18 février 2011

Falling leaves (1912) de Alice Guy

Titre français : « Quand les feuilles tombent »

Falling leavesLui :
(Muet, 8 mn à 18 im/sec = env. 11 mn à l’origine) Nous sommes à l’automne. Une jeune fille, Winifred, est atteinte de tuberculose. Le docteur annonce qu’elle sera morte avant que la dernière feuille ne soit tombée. Pour sauver sa sœur, la toute jeune Trixie va dans le jardin pour rattacher les feuilles aux arbres. Passe alors un médecin-bactériologiste qui vient justement de mettre au point un sérum… Falling Leaves est un mélodrame touchant, propre à vous tirer des larmes, qui eut un très grand succès. Le film est sorti en France. Les plans sont statiques. Le jeu des acteurs est mesuré, donnant de la crédibilité à l’ensemble.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mace Greenleaf, Blanche Cornwall, Marian Swayne, Magda Foy
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site IMDB.

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Remarques :
Par une terrible ironie du sort, Mace Greenleaf, qui joue ici le médecin-bactériologiste, est mort quelques jours après la sortie du film de pneumonie typhoïde, autre affection pulmonaire infectieuse.

18 février 2011

Greater love hath no man (1911) de Alice Guy

Greater Love Hath No ManLui :
(Muet, 10 mn à 18 im/sec = env. 14 mn à l’origine) Dans une concession de mine d’or au Nouveau Mexique, un nouveau directeur est nommé. C’est le coup de foudre pour la jeune Florence au grand désespoir de Jake qui en était éperdument amoureux. Les chercheurs d’or mexicains du camp trouvent le nouveau directeur ne pèsent pas correctement ce qu’ils ont extrait et menacent… Mêlant action et romance, le scénario de Greater Love Hath No Man est assez élaboré avec deux histoires entremêlées. Greater Love Hath No Man L’ensemble est bien construit avec une bonne montée de la tension dramatique. L’atmosphère far-west est bien rendue dans les scènes d’intérieur, un peu moins bien en extérieurs du fait d’une végétation un peu trop abondante (le film a été tourné dans le New Jersey). On remarque les petites notes d’humour et aussi le reflet de la xénophobie de l’époque.
Note : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Alice Guy sur le site imdb.com.
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Remarque :
Ce film fait partie de la période américaine d’Alice Guy, la cinéaste ayant suivi son mari, l’anglais Herbert Blaché qui avait été énvoyé par Gaumont aux Etats-Unis en 1907. Après une interruption de trois ans pour mettre au monde une fille et un garçon, Alice Guy-Blaché fonde sa propre compagnie de production, la Solax, en 1910 et tourne à nouveau des films. Elle connaitra une grande popularité. Des studios seront construit à Fort Lee, dans le New Jersey, en 1912 (le centre névralgique du cinéma était à Fort Lee à cette époque, avant de se déplacer à Hollywood quelques années plus tard). Après son divorce en 1922, Alice Guy reviendra en France.

17 février 2011

La vie moderne (2008) de Raymond Depardon

La vie moderneElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Dernier volet d’une série de trois documentaires sur le monde paysan, La Vie Moderne nous plonge au cœur d’un monde rarement montré, celui de très petites exploitations, ici dans la région montagneuse de la Lozère. Il nous montre ici ce que sont devenus ceux qu’il a rencontrés quelques années plus tôt. Ce monde des petites exploitations est un monde qui s’éteint, les exploitants vieillissent, sont de plus en plus isolés et souvent personne ne prend la suite. Raymond Depardon connaît bien le monde rural puisqu’il y a vécu toute son enfance et sait parfaitement nouer le contact avec ces agriculteurs pas toujours très expansifs : même avec peu de mots, il nous permet de les comprendre. Depardon ne tombe dans la facilité, il ne surfe pas sur la vogue du retour à la nature, ne parle pas de « vraies valeurs »… Non, il nous fait partager simplement son regard, un regard plein d’authenticité, sans fard et qui est en lui-même au bel hommage au monde rural. En regardant La Vie Moderne, on se dit qu’il était temps de faire ce film car plus tard aurait peut-être été trop tard.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Raymond Depardon sur le site imdb.com.
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Le panorama complet « Profils Paysans » :
1. L’approche (2001)
2. Le quotidien (2005)
3. La Vie Moderne (2008) 

Homonyme :
La Vie Moderne de Laurence Ferreira Barbosa (2000) avec Isabelle Hupert

16 février 2011

Miracle à Milan (1951) de Vittorio De Sica

Titre original : « Miracolo a Milano »

