10 février 2008

Les grandes espérances (1946) de David Lean

Titre original : « Great expectations »

Les grandes espérencesElle :
(En bref) Le roman de Charles Dickens Les Grandes Espérances fournit à David Lean la trame pour réaliser un très beau film au scénario captivant et à l’univers inquiétant et étrange. Les ombres noires et contrastées accentuent les caractères des mines patibulaires ou angéliques comme celle du bagnard ou de Pip (interprété par un acteur qui a en fait 38 ans alors qu’il est censé en avoir 20).
Note : 5 étoiles

Lui :
(En bref) Ce film de David Lean retranscrit parfaitement sur grand écran l’univers de Dickens. L’histoire est forte et l’interprétation convaincante, même si l’on peut contester l’âge des comédiens qui paraissent un peu trop âgés pour leur rôle.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Mills, Tony Wager, Valerie Hobson, Jean Simmons, Bernard Miles, Alec Guinness
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lean sur le site imdb.com.

Voir les autres films de David Lean chroniqués sur ce blog…

31 janvier 2008

Un ange à ma table (1990) de Jane Campion

Titre original : « An angel at my table »

Un Ange à ma TableElle :
Réalisé juste avant la célèbre Leçon de PianoUn Ange à ma Table est adapté de trois nouvelles autobiographiques de l’écrivain néo-zélandaise Janet Frame. C’est un film de presque trois heures très abouti qui parvient à maintenir constant notre intérêt. Jane Campion raconte le difficile parcours de cette jeune femme rousse habitée par la poésie et le désir d’écrire. Timide et issue d’un milieu modeste, sa vie sera réellement jonchée d’embûches. Les conventions, les croyances et les préjugés font d’elle un souffre-douleur. Devenir écrivain est pour elle un véritable parcours du combattant. Elle se retrouve en asile psychiatrique et échappe de peu à une lobotomie. Le personnage est émouvant, doux, attachant et toujours imprégné d’une candeur naturelle même après avoir subi les pires humiliations et blessures. Jane Campion n’a pas son pareil pour filmer sans forcer le trait les femmes en marge qui bravent les conventions. Elle l’immerge dans les sublimes paysages verts de Nouvelle Zélande de bord de mer comme pour rendre un hommage à son pays.
Note : 5 étoiles

Lui :
Un Ange à ma Table est en fait le titre du second tome des trois romans autobiographiques de Janet Frame. Le film de Jane Campion couvre néanmoins les trois volumes de ce triptyque, depuis son enfance jusqu’à sa pleine reconnaissance en tant qu’écrivain. Connaissant particulièrement bien ses livres, Jane Campion parvient à insuffler beaucoup d’émotions dans le récit du parcours difficile de cette femme et son film est assez fort, sans spectaculaire. Un Ange à ma Table était initialement prévu pour la télévision, en 3 épisodes de 55 minutes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson, Kevin J. Wilson
Voir la fiche du film et la filmographie de Jane Campion sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Jane Campion chroniqués sur ce blog…

18 janvier 2008

Hôtel International (1963) de Anthony Asquith

Titre original : « The V.I.P.’s »

Hôtel InternationalElle :
(pas vu)

Lui :
Les passager d’un vol pour New-York sont bloqués à l’aéroport de Londres à cause du brouillard. Il y a là plusieurs personnes qui se trouvent à un moment important de leur vie, que ce soit pour des raisons sentimentales ou financières. Hôtel International est typique de ces productions internationales des années 60 qui jouaient avec le tryptique : stars, luxe, intrigues. Le résultat est hélas bien insignifiant, Anthony Asquith n’ayant pas réussi à donner une âme à l’ensemble. Il faut avouer que le format ne s’y prête guère : la formule n’a pas vraiment besoin d’âme pour fonctionner et le film rencontra un certain succès.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Orson Welles, Louis Jourdan, Elsa Martinelli, Margaret Rutherford, Maggie Smith
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Anthony Asquith chroniqués sur ce blog…

Comme illustre prédécesseur à ce film, on peut penser à Grand Hotel d’Edmund Goulding (1932) qui était, lui, bien plus réussi.

