11 juillet 2005

Steamboat round the bend » (1935) de John Ford

Autre titre : « Steamboat Bill »
Titre français : (pas de titre français)

Steamboat Round the BendElle :
Un meurtre commis par le jeune Duke pour sauver sa petite amie des griffes de sa famille est le point de départ de cette histoire qui se situe sur les bords du Mississipi au temps des bateaux à vapeur. John Ford y exalte les valeurs de fraternité et de générosité au travers de l’oncle John qui protège le couple maudit et notamment la jeune fille avec qui il se comporte comme un père. Malgré certaines longueurs et clichés, il y a de bonnes choses notamment sur la vie à cette époque avec les prédicateurs hallucinés qui haranguaient les foules crédules. L’humour habite des personnages haut en couleur. Le plus exaltant est la course de bateaux à vapeur crachant de la fumée noire que John Ford met habilement en scène.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film assez plaisant, qui met en avant des valeurs très simples (la famille, acceptation de l’autre, … etc). Le film a toutefois un peu vieilli et certaines scènes semblent s’allonger inutilement. Il est surtout intéressant pour ses personnages principaux, caractères admirablement brossés au travers de cette connivence un peu forcée entre un quinquagénaire et la fiancée de son neveu, le tout dans le monde si particulier des bateaux à aubes sur le Mississippi.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Will Rogers, Anne Shirley
Voir la fiche du film et la filmographie de John Ford sur le site IMDB.

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10 juillet 2005

I Am Josh Polonski’s Brother (2001) de Raphaël Nadjari

Autre titre : « Burnt »

I Am Josh Polonski's BrotherElle :
Le réalisateur français Raphaël Nadjari réalise ce film très personnel en super 8 dans le milieu juif de New-York, à l’image d’un certain cinéma américain indépendant. Il privilégie le grain de la pellicule, les images floues, les mouvements de caméra furtifs pour accentuer la fuite en avant et mortelle de Josh Polonski. C’est son frère Abe qui retrace le parcours de ce frère apparemment sans histoire mais tué par balles. Abe très perturbé par la mort de Josh, rejette sa famille et ne respecte plus les interdits du deuil juif. Il fréquente l’amie prostituée de son frère, s’endette, rencontre les malfrats, pénètre dans les bouges mal famés. C’est sombre et noir tout comme cette vie qui bascule de la normalité vers les bas-fonds de New-york.
Note : 3 étoiles

Lui :
Filmé volontairement de façon primitive avec une caméra qui a probablement vu la guerre (la première…), un grain d’image assez proche du plat de lentilles et un manque de lumière permanent, ce film n’est pas sans charme par son côté documentaire et son aspect authentique. Cependant, le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, les personnages sont assez mal brossés, peu étudiés en profondeur et on a l’impression de perdre beaucoup de temps en discussions inintéressantes. C’est un peu dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Edson, Jeff Ware
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9 juillet 2005

Violence et passion (1974) de Luchino Visconti

Titre original : « Gruppo di famiglia in un interno »

Violence et passion Elle :
Cet avant-dernier film de Visconti, deux ans avant sa disparition, reflète au travers de Burt Lancaster les angoisses d’un vieil homme face au chamboulement des moeurs suite à mai 68, à l’effritement des valeurs familiales et la crainte du retour du fascisme. La vie monacale et solitaire de cet homme se trouve bouleversée par l’irruption dans sa vie d’une famille extravagante dont tous les codes moraux sont renversés. La mère a un gigolo qui lui-même couche avec sa fille. Cette cellule de personnages évolue dans une atmosphère étouffante, survoltée et malsaine. Le vieillard comprend son isolement et sort de sa coquille attiré par la jeunesse, la beauté des corps et le mouvement. Visconti joue en permanence sur l’ambiguïté des personnages ainsi que l’homosexualité refoulée du vieil homme. Tous les thèmes sont abordés, la solitude, la vieillesse, la mort, le sens de la vie, l’amour, le respect des valeurs. Visconti s’interroge et émet ses doutes sur une société en mouvement.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cette confrontation d’un homme déjà âgé et de jeunes et riches oisifs revêt chez Visconti de nombreux aspects: politique, culturel, sociologique, etc… Ce n’est pas qu’un conflit de génération, c’est la confrontation de deux mondes et l’inaptitude du personnage principal à s’identifier avec ce monde bougeant. Comme toujours avec Visconti, les personnages sont très forts, même quand le trait est très appuyé et que les caractères sont très marqués. C’est un beau film, assez sombre dans son dénouement, comme un dernier regard de Visconti sur ce monde qu’il redoute et ne comprend plus.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Helmut Berger
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Plus d’infos sur ce film sur un site consacré à Visconti

