21 février 2005

Bienvenue Mister Chance (1979) de Hal Ashby

Titre original : « Being There »

Being thereElle :
Pas patiente ce soir. Déjà que je ne suis pas fan de Peter Sellers, je craque. Une mise en bouche interminable et aussi ennuyeuse que ce personnage insensible à son environnement et qui n’est jamais sorti de chez lui.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Sur le thème déjà largement traité du candide, Hal Ashby réussit là un film assez attachant, drôle et mordant. Peter Sellers incarne à merveille cet illettré qui n’est jamais sorti de la maison où il était jardinier qui, par quelques remarques pleines de bon sens commun, va remuer tout le petit monde politique à Washington. Inébranlable, il rappelle par certains côtés Buster Keaton. L’humour est là, constamment, toujours à la limite de la satire mordante des puissants. Bien sûr, cela ne peut aller très loin, mais le film fait passer un bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Shirley MacLaine, Melvyn Douglas
Voir la fiche du film et la filmographie de Hal Ashby sur le site IMDB.

20 février 2005

« La Planète bleue » (2003) de Andy Byatt et Alastair Fothergill

Titre original : « Deep Blue »

Planete bleueElle :
Très beau film documentaire de la BBC sur le milieu marin fait pour nous en mettre plein le yeux et plein de prouesses techniques. C’est un magnifique spectacle avec des scènes à couper le souffle, le tout sur des musiques originales calées sur les images. C’est plus un hymne à la nature qu’un documentaire scientifique ; les commentaires sont assez sommaires. On part du ciel pour aller vers les très grandes profondeurs et on découvre un monde peuplé d’animaux extra-terrestres. On passe du bleu au noir effrayant. On assiste au combat des prédateurs, au jeu des poissons, à de superbes ballets aquatiques, à la vie étrange des coraux. Bref, c’est somptueux.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le but de ce film n’est visiblement pas d’être un documentaire mais plutôt de nous émerveiller avec des images de l’univers de la mer. Et sur ce plan, il est très réussi tant ses images sont une source permanente d’étonnement et de ravissement. La recherche d’un certain esthétisme est évidente et réussie, non pas en donnant dans le style coloré des poissons coralliens mais plutôt sur l’harmonie des couleurs, sur les grandes masses. Ajoutez une bonne dose d’images particulièrement spectaculaires et vous avez un film passionnant à regarder et particulièrement envoûtant.
Note : 5 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Andy Byatt et celle de Alastair Fothergill

19 février 2005

Nadia (2001) de Jez Butterworth

Titre original : « Birthday Girl »

Nadia Elle :
Que sont allés faire Nicole Kidman, Vincent Cassel et Mathieu Kassovitz dans cette comédie anglaise de débutant ? Ils parlent russe la plupart du temps. C’est à la limite du ridicule. Mis à part ça, pas grand-chose de positif à dire. Cette histoire d’escroquerie d’un gentil anglais par cette belle ensorceleuse russe ne fonctionne pas. C’est creux. Le réalisateur a du mal à remplir si bien que très vite on décroche.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur cette histoire un peu originale de mariage par Internet, le scénario reste assez prévisible et surtout traîne en longueur. Nicole Kidman et Ben Chaplin sont très bien mais ne parviennent pas à relever suffisamment ce film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Ben Chaplin, Vincent Cassel, Mathieu Kassovitz
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18 février 2005

La brigade du suicide (1947) d’ Anthony Mann

Titre original : « T-Men »

La brigade du suicide Elle :
Bon et beau film noir mis à part une voix off un peu agaçante qui commente les filatures de deux agents du Ministère. Anthony Mann nous fait remonter toute la filière de ces faux-monnayeurs par l’intermédiaire de deux agents du Trésor qui doivent infiltrer le réseau. La ruse, la patience, le sacrifice, le risque faisant partie de l’aventure, suscitent l’intérêt du spectateur. Le scénario est touffu et les ramifications pour connaître l’instigateur suprême sont complexes.
Note : 4 étoiles

Lui :
A la limite du documentaire, ce film noir reste très didactique dans son déroulement, voulant montrer avec minutie toutes les étapes d’une enquête sur des faux-monnayeurs. Ce but est certes atteint mais globalement le film manque un peu d’atmosphère, les personnages restent peu étoffés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dennis O’Keefe, Mary Meade, Alfred Ryder
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17 février 2005

« Même Dieu est venu nous voir » (2001) de Petar Popzlatev

Titre original : « Posseteni ot gospoda »

Meme Dieu est venu nous voirElle :
Une curiosité bulgare qui ne manque pas d’originalité et d’humour. La visite d’un sociologue français dans un village perdu de Bulgarie nous plonge dans un monde loufoque et absurde. Les villageois ont des comportements étranges tel le maire-instituteur qui débaptise ses citoyens ou cet homme qui paye des habitants pour pouvoir se faire projeter un film. Le vin coule par le robinet, les avions sont déglingués et les habitants semblent perdus et sans avenir. Certaines scènes sont très drôles. Néanmoins, le film trop long et décousu fait fléchir l’intérêt.
Note : 3 étoiles

Lui :
C’est une série de petites variations autour d’instantanés aussi saugrenus que loufoques, de la vie d’un petit village albanais. Beaucoup de moments assez savoureux avec comme constante une certaine logique de l’absurde, le seul souci étant qu’il manque sans doute un liant à tout cela, pour que le film dépasse le niveau de « curiosité ». Très amusant tout de même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Philippe Volter, Itschak Fintzi
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Petar Popzlatev

