13 avril 2006

Se souvenir des belles choses (2002) de Zabou

Se souvenir   des belles choses Elle :
Une très bonne surprise pour ce film qui démarre dans un centre spécialisé sur la perte de mémoire. Isabelle Carré interprète remarquablement une jeune femme qui peu à peu perd son identité, ses repères, ses souvenirs. La liaison amoureuse qu’elle tisse avec Bernard Campan qui lui, parvient à retrouver sa mémoire est d’une grande intensité. La moindre activité devient un cauchemar. Zabou parvient sans recourir aux artifices à montrer la fragilité et la force de vivre de ces personnages attachants.
Note : 5 étoiles

Lui :
Zabou Breitman réussit à faire un film touchant, débordant de sensibilité et surtout globalement optimiste malgré la gravité du sujet traité. Il est optimiste, car même si l’issue sera inéluctablement fatale et terrible, ses personnages dégagent une vitalité et parfois même une insouciance qui semble les rendre invulnérables au monde extérieur. L’oubli est d’abord un refuge, et force à se recentrer sur des problèmes simples, comme trouver son chemin. Isabelle Carré est bouleversante, rendant son personnage étonnamment crédible et Bernard Campan est remarquable. Zabou a trouvé le juste équilibre, pour un film somme toute très humain.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Isabelle Carré, Bernard Campan, Bernard Le Coq, Zabou Breitman
Voir la fiche du film et la filmographie de Zabou sur le site IMDB.

13 avril 2006

Nèg maron (2005) de Jean-Claude Flamand

Titre original : « Neg mawon »

Nèg maron Elle :
(pas vu)

Lui :
Centré sur deux jeunes, ce film antillais est une chronique sociale sur la Guadeloupe, loin des clichés et des cartes postales. Ces deux jeunes sans avenir vont basculer, involontairement, de leur monde de petits larcins vers des choses plus graves. Le film est assez convaincant, joué avec beaucoup de conviction. C’est cette authenticité qui fait la réussite du film : aucun misérabilisme, aucun artifice. Les dialogues sont un peu durs à comprendre au début mais l’on s’y fait rapidement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Admiral T., Didier Daly, Stomy Bugsy
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12 avril 2006

L’enfance nue (1970) de Maurice Pialat

L'Enfance   nue Elle :
C’est avec peu de moyens et des acteurs non professionnels que Pialat parvient à réaliser ce film bouleversant sur un enfant turbulent recueilli par des parents nourriciers à la retraite. Un peu à l’image de l’Antoine Doisnel des 400 coups mais cette fois-ci dans le milieu provincial des corons du nord, la caméra observe sans artifice les gens dans leur simple quotidien. François est instable et change fréquemment de foyer jusqu’à ce que ce couple de retraités parvienne à lui transmettre un peu d’affection et de chaleur humaine. C’est l’authenticité des dialogues, personnages et décors qui contribue à rendre cette peinture sociale encore plus forte et sincère.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce premier film de Maurice Pialat fait étonnamment penser aux 400 coups de Truffaut. Il filme ce sujet sur l’adoption de façon très réaliste mais en même temps très vivante et sait trouver le bon équilibre, malgré un jeu d’acteurs qui est loin d’être très professionnel. Il parvient à rendre cet enfant plus que turbulent assez attachant.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Raoul Billerey, Maurice Coussonneau, Pierrette Deplanque
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12 avril 2006

« …comme elle respire » (1998) de Pierre Salvadori

...Comme   elle respire Elle :
(pas vu)

Lui :
On peut dire que ce film a deux facettes : une face comédie, avec des scènes assez truculentes dues au tandem Stévenin/Riaboukine, et une étude de caractère, une charmante mythomane paumée qui ment comme elle respire. L’assemblage de ces deux facettes n’est pas toujours très réussi, on bascule brutalement de l’un à l’autre et l’ensemble semble manquer d’homogénéité. Le film repose beaucoup sur Marie Trintignant qui semble parfaitement à l’aise dans son personnage mais sans égaler ses meilleures interprétations. Au final, c’est l’aspect comédie qui semble le plus réussi (la scène des cagoules est absolument délirante…) ce qui n’était peut-être pas l’intention du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marie Trintignant, Guillaume Depardieu, Jean-François Stévenin, Serge Riaboukine
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11 avril 2006

