31 décembre 2006

Hurricane Carter (1999) de Norman Jewison

Titre original : The Hurricane

Hurricane CarterElle :
Très beau film sur la longue rédemption d’un « mauvais garçon » noir qui se fait emprisonner injustement alors qu’il déjà payé pour ses fautes. Cette adaptation de la biographie de Rubin « Hurricane » Carter démontre clairement comment dans la tête d’un gamin défavorisé peut germer la haine et la violence. L’autre force du film est de montrer comment l’écriture et la lecture peuvent changer une vie : le jeune homme qui rend visite à Rubin Carter comprend qu’on résout les problèmes non par la violence mais par la parole, la réflexion et l’amitié.
Note : 5 étoiles

Lui :
Reconstitution assez minutieuse de l’histoire de ce boxeur noir, injustement accusé de crime. Denzel Washington est comme d’habitude admirable, exprimant toute la force de son personnage. Le film est particulièrement bien construit, jonglant parfois avec les flash-back, et la démonstration est claire et éclatante. La musique est également bien utilisée, avec bien entendu le fameux morceau de Dylan.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Denzel Washington, Deborah Unger, Vicellous Shannon
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site imdb.com.

30 décembre 2006

Le secret derrière la porte (1948) de Fritz Lang

Titre original : « Secret beyond the door… »

Le secret derrière la porteElle :
Le film démarre sous les meilleurs auspices avec un mariage apparemment heureux. Puis, peu à peu, les belles apparences s’effritent et révèlent des choses inexpliquées, des secrets non avoués, de noirs desseins et des destins tragiques. Fritz Lang fait monter peu à peu la tension en étudiant au plus près les comportements de ses personnages. Reflétant la montée de l’importance de la psychanalyse dans la société américaine, il dissèque la psychologie du mari déséquilibré. Les clairs obscurs somptueux, la musique angoissante font monter l’intensité dramatique un peu trop parfois. Un bon film mais un peu trop naïf sur les explications du comportement de ce mari.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le secret derrière la porte Par son thème et son développement, ce « Secret beyond the door » de Fritz Lang évoque certains films de Hitchcock, surtout Rebecca : une histoire de névrose cachée qui engendre un comportement apparemment irrationnel. Fritz Lang fait monter la tension très progressivement en utilisant toutefois des moyens différents, essentiellement l’image et le son. Dans les décors, il frise le surréalisme, par exemple en donnant à la fameuse porte des dimensions légèrement surévaluées. Il joue beaucoup avec les éclairages, les ombres. L’atmosphère est très noire. Il joue beaucoup avec le son pour créer un sentiment d’étrangeté. Tout cela fonctionne à merveille et la fin du film est particulièrement intense. C’est un film qui est plus remarquable par sa forme.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joan Bennett, Michael Redgrave, Anne Revere, Barbara O’Neil
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site imdb.com.

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29 décembre 2006

Sideways (2004) d’ Alexander Payne

Autre titre (Canada) : À la dérive

Sideways Elle :
Pas grand-chose à dire de cette comédie qui sonne creux. Cette virée de quarantenaires en dépression ou en mal de sexe devient de plus en plus ennuyeuse au fil des minutes. Le réalisateur peine à remplir les deux heures. On est bien loin de l’esprit des films de Woody Allen qui ont tout de même plus de verve et de contenu. Le thème du vin ne sort pas grandi de l’affaire : le personnage principal est plutôt alcoolique, les visites de vignobles fleurent bon le commerce de masse. Rien de bien poétique dans tout ça.
Note : 2 étoiles

Lui :
Ce road-movie californien met en scène deux personnages assez fortement typés : un oenophile dépressif chronique et un fonceur instinctif un peu balourd. Ce dernier enterre sa vie de garçon par une virée de 5 jours avec son ami. En se présentant en marge de la production américaine classique, le film a rencontré un vif succès. Il est vrai qu’il présente une certaine fraîcheur, un style non formaté. Il est toutefois regrettable qu’après avoir mis en place les personnages pendant les 20 premières minutes, le film tourne en rond et semble continuer sur sa lancée, dans le vide, seulement relancé par quelques bonnes réparties et quelques gags. Voulant jouer sur le terrain du comique existentiel, les dialogues n’ont pas l’étoffe suffisante. La mise en scène n’est pas très précise et un voile blanc permanent rend la photographie vraiment quelconque. Détail amusant : les vins californiens à base de pinot noir ont connu une forte relance d’intérêt après ce film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Paul Giamatti, Thomas Haden Church, Virginia Madsen, Sandra Oh
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Voir aussi la critique de Sideways sur le site Château Loisel.

