14 juin 2007

Une belle journée (2005) de Gaby Dellal

Titre original : « On a clear day »

Une belle journéeElle :
Dans la veine de Full Monty, des Virtuoses ou même de Billy Elliot, cette comédie sociale se laisse regarder. Plutôt bien réalisée avec sa petite touche positive d’émotion, sa dose d’humour et sa bonne qualité d’interprétation, elle suit le sort d’un chômeur cinquantenaire qui, pour redonner un sens à sa vie, décide de traverser la Manche à la nage. Des petits bémols toutefois : le film a un air de déjà vu, on nage dans les bons sentiments et le convenu, le happy end prévisible. J’ai davantage été intéressée par la première partie qui analyse avec sensibilité les conséquences désastreuses de ces pertes d’emploi.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une belle journée s’inscrit tout à fait dans le genre de ces nouvelles comédies sociales anglaises. Un chômeur cinquantenaire se trouve un nouveau but en mettant en tête de réaliser un exploit assez insensé… on peut bien entendu penser aux Virtuoses ou à Full Monty même si le film n’en a pas la profondeur. Le scénario souffre en effet de conventions et d’éléments inutiles. Toutefois, grâce à un bon dosage de ses éléments, un humour léger et surtout la force d’interprétation de Peter Mullan, la jeune réalisatrice Gaby Dellal parvient à rendre cette comédie plaisante et optimiste tout en nous dressant au passage quelques portraits qui fleurent l’authenticité. Un bon premier long métrage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Peter Mullan, Brenda Blethyn, Sean McGinley, Billy Boyd
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13 juin 2007

Maurice (1987) de James Ivory

MauriceElle :
Adapté du roman quasiment autobiographique de Forster, ce film sur le sujet tabou de l’homosexualité dans la société anglaise des années 1900 est traité avec pudeur et délicatesse. James Ivory s’attarde sur les regards, les visages, les expressions, les gestes pour décrire les sentiments que ces jeunes hommes tentent de réprimer pour tenter d’être conforme au modèle. Il pointe du doigt l’hypocrisie et les principes corsetés de la haute société de cette époque. L’homosexualité était un délit passible de prison en Angleterre. Les procès, la délation et le chantage étaient de mise. Elle était assimilée à une maladie, un état irrationnel qu’il fallait à tout prix éradiquer pour pouvoir vivre tranquillement et être dans la norme.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans le même esprit que Chambre avec Vue, film de James Ivory également adapté d’un roman de E.M. Forster, Maurice nous plonge dans la société anglaise du tout début du XXe siècle pour mettre en relief les défauts de sa morale rigide. Cette fois, c’est l’interdit de l’homosexualité qui est mis en avant. James Ivory adopte une mise en scène particulièrement feutrée et douce rendant ainsi le film très prenant même s’il pourra probablement être jugé trop académique par certains yeux modernes. Hugh Grant et surtout James Wilby interprètent avec beaucoup de sensibilité et parfois même de retenue ce duo de jeunes hommes tout en parvenant à garder intacte la force de leur personnage.
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Wilby, Hugh Grant, Rupert Graves
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12 juin 2007

Les frères Grimm (2005) de Terry Gilliam

Titre original : « The Brothers Grimm »

Les frères GrimmElle :
Un scénario confus et une mise en scène brouillonne truffée d’effets spéciaux qui me fait abandonner.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Manquant singulièrement de profondeur, Les Frères Grimm est un conte fantastique qui semble se contenter de créer un spectacle, devenant rapidement un assemblage de scènes à effets, une sorte de fantasmagorie visuelle destinée à impressionner le spectateur. Si l’on détecte de-ci de-là quelques éclairs de l’inventivité coutumière à Terry Gilliam et aussi de son humour, l’ensemble est trop inintéressant et finit par lasser.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Heath Ledger, Lena Headey, Monica Bellucci, Peter Stormare, Jonathan Pryce
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11 juin 2007

Panique (1947) de Julien Duvivier

PaniqueElle :
Un film noir d’une très grande force et cruauté qui montre la noirceur et la perversité d’une foule lorsque des soupçons de meurtre pèsent sur un innocent incarné ici par le grand Michel Simon. Julien Duvivier n’a pas son pareil pour écrire des dialogues pleins de gouaille, faire passer les émotions au plus près des visages, débusquer les travers et la méchanceté des gens, mettre en scène cette rumeur qui monte peu à peu dans cet imaginaire quartier de Paris. Il déplace sa caméra avec grande fluidité dans la foule et fait monter la tension. Un film incontournable d’une grande intensité visuelle et de contenu.
Note : 5 étoiles

