14 mai 2011

Nickelodeon (1976) de Peter Bogdanovich

NickelodeonLui :
Ancien critique cinématographique et grand amoureux du septième art, Peter Bogdanovich rend hommage aux premières années du cinéma, l’époque où les Nickel Odéons (1) avaient un besoin démesuré en petits films rapidement tournés. Il rend aussi hommage à l’humour de type « slapstick » des comédies de Mack Sennett car toute la première partie de son film est dans cette veine de comédie, une partie qui n’est pas exempte de longueurs et de répétitions. Nickelodeon est plus réussi dans son aspect de reconstitution, nous pouvons ainsi voir opérer une petite équipe qui enchaîne les tournages avec des scénarios écrits à la va-vite et rafistolés en cours de route. Ce petit côté documentaire trouve son point d’orgue dans la reconstitution de la première projection de Naissance d’une Nation avec orchestre et bruiteurs tirant des coups de feu en direct. C’est cela qui rend Nickelodeon finalement très intéressant. Le film n’eut aucun succès et Bogdanovich s’interrompit de tourner pendant deux à trois ans.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Ryan O’Neal, Burt Reynolds, Tatum O’Neal, Brian Keith, Stella Stevens, John Ritter, Jane Hitchcock
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Remarques :
Le film de Peter Bogdanovich est dédié à Allan Dwan, réalisateur sur lequel il a écrit un livre en 1971. Allan Dwan aurait tourné plus de 1400 films. Il était encore vivant (91 ans) en 1976.

(1) Les Nickel Odéons sont de petites salles de cinéma qui connurent un énorme succès entre 1905 et 1915 aux Etats Unis. On en comptait plus de 10 000. NickelodeonLe prix d’entrée était un nickel (pièce de 5 cents). Ce faible prix permit leur explosion, elles ne désemplissaient pas.
Toutes ces salles avaient besoin de films régulièrement renouvelés. Un groupe de producteurs mené par Thomas Edison tenta de monopoliser le marché grâce à une série de brevets sur les caméras et les projecteurs. Cette « Patents Company », surnommée « The Trust », faisait la chasse aux producteurs indépendants (l’un d’eux était l’allemand Carl Lemmle, montré dans le film) en utilisant parfois des méthodes brutales, détruisant caméras et laboratoires. Pour leur échapper, des producteurs indépendants décidèrent d’aller s’installer à l’autre bout du pays, en Californie, s’éloignant ainsi le plus possible du New Jersey qui était alors le centre névralgique du cinéma.

12 mai 2011

Le fils du désert (1948) de John Ford

Titre original : « 3 godfathers »

Le fils du désertLui :
Trois aventuriers qui viennent de dévaliser la banque d’un petit village isolé de l’Arizona sont pourchassés dans le désert. Ils tombent sur un chariot près d’une source tarie. A l’intérieur, une femme est sur le point d’accoucher… John Ford tourne pour la seconde fois cette histoire à fort symbolisme religieux (1). C’est en effet une variation autour du thème des Rois Mages de la Bible. L’allégorie est assez appuyée, il faut bien avouer que Le fils du désert ne joue pas sur la finesse. John Wayne est ici employé à contre-emploi et ne se montre pas toujours très à l’aise avec ce rôle de cowboy au cœur tendre. Ses deux acolytes manquent plutôt de présence. Heureusement, il reste la superbe photographie de Winton Hoch et ce talent de John Ford pour filmer le désert (2). Les scènes de tempête sont superbes.
Note : 2 étoiles

Acteurs: John Wayne, Pedro Armendáriz, Harry Carey Jr., Ward Bond, Mae Marsh
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Remarques :
(1) La première fois que John Ford a mis en scène cette histoire écrite par Peter B. Kyne, c’était en 1919 : Marked Men (le film est aujourd’hui perdu). Son acteur principal était Harry Carey qui est mort peu avant le tournage du Fils du désert. John Ford a dédié le film à sa mémoire et a engagé son fils pour tenir l’un des trois rôles principaux.
(2) Le film a été tourné en partie dans la Vallée de la Mort. John Wayne a dû être hospitalisé après avoir été gravement brûlé par le soleil.

