

Le masque de DimitriosElle :
J’avais déjà vu ce film il y a bien longtemps et il me semblait en avoir un meilleur souvenir. J’ai même trouvé le couple Greenstreet / Lorre presque ennuyeux. Le parcours de Dimitrios est quant à lui plus captivant. Je trouve que le film a dans l’ensemble quelque peu vieilli.
Note : 3 étoiles

Le masque de DimitriosLui :
Magnifique et envoûtant, ce film noir qui relate l’enquête d’un écrivain sur un voleur/espion de grand talent est un petit bijou. L’atmosphère est troublante sans être oppressante, le scénario dense sans être compliqué, et le couple formé par Peter Lorre (qui pour une fois n’incarne pas un personnage ambigu) et Sidney Greenstreet est superbe. Une petite merveille.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Zachary Scott, Faye Emerson
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6 avril 2007

The verdict (1946) de Don Siegel

Verdict de Don SiegelElle :
Don Siegel réussit magistralement ce film noir dans la mesure où jusqu’à la dernière minute il laisse planer l’ambiguïté sur l’identité du meurtrier. L’ambiance sonore et visuelle contribue à renforcer le mystère et l’angoisse. Peter Lorre et Sydney Greenstreet sont formidables à l’écran.
Note : 5 étoiles

Lui :
The VerdictMerveilleux film de Don Siegel, où l’on retrouve avec plaisir le couple Greenstreet/Lorre. Le réalisateur use et abuse de cette atmosphère victorienne et des soirées londoniennes noyées de brume. L’intrigue policière est puissante (meurtre dans une pièce fermée) et le spectateur est sans arrêt mis sur des fausses pistes. Parfaitement réalisé et mis en scène, ce film reste un plaisir à regarder plus de 50 ans après sa sortie.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Joan Lorring
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Ne pas confondre ce film avec d’autres films qui ont un nom proche,
notamment :
The verdict de Sydney Lumet (1982) avec Paul Newman et Charlotte Rampling
Verdict d’André Cayatte (1974) avec Sophia Loren

4 avril 2007

Stanley Kubrick : A life in pictures (2001) de Jan Harlan

Stanley KubrickElle :
Ce documentaire de 142 minutes permet de mieux comprendre la personnalité fascinante de Kubrick. Tous ses films sont passés en revue en mettant en relief les conditions de réalisation. Ce bon père de famille exerce son talent de visionnaire avec une obsession maniaque et un perfectionnisme jamais assouvi. Ses films ont toujours été éclectiques, subversifs et expérimentaux comme pour mieux comprendre la nature un peu perverse de l’homme. Ils laisseront à jamais leur empreinte dans l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Lui :
Excellent documentaire sur ce metteur en scène fabuleux. Les témoignages sont intéressants.
Note : 5 étoiles

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3 avril 2007

Les 3 lanciers du Bengale (1935) de Henry Hathaway

Titre original : The lives of a Bengal lancer

Les 3 lanciers du BengaleElle :
Ce film qui se situe en Inde au temps des colons anglais nous emmène en plein désert aux frontières de l’Afghanistan. Les Anglais s’opposent aux musulmans afghans. Les paysages sont impressionnants et les figurants nombreux. Gary Cooper qui incarne un lieutenant protégeant le fils du colonel, est trépidant et veut contourner les réglements sévères qui régissent la vie militaire au mépris de tout sentiment humain. Cette vision quelque peu idyllique finit par l’emporter.
Note : 4 étoiles

Lui :
Voici un film d’aventures et de guerre, qui met en avant les grandes valeurs humaines. Le spectacle est grandiose pour l’époque et Gary Cooper est vibrant de puissance et de sincérité. Cependant, j’ai trouvé que le film avait plutôt vieilli, sans doute à cause de la simplicité du scénario. Ce film se trouve être incidemment être d’actualité, du fait des évènements de ces dernières années en Afghanistan.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gary Cooper, Franchot Tone, Richard Cromwell
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2 avril 2007

Sommersby (1993) de Jon Amiel

SommersbyElle :
Ce film qui en apparence est une fresque sur la guerre de sécession et ses conséquences, prend finalement son allure de croisière en complexifiant habilement la nature psychologique et les relations de ses personnages. Jon Amiel réussit à jouer sur les ambiguités, les détails et parvient à nous captiver malgré l’invraisemblance de l’histoire. Il aurait fallu que le personnage joué par Richard Gere ait quitté son foyer très jeune pour que sa femme ne le reconnaisse pas… ce qui n’est visiblement pas le cas.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce remake américain du « Retour de Martin Guerre » est une bonne surprise : l’histoire a été intelligemment transposée à la fin de la guerre de sécession et c’est en premier par son scénario qu’il s’avère captivant. Richard Gere est étonnant dans ce rôle plutôt inhabituel pour lui. Judie Foster excelle dans ce rôle de femme cherchant l’amour.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Richard Gere, Jodie Foster, Bill Pullman, James Earl Jones
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Note : Le retour de Martin Guerre a originalement été réalisé par Daniel Vigne en 1982. Il se passe au Moyen-Âge. Très beau film avec Gérard Depardieu et Nathalie Baye en interprètes principaux.

