15 juin 2008

My Blueberry Nights (2007) de Wong Kar-wai

My Blueberry NightsElle :
Dans ce premier film tourné exclusivement avec des acteurs américains, Wong Kar-wai se montre au sommet de son art puisqu’il parvient à fusionner l’esthétisme de son cinéma avec la trame émouvante de son scénario. On nage en plein éblouissement visuel, en totale volupté et mélancolie tandis que son personnage principal interprété par Norah Jones part en quête d’elle-même à travers l’Amérique suite à une rupture sentimentale. Ses rencontres lui révèlent des histoires plus fortes et tragiques que la sienne et lui font prendre conscience de sa véritable personnalité. Elles ont toutes lieu dans ces bars de nuit déserts aux éclairages diffus et colorés. Montage époustouflant, beaux éclairages, palette de teintes primaires subtiles, compositions élaborées, effets de flous et d’accélérés, jeux de reflets, de plans, de lettrages et de graphismes dans les vitrines et les rideaux pour montrer la solitude et l’enfermement. Wong Kar-wai contrairement à ses films précédents apporte une touche positive et une lueur d’espoir dans le destin de ses personnages. L’atmosphère et le scénario ont parfois des parfums de Wim Wenders et de David Lynch. La belle bande son de Ry Cooder, Cat Power et Norah Jones participe à cette ambiance envoûtante.
Note : 5 étoiles

Lui :
My Blueberry Nights est le premier film américain du réalisateur hongkongais Wong Kar-wai qui prend un certain risque en bâtissant tout son film autour de Norah Jones, que l’on connaît plus en tant que chanteuse qu’en tant qu’actrice… Comme pour beaucoup de ses autres films, Wong Kar-wai place plusieurs histoires dans My Blueberry Nights, quatre histoires que va traverser son héroïne qui sort elle-même d’une rupture douloureuse. L’ambiance générale du film nous rappelle celle des films de Wim Wenders. La plupart des scènes se situent la nuit dans un bar, le plus souvent en dialogue, à deux personnes donc : Wong Kar-wai parvient à nous mettre très près de ses personnages, avec peu d’interférences du monde environnant, une sorte d’intimité que l’on a plus coutume de trouver au théâtre qu’au cinéma. La patte de Wong Kar-wai se montre aussi beaucoup sur la forme, avec ses compositions d’image très étudiées et ses trouvailles visuelles que l’on peut trouver trop ostensibles si l’on en croit les commentaires (généralement assez mauvais) de la Critique. Les cinq acteurs principaux font une très belle prestation avec une mention pour Natalie Portman qui montre, une fois de plus, la multiformité de son talent.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman, David Strathairn, Rachel Weisz
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14 juin 2008

Casino Royale (2006) de Martin Campbell

”CasinoElle :
(pas vu)

Lui :
Nous sommes vraiment dans une époque qui aime casser les icônes. Donc fini le James Bond charmeur et plein de style qui mettait ses attaquants hors d’état de nuire sans se départir de son flegme britannique, le James Bond de Casino Royale est sec, impitoyable, court beaucoup (on ne comprend pas toujours après qui il court, mais il court vite), cogne dur et ne s’embarrasse pas de gadgets : il ne fait pas dans la dentelle et le macramé. Inévitable corollaire, l’ensemble est beaucoup plus violent, le générique donnant le ton en traçant des arabesques de sang. On peut d’ailleurs s’interroger sur cet étalage de violence dans une série qui était jusque là un divertissement ciblé grand public. Le scénario est assez confus et peu fourni, tout le film étant centré sur les scènes d’actions et une interminable partie de poker dont (je dois bien l’avouer) l’enjeu m’a quelque peu échappé. En voulant dépoussiérer le personnage, les producteurs de la série lui ont enlevé une grande partie de sa spécificité et Casino Royale n’est rien de plus qu’un film d’action comme un autre.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen, Judi Dench
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Il existait déjà un film intitulé Casino Royale, film parodique des aventures de James Bond, signé par 5 réalisateurs dont John Huston (1967).

13 juin 2008

Silent running (1971) de Douglas Trumbull

Titre canadien : « Et la terre survivra »

Silent runningElle :
(pas vu)

