31 janvier 2005

Sommaire de janvier 2005

Happy End

(2003) d’ Amos Kollek

Entre le Ciel et l’Enfer

(1963) d’ Akira Kurosawa

Confessions d’un homme dangereux

(2002) de George Clooney

Derrière la façade

(1939) de Georges Lacombe et Yves Mirande

Pas sur la bouche

(2003) d’ Alain Resnais

C’est donc ton frère

(1936) de Harry Lachman

Le club des Empereurs

(2002) de Michael Hoffman

Stormy Weather

(2003) de Sólveig Anspach

Intolérable Cruauté

(2003) de Joel Coen et Ethan Coen

À cause, à cause d’une femme

(1963) de Michel Deville

Miller’s Crossing

(1990) de Joel Coen

Cluny Brown

(1946) de Ernst Lubitsch

Saraband

(2003) d’ Ingmar Bergman (TV)

Le Cheval venu de la Mer

(1992) de Mike Newell

The Station Agent

(2003) de Thomas McCarthy

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran

(2003) de François Dupeyron

Anger Management

(2003) de Peter Segal

La tête d’un homme

(1933) de Julien Duvivier

93, rue Lauriston

(2004) de Denys Granier-Deferre (TV)

Johnny English

(2003) de Peter Howitt

Nombre de billets : 20

27 janvier 2005

Happy End (2003) d’ Amos Kollek

Titre original : « Nowhere to Go But Up »

Happy endElle :
Amos Lolleck m’avait conquise dans Sue perdue dans Manhattan. Dans cette comédie à l’eau de rose, il se contente d’utiliser le filon d’Amélie Poulain en utilisant une nouvelle fois Audrey Tautou en gamine pétillante qui sourit tout le temps. Le thème de la jeune fille qui veut devenir actrice à New-York est très éculé. Cette pauvre fille dort dehors, ne mange pas à sa faim, n’a pas de travail et pourtant elle est en pleine forme. Cette vision déformée de la vie des SDF est ridicule. Audrey Tautou ne manque pas de talent mais les réalisateurs ne prennent pas le risque de lui confier d’autres rôles plus profonds.
Note : 2 étoiles

Lui :
Pas grand chose dans ce film si ce n’est Audrey Tautou qui s’escrime à charmer les américains en faisant l’ingénue innocente et fofolle. Elle en rajoute des tonnes et… s’en sort plutôt bien. Mais cela ne rend pas le film plus intéressant pour cela, et l’on s’ennuie devant cette interminable collection de clichés américains…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Justin Theroux, Jennifer Tilly
Voir la fiche du film et la filmographie de Amos Kollek sur le site IMDB.

Voir les autres films de Amos Kollek chroniqués sur ce blog…

26 janvier 2005

Entre le Ciel et l’Enfer (1963) d’ Akira Kurosawa

Titre original : « Tengoku to jigoku »

Entre le Ciel et l’Enfer Elle :
Ce film noir se divise en deux parties : le ciel représenté par le riche industriel Gondo qui vit sur une colline dominant Tokyo et le ravisseur qui croit enlever le fils de Gondo mais n’enlève que le fils du chauffeur. La première moitié du film est un huis clos oppressant dans la villa. L’industriel se résout à perdre sa fortune et à payer la rançon alors que ce n’est pas son fils. La deuxième partie est consacrée à la longue enquête minutieuse qui nous entraîne dans les bas-fonds de la ville où se réfugient les drogués. Kurosawa parvient très habilement à mêler, l’angoisse qui ronge les protagonistes et les fils de l’enquête. Le cinémascope noir et blanc participe à créer cette atmosphère inquiétante et onirique.
Note : 5 étoiles

Lui :
Entre le ciel et l’enfer est un très beau film de Kurosawa, assez riche dans son déroulement puisqu’il démarre par un huit clos, puis il démonte les rouages de l’enquête de police et finit par montrer les bas-fonds de la ville. Même dans la partie huis clos, Kurosawa parvient à nous tenir en haleine et les quelque 2h20 du film passent très rapidement. La photographie noir et blanc est assez splendide, très contrastée, accentuant la différence entre le haut et le bas. Le film est riche dans son contenu, jouant beaucoup sur le contraste entre les deux univers. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Kyôko Kagawa
Voir la fiche du film et la filmographie de Akira Kurosawa sur le site IMDB.