Autres adaptations :
Three Godfathers (1916) de Edward LeSaint avec Stella LeSaint et Harry Carey
Marked Men (1919) de John Ford avec Harry Carey
Hell’s Heroes (1929) de William Wyler avec Charles Bickford
Three Godfathers (1936) de Richard Boleslawski avec Chester Morris et Walter Brennan

7 mai 2011

Swords and Hearts (1911) de David W. Griffith

Titre français : « Epées et coeurs »

Swords and HeartsLui :
(Muet, 17 minutes) Swords and Hearts fait partie des films de Griffith sur la guerre de Sécession (1) tournés entre 1909 et 1911. Nous sommes en Virginie et le fils d’un riche fermier est aimé en secret par une jeune fille pauvre… On retrouve dans ce film de Griffith le thème de l’humiliation de la défaite sudiste et aussi, et surtout, celui de l’amour qui transcende les barrières sociales créées par l’argent. Le scénario est assez élaboré, les intertitres servant à structurer le film en onze chapitres. L’ensemble a beaucoup de force. Dorothy West fait une belle prestation, la jeune actrice montrant d’étonnantes capacités lors des scènes d’action à cheval.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Wilfred Lucas, Claire McDowell, Dorothy West
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(1) Cette guerre était, rappelons-le, encore très présente dans les esprits puisqu’elle ne s’était terminée que 45 ans plus tôt.

7 courts métrages de Griffith sur la guerre de Sécession tournés en 1910-1911:
In the Border States (1910), The House with Closed Shutters (1910), The Fugitive (1910), His Trust (1911), His Trust Fulfilled (1911), Swords and Hearts (1911), The Battle (1911).

7 mai 2011

The Battle (1911) de David W. Griffith

Titre français : « La bataille »

The BattleLui :
(Muet, 19 minutes) Un jeune homme envoyé sur le front comme officier est pris de panique et fuit les combats. Il finira par montrer sa valeur lors d’une expédition pour aller chercher des stocks de munitions… The Battle fait partie des quelques films de Griffith sur la guerre de Sécession tournés entre 1909 et 1911. Le film est assez proche de The house with closed shutters tourné l’année précédente qui traite aussi de la lâcheté. Le scénario n’est pas toutefois le côté le plus remarquable de ce court-métrage ; c’est plutôt la mise en scène des combats qui retient l’attention : ces scènes prennent indéniablement de l’ampleur. On remarquera aussi le grand nombre de figurants employés pour la scène du départ du régiment.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles West, Blanche Sweet, Robert Harron, Donald Crisp
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Remarques :
The Battle a un figurant (un conducteur de chariot) promis à un bel avenir : Lionel Barrymore. C’est son second film.

3 mai 2011

Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Saboteur »

Cinquième colonneLui :
A la suite d’un incendie meurtrier dans une usine d’aviation, un jeune ouvrier est accusé à tort de sabotage. Alors qu’il est recherché par la police, il part lui-même à la poursuite du vrai saboteur qu’il a aperçu avant le drame… Cinquième colonne est la contribution d’Hitchcock à l’effort de guerre. Le scénario préfigure celui de La Mort aux Trousses sous plusieurs aspects : dans les deux cas, le héros doit chercher les vrais coupables tout en étant traqué par la police et il devra traverser les Etats-Unis pour trouver la vérité. Cinquième colonne est toutefois moins réussi, en grande partie du fait de l’interprétation et de son manque de consistance, de sa moindre présence (1). Le film ne manque pas de scènes fortes : la fusillade dans la salle du Radio City Music Hall (2), scène largement copiée depuis, et le final dans et sur la statue de la Liberté ont été les plus remarquées. Toutes les scènes se déroulant durant le gala de charité sont certes moins spectaculaires mais tout aussi remarquables. Mais, force est de constater qu’en dépit de ses qualités, Cinquième colonne reste moins intense que de nombreux autres films du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger, Norman Lloyd
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Remarque :
Ne pas confondre Sabotage (Agent secret en français), film anglais d’Alfred Hitchcock de 1936 avec Saboteur (Cinquième colonne en français), film américain d’Alfred Hitchcock de 1942.

(1) Hitchcock reconnaitra plus tard que Robert Cummings « appartient à la catégorie des acteurs légers (…) Quand il est vraiment dans une situation mauvaise, on ne peut pas le lire sur sa figure. »
Quant à Priscilla Lane, l’actrice fut imposée à Hitchcock par Universal. D’apparence très classique (le type « girl next door »), l’actrice est à l’opposé du type de femme qu’Hitchcock affectionne (les beautés froides).
(2) Il faut savoir que le Radio City Music Hall était à l’époque le cinéma de New York où avaient lieu les premières des films d’Hitchcock. L’effet a été donc décuplé pour ceux qui y assistaient.

Remarque :
Quand l’espion Fry se déplace en taxi, Hitchcock a inséré un plan d’actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. L’espion a un rictus de satisfaction. La Navy a réussi à faire supprimer cette scène (dans certains états seulement) car elle laissait à penser que le Normandie avait été victime d’un sabotage, ce qui n’était pas le cas. Le Normandie, paquebot français réquisitionné de force par les Etats-Unis, a été victime d’un incendie en 1942 dans le port de New York alors qu’il était transformé en navire transporteur de troupes. Après des tentatives de réparation, le paquebot a finalement été demantelé en 1946.

