15 novembre 2007

L’étrangleur de Boston (1968) de Richard Fleischer

Titre original : The Boston Strangler

L'étrangleur de BostonElle :
Cette histoire d’étrangleur de femmes, tueur en série, est plutôt une bonne surprise de par son traitement visuel et psychologique. Au lieu de n’en faire qu’une enquête policière conventionnelle, Fleischer traite le sujet sous l’angle psychanalytique. Tony Curtis vit sa double personnalité de tueur et de père de famille avec douleur. Henry Fonda devient l’accoucheur de son déséquilibre mental. On finirait même par le plaindre de sa souffrance psychologique alors qu’il a tué 11 femmes. D’autre part, l’approche visuelle qui se traduit par plusieurs plans et angles de vue en même temps à l’écran est intéressante et novatrice.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’étrangleur de Boston est un film étonnant et efficace. Il commence par nous baigner dans une intrigue policière mais finit en drame psychologique, et l’on en viendrait presqu’à plaindre ce tueur maniaque, magnifiquement interprété par Tony Curtis. Dans la partie policière, Fleischer exploite à fond le format cinémascope en découpant l’image en 2, 3 voire 5 parties, procédé plutôt efficace dans ce contexte. L’étrangleur de Boston est basé sur une histoire réelle ; dans la réalité, Albert De Salvo fut déclaré non responsable de ses actes et enfermé à vie. Il fut assassiné en prison.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Henry Fonda
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Richard Fleischer chroniqués sur ce blog…

Homonyme : Basé sur le même personnage mais dans une optique différente, The Boston Strangler (2006) est un film réalisé par Keith Valley (film non vu mais qui ne semble pas être une merveille).
A noter également que la chanson des Rolling Stones Midnight Rambler serait basée sur ce même personnage d’étrangleur en série (Album Let it Bleed).

15 novembre 2007

L’île au trésor (1934) de Victor Fleming

Titre original : « Treasure island »

L’île au trésorElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation du célèbre roman de Stevenson doit beaucoup à la présence de Wallace Beery qui s’en donne à cœur joie pour incarner un Long John Silver assez truculent et vraiment haut en couleur. Il parvient parfaitement à rendre toute la dualité de son personnage qui est à la fois un gredin de la pire espèce et néanmoins attachant. L’île au trésor L’île au Trésor de Fleming sait, mieux que toutes les autres versions, allier le rêve et l’aventure à une atmosphère lourde de dangers. Le film reste vraiment plaisant, trois quarts de siècle après sa sortie.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Wallace Beery, Lionel Barrymore, Jackie Cooper, Lewis Stone
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Fleming sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Victor Fleming chroniqués sur ce blog…

Le roman de Robert Louis Stevenson a été adapté à maintes reprises. La version de Fleming est sans aucun doute la meilleure. Les autres versions les plus remarquables sont :
L’île au trésor de Maurice Tourneur (1920), avec Shirley Mason (et Lon Chaney dans un petit rôle)
L’île au trésor de Byron Haskin (1950), la version réglementaire des studios Walt Disney
L’île au trésor de John Hough (1972), co-production européenne avec Orson Welles dans le rôle de Long John Silver
L’île au trésor De Raoul Ruiz (1986), film français avec Martin Landau et une pléïade d’acteurs français (adaptation très libre).

14 novembre 2007

La couleur du crime (2006) de Joe Roth

Titre original : « Freedomland »

La couleur du crimeElle :
Confus, bruyant, virevoltant, oppressant pour rien, voilà un thriller aux recettes classiques qui semble bien mal mené. (Abandon rapide)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans un quartier noir du New Jersey où les rapports étaient déjà tendus, la police enquête de façon brutale sur l’enlèvement d’un jeune garçon blanc. La Couleur du Crime est un film qui se prend presque comme un coup de poing, d’une part du fait de la tension que Joe Roth parvient à mettre dans toutes les scènes de rues où l’on semble toujours être à deux doigts de l’affrontement, et d’autre part par le jeu de Julianne Moore, une mère qui semble totalement instable et dépressive. On a constamment l’impression de marcher au bord du gouffre. Une fois de plus Julianne Moore se jette à fond dans son rôle, lui donne une intensité phénoménale sans jamais surjouer(*). Avec Samuel Jackson, elle hisse le film à un degré qu’il n’aurait pu atteindre seul. Malgré un scénario qui, au final, peut sembler un peu léger et des effets de caméra parfois un peu faciles, La Couleur du Crime a une puissance peu commune, une puissance qui peut même déranger. Est-ce pour cela que le film n’est jamais sorti en salles ?
Note : 4 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Samuel L. Jackson, Edie Falco
Voir la fiche du film et la filmographie de Joe Roth sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Joe Roth chroniqués sur ce blog…

(*) Je n’ose imaginer ce que peut donner ce film en version doublée… Je ne vois pas comment une actrice pourrait arriver à restituer en post-synchronisation l’énergie du jeu de Julianne Moore et garder le même impact.

