28 juin 2007

Dix petits indiens (1965) de George Pollock

Titre original : « Ten little indians »

Dix petits indiensElle :
(pas vu)

Lui :
Cette adaptation du célèbre roman d’Agatha Christie « Les dix petits nègres »  (devenus dix petits indiens pour être politiquement correct) se révèle être moins réussie que celle de René Clair 20 ans plus tôt mais reste assez prenante grâce à la force de l’intrigue et la qualité de l’interprétation. Détail surprenant : peu avant la fin, le film s’arrête pendant une minute pour nous proposer de deviner qui est le meurtrier avec un récapitulatif des évènements (l’affiche ci-contre le met en avant comme argument commercial). La fin est celle souvent utilisée au théâtre, c’est-à-dire une fin plutôt heureuse.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hugh O’Brian, Shirley Eaton, Leo Genn, Mario Adorf
Voir la fiche du film et la filmographie de George Pollock sur le site imdb.com.

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Les autres adaptations au cinéma :
Dix petits indiens (And then there were none), film américain de René Clair (1945) avec Barry Fitzgerald, Walter Huston et Louis Hayward, sans aucun doute, la meilleure version.
Dix petits nègres de Peter Collinson (1974) co-production européenne avec Charles Aznavour, Stéphane Audran, Richard Attenborough, Oliver Reed, …
Desyat negrityat de Stanislav Govorukhin (1987) film soviétique
Ten little indians d’Alan Birkinshaw (1989), film britannique avec Donald Pleasence (Autre titre : Death of safari).

18 juin 2007

The Servant (1963) de Joseph Losey

Titre français parfois rencontré : « Le domestique »
ou encore : « Le serviteur » (Belgique)

The servantElle :
Pour l’époque, Joseph Losey signe ici un film superbe et novateur. Superbe par sa forme, sa mise en scène qui frôle les visages, sa lumière qui sculpte les expressions d’amour ou de haine, ses ombres inquiétantes de personnages ou de la rambarde de l’escalier, sa caméra fluide qui balaie l’espace ou se fond dans les miroirs, sa musique envoûtante qui hypnotise. Novateur car il ose aborder pour l’époque les thèmes rarement développés de la servitude, de la domination, de l’homosexualité, de la dépravation et des pulsions sexuelles. Cette étude du maître qui devient esclave de son serviteur est assez fascinante. Peu à peu, on voit Dick Bogarde quitter sa position de serviteur dominé pour prendre de la hauteur par rapport à son maître qui finit par s’échouer sur le sol à ses pieds.
Note : 5 étoiles

Lui :
Dans la filmographie, étonnamment disparate, de Joseph Losey, The Servant s’inscrit sans aucun doute parmi ses films les plus remarquables. S’intéressant aux rapports de classe, il met en scène la relation d’un jeune aristocrate londonien avec son valet, un homme un peu plus mûr que lui qui finira par le conduire à la déchéance. Au fur et à mesure que le film avance, Losey se plait en effet à brouiller les cartes, inverser les rapports de force, jouer avec l’ambiguïté d’une situation qui a perdu ses repères. Dick Bogarde est magistral dans le rôle multi facettes du Servant. La forme est, elle aussi, remarquable : Losey filme cette relation ambiguë de façon très intimiste, souvent très près des personnages, jouant avec les meubles, les miroirs, les escaliers et surtout avec une très belle lumière et des ombres bien mises en valeur par le noir et blanc. Basé sur un roman de Robin Maugham, le scénario a été écrit par Harold Pinter, le célèbre dramaturge anglais (prix Nobel de littérature en 2005). Il retravaillera avec Joseph Losey pour le superbe film L’accident.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Sarah Miles, Wendy Craig, James Fox
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4 juin 2007

Les deux rivales (1964) de Francesco Maselli

Titre original : Gli indifferenti

Les deux rivalesElle :
Le climat est pesant et la longueur insistante des plans met mal à l’aise. Rod Steiger qui joue les amants sans scrupules est particulièrement abject. (Abandon)
Note : pas d'étoiles