15 février 2005

Terminator 3 : le soulèvement des machines (2003) de Jonathan Mostow

Titre original : « Terminator 3: Rise of the machines »

Terminator 3 - Le soulèvement des machines Lui :
L’histoire a beau prolonger les deux volets précédents, le film se présenterait plutôt comme un remake des deux premiers, tant Mostow a repris à la fois des ingrédients, des situations et des dialogues de deux premiers volets, parfois pour les détourner ou même les tourner en dérision. C’est même étonnant la dose d’humour qu’il réussit à parsemer tout au long du film. Les scènes d’actions sont assez spectaculaires et impressionnantes, le scénario est moins étoffé. L’ensemble reste assez bien réussi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Nick Stahl, Claire Danes
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Voir les autres films de Jonathan Mostow chroniqués sur ce blog…

14 février 2005

Saltimbank (2003) de Jean-Claude Biette

SaltimbankElle :
Film hermétique et ennuyeux dans le genre intellectuel parisien gonflant. On se retrouve au sein d’une troupe de théâtre qui éprouve des difficultés existentielles. Le monde de l’argent s’oppose au monde de la création. Tous les personnages font une tête d’enterrement et on ne sent absolument pas concerné par leurs problèmes. Les liens qui relient tous ces gens sont confus et participent à cette sensation d’indifférence.
Note : 2 étoiles

Lui :
Semblant ne pas suivre de trame, Jean-Claude Biette se laisse porter par son inspiration pour nous livrer un ensemble pêle-mêle de scènes. L’ensemble se passe dans un milieu intellectuel très parisien, semblant ne se préoccuper que de théâtre. Le résultat est à l’image des personnages : assez ennuyeux et plutôt vide.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jeanne Balibar, Jean-Marc Barr, Jean-Christophe Bouvet
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13 février 2005

Cube 2 : Hypercube (2002) d’ Andrzej Sekula

Cube 2Elle :
(N’a pas souhaité le voir).

Lui :
Alors que le premier « cube » m’avait paru bien peu réussi, gâché et franchement rasoir, cette nouvelle variation sur le même thème (faite par une équipe totalement différente) m’a assez captivé. Le thème reste « des personnages prisonniers d’une structure dont la logique les dépasse ». La mise en place est rapide mais bien dosée, les personnages très complémentaires sans être caricaturaux et le déroulement suffisamment intriguant pour que l’on soit pris totalement par le film. Les « explications » physiques restent suffisamment vagues pour ne pas être fumeuses, en fait tout est bien dosé dans ce film et c’est ce qui fait qu’il fonctionne parfaitement. Nous pouvons ainsi nous concentrer sur les personnages et sur leur réaction à cette situation assez supra-naturelle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kari Matchett, Geraint Wyn Davies
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Lire nos commentaires sur le premier volet : Cube (1997) de Vincenzo Natali

12 février 2005

Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976) d’ Alain Tanner

JonasElle :
Film sombre de 1976 sur les désillusions de huit soixante-huitards six ans après la Révolution. Une caissière, un chômeur, un prof, des paysans, une mère de famille, une secrétaire censés représenter les différentes couches de la société expriment leurs frustrations politiques, sexuelles, critiquent le système capitaliste et la société de consommation. Le ton est désenchanté mais également pontifiant. La façon dont Alain Tanner met en scène toutes ces rancoeurs est souvent maladroite. Le discours sur l’effondrement des utopies semble plaqué et artificiel. L’ensemble manque de légèreté et d’espoir même si ces marginaux tentent vainement de recréer un monde idéal.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce film, sur les désillusions post-soixante-huitarde des années 70, paraît bien décalé revu 30 ans plus tard : Tanner jette pêle-mêle un grand nombre de thèmes, sans construction, utilisant une représentation idéaliste et un peu naïve, avec une constante : la désillusion.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Jean-Luc Bideau, Myriam Boyer, Miou-Miou, Rufus
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10 février 2005

Aelita (1924) de Yakov Protazanov

Titre original : « Аэлита »
Autres titres : « Aelita, the Queen of Mars », « Revolt of the Robots »

Aelita Lui :
Ce film muet soviétique, tourné en 1924, est vraiment étonnant. Aelita est tout d’abord étonnant par son propos, puisque 4 ans avant Metropolis de Fritz Lang il crée un univers de science-fiction, une vision vraiment novatrice d’une civilisation martienne en utilisant des costumes et des décors inspirés du cubisme. Aelita est étonnant aussi par son message, subtil et complexe, puisque l’on peut y lire aussi bien un pamphlet anti-communiste dans la façon où il nous montre une Russie pleine de miséreux (1), Aelita qu’une propagande communiste dans cette dualité Mars capitaliste face à la Terre communiste. Au final, le film est vraiment prenant. La musique récemment rajoutée est quelquefois en décalage et aurait tendance à gêner un peu le récit. Aelita connut un gros succès en Union Soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yuliya Solntseva, Vera Orlova
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(1) On peut bien entendu objecter qu’en 1924, l’Union Soviétique sortait à peine de la guerre civile qui a ravagé son économie. Ceci dit, il s’agit ici d’une oeuvre d’anticipation et c’est en cela que la vision que Pritazanov donne de la Russie est assez terrible. Le réalisateur venait d’ailleurs de rentrer dans son pays… après s’être, dans un premier temps, exilé en France pour fuir la révolution. 
Aelita est la première grande production soviétique sous le contrôle total du cinéma mis en place par Lénine, précédent ainsi de très peu les grands films de propagande (La grève d’Eisenstein est également de 1924 mais les moyens mis en oeuvre étaient bien moindres que pour Potemkine l’année suivante).