Miracle à MilanElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Enfant trouvé, Toto a été élevé par une vieille dame enjouée. Devenu adulte, il est désorienté par la froideur des habitants de Milan et finit par vivre parmi les sans-abri dans un grand terrain vague où il retrouve une certaine chaleur. Il organise l’amélioration des abris de fortune et, avec bonhommie, veille aux bonnes relations entre les gens. Mais un grand promoteur est, lui aussi, intéressé par le terrain… Ce résumé peut donner une fausse idée du film car Vittorio de Sica a choisi de s’écarter du néoréalisme dans lequel il avait fait des petites merveilles comme Le Voleur de Bicyclette. Miracle à Milan est plutôt une fable, un « conte de fées du XXe siècle » comme le réalisateur le dit lui-même. C’est un film optimiste, plein de vie et de mouvement, qui met en relief l’humanisme mais aussi les travers de l’humain. Il émane de ce Toto une grande bonté naturelle. Rien ne paraît forcé et pourtant beaucoup de scènes sont assez fortes. De Sica utilise même quelques effets spéciaux amusants, car l’humour est aussi omniprésent. Miracle à Milan est joli film très poétique et aussi très humain.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Emma Gramatica, Francesco Golisano, Paolo Stoppa, Guglielmo Barnabò
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Remarques :
Le scénariste Cesare Zavattini avait écrit cette histoire comme un scénario en 1940. Il l’avait sorti en livre quelques années plus tard sous le nom de « Toto le Bon ».

15 février 2011

Hôtel Woodstock (2009) de Ang Lee

Titre original : « Taking Woodstock »

Hôtel WoodstockElle :
Note : 4 étoiles

Lui :
Adapté des mémoires d’Elliot Tiber, Hôtel Woodstock nous ramène quarante années en arrière. Le film d’Ang Lee nous fait revivre, non pas l’évènement en lui-même mais ses coulisses, sa préparation, comment le plus grand festival pop de tous les temps a été mis sur pied à la va-vite en à peine un mois. C’est par la ruse qu’Elliot Tiber fournit un terrain à ce festival qui n’avait plus de point de chute. Le motel délabré de ses parents allait servir de camp de base aux organisateurs. L’ensemble est doublé du portrait d’un jeune homme en pleine prise de conscience mais cet aspect reste peu approfondi, voire même suscite quelques longueurs. Joliment mise en image, cette vision de Woodstock est assez amusante, elle nous replonge dans l’esprit de cette fin des années soixante.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Demetri Martin, Henry Goodman, Imelda Staunton, Jonathan Groff, Liev Schreiber
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Remarques :
* Dans la vraie vie, Elliot Tiber a quitté Bethel peu après le festival pour s’installer en Californie. Le El Monaco Motel a été revendu rapidement, il est devenu un restaurant italien qui a été détruit en 2004. Aujourd’hui, à son emplacement, se dresse un tour-horloge qui souhaite la bienvenue à White Lake.
* Max Yasgur, le propriétaire du champ, a été attaqué en justice par ses voisins. Il a revendu sa ferme deux ans plus tard et est mort peu après. A l’emplacement du champ, se tient aujourd’hui le « Bethel Woods Center ».
Voir l’emplacement sur Google maps

Voir aussi : Woodstock de Michael Wadleigh (1970)

14 février 2011

La flûte enchantée (1975) de Ingmar Bergman

Titre original : « Trollflöjten »

La flûte enchantéeLui :
Projet initialement conçu pour la télévision suédoise, cette adaptation par Ingmar Bergman de La Flute Enchantée de Mozart est un projet qui lui tenait à cœur. Il a deux grandes lignes directrices : d’une part, rendre cet opéra accessible au plus grand nombre et, d’autre part, utiliser des chanteurs plus jeunes qu’à l’habitude, des chanteurs dont l’âge correspond à celui des personnages. Il fait donc traduire l’opéra en suédois, ce qui ne facilite pas forcément la tâche des chanteurs, et auditionne une centaine de chanteurs originaires des pays nordiques. Il désire aussi garder l’esprit du théâtre en tant que lieu et n’hésite pas à reconstruire en studio celui où il avait initialement envisagé de tourner mais qui s’est révélé être trop petit. Le résultat est une belle réussite. Les acteurs/chanteurs livrent un belle prestation tout en montrant beaucoup de naturel dans leur gestuelle et Bergman sait préserver le côté enfantin et farceur de certaines scènes. Le réalisateur utilise en outre les possibilités du cinéma par ses cadrages, par des petites astuces comme le médaillon animé ou encore en élargissant parfois la scène pour aller en coulisses, avec notamment cette amusante entrée en scène de Papageno. La prestation des chanteurs est assez remarquable avec une mention spéciale pour la soprano finlandaise Irma Urrila, qui nous livre un « Ach, ich fühl’s » (à mon humble avis, le plus bel aria de La Flute Enchantée) de toute beauté et d’une infinie douceur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Josef Köstlinger, Irma Urrila, Håkan Hagegård, Ulrik Cold
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Remarque :
Pendant l’ouverture de La Flute Enchantée, où Bergman filme des visages en très gros plans avec un montage qui se cale sur la musique, le réalisateur se montre lui-même (ainsi que Liv Ullmann) fugitivement à plusieurs reprises. Par cette ouverture peuplée de visages cosmopolites et de tous âges, Bergman veut bien entendu souligner le côté universel de la musique.

