25 janvier 2007

Le tigre et la neige (2005) de Roberto Benigni

Titre original : « La tigre e la neve »

Le tigre et la neigeElle :
L’omniprésence et la truculence permanente de Benigni à l’écran finissent par agacer terriblement car elles écrasent le propos et le scénario. La magie burlesque et poétique de ses anciens films ne passe pas. Abandon au bout d’1 h.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Roberto Benigni tente de retrouver dans ce film l’équilibre subtil et ô combien périlleux auquel il était parvenu dans « La vie est belle » : traiter un sujet grave par la comédie et la bouffonnerie. Ici, il s’attaque à l’absurdité de la guerre et le faible poids du simple individu qui s’y trouve pris. Le problème est qu’il charge un peu trop le côté bouffonnerie : son personnage de professeur poète et amoureux transi est certes assez réussi, vraiment amusant avec de grands moments (il faut le voir donner un cours de poésie…), mais il cause, il cause, il gesticule, il prend tant de place qu’il n’y en a plus pour traiter l’autre aspect, celui de la guerre à Bagdad, qui se trouve ainsi privé de toute portée. La seconde partie du film paraît même un peu longue par instants. Ceci dit, « Le tigre et la neige » reste un film amusant avec de belles envolées burlesques. C’est toujours un plaisir de Benigni s’emballer même s’il en fait tout de même un peu trop.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Jean Reno, Emilia Fox
Voir la fiche du film et la filmographie de Roberto Benigni sur le site imdb.com.

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24 janvier 2007

Le jour se lève (1939) de Marcel Carné

Le jour se lèveElle :
Ce qui touche chez Carné, c’est la façon dont il nous expose le destin de ces deux êtres que le sort n’a pas épargné : pas de famille, pas d’argent, des galères multiples. Gabin et Arletty incarnent à merveille ce genre de personnages qui leur ressemblent. Tel le glas qui va sonner la mort de François, Carné retrace son parcours pendant sa longue attente dans sa chambre encerclée par la police. Malgré un rythme peu lent, ce jeu de passerelle entre présent et passé nous donne un Gabin grand et pathétique, incapable d’échapper à son destin et à ses origines modestes.
Note : 4 étoiles

Lui :
Grand drame populiste de la fin des années 30, ce film met en scène l’amour qui mène au désespoir. Beauté des images (de Curt Courant), qualité de dialogues (de Jacques Prévert), un superbe trio d’acteurs, tout serait parfait si le film n’était pas si lent, dans ses scènes d’amour notamment. L’actrice jouant la jeune fille est un ton au-dessous. Beau film cependant, qui traverse aisément les âges.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Jules Berry, Arletty, Bernard Blier
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Carné sur le site imdb.com.

Remarques :
* Anatole Litvak tourna un remake américain du Jour se lève :
The long night (1947) avec Henry Fonda, Ann Dvorak, Barbara Bel Geddes et Vincent Price, film qui n’est jamais sorti en France.
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

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24 janvier 2007

Les blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis

Les blessures assassinesElle :
Cette histoire vraie retrace le parcours tragique de deux jeunes soeurs inséparables jusque dans leur corps. La plus âgée assassine ses patrons pour une remarque sur sa tenue et entraîne sa soeur dans cette fuite en avant. Les blessures familiales et le manque d’amour la conduisent au meurtre sauvage. Cette sauvagerie intériorisée ne parvient plus à être contrôlée et finit par exploser.
Note : 4 étoiles

Lui :
Basé sur un fait divers des années 20, ce film tente de nous raconter le parcours d’une jeune bonne qui assassine ses patrons. Il nous raconte plus qu’il n’explique ce geste, et on assiste assez impuissant à la montée d’une haine, d’un amour qui se muera en folie meurtrière. La mise en scène est un peu brouillonne par moments et je ne suis pas vraiment convaincu de l’utilité d’un tel film qui, certes, se laisse regarder, mais assez passivement, totalement extérieur à l’histoire.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Julie-Marie Parmentier
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23 janvier 2007

