13 avril 2006

Nèg maron (2005) de Jean-Claude Flamand

Titre original : « Neg mawon »

Nèg maron Elle :
(pas vu)

Lui :
Centré sur deux jeunes, ce film antillais est une chronique sociale sur la Guadeloupe, loin des clichés et des cartes postales. Ces deux jeunes sans avenir vont basculer, involontairement, de leur monde de petits larcins vers des choses plus graves. Le film est assez convaincant, joué avec beaucoup de conviction. C’est cette authenticité qui fait la réussite du film : aucun misérabilisme, aucun artifice. Les dialogues sont un peu durs à comprendre au début mais l’on s’y fait rapidement.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Admiral T., Didier Daly, Stomy Bugsy
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Claude Flamand sur le site IMDB.

8 avril 2006

Trouble (2005) d’ Harry Cleven

Trouble Elle :
(pas vu)

Lui :
Dès le début de ce thriller, le réalisateur utilise les codes traditionnels du genre pour créer une atmosphère lourde : infra graves, images troubles… Ce maniérisme empêche un peu de s’intéresser à cette histoire de jumeaux qui se redécouvrent après de nombreuses années. On sait dès le départ que cela va mal se passer et la suite confirme bien entendu notre pressentiment, le dernier tiers de film devenant même assez sanglant. Peu de réelles surprises donc et beaucoup de « procédés ». Seul Benoît Magimel parvient à tirer son épingle du jeu en donnant une belle prestation, mais cela ne peut suffire hélas.
Note : 1 étoile

Acteurs: Benoît Magimel, Natacha Régnier, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Harry Cleven sur le site IMDB.

1 avril 2006

Boudu (2005) de Gérard Jugnot

Boudu Elle :
(pas vu)

Lui :
Beaucoup plus simple que la version de Jean Renoir de 1932, ce Boudu version 2005 manque un peu de relief et d’étoffe. Si les trois acteurs principaux jouent sans surprise des personnages tout à fait conformes à l’image, il faut reconnaître que Depardieu est particulièrement à l’aise dans son personnage, on sent qu’il l’aime bien et c’est un plaisir de le regarder jouer. De son côté, Catherine Frot joue merveilleusement (une fois de plus) une bourgeoise gentiment fofolle et névrosée. Sans ces deux acteurs, le film serait assez ennuyeux. Les moments où les dialogues décollent sont hélas trop rares, mais on sent alors ce qu’aurait pu être cette comédie. Gérard Jugnot a gommé trop de choses, dans le personnage de Boudu notamment, pour arriver à un résultat gentillet, bourré de bonnes intentions mais tout de même un peu fade.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Gérard Jugnot, Catherine Frot, Constance Dollé
Voir la fiche du film et la filmographie de Gérard Jugnot sur le site IMDB.

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25 mars 2006

De battre mon coeur s’est arrêté (2005) de Jacques Audiard

De battre mon   coeur s'est arrêté Elle :
C’est avec une caméra énergique et un montage nerveux que Jacques Audiard nous immerge de façon émotionnelle et physique dans l’univers de Thomas, un jeune homme partagé entre l’emprise intéressée d’un père malfrat et le passé d’une mère pianiste décédée. On alterne entre le monde glauque et violent des magouilles immobilières et le milieu feutré des pianistes dans lequel Thomas tente d’entrer. Dans ce rôle d’homme tantôt tourmenté, parfois cruel ou touché par la grâce, on découvre un Romain Duris époustouflant. Comme transfiguré par la découverte de lui-même, on assiste avec émotion à sa transformation intérieure qui va lui permettre de s’affranchir de son passé familial douloureux et de construire son avenir. Un beau film plein d’intensité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Avec De battre mon coeur s’est arrêté, Jacques Audiard réussit un film assez sombre où l’on retrouve ce côté biface que l’on avait dans son film précédent Sur mes lèvres : son personnage principal a en effet deux visages, la face sombre (le petit malfrat) et la face claire (le pianiste, l’amant). Le film est, par extension, à la fois policier et psychologique. Il filme cela en longs plans assez serrés avec une caméra à l’épaule très mobile et étonnamment efficace. Il est indéniable que Jacques Audiard a su se développer un style. Le film n’est pourtant pas sans défaut, on peut lui reprocher un certain côté macho et surtout d’être exclusivement centré sur son personnage principal : sans l’excellente prestation de Romain Duris (qui prouve ici qu’il ne faut pas le cantonner aux rôles d’adolescents attardés), le film ne tiendrait certainement pas car il n’y a aucune place pour les personnages secondaires qui sont, de ce fait, tous très fades.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Niels Arestrup, Aure Atika
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21 mars 2006