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28 décembre 2006

Je rêvais de l’Afrique (2000) de Hugh Hudson

Titre original : I dreamed of Africa

Je rêvais de l'Afrique Elle :
Film quelque peu hollywoodien sur l’installation au Kenya d’une jeune femme de bonne famille qui y suit son mari, assez instable. Cela paraît à priori peu croyable puisque cette femme va tout sacrifier : elle se retrouve ainsi souvent seule, face à des dangers constants, alors qu’elle pourrait mener une vie paisible et confortable en Europe. Pourtant, le scénario à rendre cette histoire parfaitement crédible. Il est d’ailleurs basé sur une histoire vraie. Kim Basinger joue un rôle inhabituel pour elle, celui d’une mère responsable et courageuse. Le film souffre toutefois de longueurs.
Note : 3 étoiles

Lui :
Film carte-postale : les paysages sont très beaux, l’histoire est bourrée de bons sentiments, d’émotions. Tout cela fait trop hollywoodien et l’on finit par se désintéresser de l’histoire. Dès lors, le film paraît interminable.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Kim Basinger, Vincent Perez
Voir la fiche du film et la filmographie de Hugh Hudson sur le site imdb.com.

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23 décembre 2006

Cléopâtre (1934) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Cleopatra »

Cléopâtre de Cecil B. De MilleElle :
J’avoue être un peu déçue car je m’attendais à des décors plus grandioses alors que les décors m’ont paru étriqués et les personnages peu crédibles en Romains ou Egyptiens. Mais l’histoire de Cléopâtre en reine manipulatrice et séductrice est digne d’intérêt.
Note : 3 étoiles

Lui :
CléopâtreLe faste des films de Cecil B. DeMille est bien présent dans cette reconstitution historiquement exacte : figuration imposante, décors impressionnants (la scène de l’entrée de César et Cléopâtre dans Rome est somptueuse), scènes lyriques. Remarquable de concision (1h40 là où les suivants feront plus de 3h), le film laisse le spectateur émerveillé, la magie restant intacte après 70 ans. Cette magie opère bien-sûr en partie grâce à un érotisme sous-jacent, mais aussi grâce à la grande maitrise du metteur en scène, à une époque où l’on n’avait pas besoin d’un bataillon d’ordinateurs pour créer le spectacle…
Note : 5 étoiles

Acteurs: Claudette Colbert, Warren William, Henry Wilcoxon
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site imdb.com.
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Voir aussi sur ce blog les autres versions :
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)
et Cléopâtre a inspiré d’autres réalisateurs pour des productions un peu moins importantes : voir la liste sur Cleopatra sur Imdb. A noter, une production qui semble assez importante en préparation pour 2010.

Cléopâtre (1934) de Cecil B. DeMilleClaudette Colbert est Cléopâtre, la reine éponyme du film de Cecil B. DeMille.

23 décembre 2006

Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Cleopatra »

Cléopâtre Elle :
Grandiose mise en scène, avec notamment l’entrée de Cléopâtre à Rome ou la bataille navale contre Octave, et multitude de figurants font que l’on plonge volontiers dans cet univers fait de trahisons, de perfidie, de soif de pouvoir et de vengeance.
Note : 5 étoiles

Lui :
Cléopâtre Forte de la splendeur des reconstitutions et de la puissance du jeu de ses acteurs, cette version séduit et envoûte le spectateur. Hélas, la seconde partie sur la déchéance de Marc-Antoine est moins captivante que la première avec César et la longueur du film (4h) se fait durement sentir, principalement dans certains dialogues. Les scènes « d’action » sont toutefois impressionnantes et les scènes de foules ont une ampleur rarement égalée : l’entrée de Cléopâtre dans Rome reste l’une des scènes les plus grandioses de toute l’histoire du cinéma. Le film coûta une véritable fortune, mettant à mal l’équilibre financier de la Fox, et le tournage fut des plus mouvementés. Le cinéma-grand-spectacle par excellence.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph L. Mankiewicz sur le site imdb.com.
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Cléopâtre (1963) de Joseph L. Mankiewicz

Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Franc Roddam (TV) (1999)

23 décembre 2006

Cléopâtre (TV) (1999) de Franc Roddam

Titre original : « Cleopatra »

Cléopatre de Franc RoddamElle :
(pas vu)

