19 janvier 2010

They’re a weird mob (1966) de Michael Powell

Titre français (vidéo) : « Drôles de zèbres »

They're a Weird MobLui :
Adapté d’un roman australien à succès, They’re a weird mob raconte l’arrivée d’un italien à Sydney et la façon dont il trouve un travail et des amis. Filmé de façon réaliste, le film revêt maintenant un indéniable caractère historique, un témoignage de la société australienne dans les années soixante. A cette époque, il y régnait un fort sentiment d’égalitarisme et il était facile à un immigrant de s’insérer, le pays offrant de multiples opportunités. Si le film est assez amusant, il comporte néanmoins certaines longueurs. They’re a weird mob n’est pas vraiment un grand film, on n’y retrouve pas l’habituelle inventivité de Michael Powell mais il n’est pas non plus sans intérêt, loin de là.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Walter Chiari, Claire Dunne, Chips Rafferty, Ed Devereaux
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell sur le site IMDB.

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12 janvier 2010

L’enclos (1961) de Armand Gatti

L'enclosLui :
Dans un camp de concentration de la Seconde Guerre mondiale, un officier nazi jette un prisonnier politique allemand et un juif français dans un enclos. Par jeu pervers, il promet la vie sauve à celui qui aura tué l’autre avant le lendemain. Pendant ce temps, d’autres prisonniers veulent tenter de le faire sortir. Armand Gatti ayant lui-même été prisonnier en Allemagne, l’univers terrible qu’il nous décrit est certainement celui qui qu’il a vécu. Son film est indéniablement l’un des témoignages les plus forts sur ces camps de concentration où des hommes sont détenus parfois depuis plusieurs années dans des conditions épouvantables. Ce face à face en huis clos nous permet de mieux comprendre leur état psychologique, comment ils conservaient leur humanité, refusant la poussée d’une certaine animalité. Armand Gatti filme assez près de ses personnages, souvent avec une certaine pénombre, réduisant l’univers au cadre de l’image, se concentrant sur les hommes. L’Enclos reçut le Prix de la Critique à Cannes en 1961 puis sombra dans un oubli presque total. Il est à nouveau disponible aujourd’hui et ce n’est que justice car l’Enclos est un film fort et puissant qui mérite d’être vu.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Herbert Wochinz, Jean Négroni, Hans Christian Blech, Jean-Marie Serreau
Voir la fiche du film et la filmographie de Armand Gatti sur le site imdb.com.

Remarque :
Avec l’échec total de son second film, El Otro Cristobal (1962), Armand Gatti s’est plutôt écarté du cinéma. Il est plus connu par ses écrits, notamment pour le théâtre.

8 janvier 2010

Charade (1963) de Stanley Donen

CharadeLui :
Une jeune américaine vivant à Paris découvre à son retour de vacances que son mari a été assassiné. Les services secrets américains la contactent et lui parlent d’une grosse somme d’argent à retrouver. D’autres hommes sont aussi sur ses traces.
Avec Charade, Stanley Donen a voulu réaliser un suspense à la Hitchcock qui soit aussi une comédie légère. Sur le premier point, on ne peut pas dire que la réussite soit totale car il est difficile de croire à cette histoire qui manque d’intensité et paraît bien artificielle : elle ne nous fait vraiment frémir à aucun moment. Charade Seul, un personnage est suffisamment bien typé (l’homme au crochet) pour apporter un minimum de substance. Stanley Donen réussit plus sur le plan de la comédie légère et du divertissement en jouant la carte du charme avec le couple Audrey Hepburn / Cary Grant, couple que la différence d’âge rend toutefois assez improbable… L’ensemble est filmé pour être plaisant et effectivement Charade se regarde sans déplaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Audrey Hepburn, Walter Matthau, James Coburn, George Kennedy, Ned Glass, Jacques Marin
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Donen sur le site IMDB.

