25 mars 2009

La garçonnière (1960) de Billy Wilder

Titre original : « The apartment »

The ApartmentLui :
Billy Wilder a écrit le scénario de La Garçonnière spécialement pour Jack Lemmon après avoir particulièrement apprécié sa prestation dans Certains l’aiment chaud un an plus tôt. Le film démarre comme une comédie, sur un mode très léger. Bub Baxter est un modeste employé dans une très grande compagnie d’assurances, une des innombrables petites mains qui traitent les dossiers. Pour se faire bien voir de ses chefs, il leur prête son appartement pour leurs petits rendez-vous avec des filles. Le ton a beau être léger, Billy Wilder en profite pour nous dresser un de ces portraits au vitriol de la société américaine dont il a le secret : il y a ceux qui profitent et ceux qui se font exploiter, aussi bien économiquement que sentimentalement. Il dénonce l’arrivisme, l’égoïsme. Tout l’art de Billy Wilder est mettre cela en évidence sans aucune austérité, mais au contraire avec beaucoup d’humour et un beau rythme dans le déroulement du scénario. Et il va encore plus loin dans la virtuosité lorsque La Garçonnière, à mi-parcours, devient un mélodrame d’une puissance émotionnelle peu commune. Le duo formé par Jack Lemmon et Shirley MacLaine prend alors toute sa dimension : Lemmon est émouvant, avec un jeu étonnamment riche, capable de changer de registre très rapidement et Shirley MacLaine trouve là l’un des plus beaux rôles de sa carrière, avec un jeu en retenue, tout empreint de naturel et de candeur. En tournant en scope noir et blanc, à une époque où la couleur était la norme, Wilder personnalise encore plus le regard qu’il nous offre et ajoute un peu de gravité et de réalisme. Léger, drôle, puissant, émouvant, La Garçonnière est tout à la fois. Du grand art.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray, Ray Walston, Jack Kruschen, David Lewis
Voir la fiche du film et la filmographie de Billy Wilder sur le site IMDB.
Voir les autres films de Billy Wilder chroniqués sur ce blog…

Anecdotes :
* C’est dans La Garçonnière que Jack Lemmon utilise une raquette de tennis pour égoutter ses spaghettis.
* Shirley MacLaine ne connaissait pas tout le scénario pendant le tournage. Billy Wilder tenait qu’elle ne sache pas comment tout cela aller finir.
* Les décors sont du grand chef-décorateur français Alexandre Trauner qui a reçu un Oscar pour son travail sur ce film.

La Garçonnière
Jack Lemmon et Shirley MacLaine dans La Garçonnière de Billy Wilder

La Garconnière
Le fabuleux décor de bureau imagé par Alexandre Trauner dans La Garçonnière de Billy Wilder

24 mars 2009

Didine (2008) de Vincent Dietschy

DidineElle :
Malgré certaines longueurs et quelques maladresses, Didine est une comédie sentimentale sans prétention toute en humour et tendresse, centrée sur une jeune femme en recherche d’amour, d’une vie à construire et animée d’un désir de servir les autres. Autour d’elle, gravitent une vieille dame acariâtre et son neveu, une association d’aide aux personnes âgées, une amie suicidaire et son ami amoureux d’elle. Les personnages sont un peu hors norme et changent des habituels portraits traités au cinéma. Didine est portée par une Géraldine Pailhas délicate et indécise qui reflète d’une certaine manière les incertitudes et les doutes de notre société contemporaine.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cette comédie sentimentale est plus intéressante que son titre ne le laisserait supposer. Géraldine Pailhas aurait d’ailleurs tout d’abord refusé le rôle entre autres parce qu’elle disait « avoir passé sa vie à éviter qu’on l’appelle Didine » ! Elle a cependant fini par accepter d’incarner cette femme qui se laisse porter par les évènements, indécise mais solide au fond d’elle-même. Sa meilleure amie est l’opposé exact, sûre d’elle et entreprenante mais très fragile au fond. L’histoire en elle-même est assez conventionnelle, avec des personnages probablement un peu trop typés, et pourtant Vincent Dietschy parvient à lui donner une coloration particulière, un soupçon d’originalité qui lui donne un certain charme. Il est servi par l’excellente interprétation de Didine Pailhas (pardon, Géraldine Pailhas) qui montre ici une forte présence à l’écran. En revanche, Benjamin Biolay est certainement meilleur compositeur qu’acteur… Parvenant à faire oublier ses petits défauts, Didine est au final une comédie sentimentale délicate plutôt réussie.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Géraldine Pailhas, Julie Ferrier, Benjamin Biolay, Christopher Thompson, Edith Scob, Élodie Bollée
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincent Dietschy sur le site IMDB.

