23 avril 2011

Les Trois Mousquetaires (1921) de Fred Niblo

Titre original : « The three musketeers »

Les trois mousquetairesLui :
(Film muet) Douglas Fairbanks trouve dans le roman d’Alexandre Dumas un rôle taillé à sa mesure : D’Artagnan. Ce n’est pas première adaptation au cinéma des Trois Mousquetaires, loin de là, mais c’est la première adaptation de grande envergure. Grand sportif et déjà expert dans le maniement de l’épée, Douglas Fairbanks s’entraîne plusieurs mois pour se perfectionner. Il passe aussi de longues heures à dos de cheval. Les trois mousquetaires Et effectivement, le résultat est convaincant : Douglas Fairbanks est un D’Artagnan vif, brillant, bondissant et surtout plein de panache. La reconstitution est soignée : les robes sont des copies de véritables robes d’époque et les villages français ont été reconstitués d’après gravures. Le film est un peu lent à se mettre en place mais s’accèlere ensuite. Les Trois Mousquetaires fut un énorme succès. Il marque le début d’une série de grands (et coûteux) films d’aventure.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks, Marguerite De La Motte, Nigel De Brulier, Mary MacLaren
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Niblo sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fred Niblo chroniqués sur ce blog…

Remarques :
– La même année, 1921, vit une autre version des Trois Mousquetaires, française celle-là, également une grosse production, réalisée par Henri Diamant-Berger en 12 épisodes d’1 heure (réédité en 2001 sous la forme de 14 épisodes de 26 minutes environ) (voir la chronique).
– L’année suivante, en 1922, Max Linder réalisa un pastiche de la version Fairbanks : L’étroit mousquetaire.
– Douglas Fairbanks a repris le rôle de D’Artagnan dans Le Masque de Fer d’Allan Dwan (1929)

Versions de l’époque du muet :
1903: Les Trois Mousquetaires de ??? (France, durée ?) (à signaler aussi le film de George Méliès Les Mousquetaires de la reine (1903) film perdu aussi)
1909: I tre moschettieri de Mario Caserini (Italie, 16 mn)
1911: The Three Musketeers de J. Searle Dawley (USA, 2 x 10mn) (Edison)
1912: When Kings were the Law de D.W. Griffith (USA, 17 mn)
1912: Les Trois Mousquetaires de André Calmettes et Henri Pouctal (France, durée ?)
1914: The Three Musketeers de Charles V. Henkel (USA, 80 mn env.) avec Earl Talbot (film perdu?)
1916: The Three Musketeers de Charles Swickard (USA, 63 mn) avec Orrin Johnson
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’étroit mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)

Principales versions du parlant :
1932: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 246 mn) avec Aimé Simon-Girard
1935: The Three Musketeers de Rowland V. Lee (USA) avec Walter Abel
1939: The Three Musketeers de Allan Dwan (USA) avec Don Ameche (comédie)
1942: Los tres mosqueteros de Miguel M. Delgado (Mexique) (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1953: Les Trois Mousquetaires de André Hunebelle (France) avec Georges Marchal et Bourvil
1954: I cavalieri della regina de Mauro Bolognini (Italie)
1957: Les Trois Mousquetaires et demi de Gilberto Martínez Solares (Mexique)(parodie)
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot
1973: The Three Musketeers de Richard Lester avec Michael York et Raquel Welch
1974: The Four Musketeers de Richard Lester avec Michael York et Raquel Welch
1974: Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle (France) (parodie)
1993: The Three Musketeers de Stephen Herek (USA) avec Charlie Sheen et Chris O’Donnell
2001: The Musketeer de Peter Hyams (UK) avec Justin Chambers et Catherine Deneuve
2005: Les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine (France) avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart
2011: The Three Musketeers de Paul W.S. Anderson (USA) avec Logan Lerman, Juno Temple, Orlando Bloom et Milla Jovovich
et d’innombrables versions TV…
… et beaucoup d’autres films d’un univers proche (suites, filiations, etc.)

Versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot (2 films)
1973: Les Trois Mousquetaires de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch (3 films)
1993: Les Trois Mousquetaires de Stephen Herek (USA) avec Chris O’Donnell
2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon (France) avec François Civil (2 films)

18 avril 2011

Tetro (2009) de Francis Ford Coppola

TetroLui :
Employé sur un paquebot, le jeune Bennie profite d’une escale technique à Buenos Aires pour rendre visite à son grand frère Tetro qu’il n’a pas revu depuis des années. Celui-ci a en effet rompu tout lien avec sa famille, notamment avec son père, un musicien de génie égocentrique et tyrannique… Francis Ford Coppola signe là un grand film, une histoire qu’il a lui-même écrite centrée sur un thème qui lui est cher, celui de la famille. C’est une histoire très forte sur une superbe construction qui dévoile par petites touches les rivalités, les tensions, les plaies restées ouvertes. Le film est tourné en noir et blanc avec les quelques scènes de flashbacks en couleurs légèrement désaturées. Belle photographie. Tetro est en outre servi par une belle prestation de Vincent Gallo, riche et complexe. Loin de tout spectaculaire, Tetro est une œuvre subtile et puissante, du très beau cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Vincent Gallo, Alden Ehrenreich, Maribel Verdú, Klaus Maria Brandauer, Carmen Maura
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17 avril 2011

The Americano (1916) de John Emerson

Titre français : « L’américain »

The AmericanoLui :
(Film muet) Un ingénieur américain se laisse convaincre d’aller diriger les mines du pays imaginaire de Paragonia après avoir eu le coup de foudre pour la fille du président venue à New York. Mais lorsqu’il arrive sur place, un coup d’état a eu lieu : le président est emprisonné, sa fille doit épouser de force le nouveau chef des armées… The Americano est le dernier des films de Douglas Fairbanks pour la Triangle Company, films supervisés par David W. Griffith. Le type d’histoire est assez classique pour l’acteur : Douglas Fairbanks a bâti sa popularité sur ce genre de personnage de sauveur, celui qui vient à la rescousse et fait des prouesses pour rétablir ce qui est juste. L'américain Le film est assez court mais bien construit, avec un scénario assez travaillé relativement à ses autres films. L’aspect comédie est plutôt moins développé qu’à l’habitude. The Americano est plaisant, pas ennuyeux mais pas vraiment remarquable non plus. Fairbanks reprendra le même thème, de façon plus élaborée, l’année suivante dans Reaching for the moon, toujours mis en scène par John Emerson mais cette fois sous l’égide de la Douglas Fairbanks Pictures nouvellement créée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Douglas Fairbanks, Alma Rubens, Spottiswoode Aitken, Carl Stockdale
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L'Americano Remarques :
Le scénario est signé Anita Loos qui est en devenir non seulement l’une des grandes scénaristes d’Hollywood mais aussi la femme de John Emerson.

16 avril 2011

The New York hat (1912) de David W. Griffith

The New York HatLui :
(Film muet, 16 minutes) Une mère lègue une petite somme d’argent au pasteur de son village pour qu’il achète à sa fille quelques frivolités dont elle est privée par un père trop rigide. Le pasteur achète un chapeau de la toute dernière mode qui faisait visiblement très envie à la jeune fille. Dans le village, cet achat fait jaser… The New York Hat illustre la rigidité des codes de la morale victorienne de cette époque et cette propension à juger et à condamner sur de simples apparences. La jalousie est le principal moteur de ces travers. Le scénario est signé par la toute jeune (14 ans!) Anita Loos, dont ce serait la première adaptation au cinéma (1). L’histoire est simple mais Griffith sait lui donner de la force. Il s’agit du dernier film de Mary Pickford sous la direction de Griffith, l’actrice passant ensuite de Biograph à la Paramount. On notera la présence de Lionel Barrymore dans l’un des premiers rôles (2) et l’une des premières apparitions de Liliane Gish dans un petit rôle (l’une des trois jeunes filles devant la vitrine, puis devant l’église).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, Lionel Barrymore, Charles Hill Mailes, Claire McDowell, Mae Marsh
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Remarques :
(1) Anita Loos sera l’une des grandes scénaristes d’Hollywood. Son livre le plus célèbre est sans aucun doute « Les hommes préfèrent les blondes ».
(2) Il est parfois fait mention d’un film de 1908 appelé « The Paris Hat » qui serait le premier film de Lionel Barrymore. Il n’existe aucune preuve de l’existence d’un tel film. Il s’agit probablement d’une confusion avec The New York Hat. Lionel Barrymore ne débuta au cinéma qu’en 1911.