Lui :
Douglas Trumbull est l’un des créateurs des effets spéciaux de 2001, Odyssée de l’espace (on lui doit notamment les fantastiques effets psychédéliques du voyage supraluminique de la fin du film). Silent Running est pour lui l’occasion d’utiliser un certain nombre de techniques qu’il avait développées pour 2001 mais qui ne furent pas utilisées. Son film est toutefois bien plus que cela puisqu’il porte en lui une fable écologique assez forte et qui paraît tout aussi actuelle de nos jours. Nous sommes à bord d’un gigantesque vaisseau qui glisse dans l’espace à la façon de 2001… mais le dit-vaisseau porte de vastes plateaux où quelques chercheurs tentent de recréer les forêts qui ont été supprimées par l’homme de la surface de la Terre. La décision vient d’être prise de stopper l’expérience car pas assez rentable… Le propos de Silent Running s’inscrit donc tout à fait dans son époque, le tout début des années 70, mais a des résonances en notre troisième millénaire car il soulève des questions qui, si elles n’ont pas de dimension spirituelle comme 2001, n’en sont pas moins persistantes : pas d’Etre Supérieur, ni de robots qui se retourne contre l’homme dans Silent Running ; non, l’homme maîtrise la technique, les robots sont des gentils compagnons patauds et légèrement anthropoïdes (ils sont toutefois présentés comme porteurs d’avenir) mais celui qui peut causer sa perte est l’homme lui-même. En ce sens, il soulève des questions bien plus pragmatiques que 2001… De façon étonnante, l’humanité est surtout présente dans le film par la bande sonore : quelques très belles chansons de Joan Baez créent un contraste étonnant avec les images. Le budget fut très réduit (1) ce qui ne l’empêche pas de comporter quelques scènes visuellement efficaces à base de grandes maquettes. Le film n’eut hélas que très peu de succès à l’époque, il fallut même attendre 1975 pour qu’il sorte en France. A noter que l’un des co-scénariste est Michael Cimino.
Note : 4 eacute;toiles

Acteurs: Bruce Dern, Cliff Potts, Ron Rifkin, Jesse Vint
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Note : Le titre Et la terre survivra (notez l’absence de majuscule qui change le sens et traduit bien le propos du film) est au départ le titre canadien mais a aussi été quelquefois utilisé en France.

(1) Après le succès d’Easy Rider en 1969, Les Studios Universal décidèrent de lancer plusieurs projets de style cinéma indépendant avec un petit buget (1 million de dollars) : Silent Running est l’un d’entre eux, les autres étant : L’homme sans frontière de Peter Fonda (1971), The Last Movie de Denis Hopper (1971), Taking Off de Milos Forman (1971) and American Graffiti de Geoges Lucas (1973).

10 juin 2008

La momie (1999) de Stephen Sommers

Titre original : The mummy

GabrielleElle :
(En bref) Ce film m’a semblé bien médiocre avec un scénario simplet qui n’est qu’un prétexte à une suite d’effets spéciaux. Où est donc la magie de l’Egypte et de ses Rois? La seule merveille est la scène de 30 secondes du début du film où l’on survole la Ville de Thèbes au temps des pharaons.
Note : 1 étoiles

Lui :
(En bref) La Momie donne l’impression que l’on a voulu reprendre la formule qui avait fait le succès des Aventuriers de l’Arche Perdue… On en est loin. La magie des films anciens sur les momies n’est pas là non plus. Le scénario est assez maigre et il ne nous reste qu’une succession d’effets spéciaux.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Brendan Fraser, Rachel Weisz, John Hannah
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9 juin 2008

Je suis un aventurier (1955) de Anthony Mann

Titre original : « The far country »

Je suis un aventurierElle :
(pas vu)

Lui :
Je suis un aventurier fait partie des plus beaux westerns du cinéma américain. Comme souvent le titre français paraît bien stupide par rapport au titre original The Far Country qui, lui, évoque parfaitement le contenu réel du film : nous sommes en Alaska et au Canada, à l’époque de la fièvre de l’or, un univers qui évoque celui des livres de Jack London. Anthony Mann traite magistralement du passage de la conscience individualiste d’un cow-boy sans attache (James Stewart) à une vision communautaire et solidaire, le passage à la civilisation en quelque sorte. Je suis un aventurier Il le fait en entremêlant dans une histoire, qui peut paraître simple à première vue, beaucoup de thèmes pour créer un récit fort qui se déroule parfaitement avec une tension assez constante et aucun temps mort. James Stewart est un acteur qu’il connaît bien (entre 1950 et 55, il a tourné 8 films avec lui dont 5 westerns) et qui imprime beaucoup de force à ce personnage qui finit par se découvrir un sens des responsabilités. A ses côtés, pas de grandes vedettes mais une pléiade de bons acteurs qui assurent de solides seconds rôles. Non décidemment, Je suis un aventurier est un film bien plus important que son titre français ne pourrait le laissait supposer…
Note : 4 étoiles

Acteurs: James Stewart, Walter Brennan, Ruth Roman, John McIntire, Corinne Calvet
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Les 5 (superbes) westerns d’Anthony Mann avec James Stewart :
Winchester ‘73 (1950) Winchester 73
Bend of the river (1952) Les affameurs
The Naked Spur (1953) L’appât
The Far Country (1955) Je suis un aventurier
The Man from Laramie (1955) L’homme de la plaine

