17 novembre 2008

Courant du soir (1960) de Yuzo Kawashima et Mikio Naruse

Titre original : « Yoru no nagare »

Courant du soirElle :
Un film de Naruse plus inattendu, plus violent aussi sous certains aspects, un peu confus parfois mais intensément beau dans ses couleurs. Un regard nouveau sur le japon des années 60. Les palettes de gris, de bleus argentés, de blanc, de noir, d’ombre et de lumière sont intensément belles tout comme les éclairages, les cadrages très photographiques, les compositions très structurées, les images toute en profondeur grâce aux plans successifs, les scènes très délicates avec les femmes en kimonos. Un regard très esthétique et sensible traverse Naruse et son acolyte. Toujours le thème de la femme soumise au désir, aux caprices et à l’abandon des hommes dans le milieu des geishas qui en s’occidentalisant de plus en plus, perdent leur aura légendaire. A chaque fois que je vois un film de Naruse, je me demande pourquoi il a été éclipsé en occident, par rapport à Ozu par exemple.
Note : 4 étoiles

Lui :
Courant du SoirDans Courant du Soir, on trouve un Naruse un peu plus pimpant qu’à l’habitude, la présence de Yuzo Kawashima (considéré comme l’un des précurseurs de la nouvelle vague japonaise) à ses côtés n’y étant certainement pas étranger. Si le film semble démarrer sur un ton léger avec une fraîcheur étonnante, la suite se révèle plus profonde et dramatique. Courant du Soir traite une fois encore des rapports entre hommes et femmes dans un environnement de type maison de geisha, les protagonistes semblent cette fois beaucoup plus jeunes et insouciantes et, du moins en apparence, subissent moins et choisissent plus. L’environnement est nettement marqué début des années 60. L’opposition est forte entre les traditions profondément ancrées dans les comportements et l’apparente liberté de ce monde moderne. Dans une société japonaise qui oscille encore entre traditions et modernité, Courant du Soir nous montre que subsiste une certaine continuité dans les difficiles rapports de la femme avec les hommes et avec l’amour.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yôko Tsukasa, Isuzu Yamada, Akira Takarada, Tatsuya Mihashi, Yumi Shirakawa, Takashi Shimura
Voir la fiche du film et la filmographie de Yuzo Kawashima et de Mikio Naruse sur le site imdb.com.

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16 novembre 2008

Danger : Diabolik (1968) de Mario Bava

Titre original : « Diabolik »

DiabolikElle :
(pas vu)

Lui :
Avec le temps, ce Danger Diabolik de Mario Bava a acquis un certain charme, légèrement suranné. Héro d’une série de bandes dessinées italiennes, Diabolik est un personnage à mi-chemin entre Arsène Lupin et James Bond, mais plus que l’histoire en elle-même (assez peu développée), le film vaut surtout pour son climat. En maître de la création de décors à partir de peu de moyens (il n’a utilisé que le 1/5e du budget qui lui était alloué), Mario Bava nous entraîne dans des lieux baigné d’une ambiance pop-art avec moult mécanismes aussi improbables les uns que les autres : il faut voir la scène où Diabolik rentre en voiture dans son antre souterraine… Son inventivité fait ici des merveilles. Originellement, Alain Delon et Catherine Deneuve devaient avoir les deux rôles principaux mais, au final, ils furent attribués au plutôt terne John Phillip Law (l’ange Pygar de Barbarella) et à la ravissante Marisa Mell. Le rôle du policier-chasseur est tenu par Michel Piccoli, épouvantablement doublé en anglais. Malgré la fin ouverte, Danger Diabolik n’eut pas de suite. Vu avec le recul, c’est un film qui permet de se replonger avec délices dans l’atmosphère des années 60.
Note : 3 étoiles

Acteurs: John Phillip Law, Marisa Mell, Michel Piccoli, Adolfo Celi
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7 novembre 2008

La planète des vampires (1965) de Mario Bava

Titre original : « Terrore nello spazio »

La planète des vampiresElle :
(pas vu)