Forty shades of blue (2005) de Ira Sachs

Forty shades of blue Elle :
Un beau film émouvant, primé au festival de Sundance et porté par la fragilité, la grâce de Diana  Korzon. Elle interprète le rôle d’une jeune femme russe exilée à Memphis aux côtés d’un mari producteur irascible et vulgaire (sauf avec elle toutefois). Avec sobriété et délicatesse, le réalisateur dépeint le déracinement, la sensation de ne pas être à sa place, la dépendance à l’argent. Une musique envoûtante et éthérée enveloppe tout le film d’une atmosphère un peu suspendue comme si cette belle jeune femme n’était que de passage dans ce monde un peu fruste. Va-t-elle oser reprendre sa liberté ?
Note : 5 étoiles

Lui :
Une jeune femme d’origine russe vit avec un producteur de musique à Memphis. Elle est blonde, jolie, fragile ;  lui est deux fois plus âgé et un peu rustre… Ce qui est remarquable dans ce film d’Ira Sachs, c’est qu’il porte en lui toute cette fragilité, nous propulsant dans la peau de cette jeune femme si frêle qu’elle semble toujours être sur le point de se disloquer, autant physiquement que moralement. Il en est de même de la situation et de la nature des rapports des principaux personnages entre eux : tout semble comme en équilibre, suspendu au dessus du vide, prêt à basculer et à se briser en milles morceaux. Il est assez rare de voir un film faire ainsi un ensemble parfait avec son sujet.
Note : 5 étoiles

Acteurs:  Dina Korzun, Rip Torn, Darren E. Burrows
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22 janvier 2007

L’homme qui aimait les femmes (1977) de François Truffaut

L'homme qui aimait les femmesElle :
Revoir ce film a été pour moi une petite déception. Certes le propos est amusant mais je ne vois pas vraiment ce que Truffaut cherche à prouver. Peut-être n’est ce que sa vision des femmes qu’il désire nous exposer.
Note : 3 étoiles

Lui :
Beaucoup d’humour dans ce film de François Truffaut considéré comme assez personnel : à travers son personnage, c’est un peu lui qui nous parle. La première qualité de L’homme qui aimait les femmes est sans doute d’être un film non-machiste : Charles Denner ne recherche pas les femmes pour son plaisir… non, il ne peut vivre que par elles.  Certaines de ses « théories » sont vraiment mémorables (les compas, le printemps, …), théories  où Truffaut aime autant jouer avec les mots qu’avec les images. Tout dans ce film n’est qu’équilibre, subtilité, fragilité. Le même sujet traité par un autre cinéaste se serait probablement révélé désastreux.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Leslie Caron, Nathalie Baye
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21 janvier 2007

La vérité nue (2005) de Atom Egoyan

Titre original : « Where the truth lies »

La vérité nueElle :
(Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place un peu confuse et précipitée, ce film policier d’Atom Egoyan parvient à s’imposer de plus en plus sûrement à mesure qu’avance l’enquête de la jeune journaliste. Le fait que la scène se passe dans le milieu de la télévision des années 50 n’a que peu d’importance ; il s’agit plus d’un film policier pur, où la notion de mensonge a une certaine importance et pour lequel le réalisateur a visiblement décidé de soigner l’emballage. Une fois finie l’utilisation d’un voile blanc un peu irritant au début, l’image est assez satinée et les mouvements de caméra amples et doux ce qui donne un caractère soyeux à l’ensemble. Un scénario plus solide aurait certainement propulsé le film beaucoup plus haut, car le dénouement, la « vérité nue », est un peu décevante. Après un début difficile, Alison Lohman parvient à magnifiquement imposer son personnage et devient le pivot central du film, réalisant ainsi une convaincante prestation.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Alison Lohman, Kevin Bacon, Colin Firth
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20 janvier 2007

La ravisseuse (2005) d’ Antoine Santana

La ravisseuseElle :
Malgré quelques maladresses dans la mise en scène et le jeu des acteurs, c’est un regard intéressant sur le statut de la femme dans une famille bourgeoise du 19ème siècle. Les femmes sont destinées au mariage, à faire des enfants, à tenir leur intérieur et obéir à leur mari. Le réalisateur évoque la misère et le problème des nourrices qui sont obligées d’abandonner leur propre bébé pour nourrir les enfants des bourgeois. Isild Le Besco aux cotés d’Emilie Dequenne est lumineuse et émouvante. Ces deux très jeunes femmes au destin tout tracé et au milieu social très différents se retrouvent dans leurs émois de jeune fille, leur désir de liberté et d’émancipation.
Note : 3 étoiles