7 juin 2008

Ames libres (1932) de Clarence Brown

Titre original : « A free soul »

Ames libresElle :
(pas vu)

Lui :
A Free Soul fait partie des premiers grands mélodrames du parlant. C’est l’adaptation d’un roman presque autobiographique d’Adela Rogers St John. L’âme libre (on peut se demander pourquoi le titre a été traduit par Ames Libres au pluriel), c’est la fille d’un avocat plutôt brillant mais alcoolique, une jeune femme sûre d’elle et très libérée qui va se retrouver dans une position fort délicate. Norma Shearer montre beaucoup de présence dans ce rôle qu’elle interprète avec beaucoup d’aplomb avec un mélange d’assurance et de cette sensualité exubérante qui caractérise les films du début des années 30 (ses robes de satin fluide révèlent plus qu’elle ne cachent…) ”Ames L’avocat alcoolique, c’est un Lionel Barrymore au meilleur de son art : sa scène de la plaidoirie finale (qu’il a tournée en une seule prise) a de quoi arracher des larmes aux cœurs les plus endurcis ; elle lui valut un oscar et un contrat à vie à la MGM. Le troisième acteur marquant de Ames Libres aurait du être Leslie Howard, mais c’était sans compter le jeune Clark Gable qui montre beaucoup de charme et de magnétisme dans le rôle d’un séduisant gangster et chef de gang. Le pauvre Leslie Howard paraît bien fade face à lui. Ce fut d’ailleurs ce film qui révéla vraiment Clark Gable au grand public car A Free Soul remporta un franc succès à l’époque. Vu 75 ans plus tard, il est aisé de comprendre pourquoi.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Norma Shearer, Lionel Barrymore, Clark Gable, Leslie Howard, James Gleason
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6 juin 2008

Borat (2006) de Larry Charles

Titre complet : « Borat : Leçons culturelles sur l’Amérique pour profit glorieuse nation Kazakhstan »

Titre original : « Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan »

”Borat”Elle :
(pas vu)

Lui :
Borat est un (faux) journaliste de télévision du Kazakhstan, un personnage créé par le comique anglais Sacha Baron Cohen. Borat, le film, se présente comme le documentaire de ce journaliste fictif lors d’un voyage aux Etats-Unis. Là où cela se complique, c’est que le film a été tourné en grande partie en « caméra volée », c’est-à-dire que les américains qu’il rencontre pensent avoir affaire à un vrai journaliste kazakh (certains d’entre eux l’auraient d’ailleurs attaqué en justice après la sortie du film). Borat joue le faussement candide, il n’hésite pas à tout bousculer, à piétiner le bon goût et le politiquement correct, tout cela afin de faire ressortir la bêtise et l’antisémitisme pour mieux les ridiculiser : il parvient à faire scander des slogans haineux et guerriers à toute une foule venue assister à un rodéo avant de leur chanter un hymne américain revu à sa sauce… à devenir une attraction lors d’un congrès évangéliste passablement exalté… à faire dire à un vendeur de gros 4×4 à quelle vitesse il faut rouler pour renverser un juif sans abîmer la voiture… Brrr ! Tout n’est pas toutefois aussi frappant, certains passages semblant un peu plus faciles, comme par exemple effrayer les passants en voulant les embrasser ou encore le fait de ne se faire bien accueillir *que* par les minorités. Borat ne ménage pas non plus le Kazakhstan : la présentation de son village natal au début du film vaut son pesant de cacahuètes ; le Kazakhstan a officiellement protesté (on les comprend tout de même). Au final, il est indéniable que Borat a un rôle assez actif dans la dénonciation de la bêtise et de la xénophobie, même si on peut trouver qu’il flirte parfois assez dangereusement avec certaines limites. En tout cas, ses « leçons culturelles » sont un véritable tour de force.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Sacha Baron Cohen, Ken Davitian
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Remarque : Le film a démarré sous la direction du réalisateur Todd Phillips. Il a quitté la production après avoir tourné la scène du rodéo, sans doute d’accord sur le fond mais pas sur la forme.