1 mai 2011

Frigo et la baleine (1923) de Buster Keaton et Edward F. Cline

Titre original : « The Love Nest »

Frigo et la baleineLui :
Par dépit amoureux, Buster décide de partir sur son frêle esquif sans but précis. En pleine mer, à bout de vivres, il est recueilli par une baleinière dont le capitaine est particulièrement dur et cruel avec ses matelots… Frigo et la baleine (The Love Nest) est le dernier court métrage de Buster Keaton qui était attaché à ce format et hésitait à passer au long métrage (1). Chose inhabituelle, le film n’a pas de rôle féminin de premier plan. Le terrible capitaine fait inévitablement penser au capitaine Achab ; le roman d’Herman Melville n’avait toutefois pas encore été adapté au cinéma à cette époque (2). Le film comporte de nombreux gags avec une chute finale vraiment hilarante (3).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Buster Keaton, Joe Roberts
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Remarques :
(1) Le premier long métrage de Buster Keaton, Les trois âges, sera d’ailleurs conçu pour pouvoir être facilement tronçonné en plusieurs courts métrages en cas d’échec.
(2) La première adaptation de Moby Dick au cinéma verra le jour en 1926 sous la direction de Millard Webb avec John Barrymore : The Sea Beast.
(3) Cette chute finale à deux niveaux a souvent été montrée incomplète. La récente restauration par Lobster Films l’a heureusement rétablie dans sa totalité.

30 avril 2011

Les avatars de Charlot (1918) de Leo White

Titre original : « Triple trouble »

Les avatars de CharlotLui :
(Muet 23 minutes) Deux ans après le départ de Chaplin, la compagnie Essanay crée un film de toutes pièces à partir de fragments et de chutes. Les avatars de Charlot est ainsi composés d’images de Charlot apprenti et de Charlot Cambrioleur ainsi que de fragments de ce qui aurait pu être le premier long métrage de Chaplin : Life. Une histoire de savant est plaquée sur l’ensemble et de nouvelles scènes sont tournées. L’ensemble est bien entendu très disparate et n’a aucune cohésion. L’histoire n’a aucun sens. La meilleure scène reste celle de l’asile de nuit dont on ne sait exactement s’il s’agit d’une chute de Charlot Cambrioleur ou d’un fragment de Life. Mise à part cette scène, Les avatars de Charlot ne sont pas d’un grand intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Leo White, Billy Armstrong
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Remarques :
* Les approximations sont nombreuses : ainsi plusieurs personnages ne sont pas tenus par les mêmes acteurs dans les scènes où figure Chaplin que dans les scènes ajoutées !
* Plusieurs scènes reprises de Charlot Cambrioleur sont inversées (gauche/droite), sans doute pour éviter qu’on ne les reconnaisse !
* Essanay n’en était pas à son coup d’essai puisqu’ils avaient transformé Burlesque on Carmen en long métrage en réincorporant toutes les chutes de tournage et de montage.

30 avril 2011

Charlot cambrioleur (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « Police »

Charlot cambrioleurLui :
(Muet 25 minutes) A peine libéré de prison, Charlot est détroussé par un faux pasteur puis rencontre un ancien codétenu qui l’entraîne cambrioler une maison… Ce film paraît très inégal et s’inscrit parmi les moins relevés de la période Essanay qui s’achevait alors. Il y a bien quelques bons gags mais ils sont trop peu nombreux et Chaplin ne parvient pas à donner une dimension dramatique ou sociale, Charlot cambrioleur si ce n’est tout de même cette notion de l’homme qui est en équilibre instable entre le bien et le mal : il voudrait faire le bien mais son environnement le pousse à faire le mal. Plusieurs scènes de Charlot cambrioleur seront réutilisées par Essanay pour sortir deux ans plus tard un film apocryphe : Les avatars de Charlot.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Wesley Ruggles
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Remarque :
Charlot cambrioleur L’affiche ci-contre est intéressante car elle met en avant l’argument publicitaire : « The $670,000 comedian ». Le frère de Charlie Chaplin venait de lui trouver un nouveau contrat à la Mutual : 10 000 dollars par semaine plus 150 000 de bonus à la signature. Cela fait bien 670 000 (très grossièrement l’équivalent de 10 millions d’euros d’aujourd’hui). Personne n’avait obtenu une pareille somme de toute la (jeune) histoire du cinéma ! Cela fit un peu scandale et entacha quelque peu l’image de Chaplin qui était de son côté surtout intéressé par l’entière liberté que lui promettait la Mutual (à l’époque, il vivait toujours dans un hôtel de moyenne gamme du centre de Los Angeles, l’hôtel Stowell sur Spring Street). L’affiche ci-contre peut être datée de l’automne/hiver 1916 (ou plus récent), nous sommes donc au minimum plusieurs mois après la signature du contrat (février 1916), ce qui signifie que ce surnom est resté dans les esprits un certain temps.

