24 avril 2007

Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) de Dominik Moll

Harry un ami qui vous veut du bienElle :
Bonne surprise pour ce film français à succès. Le scénario est original et la manière de filmer novatrice. L’atmosphère pesante et angoissante parsemée de touches humoristiques est très bien restituée. Les acteurs sont parfaitement dans leur rôle surtout Sergi López qui, avec son air débonnaire, sait si bien tromper son monde. Cette quête destructrice de Harry qui veut faire le bien en faisant le mal manque toutefois de motivations solides. Toutes ces morts qui laissent ces personnages de marbre sont un peu trop exagérées pour être crédibles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film est surprenant et original. On est dès le début fasciné et captivé par cette histoire étrange. Sergi López, avec son mélange de bonhomie sympathique et d’étrangeté, interprète à merveille cet homme qui débarque dans la vie d’un autre, désireux d’orienter sa vie, d’arranger les choses. Ce désir évolue rapidement en obsession, en névrose. Dominik Moll réussit parfaitement à faire monter la tension, partant d’une vie banale pour arriver au pire drame. On rit aussi, de cet entêtement à s’immiscer dans une vie qui n’est pas la sienne. Les trois autres acteurs principaux sont parfaits également. Une réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Laurent Lucas, Sergi López, Mathilde Seigner, Sophie Guillemin
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24 avril 2007

Fantôme d’amour (1981) de Dino Risi

Titre original : Fantasma d’amore

Fantôme d'amourElle :
J’ai généralement beaucoup de mal à accrocher aux histoires de morts qui reviennent dans le monde des vivants… J’ai donc décroché à la moitié du film dès que j’ai compris que tout ce qui se passait n’était qu’illusion, l’interprétation de Mastroianni et Romy Schneider n’étant nullement à mettre en cause.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sur le thème de l’amour plus fort que la mort, Dino Risi met en scène une histoire de fantôme, une femme qui revient après sa mort voir son amour d’autrefois. On ne sent pas Risi à l’aise avec cette histoire qu’il filme avec une froideur extrême. Romy Schneider y semble à contre-emploi et Mastroianni bien à l’étroit. Le scénario présente ensuite une certaine tendance à s’empêtrer dans des complications qui paraissent superfétatoires.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Romy Schneider, Marcello Mastroianni
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23 avril 2007

Ma mère, moi et ma mère (1999) de Wayne Wang

Titre original : Anywhere but here

Ma mère, moi et ma mèreElle :
La vie commune de cette mère excentrique et de sa fille rebelle est impossible. L’abandon brutal du père laisse de profondes cicatrices et l’égoïsme maternel devient étouffant. Un huis-clos touchant et plein de sensibilité entre ces deux êtres qui s’aiment et se repoussent.
Note : 4 étoiles

Lui :
Intelligemment fait, ce film sur les rapports entre une mère irrationnelle et sa fille plus sensée sonne vrai. Rien n’est trop exagéré et Wayne Wang signe là une oeuvre délicate et touchante, qui porte aussi un regard critique sur la société américaine et ses chimères.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Susan Sarandon, Natalie Portman, Hart Bochner, Eileen Ryan, Ray Baker, John Diehl
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22 avril 2007

L’ivresse du pouvoir (2006) de Claude Chabrol

L'ivresse du pouvoirElle :
Claude Chabrol se livre à un jeu de massacre subtil et mordant sur les tenants du pouvoir. Pouvoir des femmes, des juges, des politiques et grands chefs d’entreprise, les acteurs de ces sphères un peu nébuleuses se dressent les uns contre les autres, se jaugent et se font des chausse-trappes. On y reconnaît les personnages de l’affaire Elf, entre autres Lefloch-Prigent, Pasqua et bien sûr la juge Eva Joly interprétée par une Isabelle Huppert un peu machiavélique : avec son air de ne pas y toucher, elle joue au jeu du chat et de la souris et sort ses griffes avec une délicieuse féminité. On ne s’ennuie pas une seconde. Chabrol a encore de beaux jours devant lui.
Note : 4 étoiles