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Homonyme :
Charade de l’anglais Roy Kellino (1953) avec James Mason

31 décembre 2009

La conquête de l’Ouest (1962) de Henry Hathaway, John Ford et George Marshall

Titre original : « How the West was won »

La conquête de l'OuestLui :
Film à grand spectacle avec une pléiade d’acteurs connus (24, annonce fièrement l’affiche ci-contre), La conquête de l’Ouest était surtout conçu pour promouvoir le procédé Cinerama, système qui utilise trois caméras et trois projecteurs pour produire une image géante et panoramique. L’histoire est une sorte de saga familiale en cinq grands épisodes de la conquête de l’Ouest : le voyage par bateau et radeau d’une famille, les grands convois de caravanes, la Guerre de Sécession, l’installation du chemin de fer, les hors-la-loi. Comme on peut s’y attendre, le film exalte les grandes valeurs américaines. Etonnamment, c’est l’épisode dirigé par John Ford qui est le plus faible : mal construit et confus, il semble bâclé, plutôt indigne de ce réalisateur. Hathaway, en revanche, signe trois épisodes efficaces et solides. Les personnages sont assez forts et l’histoire est prenante. L’épisode sur les trains, signé George Marshall, réalisateur habituellement assez inégal, est assez remarquable avec plusieurs scènes spectaculaires. Ce grand spectacle reste efficace sur écran classique : visuellement, la mise à plat de l’image Cinérama donne une impression de très grand angle (presque un effet de ‘fisheye’) et les jointures entre les trois parties d’écran sont souvent visibles, sans que ces défauts soient trop gênants. Cela donne juste une certaine étrangeté à l’ensemble.
Note : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Carroll Baker, Gregory Peck, Henry Fonda, Debbie Reynolds, Richard Widmark, George Peppard, Karl Malden, Robert Preston, Thelma Ritter
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site imdb.com.
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Les cinq segments :
1. The Rivers (Les rivières) par Henry Hathaway
2. The Plains (Les plaines) par Henry Hathaway
3. The Civil War (La guerre civile) par John Ford
4. The Railroad (Le chemin de fer) par George Marshall
5. The Outlaws (Les hors-la-loi) par Henry Hathaway

Les 24 acteurs de premier plan :
Carroll Baker, Lee J. Cobb, Henry Fonda, Carolyn Jones, Karl Malden, Gregory Peck, George Peppard, Robert Preston, Debbie Reynolds, James Stewart, Eli Wallach, John Wayne, Richard Widmark, Brigid Bazlen, Walter Brennan, David Brian, Andy Devine, Raymond Massey, Agnes Moorehead, Harry Morgan, Thelma Ritter, Mickey Shaughnessy, Russ Tamblyn, Spencer Tracy.
(Certains comme John Wayne, Eli Wallach ou Raymond Massey ont un rôle extrêmement réduit et Spencer Tracy est le narrateur).

Remarque :
CineramaLe procédé Cinerama a commencé à être exploité en 1952. Il consistait à utiliser une triple caméra avec  trois objectifs divergents et de projeter ces trois images sur un écran géant arrondi. Le champ de vision était de l’ordre de 146° (soit l’équivalent d’un objectif de 5mm environ). Le son utilisait six canaux.
(Cliquer sur l’image ci-contre)
Les deux principaux problèmes étaient :
– les jointures entre les images qui restaient visibles et que, bien souvent, on tentait de masquer en plaçant un objet comme un arbre, un coin de bâtiment, à cet endroit. Un personnage ne pouvait donc rester sur une jointure
– les problèmes de parallaxe : un personnage, regardant un endroit situé dans une autre image, donnait l’impression de regarder un peu au-dessus. Donc en pratique, pour le tournage de ce film, les acteurs devaient regarder un tiers en avant de leur interlocuteur et légèrement vers la caméra pour que le résultat soit satisfaisant!

Trop contraignant, le procédé ne perdura pas. Seuls dix films ont été tournés avec ce système, huit sont des documentaires destinés à promouvoir le procédé. Les deux seuls films tournés en Cinerama, tous deux de 1962, sont La conquête de l’Ouest et Les Amours Enchantées (The Wonderful World of the Brothers Grimm) de Henry Levin et Georges Pal.