Lui :
A son retour des Etats-Unis, Julien Duvivier décide de tourner un film très noir, Panique, adapté d’un roman de Simenon. Ce film est souvent considéré comme étant le meilleur de toute sa carrière. Il est très noir car il montre un Monsieur Hire (Michel Simon) en butte à la vindicte populaire, une société de laquelle ne ressort personne d’estimable : que ce soit par crime, par pure bêtise ou par un aveuglement amoureux béat, tous vont faire bloc contre Monsieur Hire et Duvivier ne va pas céder à la facilité de faire un happy-end hollywoodien classique. Panique est assez remarquable car il parvient à nous faire changer du tout au tout : on finit sur des sentiments totalement opposés à notre impression du début. Michel Simon est remarquable, à la fois sobre dans son jeu et puissant, et Viviane Romance est lumineuse. Terriblement pessimiste sur la nature humaine, Panique est un film puissant qui sait générer en nous des sentiments forts et d’une efficacité rare dans sa démonstration.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Viviane Romance, Michel Simon, Max Dalban
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Patrice Leconte réalisa un remake de Panique en 1989 : Monsieur Hire, avec Michel Blanc et Sandrine Bonnaire, probablement l’un des films les plus intéressants de ce cinéaste. Se démarquant du film de Duvivier, Patrice Leconte a axé son film sur la relation, étrange mais riche en attirances, qui s’établit entre Monsieur Hire et la jeune femme. Michel Blanc est étonnant dans ce rôle.

10 juin 2007

Night on Earth (1991) de Jim Jarmusch

Autre titre français : « Une nuit sur Terre »

Night on EarthElle :
Film-voyage dans cinq taxis américains et européens. L’ambiance nocturne est très belle et bien restituée. Nos chauffeurs de taxi relativement bien dans leur peau rencontrent des personnages excentriques, solitaires ou malheureux qui vont leur confier leurs problèmes existentiels. Le sketch avec Gena Rowland et la gamine aux allures de garçon manqué est mon préféré. Le deuxième sketch avec ce chauffeur tchèque qui rencontre un client noir est aussi délicieux de loufoquerie. Benigni qui confesse sa luxure à son client curé moribond est hilarant. La scène avec Béatrice Dalle en aveugle est assez dérangeante. C’est toujours un plaisir de revoir ce film.
Note : 5 étoiles

Lui :
Jarmush nous propose cinq étranges rencontres, passant avec brio de la description sociologique à la comédie puis au drame. Le ton général a beau être léger, le propos n’en est pas moins fort. Les personnages sont hauts en couleur mais sans tomber dans la caricature. Un des meilleurs films de Jim Jarmush.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gena Rowlands, Winona Ryder, Armin Mueller-Stahl, Isaach De Bankolé, Béatrice Dalle, Roberto Benigni, Giancarlo Esposito
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10 juin 2007

Ghost Dog, la voie du samouraï (1999) de Jim Jarmusch

Titre original : « Ghost Dog: The way of the samurai »

Ghost DogElle :
Je n’ai pas du tout accroché à cette histoire ambiguë de samouraï et ai abandonné au bout d’1 heure. Où est donc le Jarmush qui nous enchantait? Ici, il cède à la tentation du film mode où il est de bon ton pour faire branché de faire des scènes de rue esthétisantes avec un fond musical rap. Le film est lent à mourir. Ce Ghost Dog apathique qui n’a aucun d’état d’âme pour tirer sur tout ce qui bouge n’est pas du tout sympathique, un fanatique de la violence gratuite.
Note : 1 étoiles

Lui :
Le film me paraît complaisant : prendre un marginal vivant dangereusement, arroser de pas mal de musique (rap de préférence, mais le jazz très moderne peut convenir), enrober d’une photographie assez sombre (filmer dans les bas-quartiers), pimenter de quelques effets visuels (ralenti, ellipse dans le champ) effets qui ne sont pas nouveaux, certes, mais qui permettront de parler « d’approche personnelle » ; enfin étaler un scénario bien conventionnel sans craindre les clichés. Jarmusch suit la recette avec application et semble ainsi avoir choisi la facilité.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Forest Whitaker
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9 juin 2007