Lui :
S’inspirant très largement de l’Affaire Elf, sans jamais la nommer toutefois, Claude Chabrol montre dans L’ivresse du pouvoir l’interaction des différentes sphères de pouvoir, politique, économique et judiciaire, et que toutes ces personnes avides de pouvoir ont toujours une personne au dessus d’eux ce qui rend toute impunité assez fragile. Le film a aussi un côté amusant car, rapidement, on se surprend à chercher à mettre des noms sur tout le monde : un sénateur avec un fort accent du midi, tiens tiens… Chabrol s’amuse lui aussi et nous fait quelques facéties : la juge Eva Joly devient Jeanne Charmant-Killman, Roland Dumas est interprété par un acteur du nom de Roger Dumas, Alfred Sirven (que l’on ne voit pas) s’appelle Lombre. L’ensemble se tient parfaitement et, à défaut d’être fidèle à la réalité, constitue un ensemble de variations plausibles sur le mini-séisme que l’affaire a provoqué. Les acteurs sont particulièrement convaincants, avec une Isabelle Huppert particulièrement à l’aise dans son rôle. Seul le choix de Patrick Bruel (qui incarne Philippe Jaffré) laisse songeur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Marilyne Canto, Robin Renucci, Thomas Chabrol, Jacques Boudet
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21 avril 2007

Mark Dixon, détective (1950) d’ Otto Preminger

Titre original : Where the sidewalk ends
Autre titre (Belgique) : La pègre

Where the sidewalk endsElle :
Beau film noir original avec une ambiance ombre et lumière très contrastée qui sert un scénario angoissant. Le héros est un flic douteux dont le père était gangster. Il nous plonge au coeur des gangs, nous montre les coups bas et de la débrouille individuelle. Dana Andrews parvient à nous faire partager ses angoisses, ses hésitations et coups de sang. Gene Tierney est toujours aussi éblouissante et pathétique.
Note : 4 étoiles

Lui :
Otto Preminger fait là une approche originale du film noir, une approche introspective : c’est le policier qui est à la base de la mort d’une petite frappe et qui tente d’échapper à la justice. Le couple Andrews/Tierney fonctionne parfaitement et Preminger est un maître de la réalisation, pourtant ce film ne m’a que moyennement accroché. Sans doute est-ce du à une certaine simplicité du scénario qui semble trop désireux de prouver quelque chose.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Gene Tierney, Gary Merrill, Karl Malden
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21 avril 2007

Faster, Pussycat! Kill! Kill! (1966) de Russ Meyer

Faster, Pussycat! Kill! Kill!Elle :
(pas vu)

Lui :
Si le nom de Russ Meyer est le plus souvent assimilé à la série des Vixen et à sa fixation sur les femmes aux attributs mammaires surdéveloppés, il avait tourné avant cela plusieurs films assez provocateurs. Parmi ceux-ci, Faster Pussycat Kill Kill sort nettement du lot et le film a acquis au fil des ans un statut de film culte, l’absence de succès du film et le fait que Russ Meyer soit vilipendé de tous côtés favorisant cela. Le film raconte la virée de trois danseuses de cabaret sans foi ni loi. Vu avec le recul, le côté violent qui pouvait fortement choquer à l’époque s’est émoussé (il est même gentillet en comparaison de la violence à laquelle le cinéma nous a hélas habitués depuis) ce qui permet d’apprécier d’autant plus la façon qu’avait Russ Meyer de retourner tous les codes habituels : ses trois héroïnes se comportent tout à fait comme des mecs très basiques, querelleuses et violentes, avides et sans scrupules. Il entremêle tout cela d’un érotisme assez puissant mais sans aucune nudité, parfois même très allusif. La photographie en noir et blanc est assez éclatante, avec des cadrages parfois surprenants. Certes Faster Pussycat Kill Kill a maintenant un petit côté suranné mais il reste plaisant à regarder. Un film qui se situe totalement en dehors des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tura Satana, Haji, Lori Williams, Sue Bernard
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20 avril 2007

