Elle :
Cette adaptation des « Mémoires interrompues » de Georges-Marc Benamou est davantage une promenade de fin de vie dans les derniers mois d’existence de François Mitterrand qu’un film sur les coulisses de la politique. Le nom du président n’est jamais prononcé et la France du quotidien est gommée totalement. Seules les références au passé avec la famille, l’affaire Bousquet et au présent avec la maladie qui le ronge de l’intérieur sont mises en avant. Le président se retrouve sur le même pied d’égalité qu’un homme ordinaire confronté à la vieillesse et à la maladie. Michel Bouquet est éblouissant dans ce rôle d’homme désemparé et sarcastique. Il pense à la trace qu’il va laisser dans l’histoire et à la mort prochaine qu’il tente d’apprivoiser. Le jeune journaliste devenu le confident du président sans trop savoir pourquoi, recueille le témoignage tout en essayant de prendre du recul sur l’histoire malgré sa fascination pour le personnage. La mise en scène aux ambiances feutrées pour des confidences intimes est sobre et belle. Un bon film à découvrir que l’on soit de droite ou de gauche.
Note :
Lui :
Michel Bouquet est vraiment saisissant de vérité dans son interprétation de François Mitterrand à la veille de sa mort. Le film de Robert Guédiguian nous montre plus l’homme que l’homme d’état : il sait que sa mort est proche et les rapports qu’il entretient avec le jeune journaliste chargé d’écrire un livre de mémoires sont presque hors du temps. Le film évite tout contenu politique (mis à part un discours devant des mineurs) et aussi la facilité de montrer les coulisses du pouvoir. Non, Le promeneur du Champ de Mars est un film qui se regarde bien plus simplement. C’est surtout un film de réflexion sur la fin de vie et sur la mort.
Note :
Acteurs: Michel Bouquet, Jalil Lespert
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