Millenium Mambo (2001) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Qianxi manbo »

Millenium Mambo Elle :
Un très beau style novateur pour ce film taïwanais. Même directeur de la photo que dans  In the Mood for Love et A la verticale de l’été. Lumières électriques colorées, écrans de télévision allumés en permanence, travellings flous sur une jeunesse sans repères, boîtes de nuit bleutées, musique techno lancinante, pratiquement pas de dialogues. Tous ces ingrédients sont martelés pour témoigner de l’incommunicabilité entre une jeune fille et son ami jaloux. Les personnages sont pris dans une nasse et perdent leur identité. Alcool, drogues, sommeil rythment des journées vides. No future. Malheureusement à force de répétitions, de lenteurs pesantes, on finit hélas par se désintéresser un peu du sort de ces jeunes gens.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film taiwanais est assez surprenant. Ce n’est pas le sujet ou le scénario qui le rend remarquable puisque le réalisateur nous décrit une génération de style “no future” avec pour seul horizon la drogue et l’alcool, une vie totalement vide, sans communication. Par contre, la forme est très personnelle et originale, avec notamment une utilisation des flous assez étonnante. Malgré cela, on peut trouver le temps un peu long tout de même…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Jack Kao, Tuan Chun-hao
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11 avril 2006

Le métier des armes (2001) de Ermanno Olmi

Titre original : « Il mestiere delle armi »

Le Métier des Armes Elle :
Malgré une belle mise en scène inspirée des peintures flamandes, ce film sur la vie de Jean de Médicis est très difficile d’abord de par l’austérité des propos et le flot d’informations dont le spectateur est abreuvé. L’ennui et le désintérêt gagnent vite…Abandon au bout de 45minutes.
Note : pas   d'étoile

Lui :
Difficile de cerner le propos et les buts du réalisateur dans ce film assez baroque. Nul doute qu’il voudrait créer une ambiance, par le soin apportée à l’image, brumeuse et picturale, et par la généralisation d’une musique grinçante et dérangeante à toutes les scènes. Mais à part cela… il est bien difficile de s’y retrouver et de s’intéresser. La seconde partie, entièrement sur l’agonie de son personnage est particulièrement longue.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Christo Jivkov, Desislava Tenekedjieva
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11 avril 2006

Sous le Silence (2001) de Tom McLoughlin

Titre original : « The Unsaid »

Sous le   Silence Elle :
La grosse cavalerie à l’américaine pour ce thriller psychologique sur le suicide d’un adolescent. Musique omniprésente et assourdissante, l’éternel orage qui dramatise, des personnages stéréotypés. De quoi perdre son temps…
Note : pas d'étoile

Lui :
Un film très hollywoodien, qui veut sans doute passer pour une profonde réflexion sur la pédophilie ou les relations incestueuses, mais qui en fait semble tout de même assez vide et fabriqué de toutes pièces, à la psychologie un peu facile. Les violons sont de sortie pour les scènes qui doivent nous émouvoir, il pleut (très fort) lorsque la scène est grave… (C’est fou le nombre d’orages dans les films hollywoodiens, il fait vraiment un temps de cochon chez eux…) Aucune des ficelles hollywoodiennes ne manque à l’appel. On assiste, spectateur, sans trop s’intéresser au sujet.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Andy Garcia, Vincent Kartheiser, Trevor Blumas, Linda Cardellini
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11 avril 2006

Kandahar (2001) de Mohsen Makhmalbaf

Titre original : « Safar e Ghandehar »

