27 avril 2007

Enfermés dehors (2006) d’ Albert Dupontel

Enfermés dehorsElle :
(pas vu)

Lui :
Pour son troisième long métrage, Albert Dupontel se met à nouveau en scène dans l’univers des SDF pour nous livrer avec Enfermés Dehors une comédie complètement déjantée, qui semble parfois partir dans tous les sens mais qui parvient néanmoins à capter toute notre attention. Comique de style one-man-show à la base, il centre beaucoup de ses gags sur lui-même et se démène comme un forcené tout au long du film. Ses cascades sont cartoonesques, un vrai délice le plus souvent même s’il abuse de quelques effets de camera parfaitement inutiles et plutôt nauséeux. Là où il réussit le mieux est certainement quand il détourne certains de nos clichés, par exemple sur la police ou sur les SDF. S’il est parfois épaulé par d’autres acteurs, deux ex-Deschiens notamment, ces moments sont trop rares et c’est regrettable. Le faux commissariat dans le squat est un grand moment. Le fond est gentiment humaniste et le film se laisse regarder avec plaisir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Albert Dupontel, Claude Perron, Nicolas Marié, Yolande Moreau , Bruno Lochet
Voir la fiche du film et la filmographie de Albert Dupontel sur le site imdb.com.

24 avril 2007

Beau travail (1999) de Claire Denis

Beau travailElle :
Beauté et danse des corps de légionnaires musclés dans le désert de pierraille et sous le soleil ardent de Djibouti. Nous sommes spectateurs d’une histoire sans histoire sauf celle d’un adjudant parano qui va se faire éjecter de la légion. Il ne se passe quasiment rien. Il y a peu de dialogues et on a l’impression de perdre son temps.
Note : 1 étoiles

Lui :
Claire Denis a probablement voulu faire un film esthétique, visiblement inspirée par la vision de ces corps de légionnaires torses nus. Hélas, en tant que spectateur on s’ennuie ferme.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Denis Lavant, Michel Subor
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24 avril 2007

Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) de Dominik Moll

Harry un ami qui vous veut du bienElle :
Bonne surprise pour ce film français à succès. Le scénario est original et la manière de filmer novatrice. L’atmosphère pesante et angoissante parsemée de touches humoristiques est très bien restituée. Les acteurs sont parfaitement dans leur rôle surtout Sergi López qui, avec son air débonnaire, sait si bien tromper son monde. Cette quête destructrice de Harry qui veut faire le bien en faisant le mal manque toutefois de motivations solides. Toutes ces morts qui laissent ces personnages de marbre sont un peu trop exagérées pour être crédibles.
Note : 4 étoiles

Lui :
Le film est surprenant et original. On est dès le début fasciné et captivé par cette histoire étrange. Sergi López, avec son mélange de bonhomie sympathique et d’étrangeté, interprète à merveille cet homme qui débarque dans la vie d’un autre, désireux d’orienter sa vie, d’arranger les choses. Ce désir évolue rapidement en obsession, en névrose. Dominik Moll réussit parfaitement à faire monter la tension, partant d’une vie banale pour arriver au pire drame. On rit aussi, de cet entêtement à s’immiscer dans une vie qui n’est pas la sienne. Les trois autres acteurs principaux sont parfaits également. Une réussite.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Laurent Lucas, Sergi López, Mathilde Seigner, Sophie Guillemin
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22 avril 2007

L’ivresse du pouvoir (2006) de Claude Chabrol

L'ivresse du pouvoirElle :
Claude Chabrol se livre à un jeu de massacre subtil et mordant sur les tenants du pouvoir. Pouvoir des femmes, des juges, des politiques et grands chefs d’entreprise, les acteurs de ces sphères un peu nébuleuses se dressent les uns contre les autres, se jaugent et se font des chausse-trappes. On y reconnaît les personnages de l’affaire Elf, entre autres Lefloch-Prigent, Pasqua et bien sûr la juge Eva Joly interprétée par une Isabelle Huppert un peu machiavélique : avec son air de ne pas y toucher, elle joue au jeu du chat et de la souris et sort ses griffes avec une délicieuse féminité. On ne s’ennuie pas une seconde. Chabrol a encore de beaux jours devant lui.
Note : 4 étoiles