23 mars 2009

La huitième femme de Barbe-bleue (1938) de Ernst Lubitsch

Titre original : « Bluebeard’s eighth wife »

La Huitième femme de Barbe-bleueElle :
(pas vu)

Lui :
Adaptation d’une pièce française, La huitième femme de Barbe-Bleue est co-écrit par Charles Brackett et Billy Wilder. C’est à ce dernier que l’on doit la fameuse scène du pyjama qui ouvre le film, où Gary Cooper veut acheter un pyjama mais ne veut payer que le haut car il ne se sert pas du bas. La trame du scénario repose sur les manœuvres et stratagèmes d’une femme, huitième épouse d’un milliardaire blasé, qui cherche à se faire réellement aimer de son mari plutôt que de se faire acheter. Voilà un de ces scénarios typiques des screwball comédies américaines qui faisaient merveille à la fin des années 30. Bluebeard's Eighth Wife L’écriture est précise, avec beaucoup de vivacité dans les dialogues, l’ensemble a beaucoup de rythme, même si, pour du Lubitsch, on peut le trouver un peu moins enlevé qu’à l’habitude. Le film a été beaucoup critiqué outre atlantique, essentiellement à cause du couple formé par Claudette Colbert et Gary Cooper qui ne semble pas bien fonctionner. Il est vrai que le courant ne passe visiblement pas entre les deux acteurs mais cela fait partie du scénario : Gary Cooper incarne un personnage très froid et distant, qui n’attire pas la sympathie. Il est donc parfaitement dans son rôle. Les desseins de Claudette Colbert ne sont pas toujours bien prévisibles ce qui nous vaut des changements brutaux, pour notre plus grand plaisir, comme par exemple dans la scène de la photo de mariage. Sans être à la hauteur des meilleures comédies de Lubitsch, La Huitième femme de Barbe-Bleue reste très amusant, servi par un excellent scénario.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claudette Colbert, Gary Cooper, Edward Everett Horton, David Niven
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ernst Lubitsch chroniqués sur ce blog…

Homonymes :
La pièce du français d’origine polonaise Alfred Savoir avait déjà été adaptée au cinema : La huitième femme de Barne-Bleue (Bluebeard’s 8th wife) de Sam Wood (1923) avec Gloria Swanson et Huntley Gordon, film apparemment très rare.

22 mars 2009

Enfin veuve (2007) de Isabelle Mergault

Enfin veuveElle :
Pas grand chose à dire sur cette comédie terriblement prévisible. Quelques dialogues amusants au début puis très vite le scénario autour de cet amour impossible s’enlise et s’éternise. Que fait donc Jacques Gamblin ici ?
Note : 2 étoiles