30 décembre 2009

The Railrodder (1965) de Gerald Potterton

Titre français parfois utilisé : « L’homme du rail »

The RailrodderLui :
(Court métrage de 24 minutes) A l’automne 1964, c’est à dire un peu plus d’un an avant sa mort, Buster Keaton accepte de jouer dans un court métrage financé par l’Office National du Film Canadien. La base est simple. Un anglais désirant visiter le Canada trouve une draisine (petit véhicule à moteur sur rails) et va traverser tout le pays de l’Atlantique au Pacifique. Sur le véhicule, il trouve tout ce dont il a besoin dans un coffre magique : il en extirpe quantité de choses, nourriture, plateau de thé tout prêt, énorme manteau en peau d’ours, planche à laver… The Railrodder n’est pas la dernière apparition à l’écran de Buster Keaton mais ce court métrage est bien plus intéressant, pour le voir peu avant sa mort, que tous les petits rôles insignifiants qu’il a tenu dans les années soixante. The RailrodderC’est un plaisir de le voir juché sur sa draisine, scrutant l’horizon à la façon du Navigator… L’ensemble n’a bien entendu pas une seule parole mais beaucoup de bruitages. Les situations sont nombreuses et amusantes. Ce petit film est souvent édité avec son making of, Buster Keaton rides again (55 mn), assez intéressant à regarder car l’on voit Keaton travailler et l’on se rend compte à quel point il s’est investi dans le film : il a pris un peu pris le pas sur le jeune réalisateur, peu expérimenté. Ce n’est guère étonnant car on sent sa patte. Les meilleurs gags ont en fait été trouvés par Keaton qui, à 70 ans, n’hésite pas à prendre des risques au grand dam du réalisateur, terrifié. The Railrodder est un vrai plaisir. On pourrait presque le considérer comme le « dernier Keaton ».
Note : 4 étoiles

Acteurs: Buster Keaton
Voir la fiche du film et la filmographie de Gerald Potterton sur le site imdb.com.

Remarque :
The Railrodder est en accès libre sur le site  de l’Office National du Film du Canada (ONF-NFB)

21 décembre 2009

Jerry la grande gueule (1967) de Jerry Lewis

Titre original : « The big mouth »

Jerry la grande gueuleElle :
(pas vu)

Lui :
Un comptable plutôt excentrique attrape avec sa canne à pêche un homme-grenouille agonisant. Il s’agit d’un truand qui lui remet une carte pour trouver des diamants. Ses comparses sont à ses trousses. L’essentiel de Jerry la Grande Gueule se passe dans un hôtel de luxe où le magot est censé être caché. Notre beau jeune homme va devoir affronter un réceptionniste haineux et une ribambelle de truands tenaces mais heureusement pas très futés. Si cela démarre assez mal, le film devient plus amusant ensuite grâce à certains bons numéros de Jerry Lewis, surtout quand il se déguise en simple d’esprit. L’ensemble est toutefois assez inégal, souvent très enfantin dans son humour. Jerry la Grande Gueule peut toutefois faire passer un bon moment à condition de le regarder avec un œil assez indulgent…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Harold J. Stone, Susan Bay, Buddy Lester, Del Moore
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4 décembre 2009

Le diable et les 10 commandements (1962) de Julien Duvivier

Le diable et les 10 commandementsElle :
(pas vu)