15 avril 2011

Little Annie Rooney (1925) de William Beaudine

Titre français parfois utilisé : « La petite Annie »

Little Annie RooneyLui :
(Film muet) Après deux essais commercialement infructueux pour changer radicalement de registre, Mary Pickford décide de revenir à ce qui a fait son succès et de donner au public ce qu’il réclame. Donc, à 32 ans, l’actrice reprend son costume de gamine intrépide de 12 ans aux longues tresses. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle est parfaitement crédible. Elle écrit elle-même le scénario de Little Annie Rooney sous un pseudonyme (1) et appuie très fort sur la pédale : dans les quartiers très pauvres de New York, la petite Annie se bagarre avec les garçons de son âge dans de véritables batailles rangées (2). En revanche, quand elle rentre à la maison, elle s’occupe avec amour de son petit papa, prenant la place d’une mère (absente). C’est un peu la clé du succès considérable de Mary Pickford (3) : elle est tout à la fois, garçon manqué, femme aimante, jeune fille en quête d’amour… elle n’a pas d’âge, elle a tous les âges. Little Annie Rooney n’est toutefois pas le film idéal pour la découvrir car l’histoire manque ici un peu d’épaisseur. Le film montre néanmoins plus de force vers la fin avec notamment de belles scènes se déroulant à l’hôpital. Néanmoins, ce film ressemble un peu trop à un film de commande où Mary Pickford donne au public tout qu’il désire. Et cela marcha : le film fut un gigantesque succès.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mary Pickford, William Haines, Walter James, Gordon Griffith
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Remarques :
Little Annie RooneyLes rapports entre William Beaudine et Mary Pickford furent un peu difficiles : le réalisateur était en effet d’un style dirigiste alors que l’actrice (qui était aussi productrice) était depuis longtemps persuadée qu’elle n’avait pas besoin de metteur de scène et qu’elle était parfaitement capable de se diriger elle-même. Les tensions se poursuivirent sur le tournage du film suivant, le très beau Sparrows.

(1) Katherine Hennessy est en réalité le nom de sa grand-mère maternelle.
(2) Il est amusant de constater à quel point l’humour de type « slapstick » de l’époque est assez violent : les gamins se lancent à la figure tout ce qui leur passe sous la main, leur projectile préféré étant la brique. Et quand ils reçoivent une brique sur la tête, ils font simplement « ouille », se frottent la tête deux secondes et repartent de plus belle !
(3) Pour situer la popularité de Mary Pickford, rappelons que l’actrice était au milieu des années vingt non seulement l’actrice la mieux payée d’Hollywood mais aussi l’une des quatre ou cinq femmes les plus riches du monde.

Note : Le DVD édité par Bach Films comporte une musique qui semble être un montage fait avec la musique d’un autre film (bruitages intempestifs, ambiance parfois inadaptée).

14 avril 2011

Association criminelle (1955) de Joseph H. Lewis

Titre original : « The big combo »

The big comboLui :
Un policier obstiné enquête depuis de nombreux mois sur un homme à la tête d’une organisation criminelle. Alors qu’il est pressé par son supérieur de lâcher l’affaire, une nouvelle piste s’ouvre enfin à lui… Association criminelle est un film noir assez méconnu et pourtant il ne manque pas d’attraits. Tout d’abord par son ambiance très forte, donnée en grande partie par une superbe photographie noir et blanc signée John Alton : un jeu superbe sur les ombres et sur le champ de vision (1). Ensuite par les rapports entre ses personnages, ambigus, complexes avec toujours une forte notion de dépendance : rapport entre le policier et la maitresse du truand, entre le policier et une danseuse qu’il fréquente, entre le truand et son second, entre les deux tueurs (une homosexualité qui flirte avec les limites de la censure de l’époque). Joseph H. Lewis dépeint le monde du crime organisé, un monde inquiétant, malsain, violent. Association criminelle est un film noir de fort belle facture qui a heureusement pu être redécouvert, 50 ans après sa sortie, grâce à une sortie en DVD sous son titre original The Big Combo.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cornel Wilde, Richard Conte, Brian Donlevy, Jean Wallace, Robert Middleton, Lee Van Cleef, Helen Walker
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Remarques :
(1) John Alton est l’un des directeurs de la photographie les plus talentueux d’Hollywood. On lui doit cette phrase : « L’important n’est pas ce que vous éclairez mais plutôt ce que vous n’éclairez pas »

13 avril 2011

Charlot joue Carmen (1916) de Charles Chaplin

Titre original : « Charlie Chaplin ‘s burlesque on Carmen »