Lui :
Mariée à un mufle acariâtre, Anne-Marie doit inventer tout un tas de mensonges pour rejoindre son amant. Lorsque que le mari décède, elle pense, enfin veuve, pouvoir exploiter sa liberté retrouvée mais elle se heurte à une famille plutôt encombrante. On l’aura compris, il s’agit d’une comédie, tout est léger, rien n’est grave… A condition de bien vouloir se prêter au jeu, Enfin veuve se révèle assez amusant, reposant sur des dialogues qui jouent souvent sur le nonsense et une Michèle Laroque qui, empêtrée dans ses mensonges, cherche toujours à sauver la face. Le comique est bien dosé, jamais trop appuyé. Hélas, le film s’essouffle un peu à mi-parcours et semble alors étirer une situation qui a déjà livré tout son jus. Sans être franchement remarquable, Enfin veuve nous fait passer un bon moment… surtout dans sa première moitié.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Michèle Laroque, Jacques Gamblin, Wladimir Yordanoff, Tom Morton, Valérie Mairesse, Claire Nadeau, Eva Darlan
Voir la fiche du film et la filmographie de Isabelle Mergault sur le site IMDB.

Voir les autres films de Isabelle Mergault chroniqués sur ce blog…

21 mars 2009

Redacted, revu et corrigé (2007) de Brian De Palma

Titre original : Redacted

RedactedElle :
Redacted avait le mérite de vouloir faire connaître à l’Amérique la réalité des exactions commises par ses soldats en Irak. Il n’en reste pas moins que le film est très éprouvant à regarder. L’imitation du vidéaste amateur avec une caméra cahotante est un peu exagérée. La présence d’une journaliste américaine embarquée lors d’une scène de fouille d’une maison et d’arrestation parait assez invraisemblable. Les dialogues font également un peu artificiels. D’autre part, même s’il est certainement réaliste de montrer que les recrues ne brillent pas toujours par leur intelligence, il devient insupportable au bout d’un moment de regarder ces soldats déblatérer leurs discours primaires.
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est un peu délicat de critiquer trop fort ce film car l’intention de Brian De Palma est au départ plutôt bienvenue : montrer une certaine réalité de la guerre en Irak, réalité que les américains ne peuvent voir car la vision donnée par les media est entièrement sous contrôle. Le film se présente donc comme un faux-documentaire, tel qu’il aurait pu être filmé par les soldats eux-mêmes mais entièrement rejoué par des acteurs. Il prend comme point central une terrible bavure, le viol et le meurtre d’une adolescente et de sa famille, et tente de nous exposer comment des soldats ont pu en arriver à accomplir de tels actes. Au-delà de la forme un peu agaçante (gesticulations de camera) et finalement trop artificielle, l’explication du geste par la seule imbécillité des protagonistes déçoit plutôt par son manque de profondeur. Brian de Palma a récolté ses informations sur les blogs de soldats et les vidéos sur le net. Cette démarche est totalement nouvelle et n’est pas sans poser quelques problèmes de fond. Le nivellement par le bas, assez apparent sur ce film, en est un.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Patrick Carroll, Rob Devaney, Izzy Diaz
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Brian De Palma chroniqués sur ce blog…

20 mars 2009

Viridiana (1961) de Luis Buñuel

Viridiana Elle :
(pas (re)vu)

Lui :
Assez paradoxalement, c’est dans son seul film tourné en Espagne franquiste que Luis Buñuel se livre à la diatribe la plus mordante contre l’Etat et la religion. Il va beaucoup plus loin qu’avec son précédent film Nazarin. Le film est plus ou moins basé sur la vie de Santa Viridiana. Une jeune novice est rappelée du couvent par son oncle, juste avant de prononcer ses vœux. La jeune femme va tenter de faire le bien autour d’elle mais cela va se retourner contre elle. Le film est imprégné du début à la fin par une satire intense de la bigoterie et de la bourgeoisie espagnole vieillotte. La première partie oppose Viridiana à son oncle qui vit quasiment reclus sur des principes qui n’ont pas bougé depuis 50 ans. Buñuel met en parallèle le fétichisme religieux de la jeune fille avec le fétichisme érotique passablement macabre du vieil oncle. Viridiana Dans la seconde partie, Buñuel se déchaîne bien plus, notamment avec un groupe de mendiants hébergés par Viridiana, une galerie de trognes hautes en couleur qui semblent sorties de l’univers de Goya ; le film s’achève par une bacchanale délirante qui tourne en véritable orgie. Beaucoup de scènes fameuses parsèment le film d’une multitude d’objets emblématiques ou fétichistes. Toutes les scènes de Viridiana ont un sens, aucune ne semble gratuite ; c’est un film que l’on peut voir et revoir et découvrir de nouvelles choses à chaque vision. Viridiana est sans aucun doute l’un des meilleurs films de Buñuel, l’un des plus mordants et débridés.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Silvia Pinal, Francisco Rabal, Fernando Rey, Margarita Lozano
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.