Lui :
Vers la fin de sa carrière, Julien Duvivier tourne ce film à sketches très léger, bien plus léger (et dans tous les sens du terme) en tout cas que ses autres films. Il n’y a que sept sketches car deux d’entre couvrent plusieurs commandements. Le casting est impressionnant. Côté écriture, il l’est tout autant avec Maurice Bessy, René Barjavel, Henri Jeanson et Michel Audiard. Et pourtant, Le diable et les dix commandements est loin de tenir ses promesses, l’ensemble paraissant très superficiel, assez anodin. Le film se contente de jouer (très) gentiment la carte anticléricale mais reste dans un registre bon enfant. Le moment le plus fort est lors du face à face poignant entre Aznavour et Ventura. Le jeune Alain Delon fait aussi une belle interprétation, pleine de mélancolie. Michel Simon cabotine, Fernandel en revanche est tout en retenue dans le sketch le plus étrange et inattendu, assez fort lui aussi. Très inégal, ce film de Julien Duvivier montre, une fois de plus, à quel point il n’est pas facile de faire un film assez fort avec tant d’acteurs connus. Ce n’était sans doute pas son but toutefois mais, même en tant que pur divertissement, il parait un peu mince.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Michel Simon, Micheline Presle, Alain Delon, Charles Aznavour, Lino Ventura, Fernandel, Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson, Noël Roquevert, Jean Carmet, Mel Ferrer, Claude Dauphin, Marcel Dalio, Maurice Biraud
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Les sketches :
1) Tu ne jureras point avec Michel Simon et Lucien Baroux
2) Tu ne convoiteras point, Luxurieux point ne seras et L’œuvre de chair ne désireras qu’en mariage seulement avec Micheline Presle, Françoise Arnoul, Mel Ferrer et Marcel Dalio (courtes apparitions lors de la soirée de Claude Piéplu et Marie-France Pisier)
3) Tu ne tueras point avec Charles Aznavour, Lino Ventura et Maurice Biraud
4) Un seul Dieu tu adoreras avec Fernandel, Germaine Kerjean et Gaston Modot
5) Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point avec Alain Delon, Danielle Darrieux, Madeleine Robinson et Georges Wilson (courte apparition sur la scène de théâtre de Dominique Paturel)
6) Tu ne déroberas point avec Jean-Claude Brialy, Louis de Funès, Noël Roquevert, Jean Carmet
7) Les dimanches tu garderas avec à nouveau Michel Simon et Lucien Baroux.
Le diable en voix off est interprété par Claude Rich.

27 novembre 2009

Reflets dans un œil d’or (1967) de John Huston

Titre original : « Reflections in a golden eye »

Reflections in a Golden EyeElle :
(pas vu)

Lui :
Il fallait certainement le talent d’un réalisateur comme John Houston pour trouver le ton juste en adaptant le roman éminemment complexe de Carson McCullers Reflets dans un œil d’or. L’histoire se déroule dans une caserne paisible et isolée où un major (Marlon Brando) et sa femme (Elizabeth Taylor) entretiennent des rapports empreints d’insatisfaction. Une incrustation au début du film nous annonce le drame : nous savons qu’un meurtre va être commis. Toutefois Reflets dans un œil d’or n’a rien d’un film policier, il s’agit d’une peinture sociale, un certain regard sur la normalité que John Huston semble porter avec un certain recul, presque un détachement. Les rapports infiniment complexes entre les personnages sont ainsi montrés sans excès, sans jamais forcer le trait. Tout le mélodrame est évacué. La complexité des personnages est aussi parfaitement rendue par le jeu des deux acteurs principaux, deux monstres sacrés ici à la hauteur de leur réputation. La mise en scène parfaite de John Houston forme un bel écrin à l’intensité du récit. Reflets dans un œil d’or n’a hélas pas toujours été bien considéré. Il fait pourtant partie des plus beaux films de John Huston.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Marlon Brando, Brian Keith, Julie Harris, Robert Forster, Zorro David
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.

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Remarque :
Reflets dans un oeil d’or était vu ici dans sa version Director’s Cut : il s’agit non pas d’une version plus longue mais d’un traitement de l’image voulu par John Huston pour donner une image sépia aux reflets dorés. L’effet est visuellement très réussi et donne le sentiment d’une légère altération de la réalité. Certains critiques parlent d’une volonté de restituer la vision d’un observateur neutre, en l’occurrence le cheval ou le paon… Dans son autobiographie, Houston dit simplement : « C’est une histoire psychologique très nuancée : des pensées, des sentiments, des émotions qui ne pouvaient s’exprimer dans la gamme trop brillante du Technicolor. » Warner Bros pensa différemment et distribua le film en Technicolor classique. Commentaire de Houston : « ils pensent que, plus il y a de couleurs au mètre carré d’écran, plus le film est réussi. »