Kandahar Elle :
Oscillant entre le documentaire et le film, Mohsen Makmalbaf nous entraîne en plein coeur de l’Afghanistan au travers d’une femme afghane qui rentre au pays pour retrouver sa soeur qui veut se suicider le jour de l’éclipse. Son dangereux périple à travers le désert et les montagnes croise des cohortes d’unijambistes mutilés par les mines anti-personnelles, des files de femmes voilées soumises au bon vouloir des talibans, des enfants qui récitent mécaniquement les versets du Coran, des villageois affamés ou malades. De belles images choc d’ombres errantes, empreintes d’onirisme, un peu trop peut-être car la situation de ces afghans fait froid dans le dos. Le film a le mérite de mettre au grand jour la situation dramatique dans laquelle se trouve l’Afghanistan.
Note : 3 étoiles

Lui :
On comprend aisément la démarche globale du film, ce désir de sensibiliser sur la condition des femmes afghanes et l’état déplorable du pays sous les talibans. Par contre, il pêche par une recherche excessive de faire des images marquantes, et cette recherche esthétique choque un peu car elle semble un peu déplacée vu le sujet traité, et décrédibilise le propos. Enfin, peut-être faut-il faire cela pour atteindre et marquer un large public.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Nelofer Pazira, Hassan Tantai
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10 avril 2006

Bird (1988) de Clint Eastwood

Bird Elle :
Trois heures d’imprégnation dans la musique et l’univers de Charlie Parker. Clint Eastwood prend son temps pour nous faire découvrir au plus près la psychologie et la musique de ce grand saxophoniste. Magnifiques éclairages de pénombre au coeur des clubs de jazz enfumés des années 50. Forrest Whitaker interprète de façon remarquable ce personnage mythique sans jamais tomber dans les effets faciles. Défonce à l’héroine et alcool conduisent progressivement Charlie Parker vers sa tombe. Nostalgie d’une époque pour Clint Eastwood qui voit surgir le rock et l’apparition de boîtes de strip-tease à la place de ces clubs de jazz populaires.
Note : 5 étoiles

Lui :
Clint Eastwood réussit là sans doute la meilleure biographie de musicien portée au cinéma. Il parvient parfaitement à recréer l’ambiance, l’environnement de la carrière de Charlie Parker, il nous enveloppe dans son monde. Il parvient parfaitement à trouver le bon équilibre, évitant soigneusement tout misérabilisme, tout jugement facile sur sa vie et accorde une grande place à la musique qui tient le tout premier rôle. Car c’est bien un film dédié à la musique qu’Eastwood a voulu réaliser. Forrest Whittaker interprète avec beaucoup de tact son personnage, avec beaucoup de retenue aussi, comme intimidé par l’énormité du bonhomme.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Forest Whitaker, Diane Venora
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9 avril 2006

Un petit jeu sans conséquence (2004) de Bernard Rapp

Un   petit jeu sans conséquence Elle :
Une comédie douce amère bien sympathique adaptée de la pièce de théâtre du même nom. Un couple fait semblant de se séparer pour connaître les réactions de leurs amis sur leur relation amoureuse. C’est un petit jeu cruel et dangereux auquel il se prête car bien évidemment tout le monde a son avis et cherche même à profiter de la situation pour en tirer des avantages. Les dialogues sont amusants et la mise en scène est légère comme cette journée d’été passée dans ce magnifique parc. Sandrine Kiberlain, Yvan Attal et Jean-Paul Rouve sont pétillants. Ce marivaudage sans prétention fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Lui :
On se laisse rapidement gagner par ce petit jeu sans conséquence, amusant (pour nous, spectateurs, du moins) et c’est surtout la qualité des dialogues qui rend ce film vraiment plaisant à regarder. Il y a beaucoup de vivacité dans l’enchaînement des petits rebondissements de cette situation qui n’en est pas une. Sandrine Kiberlain, Jean-Paul Rouve et Yvan Attal sont particulièrement convaincants et contribuent à la réussite de ce film qui amuse et fait passer un bon moment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Yvan Attal, Jean-Paul Rouve, Marina Foïs, Lionel Abelanski
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