12 novembre 2007

Diamants sur canapé (1961) de Blake Edwards

Titre original : « Breakfast at Tiffany’s »

Diamants sur canapéElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation d’un roman de Truman Capote n’aurait probablement été qu’une comédie assez conventionnelle si elle avait était tournée par Frankenheimer avec Marilyn Monroe comme cela était prévu au départ. Entre les mains de Blake Edwards, elle est devenue tout autre chose : Diamants sur Canapé reste une comédie, certes, mais une comédie tendre et très originale. Replacée dans son contexte du début des années 60, elle est même particulièrement novatrice dans sa façon de mettre en avant ses deux principaux personnages. Délicieusement farfelue, Audrey Hepburn nous charme et nous attendrit malgré son idée fixe de faire un mariage intéressé. Blake Edwards parsème son film de petites touches bien personnelles dont certaines évoquent certains de ses films suivants : le voisin asiatique et tempétueux (interprété par un Mickey Rooney en pleine forme) fait penser à La Panthère Rose et la scène complètement folle de la soirée préfigure La Party. Même vu presque 50 ans plus tard, Diamants sur Canapé nous apparaît toujours comme un film attachant doté d’une belle personnalité.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Audrey Hepburn, George Peppard, Patricia Neal, Mickey Rooney, Buddy Ebsen
Voir la fiche du film et la filmographie de Blake Edwards sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Blake Edwards chroniqués sur ce blog…

12 novembre 2007

Deux hommes dans l’Ouest (1971) de Blake Edwards

Titre original : « Wild Rovers »

Deux hommes dans l'OuestElle :
(pas vu)

Lui :
Bien que Deux Hommes dans l’Ouest soit le seul western qu’il ait réalisé, Blake Edwards n’est pas totalement étranger au genre puisqu’il a écrit plusieurs scénarios au début de sa carrière. Ici, il nous offre un film d’un grand classicisme où tous les grands thèmes du western et de la vie du cow-boy sont bien là : grands espaces avec de superbes paysages, grande propriété avec ses innombrables têtes de bétail, bagarre au saloon, femmes de petite vertu, attaque de banque (assez peu orthodoxe toutefois, très calme), poursuites à cheval, capture d’une cheval sauvage, partie de poker qui tourne mal,… oui tout est là, mais sans ce côté spectaculaire habituel qui rend tout artificiel. Avec Blake Edwards tout semble couler de source, un naturel qui donne à Deux Hommes dans l’Ouest une grande authenticité. Celle-ci est d’ailleurs accentuée par l’absence d’acteurs trop connus. Nous avons simplement l’impression de partager leurs vies dont la rudesse trouve écho dans le drame qui se déroule devant nous. Oui, Deux Hommes dans l’Ouest est un western peu spectaculaire, certes, mais vraiment très beau et très authentique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: William Holden, Ryan O’Neal, Karl Malden, Tom Skerritt
Voir la fiche du film et la filmographie de Blake Edwards sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Blake Edwards chroniqués sur ce blog…

Note : Le film a été amputé de 30 minutes par les distributeurs qui, en outre, ont cru bon que rajouter les scènes (parfaitement inutiles et un peu ridicules) de ralentis.

7 novembre 2007

Une nuit à l’opéra (1935) de Sam Wood

Titre original : A night at the Opera

Une nuit à l'OpéraElle :
(pas revu)

Lui :
La scène du restaurant, au tout début du film, entre Groucho et Margaret Dumont donne le ton général : l’humour coule non-stop et à gros flots. Cela va en effet continuer ainsi pendant les 90 minutes que dure Une Nuit à l’Opéra. Les scènes de la cabine du bateau, du petit-déjeuner, de la lecture du contrat sont mémorables… On ne s’en lasse pas. Une nuit à l'Opéra Pour la première fois, les Marx Brothers ont un réalisateur de premier plan qui sait parfaitement mettre en valeur les scènes que les frères Marx ont souvent longuement rodées dans leurs spectacles en tournée. Le film est bien mieux construit et l’humour a un effet décuplé. Une nuit à l’Opéra est sans aucun doute l’un des tous meilleurs films des Marx Brothers. Un vrai petit bijou.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Groucho Marx, Chico Marx, Harpo Marx, Kitty Carlisle, Margaret Dumont
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Wood sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Sam Wood chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films des Marx Brothers chroniqués sur ce blog…

4 novembre 2007

Conversations avec une femme (2005) de Hans Canosa

Titre original : Conversations with other women

Conversation avec une femmeElle :
Un huis clos amoureux pour un couple de quarantenaires qui se retrouvent après 15 ans lors d’une soirée de mariage. Le film se laisse regarder mais l’ensemble parait un peu vain. C’est une comédie intimiste et nostalgique autour d’un amour de jeunesse dont les protagonistes cherchent à réveiller les éclats. Le réalisateur a préféré plus se concentrer sur la forme que sur le fond. Cela nuit à la richesse du scénario qui présente des phases parfois longues et ennuyeuses.
Note : 3 étoiles

Lui :
Conversations avec une femme est un film assez original dans ses apparences : de longs dialogues entre deux personnages, quasiment un huis clos à deux. Sur ce plan le film est assez intéressant en soi. Dommage que cette histoire de quarantenaires qui se retrouvent fortuitement 15 ans après avoir eu une aventure de jeunesse ne soit pas plus passionnante. Le film paraît futile dès les premières minutes et l’on attend que cette histoire s’intensifie… Mais Conversations avec une femme reste hélas futile jusqu’au bout. Le réalisateur utilise le split-screen (écran coupé en deux) sur certaines scènes, effet qui n’apporte absolument rien si ce n’est une (petite) touche d’humour dans la toute scène finale.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Aaron Eckhart, Helena Bonham Carter
Voir la fiche du film et la filmographie de Hans Canosa sur le site imdb.com.