La marche de l’empereur (2005) de Luc Jacquet

La   marche de l'empereur Elle :
Rien à dire sur la qualité de ces paysages extraordinaires de banquise bleutée dans lesquelles évoluent maladroitement les silhouettes fragiles des manchots. Les compositions et cadrages sont de toute beauté. La faiblesse du documentaire réside dans la bande son de musique assez mièvre et dans les voix off de Romane Bohringer et de Charles Berling qui traduisent en mots les pensées de ces manchots. Cela frise parfois le ridicule. Ces voix sont trop lointaines et pas suffisamment convaincantes pour nous tenir en haleine. Il aurait mieux valu utiliser une bonne voix off chaleureuse pour donner de l’information. Dommage car un certain ennui se fait sentir au bout d’un moment. Le making of m’a davantage intéressée. Dans le même genre, j’ai préféré le Peuple Migrateur ou La Planète bleue.
Note : 3 étoiles

Lui :
De bien belles images et un sujet assez étonnant mais le parti pris de faire « parler » les manchots n’est pas très heureux : rapidement cela agace. Un commentaire traditionnel eut été plus adapté. La bande musicale paraît aussi un peu déplacée. Le documentaire sur le tournage est plus intéressant que le film, ce qui est un peu gênant tout de même.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Charles Berling, Romane Bohringer
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17 mars 2006

Je préfère qu’on reste amis (2005) d’ Eric Toledano et Olivier Nakache

Je préfère qu'on reste amis Elle :
(pas vu)

Lui :
Deux quadragénaires cherchent par tous les moyens à rencontrer la femme de leur vie. Sur cette base, somme toute assez classique, le film a une certaine originalité du fait du personnage joué par Jean-Paul Rouve, un personnage effacé et terne, peut-être un peu trop tout de même pour être vraiment crédible. Si le film manque globalement de pêche et de rythme, on passe tout de même un assez bon moment avec nos deux compères qui essaient tout pour arriver à leur fin, y compris le speed-dating. Ce n’est pas toutefois le genre de film qui laisse des traces.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Rouve, Gérard Depardieu, Annie Girardot, Lionel Abelanski, Isabelle Renauld
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22 février 2006

Tu vas rire mais je te quitte (2005) de Philippe Harel

Tu vas rire mais je te quitte Elle :
Mis à part quelques dialogues amusants, cette comédie ne présente pas grand intérêt. On évolue aux côtés d’une actrice superficielle au chômage qui rate ses castings et sa vie amoureuse. Une chose est certaine Judith Godrèche joue parfaitement les greluches. Philippe Harel a-t-il voulu faire une satire sur le monde du spectacle, je n’en suis pas si sûre. Philippe Harel semble avoir du mal à remplir et faire avancer son film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le personnage central a beau être une trentenaire un peu nunuche, on ne rit pas à ses dépens et c’est cela qui est assez remarquable dans Tu vas rire mais je te quitte. Au lieu de cela, on se range très vite de son côté et l’humour est plus un pur comique de situation ou bien un humour au détriment de ceux qui profitent d’elle. Cette réussite est due au scénario mais aussi, et surtout, à Judith Godrèche, à sa façon de prendre en main ce rôle de « ravissante idiote, pas si idiote que cela ». Elle n’est pas sans rappeler Miou-Miou par moments. Le film repose en grande partie sur elle. Le scénario apporte des situations intéressantes et quelques dialogues savoureux, mais il manque de cohérence et certains personnages secondaires sont un peu trop typés. Bien entendu, ton pourra dire que out cela n’est ni très profond ni très novateur… mais Tu vas rire mais je te quitte fait passer un vrai bon moment.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Judith Godrèche, Ariane Seguillon, Coralie Revel, Wladimir Yordanoff, Sagamore Stévenin, Patrick Chesnais
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8 février 2006

L’un reste, l’autre part (2005) de Claude Berri

L'un reste, l'autre part Elle :
Un vaudeville bien conventionnel sur les insatisfactions de cinquantenaires bourgeois. Daniel Auteuil et Pierre Arditi interprètent deux hommes qui se font rattraper par leur âge et cèdent à leurs tentations. Les maris sont pris entre deux feux, les épouses se languissent, les enfants craquent. Même si une partie de l’histoire est autobiographique, c’est un scénario ultra classique qui devient vite ennuyeux.
Note : 2 étoiles