Lui :
Evidemment, avec un titre pareil, on peut craindre le pire… Mais non, pas de vampires de pacotille à l’horizon, La Planète des Vampires est en fait un film de science de fiction qui ne manque pas de charme. Sur une planète apparemment déserte, les occupants d’un vaisseau spatial d’exploration se trouvent confrontés à une force inconnue et invisible. L’italien Mario Bava est un  technicien : il fut le plus brillant des opérateurs italiens avant de passer à la réalisation. Dans La Planète des Vampires, il parvient à créer une atmosphère avec très peu de moyens : le décor est constamment baigné d’une petite brume qui empêche de voir trop loin et les nombreux rochers en cartons auraient été récupérés d’un autre film. Les décors intérieurs sont simples mais très photogéniques avec leurs grandes masses colorées. L’image est étonnante avec de fortes dominantes bleu-nuit, orange ou rouge saturé. Au final, l’atmosphère est angoissante et prenante mais aussi très originale. Si le thème avait déjà été abordé par la littérature de science-fiction et même certains films, il est inévitable en le regardant aujourd’hui de penser à Alien et de le voir comme l’un de ses précurseurs. Certaines scènes des deux films se ressemblent étonnamment. La Planète des Vampires devait être le premier d’une série de cinq films mais les suivants ne virent jamais le jour. Le film ne sortit pas en salles en France avant… 1995, il n’était disponible auparavant qu’en vidéocassettes.
Note : 3 eacute;toiles

Acteurs: Barry Sullivan, Norma Bengell
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31 octobre 2008

Judex (1963) de Georges Franju

JudexElle :
(pas vu)

Lui :
Georges Franju rend hommage au sérial muet, ces séries à épisodes qui eurent un grand succès entre 1915 et 1920 et plus particulièrement au Fantomas, Judex et Les Vampires de Louis Feuillade. Georges Franju désire en retrouver l’esprit, avec ce mélange fascinant d’aventure et de romanesque. Il tourne bien entendu en noir en blanc, avec une image très contrastée. On se fait enlever, on se glisse furtivement dans le noir pour cambrioler, on escalade des murs d’immeuble à mains nues, on se déguise pour tromper… Tout le climat de ces séries à épisodes est bien là et les rebondissements sont nombreux. Francine Bergé rappelle fortement Musidora et Franju parvient à créer quelques scènes qui marquèrent les imaginations autant que les apparitions de Musidora : le « strip-tease » de la religieuse est resté célèbre. C’est donc l’esprit qui est plaisant ici, plus que l’histoire en elle-même, un peu obscure, qui suit cependant d’assez près l’original. Ce Judex de Franju est bien plus qu’un pur exercice de style et c’est un vrai délice de se laisser glisser dans son atmosphère mystérieuse, magique et poétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Channing Pollock, Francine Bergé, Edith Scob, Michel Vitold, Jacques Jouanneau
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L’original :
Judex (1916) de Louis Feuillade avec Musidora et René Cresté
La nouvelle mission de Judex (1917) de Louis Feuillade (tentative de suite)
Précédent remake :
Judex 34 (1933) de Maurice Champreux avec Paule Andral et Blanche Bernis

11 octobre 2008

Chut, chut, chère Charlotte (1964) de Robert Aldrich

Titre original : « Hush… hush, sweet Charlotte »
Autre titre parfois utilisé :
« Berceuse pour un massacre » (Belgique)

Chut, chut, chère CharlotteAvec Chut chut, chère Charlotte, Robert Aldrich poursuit dans la veine du terrifiant Qu’est-il arrivé à Baby Jane qui venait de remporter un franc succès : c’est un film assez noir et même cruel, un polar à la frontière du fantastique. Charlotte vit seule dans son immense demeure de Louisiane ; tout le monde la dit folle mais quel terrible secret cache t-elle ? Charlotte, c’est bien entendu Bette Davis, absolument magistrale quand elle paraît au bord de la démence. Chut, chut, chère Charlotte Il est plus surprenant de trouver en face Olivia de Havilland dans un rôle de personnage trouble qui cache admirablement ses intentions. Agnes Moorehead, en bonne à tout faire haute en couleur, complète cet admirable trio d’acteurs qui tient tout le film par une interprétation puissante. Le scénario est plutôt complexe, faisant intervenir moult mensonges et hallucinations, assez inattendu dans son explication finale. Chut chut chère Charlotte n’est généralement pas très bien considéré par la critique, étant jugé inférieur à Baby Jane. C’est un peu injuste car le film est puissant à la fois dans son interprétation et son scénario. Il vaut vraiment la peine d’être (re)vu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Olivia de Havilland, Agnes Moorehead, Joseph Cotten, Mary Astor, Bruce Dem
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Berceuse pour un massacre Remarque :
Originellement, Joan Crawford devait faire face à Bette Davis, comme dans Baby Jane. L’actrice se déclara « malade » peu avant le début du tournage, refusant de sortir de l’hôpital… Elle fut donc remplacée de façon un peu précipitée par Olivia de Havilland.