3 novembre 2007

Tina (1993) de Brian Gibson

Titre original : What’s love got to do with it

TinaElle :
Film musical touchant sur la vie tumultueuse et tragique de Tina Turner qui fit carrière en tandem avec le talentueux mais brutal Ike Turner. Il lui en a fait baver à la pauvre Tina. Ce n’est qu’au bout de 18 ans qu’elle parvient à échapper à ses griffes de cocaïnomane violent et possessif. Quelle énergie et charisme elle dégageait sur scène! Les acteurs qui interprètent le couple Turner sont très crédibles et parviennent à nous insufler l’ambiance soul de l’époque.
Note : 5 étoiles

Lui :
Tina est un film vraiment très bien fait. Bien sûr, une grande partie de son attrait réside dans la mise en scène des prestations d’Ike & Tina Turner (toute une époque, snif…), mais en plus on est happé par l’histoire, le trajet mouvementé et tragique de Tina Turner. C’est sa version des faits, certes, mais une version que personne n’a contredite. Le couple Fishburne/Bassett est merveilleux, cette dernière parvenant parfaitement à transcrire la prodigieuse énergie de la chanteuse. A noter que les morceaux (même les plus anciens) sont chantés par Tina Turner, ceux originellement avec Ike ayant été ré-enregistrés.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Angela Bassett, Laurence Fishburne, Khandi Alexander
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian Gibson sur le site imdb.com.

2 novembre 2007

Les quatre cavaliers de l’apocalypse (1962) de Vincente Minnelli

Titre original : « The Four Horsemen of the Apocalypse »

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Elle :
(pas vu)

Lui :
40 ans après la version de Rex Ingram avec le beau Rudolph Valentino, Minnelli signe une nouvelle adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez en transposant l’action au cours de la seconde guerre mondiale. Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse met toujours en scène une riche famille qui va se déchirer entre sa branche allemande et sa branche franco-argentine. La mise en scène de Minnelli est d’un très beau classicisme, en cinémascope mais sans esbroufe dans un Paris occupé en très beau technicolor, assez épuré.

Les quatre cavaliers de l’apocalypse Hélas, si Minnelli parvient parfaitement à créer une tension au tout début du film (très belle scène du dîner) et également à la fin, il faut bien avouer que Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse manque souvent d’intensité. Très sobre comme toujours dans son jeu, Glenn Ford signe une belle performance, même si on peut le juger un peu trop âgé pour ce rôle de jeune séducteur (dans son autobiographie, Minnelli raconte qu’il avait rencontré le jeune Alain Delon mais la MGM refusa un débutant). Face à lui, Ingrid Thulin est hélas doublée (sauf, bizarrement, dans quelques scènes m’a-t-il semblé), les producteurs n’ayant pas voulu prendre de risque à cause de son accent suédois et ce doublage contribue à donner cette impression de manque d’intensité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Ingrid Thulin, Charles Boyer, Paul Henreid
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Vincente Minnelli chroniqués sur ce blog…

Autre version :
Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse de Rex Ingram (1921) avec Rudolph Valentino est l’un des énormes succès de l’époque du muet. L’histoire est très proche mais se tient cette fois au cours de la première guerre mondiale. C’est le film qui fit naître la popularité de Valentino dont la célébrité explosera ensuite avec The Sheik.

1 novembre 2007

Limbo (1999) de John Sayles

LimboElle :
Beau film au scénario original dans les paysages d’Alaska. Une femme, sa fille et son compagnon se retrouvent malgré eux entraînés dans une aventure haletante sur fond de trafic de drogue, d’île déserte et de survie dans un environnement hostile. Les personnages sont attachants et leur parcours de rescapés riche en enseignements.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film s’articule en deux volets. La première moitié correspond à une approche sociologique, mettant en scène quelques habitants d’un village du sud de l’Alaska. Ce début est presque déroutant sur le plan de la construction : on saute brutalement d’un personnage à l’autre, sans qu’il n’y ait de lien visible. Il faut se laisser bercer. On finit par s’attarder plus longuement sur trois personnages et la seconde partie,  plus psychologique, les place en huis clos sur une île. Au final, le film est très intéressant et attachant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Mary Elizabeth Mastrantonio, David Strathairn, Vanessa Martinez, Kris Kristofferson
Voir la fiche du film et la filmographie de John Sayles sur le site imdb.com.