Lui :
Dans cette histoire de jeune nourrice parachutée au sein d’un jeune couple bourgeois du XIXe siècle, Antoine Santana s’est surtout intéressé à la relation qui se noue entre les deux jeunes filles. Bien que tout les sépare sur le plan de l’échelle sociale, elles ont les mêmes désirs, les mêmes aspirations si difficiles à exprimer dans le carcan du milieu bourgeois de cette époque. Il  s’agit presque d’un huis clos. Le réalisateur parvient bien à installer un climat un peu étrange, presque ambigu, formidablement magnifié par le jeu délicat d’Isild Le Besco, actrice qui a vraiment une forte présence, et aussi par une photographie dans des lumières assez naturelles. Le choix du titre du film est tout de même un peu étonnant dans le sens où il nous donne à l’avance le dénouement, mais laisse supposer que le réalisateur a voulu surtout montrer les raisons qui amènent cette jeune fille à cet acte ultime. C’est un film assez délicat qui a malheureusement été jugé rapidement par la critique comme trop académique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isild Le Besco, Émilie Dequenne, Grégoire Colin, Anémone, Frédéric Pierrot
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20 janvier 2007

Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes (1993) de Jean-Jacques Zilbermann

Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistesElle :
Petite comédie sans prétention qui se laisse regarder mais finit par tourner en rond. C’est le regard nostalgique et humoristique d’un cinéaste sur la vie engagée de militants communistes. Balasko incarne cette militante qui ne rêve que des choeurs de l’armée russe.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film se laisse regarder mais semble se situer entre deux chaises et l’on peut s’interroger sur les intentions du cinéaste. Ce ne semble pas être de faire une comédie pure car, avec les personnages mis en scène, il aurait pu créer une foultitude de situations et de dialogues savoureux. Ce ne semble pas être da faire une analyse sociale (ou politique) de cette époque. Il me semblerait plutôt qu’il porte un regard attendri sur cette période qui doit sans doute correspondre à une époque de sa vie, ce qui en limite un peu la portée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Josiane Balasko, Maurice Bénichou, Catherine Hiegel
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20 janvier 2007

L’ enfer du dimanche (1999) d’ Oliver Stone

Titre original : Any Given Sunday

L'enfer du dimancheElle :
Un début agressif et oppressant, des images saccadées et des footballeurs américains… (Abandon rapide)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Bruyantes, heurtées et… épuisantes à regarder, ces scènes de football américain sont à la fois confuses et pénibles. Assez bizarrement, Oliver Stone cherche à faire un spectacle de sa dénonciation du sport-spectacle. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Al Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid, James Woods
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19 janvier 2007

Ipcress danger immédiat (1965) de Sidney J. Furie

Titre original : « The Ipcress files »

Ipcress danger immédiatElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté d’un roman de Len Deighton, « Ipcress, danger immédiat » est le premier d’une série de trois films dont le héros est Harry Palmer, un agent secret des services britanniques. Cette série cherchait à prendre le contre-pied du déjà mythique James Bond et effectivement ces deux héros n’ont en apparence bien peu en commun : Harry Palmer a fait de la prison militaire, il vit dans un appartement très ordinaire et le générique n’est pas une scène d’action haletante mais une scène de réveil laborieux suivi d’un petit déjeuner un peu poussif. Le scénario est assez bien ficelé, avec une belle progression dans la tension, et fait intervenir le thème de la manipulation du cerveau. Le film repose plus sur son atmosphère, assez pesante, que sur l’action ou la rapidité des évènements. Michael Caine joue tout en retenue cet anti-héros, parvenant parfaitement à distiller une petite dose d’humour glacé qui contribue à l’attrait du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Nigel Green, Guy Doleman
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Les aventures d’Harry Palmer furent l’objet de deux suites :
Mes funérailles à Berlin (1966) de Guy Hamilton (Funeral in Berlin)
Un cerveau d’un milliard de dollars (1967) de Ken Russell (Billion dollars brain)
Puis beaucoup plus tard :
Beijing Express (1995) de George Mihalka (Bullet to Beijing)
Minuit à Saint-Pétersbourg (1996) de Douglas Jackson (Midnight in Saint Petersbourg)