Lui :
S’inspirant très largement de l’Affaire Elf, sans jamais la nommer toutefois, Claude Chabrol montre dans L’ivresse du pouvoir l’interaction des différentes sphères de pouvoir, politique, économique et judiciaire, et que toutes ces personnes avides de pouvoir ont toujours une personne au dessus d’eux ce qui rend toute impunité assez fragile. Le film a aussi un côté amusant car, rapidement, on se surprend à chercher à mettre des noms sur tout le monde : un sénateur avec un fort accent du midi, tiens tiens… Chabrol s’amuse lui aussi et nous fait quelques facéties : la juge Eva Joly devient Jeanne Charmant-Killman, Roland Dumas est interprété par un acteur du nom de Roger Dumas, Alfred Sirven (que l’on ne voit pas) s’appelle Lombre. L’ensemble se tient parfaitement et, à défaut d’être fidèle à la réalité, constitue un ensemble de variations plausibles sur le mini-séisme que l’affaire a provoqué. Les acteurs sont particulièrement convaincants, avec une Isabelle Huppert particulièrement à l’aise dans son rôle. Seul le choix de Patrick Bruel (qui incarne Philippe Jaffré) laisse songeur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Marilyne Canto, Robin Renucci, Thomas Chabrol, Jacques Boudet
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18 avril 2007

Le bossu (1997) de Philippe De Broca

Le bossuElle :
Quelle bonne surprise. Tous les ingrédients d’un bon film de cape et d’épée sont là : personnages forts fort bien interprétés, rebondissements, scènes époustouflantes d’escrime, un scénario haletant… Bref beaucoup de plaisir visuel et sonore. Le Bossu est une belle réussite.
Note : 5 étoiles

Lui :
S’inscrivant dans la lignée des grands films historiques dits de cape et d’épée, Philippe De Broca réussit avec Le Bossu à nous captiver sans utiliser à outrance les ficelles classiques du genre. Le film est particulièrement bien rythmé et la réalisation sans failles. La reconstitution de la vie du quartier Quincampoix est très réussie. Auteuil est magnifique, omniprésent, à l’aise comme un poisson dans l’eau, alors que Lucchini semble bien embarrassé avec son personnage vil et manipulateur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Fabrice Luchini, Vincent Perez, Marie Gillain, Jean-François Stévenin, Claire Nebout, Philippe Noiret
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17 avril 2007

Les Vampires (1915) de Louis Feuillade

Les VampiresLui :
Les Vampires est le nom d’une bande de malfaiteurs imaginée par Louis Feuillade pour cette série de 10 épisodes. Le jeune journaliste Philippe Guérande va mener l’enquête et les pourchasser avec son acolyte Mazamette. Il n’est donc pas question de vampire suceur de sang, le thème serait plutôt proche de Fantômas tourné par Louis Feuillade un an plus tôt. En fait, cette série était la réponse de Gaumont à Pathé qui venait de sortir Les mystères de New-York, le premier film à épisodes de l’histoire du cinéma (avec une sortie simultanée des épisodes sur grand écran et dans la presse). Le succès fut immense.

Affiche Les VampiresSi Les Vampires est devenu mythique, c’est en grande partie du fait de son personnage féminin Irma Vep qui, bien qu’elle fasse partie de la bande des malfrats, est en fait le personnage central et l’héroine de la série. Le journaliste n’est en effet pas toujours présent et globalement un peu fade alors qu’Irma Vep accomplit des prouesses pour réaliser ses forfaits pour le compte de ses machiavéliques patrons. Ses (rares) apparitions en collant noir ont fortement marqué les esprits, valant à l’actrice Musidora une notoriété instantanée. Aragon l’a surnommée « la dixième muse »… Irma Vep en collant noir passant furtivement par les toits pour venir se glisser dans les appartements, voilà une image qui a été maintes fois copiée au cinéma et dans la littérature populaire.

Louis Feuillade a tourné ces épisodes en pleine guerre de 14-18 avec peu de moyens. Certains acteurs étant appelés au front, le scénario devait donc tuer leur personnage assez rapidement, à commencer par le chef des Vampires qui, de ce fait, change plusieurs fois! Jugeant la police trop absente de ces aventures, le préfet de Police fit interdire la série pendant 2 mois… Résultat : dans le dernier épisode, la police a un rôle actif dans l’épilogue de la série.

MusidoraMalgré son âge, Les Vampires se regarde encore avec grand plaisir et intérêt. Les différentes histoires sont assez variées, on est toujours curieux de connaître la suite. C’est assez fabuleux de voir la richesse et la force du cinéma populaire de cette époque, un cinéma qui était alors à ses tous débuts. L’imaginaire y est très fort, presque poétique.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Musidora, Édouard Mathé, Marcel Lévesque, Jean Aymé, Fernand Herrmann
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Note: Les Vampires a été l’un des tous premiers films sauvés par Henri Langlois quand il a fondé la Cinémathèque Française. Il faudra toutefois attendre 1986 pour qu’une copie complète soit restaurée par le petit fils de Louis Feuillade avec notamment le rétablissement des intertitres dont l’absence rendait l’histoire assez obscure (ce qui a  certainement dû accroître le mythe…)

Les 10 épisodes :
Les Vampires édition papier1. La tête coupée (40’)
2. La bague qui tue (20’)
3. Le cryptogramme rouge (48’)
4. Le spectre (38’)
5. L’évasion du mort (47’)
6. Les yeux qui fascinent (70’)
7. Satanas (63’)
8. Le maître de la foudre (52’)
9. L’homme des poisons (59’)
10. Les noces sanglantes (67’)