Lui :
Cette production TV se révèle être meilleure qu’attendue. La reconstitution est bonne, voire très bonne, seuls quelques effets de feux (lors de l’attaque d’Alexandrie) sont rajoutés un peu grossièrement. L’histoire est plus complète que dans le film de DeMille, ce qui permet de mieux comprendre les subtilités des différents complots. Leonor VarelaEn revanche, les acteurs ne dégagent pas la force qu’exigeraient leurs personnages; le choix de l’actrice principale, la chilienne Leonor Varela, me paraît notamment discutable : elle fait trop américaine moderne à mes yeux et manque de panache par rapport à ses prédécesseurs.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Leonor Varela, Billy Zane, Timothy Dalton
Voir la fiche du film et la filmographie de Franc Roddam sur le site imdb.com.
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Voir aussi sur ce blog les autres versions :
Cléopâtre de Cecil B. DeMille (1934)
César et Cléopâtre de Gabriel Pascal (1945)
Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz (1963)

22 décembre 2006

La guerre des mondes (2005) de Steven Spielberg

Titre original : « War of the worlds »

La guerre des mondesElle :
(pas vu)

Lui :
De l’adaptation du roman de H.G. Wells, Steven Spielberg a choisi de faire un film catastrophe assez morbide, certainement désireux de montrer notre comportement face à une force terriblement destructrice et contre laquelle on ne peut rien. Bien sûr, le film a son quota réglementaire d’effets spéciaux à vous clouer sur votre fauteuil, les buildings explosent, les voitures volent, pas de soucis de ce côté (!), mais le propos de Spielberg semble ailleurs, plus sur la vision de l’extermination à grande échelle. Sur ce plan, il tend à forcer un peu trop le trait et le film devient inutilement « gore », va un peu loin dans la mise en scène du cauchemar. Si le film se targue de ne pas respecter les codes du genre, le héros est typé très conventionnel. L’ensemble n’est pas très convaincant à mes yeux, j’avoue m’être un peu ennuyé. Il reste que Spielberg sait faire de belles images fortes, tel ce train de feu qui traverse la nuit comme une flèche, devant une foule hébétée.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Dakota Fanning, Justin Chatwin, Tim Robbins
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site imdb.com.
Précedente adaptation de ce roman de H.G.Wells : « La guerre des mondes » de Byron Haskin (1953).

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21 décembre 2006

Coffee and cigarettes (2004) de Jim Jarmusch

Coffee and Cigarettes Elle :
(pas vu)

Lui :
En marge de ses films, Jim Jarmusch a pris l’habitude de faire tourner ses acteurs dans des saynètes toujours selon le même schéma : 2 ou 3 acteurs autour d’une table où trônent cafés et cigarettes. Le sujet n’est pas toujours le même mais tourne autour de la difficulté à communiquer. Les acteurs jouent leurs propres rôles et semblent improviser pour une grande part. Les acteurs prennent souvent plaisir à jouer et cela se voit. L’ensemble est très inégal mais comporte quelques perles : la rencontre entre Iggy Pop et Tom Waits qui ont tous deux arrêté de fumer, un face à face entre Cate Blanchett et… Cate Blanchett (elle-même et sa cousine bohême), une entrevue amusante entre Alfred Molina et Steve Coogan (un acteur qui commence à être célèbre se méprend sur les intentions d’un acteur qui veut le rencontrer). D’autres sont moins réussis. L’ensemble relève un peu de l’exercice de style et paraît tout de même un peu anecdotique. 
Note : 3 étoiles

Acteurs: Roberto Benigni, Cate Blanchett, Tom Waits, Steve Buscemi, Bill Murray, Isaach De Bankolé, Alfred Molina, Steve Coogan
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19 décembre 2006

L’oeuvre de Dieu, la part du diable (1999) de Lasse Hallström

Titre original : The Cider House Rules

L'oeuvre de Dieu, la part du diableElle :
Ce film adapté d’un roman de John Irving est une bonne surprise. Toby Maguire incarne avec délicatesse et émotion cet orphelin naïf qui veut connaître le monde et échapper à la tutelle un peu trop pesante de Michael Caine. Celui-ci est le médecin accoucheur et avorteur de l’orphelinat. Il consacre sa vie à l’éducation de ces enfants abandonnés qu’il met au monde.
Note : 5 étoiles

Lui :
Magnifique adaptation d’un roman de John Irving, L’oeuvre de Dieu, la part du diable est à la fois riche et touchant. Riche, car les aspects abordés sont nombreux: l’orphelinat, les filles-mères, la condition des ouvriers agricoles noirs et surtout l’avortement. Touchant, car on ne peut qu’être remué par l’innocence et la bonté d’âme du jeune héros, admirablement interprété par Tobey Maguire, et attendri par ces enfants qui attendent un parent adoptif. La mise en scène est sans failles, juste, sans maniérisme hollywoodien. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Tobey Maguire, Charlize Theron, Delroy Lindo, Paul Rudd, Michael Caine
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