29 avril 2011

Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese

Taxi DriverLui :
De retour du Vietnam, un ex-marine devient chauffeur de taxi à New York. Il travaille la nuit et ne refuse aucune destination. Mentalement instable, il ressent mal le sordide de certains quartiers et le besoin d’assainir sa ville se développe en lui… Avec Taxi Driver, Martin Scorsese a montré New York comme aucun cinéaste ne l’avait fait avant lui. L’interprétation puissante de De Niro a donné au film toute sa complexité et sa portée. Le propos est complexe : dévastation mentale des anciens du Vietnam, violence sous-jacente, le décalage du discours politique, le besoin d’amour… Il est aussi, comme souvent avec Scorsese, ambigu et le dénouement a été l’objet de controverses. Il est un peu dommage que la réputation du film se soit surtout faite sur la scène finale, cette explosion de violence cathartique, car Taxi Driver est tout de même bien plus complexe que cela… De son côté, la forme est innovante et personnelle, à commencer par ce superbe générique, très graphique, rendu angoissant par la très belle musique de Bernard Herrmann. Très remarqué (à juste titre), le film a définitivement « lancé » aussi bien Martin Scorsese que Robert De Niro.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Jodie Foster, Cybill Shepherd, Harvey Keitel, Albert Brooks, Peter Boyle
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Remarques :
* Jodie Foster était effectivement âgée de 12 ans lorsqu’elle a interprété la prostituée de 12 ans dans Taxi Driver. Dans les scènes trop explicites, elle est doublée par sa sœur Connie, âgée de 19 ans.
* Robert De Niro a travaillé un mois comme chauffeur de taxi et a étudié les maladies mentales pour mieux s’imprégner de son personnage. La scène du miroir a été improvisée par lui.
* Martin Scorsese joue le rôle du client qui espionne sa femme.
* Bernard Hermann a (entre autres) également signé la musique de Psychose et de Sueurs froides d’Hitchcock.

28 avril 2011

Les Girls (1957) de George Cukor

Titre original : « Les Girls »

Les GirlsLui :
Mariée à un lord anglais, une ex-danseuse de la troupe Les Girls vient d’écrire un livre sur son passé. Son ancienne collègue et amie, elle aussi mariée depuis, l’attaque en justice car un chapitre raconte comment elle aurait tenté de se suicider par désespoir d’amour… Les Girls mélange deux genres : la comédie musicale et la satire de mœurs. George Cukor nous dresse le portrait de trois femmes : une française spontanée, une anglaise un peu cynique et une américaine réservée. C’est aussi un film sur le mensonge puisque trois personnes nous racontent la même histoire de façon totalement différente. Cukor semble nous dire qu’un bon mensonge peut être préférable à une vérité gênante. Le scénario est assez élaboré, on l’a dit trop sophistiqué pour que le film soit un grand succès populaire. Les musiques sont signées Cole Porter et la scène chorégraphiée la plus remarquable montre Gene Kelly en blouson de cuir, parodie de Marlon Brando dans L’équipée sauvage ; ce numéro n’est pas non plus sans rappeler le ballet final de Tous en Scène dans sa construction. L’ensemble est plaisant et réussi. Les Girls est l’une des dernières grandes comédies musicales de la MGM.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Gene Kelly, Mitzi Gaynor, Kay Kendall, Taina Elg, Jacques Bergerac, Patrick Macnee
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Remarque :
* Le scénario est basé sur une nouvelle de Vera Caspary, auteur de Laura. L’historien et critique de cinéma Jacques Lourcelles nous fait pertinemment remarquer qu’elle est spécialiste des histoires basées sur des trios : Chaînes conjugales (Letter to three wives) de Mankiewicz, Three Husbands d’Irving Reis et La femme au Gardénia de Fritz Lang…
* Le film a fait connaître Kay Kendall à Hollywood. L’actrice (d’origine anglaise) a été alors décrite comme « l’importation anglaise la plus pétillante depuis le Schweppes ». Kay Kendall a ensuite tourné avec Minelli (The reluctant debutante) puis avec Stanley Donen. Talentueuse, elle aurait certainement fait une belle carrière si elle n’avait pas été emportée deux ans plus tard par une leucémie.