14 janvier 2005

À cause, à cause d’une femme (1963) de Michel Deville

À cause, à cause d'une femmeElle :
Comédie fantaisiste et légère sur les multiples relations amoureuses d’un beau jeune homme souriant (Jacques Charrier) qui se voit accusé de meurtre par une femme jalouse. Michel Deville s’amuse à décrypter ces relations de façon ludique. Ce jeune homme passe d‘une femme à l’autre de façon insouciante, découvre le véritable amour mais sans espoir de retour alors que le police est à ses trousses, parvient à se tirer d’affaire grâce à ces femmes qu’il finit par quitter. C’est frais, sans prétention mais quand même un peu longuet.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film léger et plaisant, mêlant le badinage et l’enquête policière. Belle mise en scène de Deville qui parvient bien à nous intéresser à cette histoire futile.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Mylène Demongeot, Jacques Charrier, Marie Laforêt
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13 janvier 2005

Miller’s Crossing (1990) de Joel Coen

Titre français parfois utilisé : Miller’s Crossing – Un cadavre sous le chapeau

Miller's Crossing - Un cadavre sous le chapeau Elle :
Je n’ai pas vraiment apprécié ce film des frères Coen inspiré d’un roman noir de Dashiell Hammett (La Moisson rouge). Je n’accroche généralement pas aux films de mafia avec les sempiternels thèmes de vengeance, d’honneur, de muflerie et de barbarie. La reconstitution des années de la Prohibition est toutefois bien réalisée. Le scénario très académique n’est pas très intéressant. Les personnages sont antipathiques si bien qu’il est bien difficile de se raccrocher à quelque chose. Je préfère les vrais films noirs originaux qui insistent davantage sur l’ambiance que sur le visuel sanguinolent.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film des frères Coen m’est plus apparu comme un exercice de style, un exercice de retrouver cette atmosphère si particulière des films noirs des années 40, d’y placer un bon nombre de références et de clins d’oeil et un peu d’humour décalé. Le résultat ne m’est pas apparu si probant, principalement parce que le scénario, sans être bien compliqué, est touffu au possible et qu’il n’y a vraiment aucun personnage vraiment accrocheur, du moins pour lequel on pourrait manifester un tant soit peu de sympathie ou un minimum d’intérêt.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gabriel Byrne, John Turturro
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9 janvier 2005

La folle ingénue (1946) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Cluny Brown »

La folle ingénueElle :
C’est en épicurien que Lubitsch donne un bon coup de pied dans les conventions de la haute société anglaise. Il pourfend les travers, la rigidité et l’hypocrisie de cette bourgeoisie en choisissant comme personnages Charles Boyer en philosophe jouisseur de la vie et Jennifer Jones en servante ingénue et experte en plomberie. Il bouscule les codes sociaux, remet en cause la condition de la femme avec humour et satisfaction. On a droit à une suite de quiproquos bien enlevés qui ont dû choquer les âmes bien pensantes de l’après-guerre.
Note : 4 étoiles

La folle ingénueLui :
Cette comédie de Lubitsch est assez piquante envers les moeurs coincées de la société anglaise de l’entre deux guerres, principalement sur le plan du rapport entre les personnes de niveau différent dans l’échelle sociale. Lubitsch utilise une fois de plus l’humour, en exagérant et en forçant le trait, pour attaquer certains piliers de notre civilisation. Charles Boyer est particulièrement à l’aise dans ce personnage d’anticonformiste amoureux. Un film amusant et plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Boyer, Jennifer Jones
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8 janvier 2005

Saraband (2003) d’ Ingmar Bergman (TV)