Voir les autres films de Akira Kurosawa chroniqués sur ce blog…

25 janvier 2005

Confessions d’un homme dangereux (2002) de George Clooney

Titre original : « Confessions of a Dangerous Mind »

Confessions d'un homme dangereux Elle :
Pour son premier film, George Clooney entreprend de nous narrer sur le ton de la comédie mêlée de drame la biographie d’un animateur de télé poubelle des années 70. On connaît l’admiration de Clooney pour les cinéastes indépendants américains. Mais hélas, sur ce sujet éculé, il tente en vain de jouer à Steven Soderbergh. Il abuse d’effets visuels plus ou moins réussis, cherche à tout prix à être original dans la forme au détriment du fond. On finit par se lasser au bout de 30 minutes et les déboires de ce Chuck Barris antipathique me laissent parfaitement indifférente. On te préfère en acteur, George, et pas trop souvent.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’histoire de Confessions d’un homme dangereux est assez extravagante et George Clooney, qui réalisait là son premier film, a choisi de la filmer de façon tout aussi extravagante : il multiplie les effets, les solarisations d’images, les cadrages exotiques, les transitions inattendues… mais tout cela semble beaucoup trop artificiel, donne l’impression de faire de l’original pour faire de l’original. L’histoire, avec tout cela, passe un peu au second plan, et l’on doit se forcer pour s’intéresser un peu à cette histoire d’animateur TV devenu tueur pour la CIA.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sam Rockwell, Drew Barrymore
Voir la fiche du film et la filmographie de George Clooney sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Clooney chroniqués sur ce blog…

22 janvier 2005

« Derrière la façade » (1939) de Georges Lacombe et Yves Mirande

Derrière la façadeElle :
Bonne enquête policière bien enlevée avec toute une pléiade d’acteurs de renom et de seconds rôles aux visages familiers (Jules Berry, Gaby Morlay, Elvire Pöpesco, Michel Simon, Von Stroheim, Julien Carette etc…). L’enquête sur le meurtre d’une propriétaire d’un immeuble nous conduit dans chacun des appartements. On y fait la rencontre de personnages loufoques qui ont tous quelque chose à se reprocher. Les apparences de façade vacillent. L’humour est également au rendez-vous avec les querelles des deux inspecteurs.
Note : 4 étoiles

Lui :
Ce film de la fin des années 30 est un grand patchwork tout en formant un bel ensemble: Tout d’abord, on est étonné par la profusion d’acteurs vedettes et ensuite, le scénario se prête parfaitement à toute cette série de portraits différents, qui sont un étonnement permanent, une surprise à chaque fois que l’on pousse une porte dans cet immeuble où deux policiers font une enquête sur un meurtre. Il y a d’ailleurs beaucoup d’humour engendré par cette rivalité entre les deux policiers. Même si la peinture sociale reste au niveau des clichés, le film est une réussite qui garde toute sa fraîcheur et son mordant quelque 65 ans plus tard.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jules Berry, Gaby Morlay, Elvire Popesco, Michel Simon, Erich Von Stroheim, Julien Carette
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Georges Lacombe et d’Yves Mirande

20 janvier 2005

Pas sur la bouche (2003) d’ Alain Resnais

Pas sur la boucheElle :
Une fois qu’on est parvenu à rentrer dans l’univers de cette opérette de 1925 revisitée par Alain Resnais, il suffit de se laisser aller, de regarder les chatoyants décors et costumes, les éclairages somptueux, d’écouter ces numéros de chants chorégraphiés par des acteurs de talent (S. Azéma, P. Arditi, L. Wilson, A. Tautou, D. Prévost et Darry Cowl en concierge). Le rouge symbolise l’amour sous tous les sens du terme (passion, mariage, adultère). Malgré quelques petites longueurs, Resnais réussit à faire un vaudeville pétillant, bourré d’humour, de situations cocasses où les uns et les autres exaltent les valeurs de l’amour. C’est une façon pour lui de rendre hommage à la période sa jeunesse.
Note : 4 étoiles

Lui :
Malgré mes réticences à regarder une opérette, je dois bien avouer avoir beaucoup apprécié… et cette histoire légère à souhait est un ravissement permanent. Il y a une très grande douceur dans les images et la maîtrise d’Alain Resnais dans la mise en scène est phénoménale. Il a une façon de jouer avec les décors, de les mettre en harmonie avec ses personnages, c’est du grand art. Et il parvient à insuffler une vie et une chaleur rare dans ses images. Ajoutez à cela un scénario, qui sur une trame assez classique et vaudevillesque (une femme qui cherche à cacher à son mari qu’elle a déjà été mariée), parvient à donner des situations tout à fait variées et sans jamais ne tomber dans l’excès. On pense par moments au Guitry des meilleurs jours. Et les chansons (qui me faisaient si peur) sont somme toute bien intégrées dans l’ensemble et à part une ou deux passent très bien. Resnais nous montre une fois de plus son grand art, pour notre plus grand plaisir.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sabine Azéma, Pierre Arditi, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Daniel Prévost, Lambert Wilson, Darry Cowl, Jalil Lespert
Voir la fiche du film et la filmographie de Alain Resnais sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alain Resnais chroniqués sur ce blog…

19 janvier 2005

C’est donc ton frère (1936) de Harry Lachman

Titre original : « Our Relations »

C'est donc ton frèreElle :
Laurel et Hardy ont des frères jumeaux… Ce postulat de départ permet de générer de nombreux quiproquos, face à leurs épouses ou amies qui pensent avoir affaire à leurs maris ou à leurs amis. Les deux duos finissent par se mélanger si bien que l’on ne sait plus très qui est qui. Quelques scènes sont particulièrement réussies, telles celle de la cabine téléphonique ou celle où ils se retrouvent les pieds dans le ciment à se dandiner au-dessus du vide. Les effets sonores, assez explicites, pimentent les situations. L’ensemble est parfaitement dosé. Du bon cinéma comique qui traverse bien les générations.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’introduction de frères jumeaux à Laurel et Hardy est particulièrement bien exploitée : cela nous donne toute une série de situations assez rocambolesques et le scénario sait ne pas trop alourdir les quiproquos qui en résultent. C’est donc ton frère est très réussi et très amusant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Harry Lachman