Remarque :
Comment Buñuel a-t-il réussi à tourner ce film dans l’Espagne franquiste reste un mystère. Viridiana représentait même l’Espagne au Festival de Cannes 1961 (Buñuel avait toutefois pris soin de n’apporter son film qu’à la toute dernière minute). Le film fut ensuite immédiatement interdit en Espagne, aucun journal n’eut le droit de dire qu’il avait gagné la Palme d’Or. Cette interdiction dura jusqu’à la mort de Franco.
Viridiana déclencha également le courroux du Vatican. Il faut bien avouer qu’il y avait de quoi… ! L’incroyable parodie de la Cène de Léonard Vinci par la troupe de mendiants qui prend la pose devant une femme qui lève sa jupe en guise d’appareil photo est restée célèbre.

19 mars 2009

Le Colonel Blimp (1943) de Michael Powell et Emeric Pressburger

Titre original : « The life and death of Colonel Blimp »
Titre américain : « The adventures of Colonel Blimp »

Le Colonel BlimpElle :
(pas revu)

Lui :
(Nouvelle vision) Première co-réalisation entre Michael Powell et Emeric Pressburger, Le Colonel Blimp retrace le parcours d’un homme qui a dédié sa vie à la carrière militaire. Profondément convaincu que la guerre doit se faire selon un code d’honneur, il se retrouve de plus en plus décalé par les guerres modernes, celle de 1914 mais surtout celle de 1940, qui ne répondent plus à ces codes. Le début du film peut sembler un peu forcé mais il prend une toute autre dimension là partir du moment où notre Colonel Blimp se lie d’amitié avec un officier allemand qui est, comme lui, un homme d’honneur. Le film présente sur ce plan quelques similitudes avec La Grande Illusion. Le Colonel Blimp Le fond du propos surprend vraiment quand on sait que ce film a été tourné en pleine guerre : il était vraiment audacieux de prendre un tel recul pour présenter la guerre en cours et d’y adjoindre en plus une bonne dose d’humour (1). Il est tout aussi audacieux de faire jouer trois rôles différents à la même actrice (Deborah Kerr) à trois périodes différentes. Alors que les deux militaires vieillissent, elle semble rester jeune comme pour symboliser la persistance de leur idéaux. L’émotion est présente aussi, souvent discrète mais parfois très forte comme dans cette belle scène de Theo face à l’officier d’immigration. Le Colonel Blimp est un film multi facettes vraiment étonnant, un film qu’il faut savoir découvrir… (2)
Note : 5 étoiles

Acteurs: Roger Livesey, Deborah Kerr, Anton Walbrook
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell et de Emeric Pressburger sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Michael Powell et Emeric Pressburger chroniqués sur ce blog…

(1) Colonel Blimp était, de plus, le nom d’un personnage de dessins de caricature dans un quotidien londonien de l’époque.
A noter que le Ministère de l’Information fit en sorte que Laurence Olivier ne joue pas le rôle principal du film comme prévu. Il tenta aussi de retarder la diffusion du film parce que, selon lui, il ridiculisait l’armée.
(2) Une vision incomplète du film il y a quelques années nous avait fait écrire un commentaire plutôt négatif. C’était une erreur… Il faut toutefois reconnaître que le début du film est le plus faible.