18 janvier 2008

La Rolls-Royce jaune (1964) de Anthony Asquith

Titre original : « The yellow Rolls-Royce »

La Rolls-Royce jauneElle :
(pas vu)

Lui :
La Rolls-Royce jaune reprend la même formule que Hôtel International : une galerie de stars, du luxe, des maris trompés… Le fil conducteur est ici une belle Rolls-Royce qui change de propriétaire et le film comprend trois histoires successives. Une fois encore, l’ensemble est inconsistant, à peine plaisant malgré (ou à cause de) la présence d’une belle brochette d’acteurs. Le scénario est bien mince. La Rolls-Royce jaune respire le travail de commande, fait sans conviction. Anthony Asquith aurait mérité une plus belle fin de carrière.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Ingrid Bergman, Rex Harrison, Jeanne Moreau, Shirley MacLaine , Omar Sharif, Alain Delon, George C. Scott
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Anthony Asquith chroniqués sur ce blog…

Le film peut évoquer Six Destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier (1942), où il s’agissait d’un habit de soirée qui changeait de propriétaire, mais il est bien loin d’en avoir la richesse de contenu.

4 janvier 2008

Passport to Pimlico (1949) de Henry Cornelius

Passport to PimlicoElle :
Après la découverte dans une cave d’un édit du XVe siècle donnant leur quartier aux Ducs de Bourgogne, les habitants du quartier londonien de Pimlico décident de faire sécession d’avec l’Angleterre. Le gouvernement les prend au mot et installe une frontière. Le film a bien du mal à convaincre, le début de l’histoire peine vraiment à décoller. La fin est plus amusante.
Note : 3 étoiles

Lui :
Passport to Pimlico Passport to Pimlico est un film très original et assez surprenant, un pur produit anglais des Studios Ealing. C’est une satire des mesures de rationnement prises dans l’Angleterre d’après-guerre et dont l’humour, très british, repose essentiellement sur un comique de situation. L’idée de départ, franchement inhabituelle, s’amuse du légendaire légalisme britannique : un texte dûment signé il y a 400 ans reste valide aujourd’hui… Passport to Pimlico est tout de même un peu décevant, assez fermé dans son developpement ce qui l’empêche de décoller vraiment.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Stanley Holloway, Betty Warren, Barbara Murray
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Cornelius sur le site imdb.com.

12 décembre 2007

De l’or en barres (1951) de Charles Crichton

Titre original : The Lavender Hill Mob

Lavender Hill MobCes commentaires ne sont pas les récents… Cliquez ici pour lire les commentaires plus récents sur The Lavender Hill Mob

Elle :
Je n’ai vraiment pas accroché à ce film sur le braquage d’un fourgon rempli de lingots d’or par un employé de banque et ses acolytes. La mise en route est laborieuse et l’épilogue n’en finit pas. Mis à part quelques situations amusantes et la prestation d’Alec Guiness, ce film ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Note : 2 étoiles

Lui :
Bien que datant de la grande période des Studios Ealing, une période que d’habitude j’apprécie tout particulièrement dans le cinéma anglais, ce film a, me semble-t-il, perdu beaucoup de son charme au fil des ans. Cette impertinence de l’après-guerre et cet humour distillé à petites touches ne produisent ici qu’un charme gentiment désuet après 50 ans. Dommage.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Stanley Holloway, Sid James
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Crichton sur le site imdb.com.

27 novembre 2007

The hit : le tueur était presque parfait (1984) de Stephen Frears

Titre original : « The Hit »

The Hit Le tueur était presque parfaitElle :
(pas vu)

Lui :
Le tueur était presque parfait est un film assez étonnant sur une trame qui peut paraître banale : deux gangsters kidnappent un truand repenti en Espagne pour le ramener à Paris. La forme est donc celle d’un road-movie mais c’est aussi un huis clos en quelque sorte puisque tout se joue sur les relations entre les 4 personnages principaux. Stephen Frears joue à décaler ou même inverser les rôles et, rapidement, on perd toute certitude et il paraît impossible de prédire la suite des évènements. L’humour sous-jacent est heureusement là pour soulager la tension ce qui rend le film finalement assez plaisant. Tourné avec visiblement peu de moyens, Stephen Frears parvient à un résultat efficace grâce à ses personnages. Très belle utilisation de Terence Stamp qui montre une forte présence. Si Le tueur était presque parfait n’est pas le premier film de Stephen Frears, c’est celui qui l’a fait découvrir internationalement, après 15 ans de réalisations pour la télévision anglaise.
Note : 4 étoiles

Acteurs: John Hurt, Terence Stamp, Tim Roth, Laura del Sol
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Frears sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Stephen Frears chroniqués sur ce blog…

23 novembre 2007

Le grand sommeil (1978) de Michael Winner

Titre original : « The big sleep »

Le Grand Sommeil (Winner)Elle :
(pas vu)