7 octobre 2008

Pharaon (1966) de Jerzy Kawalerowicz

Titre original : « Faraon »

Pharaon Elle :
(pas vu)

Lui :
Pharaon relate l’accession au pouvoir du jeune Ramsès XIII. Refusant d’entrer dans le jeu des intrigues, il s’oppose aux grands prêtres qui usent de leur pouvoir spirituel pour mieux asseoir leurs positions. Précisons d’emblée que Ramsès XIII n’a jamais existé (le dernier pharaon de la XXe dynastie est Ramsès XI). Non, il s’agit d’un souverain inventé par l’écrivain polonais Boleslaw Prus pour son roman Le Pharaon paru en 1895. Ce film en est l’adaptation. Pharaon est plus une réflexion sur le pouvoir, sur l’oppression du peuple (illustrant ainsi l’oppression du peuple polonais par les Tsars en cette fin du XIXe siècle), thèmes assortis d’un anticléricalisme marqué, ces grands prêtres étant totalement coupés du peuple. La réalisation est assez grandiose, le tournage dans le désert d’Ouzbekistan ayant nécessité deux années de préparation et deux milles figurants prêtés par l’Armée Rouge. Toutefois, à la différence de certains péplums hollywoodiens, le décorum ne prend pas le dessus sur le contenu et cela rend Pharaon d’autant plus passionnant. Cette vision du pouvoir, des forces qui s’y exercent et de ses contradictions est suffisamment profonde pour être marquante.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jerzy Zelnik, Wieslawa Mazurkiewicz, Barbara Brylska, Piotr Pawlowski
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Pour en savoir plus :
Lire une analyse précise du film et de son contexte sur le site peplums.info

2 octobre 2008

L’homme qui tua Liberty Valance (1961) de John Ford

Titre original : The man who shot Liberty Valance

L’homme qui tua Liberty ValanceElle :
(pas vu)

Lui :
Avec L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford nous plonge une fois de plus dans une période charnière de l’Histoire, le moment où la loi des armes s’efface : la naissance de la démocratie. La pensée de John Ford a trop souvent été réduite à la phrase qu’il fait prononcer à un journaliste « Quand la légende dépasse la réalité, c’est la légende que l’on publie » mais, en fait, Ford nous montre autant la réalité que la légende. L’homme qui tua Liberty ValanceL’homme qui tua Liberty Valance s’inscrit parmi les tous derniers films de John Ford et le réalisateur y montre tout son talent pour faire un récit vif, très rythmé, intense et riche. James Stewart et John Wayne livrent chacun une des interprétations les plus enthousiasmantes de toute leur carrière. Le film est en noir et blanc, tourné entièrement en studio, donc assez en dehors des normes du début des années 60. D’être confiné à quelques lieux n’enlève rien de sa force, bien au contraire et L’homme qui tua Liberty Valance est l’un des films les plus fascinant de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: James Stewart, John Wayne, Vera Miles, Lee Marvin, Edmond O’Brien
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21 septembre 2008

L’histoire d’une femme (1963) de Mikio Naruse

Titre original : « Onna no rekishi »

L’Histoire d'une FemmeElle :
Aussi talentueux que Ozu, Mikio Naruse est un cinéaste japonais à découvrir de toute urgence. Sa superbe mise en scène vibre d’intensité et son riche scénario qui passe du flash back au temps de la seconde guerre mondiale à la réalité des années 60 est très bien construit. On assiste à des scènes du quotidien au temps des bombes d’une grande émotion et authenticité. Naruse porte un regard juste et novateur sur la société japonaise d’après guerre, les relations familiales et la place peu enviable des femmes qui subissent les errements des hommes. Le personnage principal de cette saga familiale dramatique est terriblement attachant. Elle est fragile, timide et d’une grande beauté. Son destin est si lié aux hommes qui accompagnent sa vie (père, mari, enfant, petit fils) qu’elle se sacrifie totalement pour leur bien être et se renie.
Note : 5 étoiles

Lui :
Mikio Naruse nous montre l’histoire d’une femme, une histoire particulièrement représentative de l’effacement total des femmes japonaises en ce milieu du XXe siècle. Aux codes de la société japonaise viennent s’ajouter les tragédies et difficultés de la guerre. Que l’énoncé de ce sujet n’induise pas en erreur : L’Histoire d’une Femme n’a rien d’un film austère. Naruse filme cette histoire avec beaucoup de délicatesse et un montage assez enlevé. Il y a une grande douceur dans ses images qui traduit une indéniable tendresse de Naruse pour son sujet. Hideko Takamine est particulièrement touchante dans son interprétation. L’Histoire d’une Femme est un très beau film, assez injustement considéré comme mineur dans la filmographie de Naruse (mais il faut reconnaître que bien peu de gens hors du Japon ont une vision d’ensemble sur l’œuvre de Mikio Naruse que l’on découvre bien tardivement).
Note : 4 étoiles

Acteurs: Hideko Takamine, Akira Takarada, Tsutomu Yamazaki, Yuriko Hoshi
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24 août 2008

Fantasmes (1967) de Stanley Donen

Titre original : « Bedazzled »