Fasciné par la série, Olivier Assayas a réalisé un film autour du mythe créé par Musidora : Irma Vep (1996) avec Maggie Cheung et jean-Pierre Léaud. Le film raconte un hypothétique remake des Vampires. Lire nos commentaires

On peut se demander si le mot « vamp » (qui est une abbréviation de « vampire ») n’a pas été créé à ce moment pour Musidora.
Non, en fait, c’est Théda Bara qui fut la première vamp « officielle », le service commercial de la Fox ayant créé pour elle ce mot de toutes pièces en 1913. Musidora a certainement contribué à répandre l’usage du mot.

16 avril 2007

Coup de torchon (1981) de Bertrand Tavernier

Coup de torchonElle :
Ce film fait un portrait au vitriol de nos représentants français au Sénégal. La crudité des propos, la noirceur des sentiments, l’humour noir, le racisme qui émanent des personnages témoignent des dégâts de la colonisation française dans les pays africains. Philippe Noiret incarne à la fois le brave français conscient de la misère des africains mais aussi l’ordre institutionnel qui se doit de mater ces « nègres » malgré sa répugnance à le faire. Ces deux contradictions le hantent et le poussent au pire. Les acteurs sont excellents, le propos est juste et percutant.
Note : 5 étoiles

Lui :
Noiret est particulièrement admirable dans l’incarnation de ce policier lâche et faible qui se croit soudain investi d’une mission meurtrière purificatrice qu’il va accomplir le plus sereinement du monde. Le lieu choisi, l’Afrique, contribue à créer ce sentiment de société sans repères, comme livrée à elle-même, où tout peut arriver de la façon la plus naturelle qui soit. Tavernier filme cette intrigue avec une certaine distance, presque comme un documentaire, tout en sachant rester très près de ses personnages. Isabelle Huppert et Stéphane Audran sont elles aussi remarquables.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Guy Marchand
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Remarque :
* Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur français Alexandre Trauner.

15 avril 2007

Les Maîtres du Temps (1982) de René Laloux

Les Maîtres du TempsElle :
(pas vu)

Lui :
Ce dessin animé de science-fiction souffre surtout d’un scénario très simpliste, un film pour enfants en quelque sorte. Il faut mieux le regarder comme une ballade poétique et dans ce cas on peut admirer les graphismes de Moebius. Néanmoins, on a du mal à tenir les 75mn du film. Techniquement parlant, l’image est très saccadée.
Note : 2 étoiles

Lui :

Acteurs:
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13 avril 2007

Les glaneurs et la glaneuse (2000) de Agnès Varda

Les glaneurs et la glaneuseElle :
Film documentaire original sur l’art et la manière de glaner. A partir du tableau de Millet, Agnès Varda nous emmène dans les campagnes, sur les marchés, sur les trottoirs rencontrer des déshérités, des personnes qui se passionnent pour les rebuts et rejets de notre société de consommation. Un périple surprenant et touchant qui remet les pieds sur terre.
Note : 4 étoiles

Lui :
Un film personnel d’Agnès Varda, sur ceux et celles qui vivent de la récupération de nos débris. Malgré certaines longueurs, notamment quand elle joue comme un enfant avec sa petite caméra numérique, on ne peut qu’apprécier son approche originale et sensible.
Note : 3 étoiles

Acteurs:
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12 avril 2007

Fauteuils d’orchestre (2006) de Danièle Thompson

Fauteuils d'orchestreElle :
Une comédie gentillette dans le milieu artistique parisien qui finit par s’effilocher. La morale de l’histoire serait qu’il faut savoir être gonflé pour parvenir à ses fins. Pas beaucoup d’intérêt au final.
Note : 2 étoiles

Lui :
Fauteuils d’orchestre est un film léger qui bénéficie d’une belle distribution et qui se laisse regarder sans déplaisir. La mise en place est même assez réussie, bien portée par une Cécile de France qui parvient à insuffler une bonne dose de candeur dans cette galerie de portraits hauts en couleur. Hélas, l’ensemble tourne un peu en rond par la suite, il faut dire que Danièle Thompson ne craint pas les images d’Epinal : les artistes sont un tantinet névropathes, les riches dépensent leur argent avec des jeunettes, le tout étant saupoudré de quelques maximes de psychologie de bazar dont on se passerait volontiers. Le film comporte toutefois de bons moments et l’interprétation plutôt réussie malgré l’assemblage un peu hétéroclite d’acteurs. L’ensemble est charmant mais Fauteuils d’orchestre fait partie de ces films qui s’oublient très très vite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Cécile De France, Valérie Lemercier, Albert Dupontel, Laura Morante, Claude Brasseur, Christopher Thompson, Dani
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