Lui :
Ce film nous expose le déclin moral et social d’une famille romaine à la fin des années vingt ; à court d’argent, la mère livre sa fille à un homme d’affaires peu scrupuleux et ami de la famille. L’interprétation est superbe avec notamment la jeune Claudia Cardinale. L’ambiance est sombre, lourde, ce qui rend le film assez difficile d’accès. Le film aurait sans doute eu plus d’intérêt si l’on avait pu pénétrer un peu plus les personnages. (La traduction du titre italien « Les indifférents » serait plus appropriée que le titre français, assez racoleur).
Note : 2 étoiles

Acteurs: Claudia Cardinale, Rod Steiger, Shelley Winters, Tomas Milian, Paulette Goddard
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23 mai 2007

Les choses de la vie (1969) de Claude Sautet

Les choses de la vieElle :
Le couple Piccoli Schneider est légendaire. Cette histoire d’amour brisée à la suite de quelques paroles malencontreuses est boulversante. Sautet y met tout son talent, sa délicatesse et ses émotions. La mise en scène novatrice est entrecoupée de ralentis, d’accélérés, de gros plans et nous fait mieux percevoir la fragilité et la fugacité de la vie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce film très connu de Sautet vaut surtout pour sa forme car cette histoire de quadragénaire écartelé entre deux femmes est au fond peu intéressante car très conventionnelle. La forme en revanche est remarquable : une mise en scène magistrale servie par une interprétation hors-pair, un parti-pris assez innovant d’une construction tout en flashback et l’utilisation (pour la première fois à cette échelle au cinéma) d’un accident automobile.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
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22 mai 2007

L’arme à gauche (1964) de Claude Sautet

L'arme à gaucheElle :
Bon polar au sujet particulièrement original. Lino Ventura se trouve en prise avec une petite bande de trafiquants qui ont volé le bateau d’une riche veuve. Suspense et aventure.
Note : 5 étoiles

Lui :
Pour son deuxième film, Claude Sautet fait ce qu’il qualifie lui-même « un exercice de style ». Refusant de tourner un autre film noir après Classe tous risques, de peur de s’enfermer dans le genre, il choisit ce huit-clos étonnant : cinq personnes dont trois trafiquants d’armes sur un bateau échoué. Il est étonnant et aussi superbe puisqu’aucun temps mort ne vient relâcher l’emprise sur le spectateur. Ventura est parfait une fois de plus.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Sylva Koscina, Alberto de Mendoza, Leo Gordon
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22 mai 2007

Classe tous risques (1960) de Claude Sautet

Classe tous risquesElle :
Ventura, à la fois tueur et touchant en irresponsable père de famille, cherche à échapper à la justice. Sa fuite éperdue aboutit à la rencontre avec Belmondo qui l’aide et le cache chez lui. Malgré le style très direct, la caméra de Claude Sautet sait rester assez délicate.
Note : 4 étoiles

Lui :
A Milan, un gangster recherché par la police cherche à rentrer en France avec sa femme et ses deux jeunes enfants. Après une fusillade à la frontière, il demande de l’aide à ses anciens amis restés à Paris… Deuxième long métrage de Claude Sautet (1), Classe tous risques est adapté d’un roman policier de José Giovanni. Au début de sa carrière, le réalisateur montre donc un fort intérêt pour le genre policier et son film est fortement inspiré par le film noir américain. Classe tous risquesSa mise en scène est nerveuse, directe, mais un peu austère sans doute, à l’image de son héros, un gangster fatigué qui ne peut atteindre la vie à laquelle il aspire. Claude Sautet filme ses scènes d’extérieurs en situation réelle, au milieu de la foule avec une caméra légère et discrète, se montrant ainsi très proche de la Nouvelle Vague. Cette impression est d’ailleurs renforcée à la vision du personnage joué par Jean-Paul Belmondo, un jeune voyou solitaire et idéaliste qui évoque par certains aspects son personnage chez Godard (2).
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Sandra Milo, Jean-Paul Belmondo, Marcel Dalio
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(1) Classe tous risques est le second long métrage de Claude Sautet mais c’est le premier dont il assume pleinement la paternité. Son premier film, Bonjour sourire ! (1956), un petit film comique avec Henri Salvador et Annie Cordy, n’a effectivement rien de remarquable.

