14 décembre 2006

Oliver Twist (2005) de Roman Polanski

Oliver TwistElle :
Grosse déception pour l’adaptation du roman de Dickens par Polanski. Certes on reconnaît la patte du metteur en scène dans la truculence des personnages mais je trouve qu’elle ne convient pas à cette histoire. On a l’impression que Polanski s’est concentré davantage sur la reconstitution que j’ai trouvée académique, trop propre, trop caricaturale, un brin disneyenne. Un ennui profond m’a gagné et je n’ai éprouvé aucune émotion face au parcours douloureux de cet enfant. J’ai de beaucoup préféré l’adaptation de David Lean.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Dans cette adaptation d’ « Oliver Twist », Polanski n’arrive à faire passer aucune émotion et c’est bien là son plus gros problème. Est-ce du à son jeune héros, qui semble totalement passif, ou aux décors un peu factices, reconstitués minutieusement et filmés avec force filtres ? Polanski force le trait, caricature inutilement ses personnages pour leur donner des trognes. En tout cas, personne ne pourra reprocher à Ben Kingsley de ne pas s’être donné dans son interprétation de Fagin… Il en fait même beaucoup trop ! Assez rapidement, on s’ennuie un peu et on est pressé d’en finir. Cette adaptation sans émotion et aux images un peu trop léchées n’a pas la force de la version de David Lean que nous avions revue quelques temps auparavant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ben Kingsley, Jamie Foreman, Leanne Rowe, Barney Clark
Voir la fiche du film et la filmographie de Roman Polanski sur le site imdb.com.

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10 décembre 2006

Les chevaliers du ciel (2005) de Gérard Pirès

Les chevaliers du cielElle :
(pas vu)

Lui :
« Les chevaliers du ciel » n’est absolument pas une adaptation de la bande dessinée ou de cette série télévisée des années 60 qui a fasciné toute une génération. A part le titre (et les avions), les points communs ne sont pas nombreux. On pourrait parler en revanche de « Top gun » à la française en référence aux nombreuses scènes aériennes qui sont franchement réussies. Les séquences de poursuites sont assez époustouflantes, elles nous font virevolter en tous sens, raser les montagnes et même survoler Paris de façon pas très orthodoxe… C’est un vrai plaisir à regarder. Pour en profiter, il faut accepter un scénario peu crédible (mais il faut bien qu’il y ait des ennemis) et un jeu d’acteurs assez épouvantable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Clovis Cornillac, Géraldine Pailhas, Philippe Torreton, Alice Taglioni
Voir la fiche du film et la filmographie de Gérard Pires sur le site imdb.com.

« Les Chevaliers du Ciel » était à l’origine une bande dessinée d’Albert Uderzo qui avait pour héros deux pilotes de chasse unis par de forts liens d’amitié : Tanguy et Laverdure. Elle fut adaptée en série télévisée, avec Jacques Santi et Christian Marin dans les rôles principaux, entre 1967 et 1969 (avec une tentative de suite en 1988).

« Les Chevaliers du Ciel » est également le titre français du film de Michael Curtiz « Captains of the clouds » (1942) avec James Cagney.

9 décembre 2006

Three times (2005) d’ Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Zui hao de shi guang »

Three timesElle :
Très belles images mais le rythme très lent me fait abandonner.
Note :

Lui :
Hou Hsiao-hsien filme trois histoires d’amour, à trois époques différentes, en 1966, 1911 et 2005, jouées par le même couple d’acteurs. Aucune des trois n’est semblable, chacune étant très fortement marquée par son époque. Sur une trame qui se déroule très lentement et avec peu de paroles, Hou Hsiao-hsien filme ce(s) couple(s) avec beaucoup de douceur et la beauté des plans finit par nous envoûter. Il se permet la fantaisie de monter celle de 1911 comme un film muet, avec des intertitres, sur une superbe musique de longues mélopées au piano. La troisième période (2005) est franchement moins fascinante, avec un environnement plus cru mais tout de même de superbes plans, notamment ceux des deux amants à moto.

Chaque période a sa dominante de couleur : vert amande pour 1966, noir et rouge foncé pour 1911 et bleu électrique pour 2005 avec à chaque fois un usage très modéré des éclairages artificiels. Les plans sont très larges. Hou Hsiao-hsien prend plaisir à filmer ses deux acteurs et surtout Shu Qi, actrice vedette de films d’action, qui est resplendissante. De son côté, Chang Chen dégage beaucoup de force au travers de ses trois personnages.