Burlesque on Carmen Lui :
(Muet 32 min) Charlot est officier dans une petite garnison de la côte espagnole. Des contrebandiers demandent à la belle Carmen de le séduire afin de pouvoir passer leurs marchandises… Charlot joue Carmen est une parodie de l’opéra de Bizet et aussi une réponse à deux films qui avaient eu beaucoup de succès l’année précédente : Carmen de Cecil B. DeMille (1915), avec Geraldine Farrar et Wallace Reid, et Carmen de Raoul Walsh (1915) avec la belle Theda Bara. Il s’agit du dernier film de Chaplin pour Essanay qui en profita pour dénaturer le film (1). Burlesque on Carmen Le résultat est plutôt inférieur aux autres courts métrages Essanay, le personnage principal étant trop peu développé ce qui l’empêche d’acquérir une dimension supplémentaire. Les meilleures scènes sont celles d’humour pur, notamment le combat dans l’auberge. A noter également, une fin surprenante où Chaplin et Edna Purviance jouent sérieusement une scène de meurtre suivie d’un suicide (probablement la seule fois où l’on voit Chaplin jouer un meurtre)… mais un amusant twist final lui permet de tout dédramatiser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Ben Turpin, John Rand
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Remarques :
Burlesque on Carmen (1) Si Chaplin avait monté une version de deux bobines, Essanay s’empressa d’allonger le film dès que Chaplin eut quitté les studios pour aller travailler pour la Mutual. De nouvelles scènes furent tournées avec les seconds rôles et certaines scènes, écartées par Chaplin au montage, furent réintégrées. Essanay en fit ainsi une version de 67 minutes sur quatre bobines, soit le double de la durée initiale! Chaplin en fut bien entendu furieux et leur intenta un procès.
Dans les années 1990, une version de 30 minutes fut reconstituée. On pense qu’elle est assez proche de celle que voulait Chaplin.

11 avril 2011

Tarzan s’évade (1936) de Richard Thorpe

Titre original : « Tarzan escapes »

Tarzan s'évadeLui :
Pour une nébuleuse histoire d’héritage, la cousine de Jane arrive avec son frère en Afrique dans l’espoir de ramener Jane à Londres. Une expédition est entreprise pour aller dans ces régions de hauts plateaux inaccessibles où ils pensent la trouver… Tarzan, le personnage créé par Edgar Rice Burroughs, a été adapté de nombreuses fois au cinéma mais c’est la série de films avec Johnnie Weissmuller, champion olympique de natation, qui eut le plus d’impact, créant une véritable image populaire. Tarzan s’évade est le troisième film de cette série. C’est un film plus sage que deux précédents ; il repose sur un dosage d’aventures et d’exotisme que l’on retrouvera dans les films suivants. Malgré ce début de standardisation, la magie opère toujours, le film reste agréable et prenant, très divertissant. Le code Hays étant alors pleinement en vigueur, la belle Jane (Maureen O’Sullivan) a du troquer son bikini deux-pièces en peau de léopard pour une robe courte, nettement plus couvrante. Johnny Weissmuller conserve le droit de montrer toute sa musculature. On pourra s’amuser de voir reproduit le confort à l’américaine : Jane et Tarzan se sont aménagé un ascenseur, l’eau courante, un tourne broche et même un ventilateur. Dans le film suivant, il se verra affublé d’un fils, ce qui achèvera la reproduction de la cellule familiale américaine.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Johnny Weissmuller, Maureen O’Sullivan, John Buckler, Benita Hume, William Henry, Herbert Mundin
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Remarques :
Tarzan s'évade * La production fut difficile. Le réalisateur initial était James C. McKay. Hélas, le premier montage reçut un accueil très mitigé des publics-test, notamment en raison de la brutalité des scènes d’action. Le réalisateur fut renvoyé sur le champ et la MGM appela John Thorpe à la rescousse qui aurait (dit-on) tout repris à zéro…
* Tarzan s’évade réutilise certaines images tournées pour Trader Horn de W.S. Van Dyke (1931), film qui avait été tourné sur place en Afrique pendant près d’un an. Il réutilise également certaines scènes des deux précédents Tarzan, telle la scène du combat avec le crocodile.

La série des Tarzan avec Johnny Weissmuller :
Avec Maureen O’Sullivan dans le rôle de Jane (les deux premiers sont les plus remarquables et mettent en place tous les codes de la série, dont le fameux cri de Tarzan):
1. Tarzan, l’homme-singe (Tarzan the Ape Man) de W.S. Van Dyke (1932)
2. Tarzan et sa compagne (Tarzan and His Mate) de Cedric Gibbons (1934)
3. Tarzan s’évade (Tarzan Escapes) de Richard Thorpe (1936)
4. Tarzan trouve un fils (Tarzan Finds a Son) de Richard Thorpe (1939)
5. Le trésor de Tarzan (Tarzan’s Secret Treasure) de Richard Thorpe (1941)
6. Les aventures de Tarzan à New-York (Tarzan’s New York Adventure) de Richard Thorpe (1942)

Sans Jane (« partie visiter sa famille en Europe »)
7. Le triomphe de Tarzan (Tarzan Triumphs) de Wilhelm Thiele (1943)
8. Le mystère de Tarzan (Tarzan’s Desert Mystery) de Wilhelm Thiele (1943)

Avec Brenda Joyce dans le rôle de Jane
9. Tarzan et les amazones (Tarzan and the Amazons) de Kurt Neumann (1945)
10. Tarzan et la femme leopard (Tarzan and the Leopard Woman) de Kurt Neumann (1946)
11. Tarzan et la chasseresse (Tarzan and the Huntress) de Kurt Neumann (1947)
12. Tarzan et les sirènes (Tarzan and the Mermaids) de Robert Florey (1948).