18 janvier 2005

Le club des Empereurs (2002) de Michael Hoffman

Titre original : « The Emperor’s Club »

Le club des empereurs Elle :
Ce film est assez bien réalisé mais a un air de déjà vu. On repense au Cercle des Poètes Disparus mais un ton en dessous. Il s’agit des vertus de l’éducation dispensée par William Hundert, un professeur émérite d’histoire romaine vis-à-vis de ses élèves. Il faut dire que ces élèves font partie de l’élite et appartiennent à des familles très riches. Parmi eux un rebelle tricheur que le professeur croit pouvoir ramener dans le droit chemin en le favorisant et en lui inculquant les valeurs de probité et de morale. Malheur lui en prend car ce jeune nanab ne se départira jamais de son vilain défaut. On ne s’ennuie pas mais c’est assez académique, coincé et moralisateur. Il aurait mieux valu situer cette histoire dans une école où se côtoient toutes les couches sociales.
Note : 3 étoiles

Lui :
Par certains côtés, cette histoire de prof rigide mais juste dans une école privée de la haute société peut rappeler Le cercle des poètes disparus. Mais hélas ce film, tout en ayant une réalisation parfaite, nous laisse un peu sur notre faim car cette histoire ne semble mener nulle part, si ce n’est à une demi leçon de morale. En fait, on se rapproche plus d’un divertissement un peu vide.
Note : 3 étoiles

Acteurs:  Kevin Kline, Emile Hirsch, Rob Morrow
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Michael Hoffman

17 janvier 2005

Stormy Weather (2003) de Sólveig Anspach

Titre islandais : Stormviðri

Stormy weatherElle :
Sólveig Anspach nous narre la relation très intense qui s’établit entre une jeune psychiatre interprétée par Elodie Bouchez et une femme autiste islandaise. Ce qui parait un peu invraisemblable c’est que le médecin quitte son ami et son travail pour rejoindre cette femme mariée sur une île islandaise coupée du monde au climat tourmenté. Comme c’est une petite île semblable à une prison l’hiver, on ne sait pas traiter l’autisme puisqu’il n’y a pas de psychiatre. Les malades vivent en famille et sans soin particulier. La réalisatrice ne porte pas de jugement sur l’utilité ou non des soins à prodiguer. Elle observe simplement le comportement de ces deux femmes attirées l’une vers l’autre par on ne sait quel lien mystérieux.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une jeune psychiatre qui noue une relation un peu trop intense avec sa patiente autiste au point de tout abandonner pour aller la retrouver sur une île perdue au large de l’Islande, c’est une histoire assez étonnante, à la quelle on croit assez peu, mais il faut mettre au crédit de Solveig Anspach le fait de n’utiliser aucune des ficelles classiques pour nous mettre la larme à l’oeil. Non, elle préfère nous décrire assez fidèlement la relation étrange qui s’établit, même si en final on se demande un peu ce qu’elle a voulu nous montrer.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Elodie Bouchez, Didda Jónsdóttir
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Sólveig Anspach

16 janvier 2005

Intolérable cruauté (2003) de Joel Coen et Ethan Coen

Titre original : Intolerable Cruelty

Intolérable CruautéElle :
Bonne comédie avec le duo certes un peu trop voyant Zeta-Jones et George Clooney. Cette satire au vitriol de la jet-set hollywoodienne passe en revue tous les travers, tentations, mensonges, manipulations de ces gens riches ou qui désirent l’être à tout prix. Les seconds rôles que les frères Coen ont concocté sont excellents et on rit franchement (l’associé de Clooney, la copine de Zeta-Jones, le tueur asthmatique, le baron Krauss von Espy). J’ai moins aimé cette histoire de divorces à répétition qui a fini par me lasser.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a vraiment beaucoup d’humour et de dérision dans Intolérable Cruauté des frères Coen. Le scénario renouvelle bien le genre « veuve noire », genre souvent traité au cinéma, en s’amusant beaucoup avec la place des personnages dans l’intrigue et introduisant une trame particulièrement élaborée et complexe. Les personnages sont souvent caricaturés à outrance, mais c’est pour notre plus grand plaisir. On peut juste reprocher un certain côté racoleur, avec cet étalage de luxe et d’argent et ses deux acteurs vedettes. Un film réellement amusant et assez mordant (même si on peut se demander si ce genre de caricature n’entérine pas une situation plus qu’elle ne la dénonce, mais bon, ne boudons pas notre plaisir…)
Note : 5 étoiles

Acteurs: George Clooney, Catherine Zeta-Jones
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Coen et Ethan Coen sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frères Coen chroniqués sur ce blog…