Autre adaptation :
La Flute Enchantée (The Magic Flute) de Kenneth Brannagh (2006).

13 février 2011

Villa Amalia (2009) de Benoît Jacquot

Villa AmaliaElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Quand elle voit son compagnon embrasser une autre femme, Ann, une pianiste à forte sensibilité, décide de changer de vie… Adaptation d’un roman de Pascal Quignard, Villa Amalia nous fait suivre le cheminement de cette femme que nous découvrons peu à peu. La tromperie de son compagnon n’est en fait qu’un déclencheur, les motivations de cette fuite sont en réalité plus complexes. Avec une indéfectible détermination, refusant tout pragmatisme, Ann brouille les pistes, coupe tous les ponts sauf un, un ami d’enfance retrouvé par hasard et que personne de son entourage ne connaît. Grâce au jeu d’Isabelle Huppert, Villa Amalia est empreint d’une grande sensibilité couplée à une force qui agit comme un aimant. C’est un film qui se ressent autant qu’il se regarde.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade, Xavier Beauvois, Maya Sansa
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Remarque :
Ce lieu (qui semble hors du temps) où se situe la Villa Amalia est l’île d’Ischia, en face de Naples.

12 février 2011

Charlot à la banque (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « The bank »

The BankLui :
Charlot est homme à tout faire dans une banque, il nettoie les bureaux pas toujours avec une grande efficacité… Une bonne partie de Charlot à la Banque est d’un style très classique avec toutefois quelques belles trouvailles (comme l’endroit où il range ses balais…) et une belle maîtrise des mouvements. Il rend son personnage attachant et même émouvant : il aime une secrétaire qui, bien entendu, préfère un caissier qui a une bien meilleure situation. Cet amour impossible lui permet de développer une belle scène de rêve où il parvient à conquérir sa belle. Chaplin donne ainsi une belle mélancolie à son personnage et par la même une certaine dimension au film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Billy Armstrong
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12 février 2011

Mam’zelle Charlot (1915) de Charles Chaplin

Titre original : « A woman »

Mam'zelle CharlotLui :
Alors que sa femme et sa fille se sont assoupies sur un banc dans un parc, un homme en profite pour aller conter fleurette à une jeune fille. Survient Charlot qui vient jouer les trouble-fête… Toute la première partie de Mam’zelle Charlot se déroule donc dans le parc et n’est pas vraiment remarquable. Il y a un peu plus d’invention dans la seconde partie où Charlot se rend dans la maison avec la mère et la fille. La scène la plus notable est celle où Chaplin se travestit en jeune fille. Tant qu’il conserve sa moustache, ce n’est guère convaincant (!) mais dès qu’il la rase, on peut dire que le résultat est assez… trompeur. A noter que c’est la dernière fois où Chaplin jouera sans moustache avant Les Feux de la Rampe (1952).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Edna Purviance, Charles Inslee, Marta Golden
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11 février 2011

Étreintes brisées (2009) de Pedro Almodóvar

Titre original : « Los abrazos rotos »

Étreintes briséesElle :
Note : 5 étoiles

Lui :
Un écrivain aveugle qui écrit des scénarios pour le cinéma, une secrétaire qui fait l’escort-girl pour sauver son père malade… Le lien entre ces deux personnages n’est pas évident de prime abord, mais il y en a bien un, une histoire où le cinéma est impliqué… Le scénario d’Etreintes Brisées est assez difficile à résumer sans le dévoiler car il comporte plusieurs facettes. Loin d’être compliqué toutefois car il se déroule parfaitement avec une clarté admirable qui évoque les grands films romanesques des années cinquante. On retrouve ce grand et beau classicisme au niveau des images, la photographie est superbe, jouant avec la faible profondeur de champ qui fait de très beaux portraits. Et il y a le film dans le film, ou plutôt les films dans le film puisqu’il y en a deux, ce qui permet à Almodóvar de donner corps à son amour pour le cinéma et de faire des clins d’œil appuyés (1). Le cinéma ici est tout : il est à la fois celui qui montre, celui est montré et celui qui regarde. Parfaitement maîtrisé, Etreintes brisées est un très beau film, empreint du meilleur classicisme, l’un des meilleurs d’Almodóvar.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Lluís Homar, Blanca Portillo, José Luis Gómez, Rubén Ochandiano, Tamar Novas
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(1) Penelope Cruz est coiffée exactement comme Audrey Hepburn dans Sabrina de Billy Wilder (1954) (en aussi en fausse Marilyn, mais cela est plus courant) et le film dans le film est très proche de Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), le film qui a fait connaitre Almodóvar au grand public (ah le fameux gaspacho… !) L’extrait du film avec Ingrid Bergman et Georges Sanders qui passe à la télévision est Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1954). Plusieurs scènes evoquent, dans leur forme, certains films d’Hitchcock.
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