Le talentueux Mr. Ripley (1999) d’ Anthony Minghella

Titre original : The talented Mr. Ripley

Le talentueux Mr RipleyElle :
Le film nous plonge d’emblée en Italie dans une belle atmosphère des années 50 sur fond de jazz, avec les excès et la vie insouciante de jeunes oisifs américains. On en finit par oublier l’intrigue policière. Tom Ripley cache parfaitement son jeu en prenant l’identité d’un autre après être devenu meurtrier et finit par se faire prendre dans les fils de la toile qu’il a savamment tissée. Les relations complexes et ambiguës entre les quatre principaux personnages sont finement analysées. Les acteurs sont assez brillants. On se laisse prendre petit à petit dans le jeu du mensonge jusqu’à ce qu’il devienne insoutenable.
Note : 5 étoiles

Lui :
L’atmosphère, la photographie, l’intrigue, la musique, tout concoure à la réussite de ce film, adaptation d’un roman de Patricia Highsmith. Le rythme est lui aussi remarquable, démarrant doucement, tranquillement pour basculer dans le style policier au bout d’une heure. A partir de là, le rythme ne fait que s’accélérer, la fin étant particulièrement fertile en rebondissements.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Gwyneth Paltrow, Jude Law, Cate Blanchett, Philip Seymour Hoffman
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Le roman de Patricia Highsmith avait déjà été porté à l’écran dans le superbe film de René Clément Plein Soleil en 1960, avec Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt.
Parmi les autres romans de Patricia Highsmith qui ont réutilisé le personnage de Ripley, Ripley’s Game a été adapté par Wim Wenders dans l’original et envoûtant L’Ami Américain en 1977 avec Denis Hopper, puis par Liliana Cavani dans Ripley’s Game avec John Malkovich en 2002 (film non sorti en salles, seulement en DVD).

19 avril 2007

King Kong (2005) de Peter Jackson

King KongElle :
On peut reconnaître à Peter Jackson un certain sens du spectacle, de la prouesse technique, des décors grandioses sauf que souvent, il tombe dans la démesure, fait de la surenchère pour créer l’effroi. Je me suis assez ennuyée dans ce remake de King Kong surtout sur l’île où le réalisateur a placé quantité de combats de créatures interminables parfois à la limite du ridicule tant il y a de bestioles à l’écran. Il a voulu un accostage terrifiant et des indigènes mortifères qui n’existent pas dans la version originale. Grotesque aussi la belle jeune femme qui tremble d’amour pour son beau gorille. Tout est si exagéré que ça tue l’intérêt et l’effroi qu’on devrait éprouver.
Note : 2 étoiles

Lui :
Visiblement encore trop marqué par son Seigneur des Anneaux, Peter Jackson pêche par excès dans son adaptation de King Kong. Tout est trop appuyé, excessif : quand il recrée le New York de 1930, il ne met pas quelques voitures dans les rues, il en met des centaines et la ville devient une fourmilière informe ; quand il échoue le bateau sur l’île, il faut absolument qu’il aille d’abord taper sur tous les rochers existants. Et c’est sur l’île que ces défauts sont flagrants : les indigènes ressemblent à des Gollums et Peter Jackson transforme ce petit lopin de terre inexplorée en un insondable bestiaire dont le seul but est de fournir des combats longs, répétitifs et finalement ennuyeux.
Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que son King Kong dure 3 heures et que toute la magie et la poésie de la version de 1933 ait disparu, sacrifiée sur l’autel du spectaculaire. Ce serait encore les scènes de face à face entre King Kong et Naomi Watts qui paraissent les mieux réussies, les plus calmes en tout cas… mais là aussi Peter Jackson est allé trop loin en rendant son King Kong bêtement amoureux, presque fleur bleue. Bien entendu, on peut saluer la prouesse technique ; sur ce plan, il est vrai que le film est assez impressionnant. Il pourra sans nul doute servir de plaquette publicitaire aux logiciels d’images de synthèse. Espèrons simplement qu’il ne préfigure pas le cinéma de demain…
Note : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Jack Black, Adrien Brody, Thomas Kretschmann
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Voir nos commentaire sur la version de 1933 de King Kong