Lui :
Même sans être le remake du remarquable Le Grand Sommeil d’Howard Hawks, cette version de Michael Winner paraîtrait bien fade, techniquement irréprochable mais sans l’étincelle nécessaire. L’histoire originale de Raymond Chandler est, on le sait, compliquée à souhait, certainement l’une des plus absconses des films noirs et cette version, tout en la respectant à la lettre, la rend presque trop compréhensible. A l’univers nocturne et sombre de Hawks, Winner oppose la clarté et la netteté d’un univers anglais : tout y semble propre… en apparence du moins. Robert Mitchum, qui avait déjà interprété Marlowe dans un autre remake quelques années auparavant Adieu Ma Jolie, lui donne un style rigide, un roc inébranlable certes toujours incorruptible mais bien moins humain que Bogart (oui, il est difficile de ne pas chercher à comparer, c’est le lot des remakes). Les personnages féminins sont plus neutres ; il ne se passe rien entre Sarah Miles et Mitchum. Il manque la magie, l’ambiguité, l’atmosphère électrique. Ce Grand Sommeil se laisse néanmoins regarder sans déplaisir mais on peut s’interroger sur cet entêtement des studios à toujours vouloir refaire ce qui était quasiment parfait…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum , Sarah Miles, Candy Clark, Joan Collins, James Stewart, Oliver Reed
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Winner sur le site imdb.com.

Voir nos commentaire sur la version originale : Le Grand Sommeil d’Howard Hawks (1946) avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall…

22 novembre 2007

The Queen (2006) de Stephen Frears

The QueenElle :
Un portrait à la fois caustique et amusant sur la comédie du pouvoir au sein de la famille royale lors de la disparition de la princesse Diana. Stephen Frears nous offre une mise en scène efficace entremêlée d’archives et de scènes étonnantes dans la sphère intime de la Reine Elisabeth et du fraîchement nommé Tony Blair. Il oppose la modernité et la décontraction du premier ministre à la rigidité, l’indifférence et la froideur du couple royal qui préfère aller à la chasse à Balmoral plutôt que de manifester sa présence à Buckingham Palace peu avant les funérailles. Etonnant Tony Blair qui établit une étrange complicité avec la reine. Cette fresque satirique montre le décalage d’une monarchie vieillissante encombrée de protocoles et de préjugés avec la réalité de la société anglaise.
Note : 4 étoiles

Lui :
Sur un sujet qui n’est pas forcément très passionnant quand on n’est pas sujet britannique (la réaction de la famille royale lors de la mort de Diana), Stephen Frears parvient à nous intéresser avec un film bien ficelé. Tout en jouant un peu avec la fascination de pénétrer des sphères de pouvoir, il dresse le portrait d’une famille royale en net décalage avec la vie normale. C’est pour lui l’occasion de placer des dialogues amusants et certaines de leurs réactions semblent vraiment surnaturelles. Passées les premières minutes, où les personnages de la Reine et de Tony Blair paraissent assez peu crédibles, l’interprétation se révèle ensuite assez juste. Sur le fond, tout cela paraît tout de même un peu futile… mais The Queen reste plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell, Alex Jennings
Voir la fiche du film et la filmographie de Stephen Frears sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Stephen Frears chroniqués sur ce blog…

9 novembre 2007

Gladiator (2000) de Ridley Scott

GladiatorElle :
Grosse déception pour la première partie de ce film qui est, à mes yeux, ennuyeuse et remplie de poncifs hollywoodiens. J’étais même sur le point d’abandonner mais c’est alors que le brave gladiateur ébahi devant la grandeur du Colisée me fit sortir de ma torpeur. Ce n’est qu’à partir de ce moment que le film prend toute son ampleur grâce à des scènes de reconstitution de Rome de toute beauté, au combat psychologique des personnages et à la grandeur d’âme et souffrance du gladiateur. Dommage qu’il n’y ait pas eu plus d’homogénéité dans le scénario.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ce n’est pas du coté du scénario que réside l’attrait de Gladiator : il est manichéen à souhait. Le méchant est puissant, lâche, fourbe et cruel. Le gentil est réduit à l’esclavage, courageux et droit… et il n’est pas manchot au combat! L’intérêt du film réside plutôt dans le spectacle offert, spectacle dont la reconstitution du Colisée est le pivot central. Egalement remarquable est la mise en image d’une bataille romains contre barbares. Les combats sont un peu longs toutefois. En revanche, les rares vues plus globales de Rome sont décevantes, moins crédibles. Au final,  Gladiator constitue un bon divertissement, du « grand spectacle », mais hérite aussi des défauts classiques des grosses productions hollywoodiennes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Connie Nielsen, Oliver Reed, Richard Harris, Derek Jacobi
Voir la fiche du film et la filmographie de Ridley Scott sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Ridley Scott chroniqués sur ce blog…