”Fantasmes”Elle :
(pas vu)

Lui :
Précisons d’emblée que le titre français et l’affiche peuvent induire en erreur… Non, le Bedazzled de Stanley Donen est en fait une variation amusante sur le thème de Faust : un jeune homme timide, amoureux d’une femme qui l’ignore, vend son âme au diable pour avoir le droit d’exaucer sept vœux. Le diable est interprété par un Peter Cook très dandy et délicieusement british. Peter Cook et Dudley Moore étaient à l’époque un duo comique assez célèbre sur la BBC. Ils ont signés tous deux le scénario de Bedazzled. Les sept vœux forment en quelque sorte sept sketches qui leur permettent de passer à la moulinette la société anglaise des années 60. Satire et dérision sont donc les maîtres mots de Bedazzled, l’humour étant le plus réussi quand il va loin dans le côté loufoque comme dans la scène avec les religieuses et dans les facéties minables du Diable. D’ailleurs on cite parfois le duo comique Peter Cook et Dudley Moore comme inspirateurs des Monty Python. On notera aussi l’apparition remarquée de Raquel Welch pour personnifier l’un des sept péchés capitaux (la luxure bien entendu… voir l’affiche du film). Les dialogues sont assez fabuleux, avec beaucoup de jeux de mots et de sous-entendus, un humour effectivement tout à fait dans le futur style des Monty Python. L’ensemble fleure bon les années 60 ; l’actrice principale Eleanor Bron avait d’ailleurs fait ses débuts dans le film Help deux ans auparavant. Bien que Stanley Donen ait affirmé qu’il s’agissait de son film préféré, Bedazzled est un film plutôt atypique dans la filmographie du cinéaste. C’est aussi un film atypique tout court…
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Cook, Dudley Moore, Eleanor Bron, Raquel Welch
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Remake :
L’endiablé (Bedazzled) de Harold Ramis (2000) avec Brendan Fraser et Elizabeth Hurley, remake américain sans intérêt.

21 août 2008

Eros + massacre (1969) de Yoshishige Yoshida

Titre original : « Erosu purasu Gyakusatsu »

Eros MassacreElle :
Il faut découvrir absolument ce grand cinéaste japonais pour l’audace de ses scénarios qui abordent des thèmes osés pour l’époque mais également pour la forme très novatrice de son cinéma. Dans ce film, il met en scène un anarchiste des années 1910 qui prône l’amour libre et en parallèle un très jeune couple perdu des années 60. Sur le fond, la première partie d’Eros + Massacre est très intéressante ; dommage que le scénario devienne plus répétitif et ennuyeux dans sa seconde moitié. En revanche, la forme est un pur régal visuel. Yoshida est un véritable artiste photographe à l’œil très contemporain. Il se permet toutes les audaces de cadrages, de composition, de flou, d’éclairage et ça fonctionne formidablement bien. C’est une véritable leçon photographique qui défile sous nos yeux, chaque plan est une petite merveille d’inventivité et de beauté.
Note : 4 étoiles

Lui :
Eros + Massacre met en parallèle l’histoire de deux femmes séparée par un demi-siècle : d’une part, celle de la troisième femme de Sakae Osugi, anarchiste des années 20 et partisan de l’amour libre ; d’autre part, celle d’une jeune fille de 20 ans, vivant librement une sexualité sans joie en cette fin des années 60, qui se livre à une enquête sur la première. Avec son ami (le seul qui se refuse à elle), ils cherchent un sens aux théories de Sakae Osugi. En tout premier, c’est la liberté sur la forme qui frappe le spectateur, Kiju Yoshida casse la cadre traditionnel de l’image en cadrant ses personnages au niveau du cou et en laissant beaucoup d’espace au dessus. En outre, le cinéaste crée très souvent un cadre dans le cadre, utilisant tous les objets et architectures à sa disposition. L’inventivité et l’audace dont il fait preuve au niveau de la composition de ses images n’ont pas d’équivalent. L’image est en noir et blanc saturé, créant une impression d’irréalité, ou plutôt au dessus du réel, mais surtout d’atemporalité. Sur le fond, Yoshida se penche sur l’anarchisme et la libération des mœurs mais aussi sur la notion de réalité historique qu’il met un peu à mal (Sakae Osugi est une figure célèbre au Japon). Originellement de 202 minutes, le film fut réduit à 165 minutes pour sa sortie au Japon. Eros + Massacre n’est pas un film facile et qui peut paraître un peu long dans sa seconde moitié, mais son image épurée, ses cadrages totalement en dehors des normes en font une œuvre qui force l’admiration.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Mariko Okada, Toshiyuki Hosokawa, Yûko Kusunoki, Kazuko Ineno
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