La période la plus convaincante est celle de 1966, c’est la plus fraîche et ingénue, celle qui donne envie d’y vivre… Le fait que ce soit celle qui corresponde aux 20 ans du cinéaste explique sans doute cela. Hou Hsiao-hsien semble aussi vouloir nous montrer que le parcours effectué par Taïwan sur un siècle est phénoménal. Mais sans avenir, semble t-il nous dire au travers de la séquence 2005.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Shu Qi, Chang Chen
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7 décembre 2006

Don’t come knocking (2005) de Wim Wenders

Don't come knockingElle :
Un acteur vieillissant qui a brûlé sa vie par les deux bouts quitte le plateau d’un tournage et nous voilà embarqués dans un road movie qui rappelle étrangement l’ambiance du mythique Paris Texas dans lequel Sam Shepard était scénariste. Paysages grandioses et désolés de l’ouest américain, les bars enfumés, les néons de la rue et des casinos, une très belle musique, des personnages en errance à la recherche de leurs racines. Wim Wenders renoue avec l’émotion, développe le thème des relations filiales et de la paternité, s’interroge sur la solitude, la société américaine en perte de repères. Un bon film à savourer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le parallèle a été beaucoup fait entre « Don’t come knocking » et « Paris Texas », tourné 20 ans tôt ; il est vrai qu’ils présentent un air de famille : sur un scénario co-signé par Sam Shepard, un road-movie qui met fabuleusement en images les étendues des déserts américains sur une excellente musique. Un film d’atmosphère. Avec cette histoire d’un homme qui cherche à se ressourcer en partant à la recherche de son passé, Wim Wenders semble retrouver une inspiration, un souffle qui vient s’ajouter à sa superbe mise en scène qui lui est coutumière. Sam Shepard s’investit totalement dans son personnage, placide mais passablement tourmenté, et parvient à lui donner une épaisseur qui n’est étrangère à la réussite du film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sam Shepard, Jessica Lange, Tim Roth, Gabriel Mann, Sarah Polley
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5 décembre 2006

Robots (2005) de Chris Wedge et Carlos Saldanha

RobotsElle :
(pas vu)

Lui :
Après nous avoir plongé en plein âge de glace, Chris Wedge nous emmène dans un monde peuplé de robots, l’occasion pour lui de nous créer un monde totalement farfelu où tout n’est que machine ou mécanisme, plus ou moins déglingué… Beaucoup de créativité dans les lieux et les personnages, c’est une frénésie d’effets et Chris Wedge n’hésite pas à gentiment délirer pour notre plus grand plaisir. La navette qui emmène le héros de la gare au centre ville est, par exemple, quelque chose… d’inoubliable : ça décoiffe ! Le rythme est très soutenu, on ne s’ennuie pas une seconde tant il y a à voir à chaque instant dans tous les coins de l’image, avec beaucoup de gags et, comme il se doit, beaucoup de références à d’autres films. L’histoire est assez secondaire, le spectacle est surtout visuel. Mis à part le personnage du grand méchant (une grande méchante en réalité) qui est un galimatias un peu informe, tous les robots sont très réussis et l’animation est absolument parfaite ce qui leur donne une totale humanité. Un joyeux divertissement.
Note : 4 étoiles

Acteurs: (voice) Ewan McGregor, Halle Berry, Mel Brooks, Robin Williams, Amanda Bynes
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30 novembre 2006

Northfork (2005) de Michael Polish

NorthforkElle :
(pas vu)

Lui :
C’est certain, « Northfork » est un film assez à part dans la production américaine actuelle : une sorte de fable, variation autour des ailes des anges, filmée avec très peu de moyens. Néanmoins, les frères Polish peinent à donner une âme à leur histoire se situant quelques jours avant qu’une région soit totalement engloutie par le lac d’un barrage. Le rythme global est très lent, ponctué de quelques effets visuels et sonores faciles et des transitions de plans gratuites. Le scénario n’a absolument pas la profondeur requise par ce genre d’histoire à la frontière du céleste et reste au niveau de l’image facile. Les acteurs semblent jouer en mode « pilote automatique », Nick Nolte marmonnant son texte de façon parfaitement inintelligible (heureusement qu’il y a les sous-titres) et semblant particulièrement absent.
Note : 2 étoiles

Acteurs: James Woods, Nick Nolte, Daryl Hannah, Peter Coyote, Anthony Edwards
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28 novembre 2006

7 ans de séduction (2005) de Nigel Cole

Titre original : « A lot like love »

7 ans de séductionElle :
(pas vu)

Lui :
Reprenant la structure de « Quand Harry rencontre Sally », cette gentille comédie romantique n’a pas la force de son modèle. Le film se contente de s’appuyer sur ses deux acteurs principaux, qui remplissent assez bien leurs rôles : Ashton Kutcher avec ses airs gros nounours d’adolescent attardé finit par être attendrissant et Amanda Peet use sans compter de son regard ravageur. Côté scénario, c’est le vide et si le film se laisse regarder car il est sans aspérité aucune, il s’oublie très rapidement.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Amanda Peet, Ashton Kutcher
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26 novembre 2006