A lire sur le mythe de Tarzan adapté au cinéma :
« Tarzan ou la chute d’un mythe » de Francis Lacassin dans Cinéma 62 n°65 d’avril 62, texte repris dans son (excellent) livre « Pour une contre histoire du cinéma ». Et du même auteur : « Tarzan ou le chevalier crispé ».

10 avril 2011

She went to the races (1945) de Willis Goldbeck

She Went to the RacesLui :
Pour financer leurs travaux de recherches, quatre chercheurs décident de jouer aux courses hippiques en mettant tous les paramètres en équation pour être sûrs de gagner. L’un de ces chercheurs est une jeune femme. L’équipe est obligée de partager une chambre d’hôtel avec le propriétaire d’un cheval… She Went to the Races est comédie très classique dans son scénario sur l’épanouissement du grand amour. Rien n’est particulièrement notable si ce n’est que le troisième rôle, celui de la femme rivale, l’ancien amour, est tenu par Ava Gardner, encore peu connue à l’époque. Elle y est superbe, les face à face avec Frances Gifford, qui tient le premier rôle féminin, sont totalement déséquilibrés : ils mettent en évidence et de façon manifeste la grâce et l’élégance naturelle d’Ava Gardner. She Went to the Races reste plaisant à regarder mais s’oublie assez vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: James Craig, Frances Gifford, Ava Gardner, Edmund Gwenn, Sig Ruman, Reginald Owen
Voir la fiche du film et la filmographie de Willis Goldbeck sur le site IMDB.

Remarques :
Il faut noter l’apparition de Buster Keaton en groom d’hôtel (non crédité au générique) qui trouve le moyen de se prendre les pieds dans les bagages et faire une pirouette avec toujours autant d’agilité.
Le site IMDB rapporte que Buster Keaton et Willis Goldbeck s’était rencontré 24 ans auparavant : en 1921, Goldbeck, alors journaliste, avait interviewé Keaton.

9 avril 2011

Reds (1981) de Warren Beatty

RedsLui :
Produit, coécrit, réalisé et joué par Warren Beatty, Reds est une longue fresque retraçant le parcours entre 1915 et 1920 de John Reed, journaliste idéaliste et politiquement engagé, auteur du célèbre livre sur la révolution russe « Dix jours qui ébranlèrent le monde ». Warren Beatty mêle plusieurs genres dans le même film, essayant de donner la même importance aux aspects politiques qu’aux déboires sentimentaux de John Reed avec Louise Bryant, journaliste féministe. Il ajoute même un côté purement documentaire en insérant de vrais témoignages de personnes qui les ont connus. L’ensemble est très long (3h10), souvent dogmatique, assez lourd dans sa construction mais il comporte de très belles scènes, notamment en Russie au moment de la Révolution d’octobre. Il faut bien entendu saluer l’audace et les convictions de Warren Beatty (1) qui parvint à faire accepter son film, ce type de sujet n’étant pas vraiment courant dans le cinéma américain. Perfectionniste, il multiplia les prises qui se comptaient souvent en dizaines. Il finança en grande partie le tournage qui s’étala sur une année, dans cinq pays différents. Le film reçut un bon accueil de la critique mais le succès fut plus mitigé auprès du public. Que l’on ressente ou pas la longueur et les lourdeurs, Reds reste de toutes façons intéressant pour son côté historique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Diane Keaton, Edward Herrmann, Jerzy Kosinski, Jack Nicholson, Paul Sorvino, Maureen Stapleton, Gene Hackman
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Remarques :
(1) Le film Reds sortit au début des années Reagan (et donc bien avant la chute du mur), une époque qui n’est pas vraiment synonyme de baisse de cette ferveur anticommunisme si caractéristique des Etats-Unis. Ceci dit, le film dénonce la bureaucratie envahissante qui commençait, dès 1920, à dénaturer les idéaux. L’état soviétique fit d’ailleurs pression sur la Finlande pour entraver le tournage du film.

Remarque :
Je dois avouer que nous avions beaucoup plus apprécié le film à sa sortie.