(2) A bout de souffle est sorti un mois avant Classe tous risques.

16 mai 2007

Le procès (1962) d’ Orson Welles

Le procèsElle :
(pas vu)

Lui :
Un film très particulier. En adaptant Kafka à l’écran, Orson Welles va très loin dans la voie du cauchemar surréaliste, à tel point, qu’en tant que spectateur, on commence par un stade « mal à l’aise » pour finir proche du rejet. J’ai trouvé par exemple la scène du peintre particulièrement répulsive. C’est regrettable car l’interprétation est assez remarquable avec une brochette d’acteurs plutôt impressionnante.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli, Suzanne Flon, Orson Welles, Madeleine Robinson
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Lire une présentation plus récente, à la suite du nouvelle vision du film.

10 mai 2007

Les honneurs de la guerre (1960) de Jean Dewever

Les honneurs de la guerreElle :
Scénario de Jean-Charles Tacchella. Ce film, peu diffusé car il montre des français insouciants et des allemands humains au moment de la libération, est intéressant car il témoigne de l’atmosphère d’attente incertaine qui pouvait régner dans les campagnes à cette époque. Néanmoins, certaines longueurs alourdissent l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce film décrit cette période d’incertitude à la fin de la dernière guerre, cette période de transition entre la guerre et la paix. Un bataillon allemand au bout du rouleau tarde à quitter un village. On comprend que le propos est fondamentalement antimilitariste, anti-guerre, mais le film s’égare, force un peu trop le trait et s’étire en longueurs qui enlèvent toute force à la démonstration. Il ne reste qu’un témoignage de cette époque charnière.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Albert Hehn, Bernard Verley
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5 mai 2007

Je t’aime, je t’aime (1968) de Alain Resnais

Je t'aime je t'aimeElle :
En bref (*) : Film doté d’une construction très originale. Les allers et retours désordonnés dans la vie de Claude Rich font que l’on se prend au jeu de la reconstruction de sa vie.
Note : 4 étoiles

Lui :
En bref (*) : Surprenant et intéressant : l’environnement science-fiction n’est qu’un prétexte pour nous offrir un découpage très original et le spectateur se retrouve avec un puzzle de la vie de Claude Rich.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Claude Rich, Bernard Fresson, Olga Georges-Picot, Anouk Ferjac
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(*) Les commentaires de la rubrique “en bref” datent des tout premiers mois où nous avons commencé à noter nos impressions sur les films que nous regardions : ils étaient effectivement très brefs.

21 avril 2007

Faster, Pussycat! Kill! Kill! (1966) de Russ Meyer

Faster, Pussycat! Kill! Kill!Elle :
(pas vu)

Lui :
Si le nom de Russ Meyer est le plus souvent assimilé à la série des Vixen et à sa fixation sur les femmes aux attributs mammaires surdéveloppés, il avait tourné avant cela plusieurs films assez provocateurs. Parmi ceux-ci, Faster Pussycat Kill Kill sort nettement du lot et le film a acquis au fil des ans un statut de film culte, l’absence de succès du film et le fait que Russ Meyer soit vilipendé de tous côtés favorisant cela. Le film raconte la virée de trois danseuses de cabaret sans foi ni loi. Vu avec le recul, le côté violent qui pouvait fortement choquer à l’époque s’est émoussé (il est même gentillet en comparaison de la violence à laquelle le cinéma nous a hélas habitués depuis) ce qui permet d’apprécier d’autant plus la façon qu’avait Russ Meyer de retourner tous les codes habituels : ses trois héroïnes se comportent tout à fait comme des mecs très basiques, querelleuses et violentes, avides et sans scrupules. Il entremêle tout cela d’un érotisme assez puissant mais sans aucune nudité, parfois même très allusif. La photographie en noir et blanc est assez éclatante, avec des cadrages parfois surprenants. Certes Faster Pussycat Kill Kill a maintenant un petit côté suranné mais il reste plaisant à regarder. Un film qui se situe totalement en dehors des sentiers battus.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tura Satana, Haji, Lori Williams, Sue Bernard
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