Une fois que tu es né… (2005) de Marco Tullio Giordana

Titre original : « Quando sei nato non puoi più nasconderti »

Une fois que tu es néElle :
Grosse déception après le formidable « Nos meilleures années ». Le regard sur les douleurs de l’immigration clandestine est porté par un gamin de riche qui se fait repêcher par un bateau de clandestins. Le début du film est très confus, le montage laisse à désirer, le scénario n’est pas très crédible et le rythme très lent tient plus du remplissage que de l’intensité dramatique. Ce thème tragique de l’immigration est mal exploité. L’émotion tant au niveau de l’histoire que des personnages ne passe pas.
Note : 2 étoiles

Lui :
Voulant faire un film témoignant des conditions des immigrés clandestins vers l’Italie, Marco Tullio Giordana l’enrubanne d’un emballage peu crédible mettant en scène un gamin de 12 ans et s’égare interminablement dans des chemins de traverse. L’ensemble est confus avec de nombreuses scènes parfaitement inutiles, restant à la surface des choses. La tournure du scénario sur le dernier quart du film est assez étonnante puisque cela détruit un peu le discours humaniste que le film tente de faire passer. Un film qui paraît à la fois mal écrit et mal construit.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Alessio Boni, Michela Cescon, Rodolfo Corsato, Matteo Gadola
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21 novembre 2006

Match point (2005) de Woody Allen

Match Point Elle :
Voilà un Woody Allen très bon cru. Il retrouve la verve de ses meilleurs films avec cette histoire qui se déroule à Londres. Il porte un regard à la fois acerbe et tendre sur ce jeune homme sans le sou qui désire réussir à tout prix son ascension sociale dans le milieu de la haute bourgeoisie. Le scénario est riche et bien construit, la mise en scène est parfaitement maîtrisée et les acteurs sont très convaincants. Un virage est pris dans le parcours cinématographique de Woody Allen avec ce film d’un nouveau genre. On ne s’ennuie pas une seconde. C’est un régal.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est un plaisir de voir Woody Allen quitter son terrain habituel, sur lequel il pouvait parfois donner l’impression de tourner un peu rond récemment, pour aller jouer sur un registre différent. Différent mais pas tout à fait nouveau puisque Match point peut faire penser à Crimes et délits (1989) mais, dans ce dernier, le registre comique était très présent alors qu’il a totalement disparu ici. Le lieu est différent, le milieu social est différent et si le fond du scénario, un homme entre deux femmes, n’est pas nouveau chez lui, son développement l’est. La mise en place des personnages est irréprochable avec un Jonathan Rhys Meyers étonnant qui, malgré son personnage un peu froid et impénétrable, tend à éclipser les autres acteurs y compris Scarlett Johansson. La mise en scène est très fluide, Woody Allen montrant beaucoup de grâce dans ses mouvements de caméra, une mise en scène polie sans aspérités, comme le milieu social dans lequel il nous plonge. Et il y a ce thème principal, assez inhabituel pour lui : le hasard, ou plus exactement la chance, intervient pour une grande part dans la réussite. Un thème qui trouve son apothéose avec la formidable pirouette finale qui nous prend totalement à contre-pied. Un point gagnant… en quelque sorte.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Jonathan Rhys Meyers, Scarlett Johansson, Emily Mortimer, Matthew Goode, Brian Cox
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16 novembre 2006

Serenity, l’ultime rébellion (2005) de Joss Whedon

Titre original : « Serenity »

Serenity, l'ultime rébellionElle :
(pas vu)

Lui :
Adapté de la série télévisée « Firefly » (série que, personnellement, je ne connais absolument pas, même de nom), ce « Serenity » est une bonne surprise car il est bien plus réussi que l’affiche ne le laisserait supposer… Bien-sûr, le personnage du mercenaire au grand cœur mis dans un environnement de type « space-opéra » a déjà été largement repris depuis Star Wars et Whedon ne cache pas ses inspirations ; il n’invente rien d’ailleurs et le fond du scénario reste simple voire simplet. Mais c’est sur le plan visuel que le film réussit le mieux à nous ravir, ce qui est remarquable si l’on tient compte qu’il n’a pas bénéficié d’énormes moyens ; en fait, le réalisateur réussit grâce à un excellent dosage à rendre le spectacle magique et vraiment plaisant. Le derniers tiers du film est hélas particulièrement conventionnel, plus axé sur une bataille rangée contre une horde de va-nu-pieds sans foi ni loi (et qui mangent les petits n’enfants…) avec l’inévitable bataille au sommet en prime. J’ai toutefois pris un réel plaisir à en regarder les deux premiers tiers.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Nathan Fillion, Gina Torres, Summer Glau, Chiwetel Ejiofor
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