Remarque :
Le film fut assez rapidement amputé de 40 minutes environ. Ce n’est que récemment que nous pouvons voir la version complète de 163 minutes

18 mars 2009

21 Grammes (2003) de Alejandro González Iñárritu

Titre original : « 21 Grams »

21 GrammesElle :
Regarder un film d’Iñárritu, c’est vivre une expérience unique, presque physique, poignante tant il nous projette avec force à l’intérieur de ses personnages. C’est du grand cinéma plein d’humanité que la caméra révèle grâce à des plans serrés sur des personnages sans fard, avec leurs émotions à fleur de peau. Un montage élaboré composé de trois morceaux de vies éclatées qu’il faut recoller nous fait pénétrer petit à petit dans son univers au bord du précipice dans lequel une musique éthérée flotte en permanence comme si le monde était vacillant. Un travail minutieux sur les couleurs a été accompli ; chacun des trois personnages principaux a la couleur qui lui correspond le mieux mentalement. Ici donc, trois destins qui s’effondrent, frôlent et côtoient la mort de très prés. Des cœurs brisés, des cœurs qui battent fort mais qui peuvent s’arrêter de battre d’un jour à l’autre. Une jeune femme Christina perd son mari et ses deux filles dans un accident causé par l’ex-taulard Jack, reconverti dans la religion. Paul est sauvé grâce à la transplantation du cœur du mari de Christina. Ce trio passe par toute la palette des émotions humaines. Le réalisateur explore quantité de thèmes forts dont la mort qui fait perdre 21 Grammes et correspond au poids de l’âme, la préciosité de la vie, la culpabilité, la rédemption, l’amour, la haine, la vengeance. Sean Penn, Naomi Watts et Benicio Del Toro sont bouleversants.
Note : 5 étoiles

Lui :
21 Grammes nous fait suivre le destin de trois personnes, destins qui vont se croiser ou plutôt s’entrechoquer. La construction est assez surprenante, le film se présentant comme un puzzle et, lorsque l’on ne connaît pas l’histoire, ce n’est qu’après 40 minutes que l’on commence à comprendre le lien entre ces trois personnes. Alejandro González Iñárritu met beaucoup de choses dans son film, il aborde de nombreux thèmes, toute une palette de sentiments avec en premier lieu le remords, la vengeance, ses personnages passent par de nombreuses attitudes, depuis la plus résignée à la plus exaltée. Les acteurs principaux livrent tous trois une remarquable performance, avec un jeu riche et surtout intense. Avec ce second film, Iñárritu montrait déjà beaucoup de maîtrise dans sa mise en scène, avec un récit en apparence éclaté, morcelé mais en fin de compte extraordinairement bien contrôlé. 21 Grammes est un film particulièrement intense, il fait partie de ces films qui vous marquent.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Sean Penn, Naomi Watts, Benicio Del Toro
Voir la fiche du film et la filmographie de Alejandro González Iñárritu sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alejandro González Iñárritu chroniqués sur ce blog…

17 mars 2009

Faussaire (2006) de Lasse Hallström

Titre original : « The hoax »

FaussaireElle :
(pas vu)

Lui :
Faussaire nous raconte la véridique histoire de Clifford Irving, faussaire étonnant qui parvint à tromper le monde entier au début des années 70 avec une fausse autobiographie du milliardaire Howard Hughes. Le film de Lasse Hallström nous détaille méthodiquement comment il a monté et alimenté son mensonge, comment il est parvenu à se tirer de situations périlleuses. Le film joue habilement avec les moments de tension, de suspense mais aussi d’humour. Richard Gere est assez étonnant dans ce rôle un peu inhabituel pour lui, particulièrement crédible. Faussaire a toutefois le défaut d’être un peu formaté, notamment dans le montage, ce qui banalise le sujet. Le véritable Clifford Irving a déclaré que le film avait déformé la réalité. Le film est basé sur son propre livre « The Hoax » (1981). Au final, Faussaire est plaisant mais il vaut plus par son sujet que par lui-même : cette histoire est assez stupéfiante. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Richard Gere, Alfred Molina, Marcia Gay Harden, Stanley Tucci
Voir la fiche du film et la filmographie de Lasse Hallström sur le site IMDB.
Voir les autres films de Lasse Hallström chroniqués sur ce blog…

Voir le site internet de Clifford Irving.