1 avril 2007

La garce (1949) de King Vidor

Titre original : « Beyond the Forest »
Autre titre : « Au delà de la forêt » (Belgique)

La garceElle :
King Vidor réalise ici un film d’une grande noirceur qui fait froid dans le dos puisque Bette Davis incarne une femme vamp cupide, ambitieuse et haineuse, prête à tout pour arriver à ses fins. C’est le jour et la nuit avec son mari médecin ouvert vers les autres, interprété par Joseph Cotten. Le bien et le mal s’opposent très distinctement dans l’Amérique très puritaine de cette époque où il n’était pas question d’avortement et d’indépendance de la femme. Un bon scénario bien ficelé.
Note : 4 étoiles

Lui :
Beyond the forest fait partie des films un peu mal aimés de King Vidor et pourtant il ne manque pas de qualités. Ce portrait d’une femme cupide et malheureuse est formidablement interprété par une Bette Davis particulièrement convaincante qui ne semble pas hésiter à jouer jusqu’au bout cette femme prête à tout pour obtenir ce qu’elle n’a pas. Si le film est très prenant, on le doit beaucoup à ses grandes qualités d’actrice : elle donne une dimension et une force rare à son personnage. Elle est bien entendu le pivot central du film et Joseph Cotten paraît effacé à ses côtés (mais cela correspond à son personnage). On imagine sans mal l’effet de ce film dans l’Amérique puritaine à l’aube des années 50 et l’avertissement au début du film nous en donne une idée : « Vous allez avoir le Mal à l’œuvre, il faut savoir parfois le regarder en face pour mieux le combattre… » En plein tournage, Bette Davis exigea de casser son contrat sur dix-huit années avec la Warner et cette situation a du radicaliser encore plus son personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Joseph Cotten, David Brian
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30 mars 2007

Sylvia Scarlett (1935) de George Cukor

Sylvia ScarlettElle :
Le jeu de Katharine Hepburn m’est apparu trop forcé et ses nombreux dialogues en français (elle se déguise en garçon français) sont assez insupportables. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce film de George Cukor est bien décevant car mis à part l’extraordinaire performance de Katharine Hepburn qui se déguise en garçon, il a beaucoup vieilli, tant au niveau du scénario que de la copie (très mauvais son). Cary Grant est assez fade, presque absent.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, Brian Aherne, Edmund Gwenn
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29 mars 2007

Les bienfaits de la colère (2005) de Mike Binder

Titre original : « The upside of anger »

Les bienfaits de la colèreElle :
Une chronique familiale douce amère sur une famille désorientée par la disparition d’un mari. Une histoire sentimentale plutôt convenue qui s’effiloche dans sa deuxième partie. Max Binder enchaîne les pires catastrophes qui peuvent arriver à une mère de quatre filles, aux principes assez rigides. Quelques passages amusants malgré tout avec la présence de Kevin Costner en voisin amoureux et un peu frustre. Le film repose beaucoup sur la qualité de jeu de Kevin Costner et de Joan Allen.
Note : 2 étoiles

Lui :
Alors que je craignais une énième comédie sur une famille américaine décomposée en quête de repères, Les bienfaits de la colère s’est avéré être assez différent du modèle classique. Bien entendu, on retrouve ce milieu middle-upper class qui nourrit tant de scénarios mais le film s’attarde plus à dresser plusieurs portraits de femmes en quête affective, une mère abandonnée par son mari et ses quatre filles, des portraits assez délicats et sans surenchère mélodramatique ou existentielle. L’humour est très présent, habilement entremêlé jusque dans les moments les plus dramatiques. Le film doit aussi beaucoup à son interprétation avec un Kevin Costner plutôt plus convaincant que d’habitude et surtout une très belle prestation de Joan Allen qui parvient à donner une réelle dimension à son personnage. Sans être très profond, ce film montre une délicatesse que l’on aimerait voir plus souvent dans la production hollywoodienne actuelle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joan Allen, Kevin Costner, Erika Christensen, Keri Russell, Alicia Witt, Evan Rachel Wood
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