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8 juillet 2005

Chicago (2002) de Rob Marshall

ChicagoElle :
Abandon au bout de 30mn. Comédie musicale à oscars assez indigeste à mes yeux. La musique de jazz revisitée à la sauce Hollywood et les chorégraphies tape à l’œil me donnent envie de me replonger dans les bonnes vieilles comédies musicales des années 30 et 40.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Cette comédie musicale nous a semblé rapidement ennuyeuse. Déjà, personnellement, je fais un gros blocage sur la musique et l’esthétisme très (trop) travaillé style années 20 me font penser que l’on est tout de même assez loin de Bob Fosse. Arrêt rapide de la projection.
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Catherine Zeta-Jones, Renée Zellweger, Richard Gere
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7 juillet 2005

Le coût de la vie (2003) de Philippe Le Guay

Cout de la vieElle :
Le réalisateur tente de donner une dimension sociologique à son film. Il nous présente toute une série de portraits de gens assez typés pour rendre compte de leur rapport à l’argent. Un sujet en or, non ? On a droit au radin, au gaspilleur, à l’économe etc… Tout ce petit monde se croise mais ne se rencontre pas. Très décevant après s’être évertué à reconstituer le puzzle de toutes ces vies. Bref, on ne voit pas l’intérêt de ce déploiement d’énergie sur un sujet si banal. Le film ne repose malheureusement que sur ses acteurs (Luchini, Lindon) qui ne suffisent pas à soutenir l’édifice.
Note : 2 étoiles

Lui :
L’intention de l’auteur était certainement de nous brosser quelques personnages au travers de leur rapport à l’argent: on a ainsi droit à des personnages très typés (volontairement caricaturaux) et très classiques, le radin, le généreux mais brouillon, le très riche qui se retrouve tout seul, etc… Hélas, la mise en place de ces personnages s’éternise et surtout n’aboutit sur rien, car finalement il ne se passe rien. Le Coût de la Vie se regarder sans déplaisir mais nous laisse tout de même sur notre faim.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Vincent Lindon, Camille Japy, Géraldine Pailhas, Claude Rich
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6 juillet 2005

Elle est des nôtres (2003) de Siegrid Alnoy

Elle est des nôtresElle :
Le film est original de par son sujet et sa mise en scène. Toutefois, l’ensemble est assez pesant, long et agaçant. La réalisatrice fait le portrait d’une jeune femme mal dans sa peau et célibataire. Elle évolue dans un environnement déshumanisé, et moderne qui ne génère que de la frustration. Siegrid Alnoy montre un certain talent et humour pour filmer les linéaires de supermarché, les lignes architecturales anguleuses, les éclairages glauques, les mines défaites. L’ambiance sonore est assez stridente et crispante. On a des bruits de fond en permanence. Bref, ce n’est pas un film de tout repos. Le comportement de l’héroïne n’est pas toujours crédible : au moment où elle finit par rencontrer des gens, avoir un bon boulot, elle fait tout ce qu’elle peut pour faire le vide autour d’elle de façon assez incompréhensible.
Note : 3 étoiles

Lui :
Elle est des nôtres est un film très personnel, assez étrange à la fois dans sa mise scène et dans son atmosphère. La grande lenteur des mouvements de caméra et le fond sonore en longues nappes monocordes contribuent à créer cette atmosphère si particulière, qui doit également beaucoup à son personnage principal, cette femme énigmatique, déplacée, en marge tout en étant parfaitement intégrée. Malgré ses petits défauts, c’est un film assez réussi, d’une grande originalité et qui porte un regard particulier sur les rapports humains ou plutôt sur notre rapport à « l’autre ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sasha Andres, Catherine Mouchet, Carlo Brandt
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Lire une analyse plus complète sur le site fluctuat.net.

4 juillet 2005

Polly et Moi (2004) de John Hamburg

Titre original : « Along Came Polly »

Polly et moiElle : (pas vu)

Lui : Prenez une base de comédie romantique avec deux acteurs sympathiques, ajoutez-y une dose d’humour pipi-caca, et remuez le tout… Que le résultat ne soit pas fantastique n’est pas franchement une surprise, d’autant plus que tout semble un peu bâclé dans Polly et Moi : Ben Stiller joue grosso modo toujours le même rôle de gaffeur auquel il semble maintenant abonné de façon durable. Jennifer Aniston fait le minimum syndical dans son rôle de charmante excentrique qui va perturber la vie de notre employé d’assurances à la vie bien rangée. Les contrastes sont trop marqués, les personnages sont peu cohérents et ressemblent plus à un patchwork assemblé à la va-vite. Côté humour : Ben Stiller reste hélas plutôt cantonné au niveau « j’ai fait un gros caca et il n’y a plus de papier » mais certains personnages secondaires sont plus amusants et sauvent le film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ben Stiller, Jennifer Aniston, Philip Seymour Hoffman, Alec Baldwin
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3 juillet 2005