19 avril 2007

King Kong (1933) de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack

King KongElle :
Même 80 ans plus tard, ce film est toujours aussi fascinant. Un chef d’œuvre d’inventivité, d’imaginaire, d’animation, d’incrustations, réalisé avec des moyens finalement assez rudimentaires comparés à ceux de l’époque actuelle. Que ce soit King Kong ou les animaux préhistoriques, les animations sont toujours aussi impressionnantes face aux minuscules êtres humains qui s’agitent. Cette façon de les opposer dans de très beaux décors de jungle ou dans New York est très efficace. Le scénario est également très bien construit. Sans séquence inutile, il va à l’essentiel sans tomber dans la facilité pour donner davantage de force à l’histoire et à cette étrange relation que King Kong éprouve pour la jeune femme. Cadrages, éclairages et montage sont particulièrement travaillés pour donner du dynamisme, de l’angoisse et du suspense. Du vrai cinéma comme on n’en voit plus. Un film à voir absolument.
Note : 5 étoiles

Lui :
Basé sur une idée de Merian C. Cooper, l’un des deux réalisateurs, le thème de King Kong fait partie des 2 ou 3 plus grands mythes que le cinéma a pu créer au cours de son histoire. Formidable adaptation du thème de la Belle et la Bête, le film porte un subtil dosage de différents ingrédients pour décupler son impact sur les spectateurs : l’aventure, l’exotisme, le rêve, l’érotisme, le fantastique… Il est assez étonnant de voir comment ces ingrédients continuent de fonctionner 75 ans après sa sortie, il suffit juste de faire abstraction de ce qui nous parait maintenant comme des imperfections mais qui, à l’époque, représentait une prouesse technique hors du commun. Le budget de King Kong fut effectivement important permettant ainsi d’utiliser l’animation image par image de modèles réduits et toutes les techniques imaginables de superposition et de transparence. Suivant les scènes, les réalisateurs utilisèrent un King Kong de différentes tailles, le plus grand mesurant soixante dix mètres. Le film fut généralement plutôt méprisé par les cinéphiles, c’est pourtant un bel exemple de cinéma populaire dans toute sa splendeur. Avec le recul et par rapport à ses homologues actuels, il apparaît surtout parfaitement dosé.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot
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Ernest B. Schoedsack tourna une suite Le fils de King Kong (The son of Kong)(1934), avec toujours de beaux effets spéciaux d’animation mais une histoire peu réussie, puis un essai plutôt raté de re-création d’un personnage similaire avec Mighty Joe Young.

John Guillermin se risqua à un remake avec King Kong (1976) avec Jessica Lange et Jeff Bridges suivi de King Kong 2 (King Kong lives) (1986), deux films que je trouve personnellement peu convaincants. Enfin, Peter Jackson réalisa un long remake King Kong en 2005.
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18 avril 2007

Night watch (2004) de Timur Bekmambetov

Titre original : Nochnoy dozor

Night watchElle :
(pas vu)

Lui :
J’ai trouvé ce film fantastique russe assez intéressant à regarder même si je ne peux pas dire que j’y ai pris un énorme plaisir car ce n’est pas exactement mon genre préféré… L’histoire est noueuse et alambiquée à souhait ; elle présente suffisamment de développements et de rebondissements pour devenir intéressante alors que la trame globale est ultra simple (lutte du Bien et du Mal). Mais c’est la forme qui est très originale : les scènes, assez souvent confuses, s’enchaînent assez rapidement et créent une sorte de fatras solidement organisé. Ce qui est remarquable, c’est l’énergie et l’inventivité qui se dégage de l’ensemble, une énergie plutôt rare dans le cinéma occidental. La réalisation est étonnante, bien maîtrisée, avec beaucoup d’effets visuels mais jamais de lourdeur ou d’insistance. Premier d’une trilogie, le film a rencontré un énorme succès en Russie, ce qui n’est guère étonnant car il montre qu’il peut se battre contre les productions hollywoodiennes du même genre.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Konstantin Khabensky, Mariya Poroshina
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