SarabandElle :
Ce film testamentaire et en partie autobiographique de Bergman remet en scène 30 ans plus tard Liv Ullman et Erland Josephson, les deux acteurs de « Scènes de la vie conjugale ». Ce retour de Marianne vers son ancien mari la replonge au cœur du drame familial qui ne s’est pas cicatrisé avec le temps. C’est dans un décor dépouillé et à fleuret moucheté que Bergman sonde la noirceur des sentiments qui habite le père et le fils et sa fille. Il n’y a pas de cri et de violence, juste des vérités sèchement assenées qui font encore plus mal. Haine, jalousie, rancœur, égoïsme, inceste, vie, mort, de nombreux thèmes liés à la vieillesse de ce couple sont explorés avec sensibilité. Je ne dirai pas que ce film est un chef d’œuvre. Il fascine car c’est le dernier film de Bergman avant son exil définitif sur une île. Je reprocherai également la longueur de certains monologues qui ont tendance à nous plonger dans la torpeur.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film (ou plus exactement téléfilm) sur la complexité des rapports humains est particulièrement sombre et peu optimiste. C’est bien entendu assez terrible de voir des vies ainsi gouvernées en quelque sorte par la haine. Articulé en 8 tableaux, le film est construit sur les dialogues, 2 personnages à la fois donc, 2 personnages qui se confient ou se confrontent. Il m’a paru un peu difficile d’accrocher, d’autant plus que les personnages sont soit détestables soit d’une froideur polaire. La vision que Bergman a des rapports humains n’est guère attirante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Liv Ullmann, Erland Josephson, Börje Ahlstedt
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7 janvier 2005

Le cheval venu de la mer (1992) de Mike Newell

Titre original : « Into the West »

Into the WestElle :
J’ai toujours été fascinée par les chevaux ; c’est pourquoi j’avais choisi ce film. Il s’agit d’un très beau cheval blanc recueilli par des enfants bohémiens mais que la police veut récupérer à tout prix. Hormis les belles galopades dans les landes irlandaises, le scénario est un peu tiré par les cheveux et s’adresse plus à des enfants. On a droit au papa alcoolique, à la maman décédée, aux deux enfants livrés à eux-mêmes dans les terrains vagues d’une cité de Dublin. Et la course poursuite dure très très longtemps. Dommage, le cheval était magnifique.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est avant tout un film pour les piti-nenfants…
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Gabriel Byrne
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6 janvier 2005

The Station Agent (2003) de Thomas McCarthy

Autre titre (Canada) : Le chef de gare

Station agentElle :
Ce film d’auteur est un petit bijou d’humour, de tendresse et d’amitié entre trois paumés de l’Amérique actuelle et profonde. Joe, un vendeur ambulant gaffeur, Olivia, une femme blessée par le deuil de son fils, et Fin le nain qui regarde passer les trains devant la gare dont il vient d’hériter, se rencontrent et s’attirent de par leur solitude respective. Ils s’apprivoisent, déambulent sur la voie ferrée et regardent passer la vie. Ce film original est drôle et ne tombe pas dans la compassion malsaine. Le réalisateur est parvenu à créer des personnages attachants et hors du commun. A recommander chaudement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film est bâti sur trois personnages, le personnage principal étant un homme nain passionné de trains qui rencontre une femme et un homme, qui tout comme lui ont un peu du mal à trouver leurs marques. Ce qui est assez remarquable, c’est que Thomas McCarthy parvient à bâtir un film intéressant avec fort peu de choses, seulement en montrant la relation à la fois banale et extraordinaire qui s’établit entre ces 3 personnages qui finissent par être très attachants. Un film tout en délicatesse et avec une bonne dose d’humour.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Dinklage, Bobby Cannavale, Patricia Clarkson
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5 janvier 2005

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2003) de François Dupeyron

Monsieur Ibrahim et les fleurs du CoranElle :
J’ai plutôt bien aimé cette adaptation du roman d’Eric-Emmanuel Schmitt. La relation filiale qui se crée entre ce vieux musulman et ce jeune juif sans famille est touchante et François Dupeyron parvient à saisir les moments d’émotion. Les messages d’espoir, de sagesse et de simplicité ne laissent pas insensibles. Omar Sharif est plutôt convaincant. La reconstitution de la rue Bleue des années 60 est bien faite même si elle est un peu trop léchée. On passe un bon moment et le film donne envie d’autres romans d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Note : 4 étoiles