2 juin 2008

The walker (2007) de Paul Schrader

The WalkerElle :
Cette histoire de gigolo qui accompagne les femmes riches et mûres ne m’a guère convaincue. Pour soutenir l’une d’entre elles, ce séducteur à l’accent campagnard et au goût douteux se retrouve mêlé au meurtre de son amant. Paul Shrader nous fait pénétrer dans les arcanes de la haute société américaine de façon un peu futile et rabâchée. L’argent, le sexe, le pouvoir y sont rois. On a l’impression d’avoir vu ce scénario mille fois. A quand des films américains qui nous montrent la vie de gens un peu plus « normaux »…?
Note : 2 étoiles

Lui :
Paul Schrader est un réalisateur qui aime explorer les tabous et leur coexistence avec le rigorisme moral de la société américaine. Son personnage principal est un walker, c’est-à-dire un gigolo mondain, qui va se retrouver impliqué dans une affaire de meurtre au sein de la haute société de Washington. L’intrigue en elle-même apparaît d’abord assez obscure pour aboutir sur bien peu de choses et, après une mise en place assez longue mais parfois amusante, l’on a tendance à s’en désintéresser. Le côté amusant vient du jeu de Woody Harrelson, pris ici à contre-emploi, avec une alliance surprenante entre le comportement précieux et poli de son personnage et un accent du Sud à couper au couteau. Mais cela ne suffit pas pour maintenir l’intérêt et The Walker est un film dont il ne restera que peu de choses dans nos mémoires.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Woody Harrelson, Kristin Scott Thomas, Lauren Bacall, Moritz Bleibtreu, Lily Tomlin
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30 mai 2008

The situation (2006) de Philip Haas

The SituationElle :
Philippe Haas a le mérite de nous plonger en plein cœur du bourbier irakien qu’on nous montre si peu en images. Situations confuses, angoisse et tension permanentes, kidnapping, attentats, bombardements, tortures, factions armées, le paysage de la guerre en Irak est un puzzle complexe difficile à cerner et à maîtriser. Les américains se conduisent en colons détestables et les rebelles irakiens n’hésitent pas à tuer pour parvenir à leurs fins. Dommage que cette jeune femme américaine, tiraillée entre le cœur d’un agent des renseignements de l’armée et celui d’un photographe, fasse davantage mannequin que journaliste de reportage.
Note : 3 étoiles

Lui :
Sans être un grand film sur la situation actuelle en Irak, The Situation a le mérite de nous donner une idée de la confusion qui doit y régner. Une jeune journaliste tente d’enquêter sur la mort de deux jeunes irakiens et a bien du mal à nouer des contacts avec les irakiens. Philip Haas nous présente une force américaine qui agit de façon très militaire sans grande réflexion et des irakiens divisés et opportunistes. Le principal défaut du film réside dans le choix de Connie Nielsen pour interpréter la jeune journaliste : trop propre, trop blonde, elle semble totalement déplacée dans cet univers à tel point que ce doit être un choix volontaire du réalisateur. De la même manière, la relative confusion du récit doit être tout aussi volontaire, et, sans aucun doute, cette façon de mixer les ambiances sonores très fortes qui rend certaines discussions pénibles à écouter. Confusion, malaise, impossibilité de trouver une issue sont les sentiments qui ressortent de The Situation et, en ce sens, le film doit traduire une partie de la réalité.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Connie Nielsen, Damian Lewis, Mido Hamada, Driss Roukhe, Nasser Memarzia
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29 mai 2008

A fleur de peau (1995) de Steven Soderbergh

Titre original : « Underneath »

A Fleur de PeauElle :
Peu de choses à dire sur ce remake de Robert Siodmak qui distille un certain ennui. Beaucoup de longueurs, des effets trop esthétisants et des personnages guère convaincants.
Note : 2 étoiles

Lui :
A Fleur de Peau est le remake du film noir Criss Cross de Robert Siodmak (1948). Ce quatrième long métrage de Soderbergh ne jouit généralement pas d’une grande estime mais il est pourtant très intéressant. Sur le fond, l’histoire en elle-même n’est certes pas particulièrement riche (un homme revient dans sa ville natale qu’il a quitté précipitamment de nombreuses années plus tôt en laissant beaucoup de dettes) mais c’est surtout le traitement que Soderbergh lui applique qui la rend assez unique. D’abord, il déstructure le récit en entremêlant de très nombreux flashbacks, sans toutefois dérouter le spectateur puisqu’il nous donne un moyen simple pour les identifier (le personnage principal est barbu dans les flashbacks). Mais ce qui donne toute sa force au film, c’est le climat assez étrange que le réalisateur parvient à maintenir pendant les 90 minutes du film et le spectateur a constamment le sentiment de n’avoir aucune idée de ce qui va arriver. Soderbergh s’essaie à de nombreuses figures de style ; c’est quelquefois assez moyen (filtres de couleur) mais le plus souvent très réussi, telle cette longue scène de l’hôpital en caméra subjective où l’on a vraiment l’impression d’être nous-même dans les vapes… A Fleur de Peau est un film très particulier qui se révèle finalement assez prenant, surtout lorsque l’on a aucune idée (comme ce fut notre cas) du type d’histoire qui va se développer.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Peter Gallagher, Alison Elliott, William Fichtner, Elisabeth Shue
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