Stranger than Paradise (1984) de Jim Jarmusch

Stranger than ParadiseElle :
Ce road-movie noir et blanc est très photographique et traduit bien l’univers désolé et sans but de ces trois jeunes gens paumés mais attachants. Ils ne cherchent pas à communiquer entre eux sauf pour l’essentiel et n’ont rien à se dire. Leur âme est morte en quelque sorte. Ils ont juste envie d’être ensemble et de se tenir chaud sans savoir pourquoi. 20 ans plus tard, ce film n’a pas vieilli mais reste tout de même bien tristounet.
Note : 4 étoiles

Lui :
Vu (ou plutôt revu) avec du recul, Stranger than Paradise me paraît bien plus racoleur que je ne le pensais, un film à la mode. Ici, le désoeuvrement des personnages n’a d’égal que la vacuité du film… et l’on a envie de demander à Jarmusch ce qu’il cherche à prouver. L’attrait de ce film me semble essentiellement plastique : John Lurie a vraiment une « gueule » fantastique.
Note : 2 étoiles

Acteurs: John Lurie, Eszter Balint
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8 juin 2007

Malombra (1942) de Mario Soldati

MalombraElle :
Une jeune femme prisonnière dans le château de son oncle au bord du lac de Côme. Le sujet n’était pas inintéressant. Hélas, à mes yeux, le scénario devient confus et s’étire en longueur.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Malombra est un film assez rare qui possède un charme certain. De cette histoire presque irréelle se dégage une atmosphère profondément énigmatique, parfois pesante mais toujours envoûtante. Sur ce plan, le film m’a fait penser au Pandora d’Albert Lewin. Diffusé couramment dans une version de 1h30, Malombra a été vu ici dans sa version longue de 2h15.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isa Miranda, Andrea Checchi
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Il existe également deux autres adaptation du même roman d’Antonio Fogazzaro :
Malombra de Carmine Gallone (1917)
Malombra de Raffaele Meloni (1974)(série TV)
Il existe aussi :
Malombra de Bruno Gaburro (1984) (un film érotique qui n’a rien à voir…)

8 juin 2007

Le mariage de minuit (1941) de Mario Soldati

Titre original : Piccolo mondo antico

Le mariage de minuit Elle :
Film dans la même veine que Malombra, c’est à dire assez sombre et désolé. Cette histoire de mariage non désiré par l’acariâtre grand-mère finit par tourner en rond. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Le mariage de minuit L’ambiance du film est très proche de celle de Malombra que Mario Soldati tournera un an plus tard : nous sommes dans la région des lacs au nord de l’Italie, ce qui nous vaut quelques plans superbes et aussi cette forte impression d’isolement, de révolte contenue. L’éclatement d’une riche famille sur un fond de ré-unification italienne (risorgimento en 1850) est le sujet de ce roman que Mario Soldati adapte avec grand lyrisme.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alida Valli, Massimo Serato
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7 juin 2007

Volver (2006) de Pedro Almodóvar

VolverElle :
Sans remettre nullement en cause le talent de mise en scène d’Almodovar, film après film, je ne parviens toujours pas à m’insérer dans son univers que je trouve obsessionnel et auquel je ne suis pas sensible. Univers déséquilibré, étouffant, exclusivement tourné vers les femmes, les mères et la famille et dans lesquels les hommes sont absents ou peu à leur avantage. On n’a qu’une hâte, c’est d’en sortir et de retrouver l’harmonie des rapports entre hommes et femmes de la vie réelle. La première partie, avec la mise en place des personnages, est celle que j’ai le mieux appréciée ; ensuite, je me suis franchement ennuyée.
Note : 2 étoiles

Lui :
Avec Volver, Pedro Almodovar a voulu faire un film sur les femmes, sur leur courage, leur capacité à s’entraider et à surmonter les situations les plus difficiles. A mes yeux, son scénario est toutefois assez confus et plombé par ses thèmes et représentations favoris qui finissent par paraître obsessionnels. L’ensemble ne génère que peu d’émotion. Penelope Cruz, qui n’est pourtant pas réputée pour ses grands talents d’actrice, fait une belle prestation, très convaincante dans son rôle. La qualité de la mise en scène permet de nous sauver partiellement de l’ennui ; le cinéaste, toujours très inspiré par le rouge, nous gratifie de quelques beaux plans graphiques.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo
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Lire un avis différent sur Volver … (Site : cinecritiques.free.fr)