Lui :
Cette histoire de jeune adolescent parisien des années 60 qui se lie d’amitié avec un commerçant arabe de son quartier est assez réussie et assez touchante. Le scénario en soi n’est pas des plus passionnant, et il comporte quelques incongruités, mais le traitement est vraiment proche des personnages, avec beaucoup de chaleur et d’humanité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Omar Sharif, Pierre Boulanger
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4 janvier 2005

Self control (2003) de Peter Segal

Titre original : Anger management

Anger managementElle :
Abandon. Ce film n’est pas du tout amusant ni intéressant un tant soit peu. Jack Nicholson qui semble s’acheminer de plus en plus vers des rôles de comédie, ne parvient pas à relever le défi. Quant à Adam Sandler que l’on a vu dans Punch Drunk Love, il est inexistant.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Après une mise en place un peu poussive, le film prend bien son rythme de croisière et enchaîne différentes situations assez amusantes de cet homme forcé à soigner un tempérament coléreux qu’il n’a pas. C’est amusant, à prendre au second degré (du moins faut-il l’espérer… !) et Nicholson se donne à fond pour rendre son personnage de docteur… pittoresque. Belle brochette d’acteurs dans les rôles de second plan. On rit franchement et l’ensemble est bien dosé.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Adam Sandler
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3 janvier 2005

La tête d’un homme (1933) de Julien Duvivier

La Tête d'un hommeElle :
Cette adaptation d’un roman de Georges Simenon avec Harry Baur en Maigret est loin d’être le meilleur film de Duvivier. La première partie est bien mise en place puis, brusquement, il y a de nombreuses maladresses de mise en scène qui nuisent au scénario (personnages flous, personnages filmés devant un écran, beaucoup de théâtralité). Seul, Harry Baur reste sobre dans son jeu de flic patient. La fin très expressionniste traîne quelque peu en longueur et l’on a hâte d’en finir. Dommage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le scénario adapté de Simenon a beau être riche et fort, Julien Duvivier semble passer à côté, plus soucieux de mettre en scène le milieu populaire de Montparnasse de cette époque. Le développement de l’histoire est assez brouillon et le dénouement confus, maladroitement bâclé. Le film s’enlise dans de longues scènes d’atmosphère qui ne font nullement avancer l’histoire.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Harry Baur, Valéry Inkijinoff, Gaston Jacquet
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Remake :
L’homme de la Tour Eiffel (The man on the Eiffel Tower) de Burgess Meredith (1949) avec Charles Laughton.

2 janvier 2005

93, rue Lauriston (2004) de Denys Granier-Deferre (TV)

93, rue LauristonElle :
On assiste au récit d’anciens collabos devant un commissaire interprété sobrement par Michel Blanc. On est atterré par les atrocités commises. Durant cette trouble période de l’occupation, la police de Vichy se conduisit de façon épouvantable avec les juifs, de façon presque pire que les allemands. Une terrible pression était mise pour faire collaborer des français qui à leur tour n’hésitait pas à torturer. Cette fiction basée sur des personnages réels souffre parfois de lourdeur et est un peu trop marquée « téléfilm ».
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce téléfilm bénéficie d’un ensemble d’acteurs de tout premier plan pour relater le rôle assez sinistre du service de la Rue Lauriston pendant la guerre. Il est monté en série de flash-back, des scènes racontées par certains protagonistes lors d’une brève enquête (qui restera sans suite) ; le rythme est assez rapide et enlevé. Le film sait bien évoquer les terribles méfaits de ce service sans se complaire à les montrer. Une bonne reconstitution, qui fait office de témoignage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Samuel Le Bihan, Daniel Russo
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