20 novembre 2009

Le point de non-retour (1967) de John Boorman

Titre original : « Point Blank »

Point BlankElle :
(pas vu)

Lui :
Le point de non-retour est le second long métrage de John Boorman, c’est celui qui l’a vraiment dévoilé. Laissé pour mort lors d’un mauvais coup, un truand va rechercher son complice qui l’a trahi. C’est donc une simple histoire de vengeance mais le film est très à part, à la fois par sa construction parfois déstructurée qui utilise ellipses et flash-back pour casser la linéarité, par son univers qui passe d’une certaine froideur impersonnelle à un certain onirisme et par la mise en scène d’une certaine violence. Il est indéniable qu’en venant à Hollywood, John Boorman a emporté avec lui ses influences européennes, anglaises mais aussi françaises : on peut penser à Alain Resnais ou au Godard d’Alphaville. Dans ce sens, Le point de non-retour est un cinéma d’auteur qui casse un certain nombre de codes, à commencer par l’absence de fin morale. Le film doit aussi beaucoup à Lee Marvin (1), magistral dans le rôle de ce truand obstiné et insensible, avec une présence physique énorme. A l’époque, le film fut qualifié de très violent, aujourd’hui ce point est moins évident mais il préfigurait les films suivants de Boorman qui mettent toujours en scène une certaine violence assez brute. Le point de non-retour est un film novateur qui a marqué la naissance d’un réalisateur de premier plan.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn, Carroll O’Connor, Sharon Acker
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(1) John Boorman a raconté que c’est grâce à l’insistance de Lee Marvin, fraîchement oscarisé, que la MGM a accepté qu’un jeune réalisateur britannique inconnu prenne en main les rênes d’un tel film.

Remake :
Payback (1999) de Brian Helgeland avec Mel Gibson
Homonyme :
Point Blank (1998) de Matt Earl Beesley avec Mickey Rourke.

17 novembre 2009

Les producteurs (1968) de Mel Brooks

Titre original : « The Producers »

The ProducersElle :
(pas revu)

Lui :
Premier film de Mel Brooks, Les Producteurs peut aussi être qualifié comme étant son seul « vrai film » : c’est le seul qui ne soit pas un pastiche. Un producteur sur le retour (Zero Mostel) et un comptable fantasque et complexé (Gene Wilder) cherchent à mettent sur pied un four à Broadway pour pouvoir garder une partie de l’argent de la production. Mel Brooks se lâche totalement et ne recule devant aucune surenchère pour faire rire. Le mauvais goût est son arme de choix et il sait parfaitement l’utiliser : le show que ces producteurs vont monter s’appelle « Springtime for Hitler » (Le printemps d’Hitler) et c’est une comédie musicale… L’auteur est un nostalgique du 3e Reich parfaitement azimuté (Kenneth Mars), avec casque germanique et accent à couper au couteau. Faisant preuve d’une indéniable maîtrise, Mel Brooks parvient étonnamment à trouver l’équilibre alors que tout apparaît outrancier, forcé presque à l’extrême, à commencer par le jeu tonitruant de Zero Mostel et le jeu hystérique de Gene Wilder. Il est tout aussi surprenant aujourd’hui de voir à quel point cette comédie totalement débridée ne vieillit pas, elle a toujours la même capacité à nous faire rire à gorge déployée. Il n’y a aucun temps mort, le rythme est soutenu. Un coup de maître pour Mel Brooks.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Zero Mostel, Gene Wilder, Dick Shawn, Kenneth Mars
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Remarque :
Alors qu’il faillit être bloqué à sa sortie par crainte de mauvais goût (le titre initial était d’ailleurs « Springtime for Hitler »), le film remporta un grand succès à l’époque. Résultat : il gagna un Oscar pour le scénario et Gene Wilder, dont c’est le premier grand rôle, fut même nominé pour l’Oscar du meilleur second rôle!

Remake :
Les Producteurs (The producers) de Susan Stroman (2005) avec Matthew Broderick et Nathan Lane.