Arrête-moi si tu peux (2002) de Steven Spielberg

Titre original : « Catch Me If You Can »

Arrête-moi si tu peux Elle :
Je n’ai été du tout convaincue et captivée par cette histoire d’escroquerie à grande échelle basée sur une histoire vraie. DiCaprio en escroc qui prend plusieurs identités n’est pas très crédible, le rythme échevelé du film est agaçant, la musique omniprésente est usante. C’est le Spielberg sauce Hollywood que je n’affectionne pas. Seul point positif, le générique du début qui est un bijou d’inventivité.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Traité comme une comédie, cette histoire apparemment véridique d’un jeune faussaire brillant est particulièrement bien enlevée et plaisante. Dans Arrête-moi si tu peux, Di Caprio peut s’en donner à coeur joie dans ce rôle aux multiples facettes, mais sans jamais forcer le trait. Tom Hanks joue pour sa part le chasseur qui sait attendre sa proie, et offre un personnage tout opposé, empreint de froideur et de rigidité. Spielberg, bien évidemment, met tout cela en place avec grande maîtrise et nous offre au final un merveilleux divertissement qui s’inscrit dans la meilleure des traditions hollywoodiennes. Sorte d’ode à l’enfance (on est presque dans un esprit de plaisanterie d’écoliers), le film est assez rafraîchissant.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Martin Sheen, Nathalie Baye
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30 juin 2005

Sommaire de juin 2005

Le désordre et la nuit

(1958) de Gilles Grangier

Le Goût de la Cerise

(1997) de Abbas Kiarostami

Qu’elle était verte ma vallée

(1941) de John Ford

Antwone Fisher

(2002) de Denzel Washington

Père et fils

(2003) de Michel Boujenah

Poids léger

(2004) de Jean-Pierre Améris

Maldone

(1928) de Jean Grémillon

Le chien, le général et les oiseaux

(2003) de Francis Nielsen

L’Emigré

(1994) de Youssef Chahine

Hold Back the Dawn

(1941) de Mitchell Leisen

Un Eté à East Hampton

(2004) de Tod Williams

Va et Vient

(2003) de João César Monteiro

Rosenstrasse

(2003) de Margarethe von Trotta

Nosferatu le vampire

(1922) de F.W. Murnau

Le Bleu des villes

(1999) de Stéphane Brizé

Le Premier jour

(1998) de Walter Salles et Daniela Thomas

Panique dans la rue

(1950) de Elia Kazan

Affreux, sales et méchants

(1976) d’ Ettore Scola

Deux frères

(2004) de Jean-Jacques Annaud

La Petite bande

(1983) de Michel Deville

La Vie est un Miracle

(2004) d’ Emir Kusturica

Monstres & Cie

(2001) de Peter Docter & David Silverman

In my Country

(2004) de John Boorman

La Ballade de Narayama

(1983) de Shohei Imamura

Kill Bill: Vol. 1

(2003) de Quentin Tarantino

Uzak

(2002) de Nuri Bilge Ceylan

Nombre de billets : 26

30 juin 2005

Le désordre et la nuit (1958) de Gilles Grangier

Desordre_nuitElle :
Polar classique bien filmé avec un Gabin qui enfile le costard d’un flic qui succombe aux charmes d’une prostituée. Pas courant pour cet acteur. Le meurtre du proxénète à élucider, un trafic de drogue, une superbe musique de jazz dans un club considéré comme un lieu de perdition, les lumières de la ville dans la nuit. Bref, les ingrédients habituels du film noir. On peut reprocher un scénario un peu mince ainsi que certains clichés. A voir pour l’ambiance.
Note : 3 étoiles

Lui :
Assez beau film noir, avec un Gabin qui excelle dans son style « monolithe au grand coeur ». L’atmosphère « nuit parisienne » est complète avec ses clubs où l’on joue du bon jazz, ses petits truands qui roulent en grosses voitures américaines. Un film noir fort bien ficelé, le genre qui ne vieillit pas.
Note : 3 étoiles

Acteurs:  Jean Gabin, Danielle DarrieuxPaul Frankeur, Robert Manuel, Nadja Tiller, Hazel Scott
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