Remarques :
* Retiré de la vente, le livre a fini par ressortir en 1999 puis en 2008 en Angleterre.
* Le film d’Orson Welles Vérités et Mensonges (F for Fake, 1974) parlait déjà de cette fraude. Il contient des documents filmés au moment où cette affaire a éclaté.

16 mars 2009

Paris (2008) de Cédric Klapisch

ParisElle :
Enfin un Klapisch bien construit et équilibré qui m’a beaucoup plu et qui sort des clichés de L’Auberge Espagnole et de sa suite. Réflexion, émotions, humour sont au rendez-vous. Un cinéma chaleureux et généreux en partage avec les autres, une pléiade de bons acteurs connus ou moins connus. Voilà enfin un Romain Duris qui prend de la profondeur avec son regard touchant sur le sens de la vie qu’il risque de perdre à cause de son cœur défaillant. En introspection, Il observe Paris et ses habitants râleurs du haut de son appartement. La vision de sa ville en est toute transformée car il sait que son temps est compté ; il essaie même d’insuffler ce qui fait le sel de la vie à sa sœur désabusée. Cédric Klapisch dresse un kaléidoscope de vies éclatées habilement articulées dans le Paris des petits quartiers avec une Karine Viard en boulangère haute en couleur, le Paris des défavorisés avec Juliette Binoche en assistante sociale, le Paris des bobos avec François Cluzet en architecte, le Paris de l’enseignement avec Fabrice Luchini en professeur d’histoire hilarant, le Paris des marchés et de Rungis avec Albert Dupontel en maraîcher, le Paris des immigrés avec un clandestin du Cameroun. Ces personnages parfois brisés ou perdus se croisent seulement. Ils sont attachants et sont en passe de renaître suite à leurs questionnements. Le cœur de Paris bat fort au rythme de la belle musique de Loïc Dury.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce Paris de Cédric Klapisch nous fait suivre plusieurs histoires. La plupart de ses personnages sont assez seuls, en quête d’une nouvelle voie. L’histoire centrale, et aussi la plus forte, est celle de ce jeune danseur atteint d’une grave maladie qui pense vivre ses dernières semaines. La mort est d’ailleurs assez présente, sous plusieurs formes, mais l’humour l’est aussi et le film est finalement assez léger. Le fond du propos de Klapisch est assez humaniste et positif, encourageant à profiter de la vie tout en sachant la vivre avec les autres. Comparé à certains de ses films précédents qui manquaient d’épaisseur, Paris apparaît plus riche et, sous son apparente légèreté, le film cache une certaine profondeur. Dans ce kaleidoscope de vies, Klapisch parvient à éviter les clichés trop marqués. Comme le veut la loi du genre, il y a là toute une pléiade d’acteurs et notamment Juliette Binoche, parfaite, Romain Duris, plus convaincant qu’à l’habitude et un Fabrice Luchini bien contenu. Paris a l’avantage d’être un film facile d’abord sans être futile, servi par une réalisation parfaitement maîtrisée.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Romain Duris, Fabrice Luchini, Albert Dupontel, François Cluzet, Karin Viard, Mélanie Laurent, Zinedine Soualem, Julie Ferrier, Olivia Bonamy, Maurice Bénichou, Gilles Lellouche
Voir la fiche du film et la filmographie de Cédric Klapisch sur le site IMDB.

Voir les autres films de Cédric Klapisch chroniqués sur ce blog…