Lui :
Claude Berri, on le sait, affectionne les récits autobiographiques et c’est à nouveau le cas dans le film où une partie (bien entendu, la moins plausible : s’amouracher d’une jeunette alors que son fils devient tétraplégique) est réelle… Dans son ensemble, cette histoire de quinquagénaires qui ont le démon de midi est terriblement prévisible, nous laissant avec la désagréable impression d’avoir vu cela une bonne centaine de fois : “Ah mais quand vas-tu parler à ta femme?” “Je lui parle ce soir, c’est promis” (en boucle pendant 1h30). Claude Berri ne parvient pas à donner un tant soit peu d’intensité à cette situation de grand dilemme… Ce sont les acteurs qui donnent une certaine tenue à l’ensemble, chacun étant il est vrai sur son terrain de prédilection, avec toutefois une Miou-Miou incroyablement absente. Le film se laisse regarder mais s’oubliera très vite.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Nathalie Baye, Pierre Arditi, Charlotte Gainsbourg, Miou-Miou
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27 décembre 2005

Sur la terre des géants (2005) de Tim Haines

Titre original : « Walking with monsters »

Lui :
Complément au magnifique documentaire de la BBC Sur la terre des dinosaures  (Walking with dinosaurs, 1999), ce nouveau volet traite de la période qui a précédé l’arrivée des dinosaures, avec notamment le règne des grands reptiles. L’esprit m’a paru bien différent : l’intention est ici clairement de faire du spectaculaire, le montage utilisant tous les ficelles et le maniérisme des films catastrophe et de science fiction. La musique dramatise à l’envie toutes ces scènes de prédations et même Dussollier, d’habitude un formidable conteur, est un peu pénible à trop vouloir alourdir l’atmosphère. A mes yeux, Sur la terre des géants n’a pas la magie et l’équilibre de son prédécesseur, d’une part parce que les animaux sont moins fascinants, mais surtout parce qu’on ne les voit que se bouffer entre eux… C’est un peu lassant! Il n’en reste pas moins que ce documentaire comporte des bonnes choses, la prouesse technique est remarquable et les petites touches d’humour amusantes (par exemple, les animaux qui se cognent dans la « caméra »).
Note : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier (voix)
Voir la fiche du film et la filmographie de Tim Haines sur le site imdb.com.

30 novembre 2005

No Direction Home: Bob Dylan (2005) de Martin Scorsese (TV)

Bob Dylan Elle :
Formidable documentaire sur Bob Dylan dont on découvre avec émotion la vie et les facettes du personnage. C’est avec des documents d’archives rares et extraordinaires que Martin Scorsese raconte l’enfance du chanteur et les cinq années de sa carrière musicale qui s’arrêtera en 1966 pour un long moment à cause d’un grave accident de moto. Ce parcours est ponctué de passages d’une interview récente de Dylan qui se livre comme il ne l’a jamais fait. C’est absolument incroyable. Scorsese a l’intelligence de mettre en parallèle la fulgurante ascension de Dylan avec le background historique (restes du mac-carthisme, discrimination des noirs, guerre du Vietnam, désir de révolte contre les injustices et le puritanisme au sein de la jeunesse, bouleversement artistique). On découvre le Dylan qui puise son inspiration chez Woodie Guthrie et Pete Seeger, le Dylan engagé aux côtés de Joan Baez dans les protests songs et enfin Dylan le rebelle qui refuse de prendre la tête de la contestation de la gauche américaine. C’est à partir de ce moment qu’il bifurque, crée son groupe de rock électrique qui fera hurler de rage les puristes du folk. Il refuse les étiquettes et le rôle qu’on veut lui faire jouer. Le superbe répertoire de Dylan accompagne cette plongée très émouvante dans l’Amérique des années 60.
Note : 5 étoiles

Lui :
Bob DylanCe documentaire signé Martin Scorcese est assez fabuleux, Bob Dylan s’y livre beaucoup plus qu’il ne le fait dans son autobiographie (qui m’avait un peu laissé sur ma faim). Les documents visuels sont nombreux, notamment sur la scène folk de Greenwich Village de 1960 et le parcours de Dylan est bien suivi, décrit ici sans ellipse… Beaucoup de petits interviews aussi, passionnants et même parfois amusants (entendre par exemple Alan Kooper raconter benoîtement son intervention à l’orgue sur « Like a rolling stone » est assez savoureux). L’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ce documentaire nous montre Dylan comme on ne l’avait vu. J’espère qu’il y aura une suite…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Bob Dylan
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Scorsese sur le site imdb.com.

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