17 décembre 2005

John Q (2002) de Nick Cassavetes

John Q Elle :
John Q est un thriller comme tant d’autres, avec prise d’otages et toute la dramaturgie stéréotypée qui s’articule autour de ce genre d’évènements. Le seul mérite du film est de vilipender le système de santé américain qui écarte les plus démunis. Denzel Washington incarne ce père qui fait une prise d’otages au service des urgences pour obtenir l’accès à une transplantation cardiaque pour son fils. Hélas, Nick Cassavetes ne montre pas encore autant de talent que son père John.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si le propos de Nick Cassavetes, de dénoncer les inégalités des américains en matière de santé, est fort louable, les moyens qu’il emploie sont parmi les plus éculés du cinéma hollywoodien : la collection de clichés est impressionnante, les gentils sont très gentils et les méchants sont détestables. De plus, le film semble hésiter entre le film social et le thriller. Pas vraiment une réussite.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Denzel Washington, Robert Duvall
Voir la fiche du film et la filmographie de Nick Cassavetes sur le site IMDB.

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17 décembre 2005

Men in Black II (2002) de Barry Sonnenfeld

Men in Black II Elle :
(n’a pas souhaité le voir)

Lui :
Il est assez étonnant de voir comment le réalisateur de Men in Black parvient à trouver le ton juste, à bien doser les ingrédients, sans donner dans la surenchère d’effets ou de lourdeurs, surenchère si coutumière à Hollywood. S’il y a un peu moins d’humour que dans le premier volet (et Will Smith s’est d’ailleurs beaucoup calmé dans son jeu), il reste assez de dérision pour rendre merveilleux tous ces extraterrestres et c’est un vrai spectacle à regarder. Les animations sont parfaites, le clou étant à mon avis le chien causeur intarissable… La scène où il se met à brailler dans la voiture toutes vitres baissées est assez mémorable.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Tommy Lee Jones, Will Smith
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16 décembre 2005

Comme une image (2004) d’ Agnès Jaoui

Comme une image Elle :
Etienne, un écrivain égocentrique et célèbre (Jean-Pierre Bacri) attire tous les regards et les envies. Sa fille Lolita, complexée par ses rondeurs, enrage qu’il ne la regarde pas. Karine, un professeur de chant interprété par Agnès Jaoui, s’intéresse soudainement à la voix de Lolita quand elle apprend que Lolita est la fille d’un écrivain célèbre. Enfin, Pierre, écrivain raté et mari de Karine devient célèbre à son tour quand il fréquente Etienne. Au sein de son propre milieu, Agnès Jaoui fustige avec ironie toutes les relations d’intérêt et de pouvoir qui permettent d’accéder à la célébrité. Elle s’attaque également aux canons de la beauté qui privilégie l’image de la femme mannequin au détriment de la beauté intérieure. Agnès Jaoui parvient à un faire un film beaucoup plus abouti que Le Goût des Autres. La partition est bien équilibrée. La mise en scène est fluide, les dialogues sont justes et croustillants et le film est sensible. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Pour son second film, Agnès Jaoui parvient à trouver un bel équilibre entre une certaine réflexion sur la célébrité et un humour certain dans les situations et les dialogues. Comme une image est d’ailleurs plutôt une réflexion sur la façon dont la célébrité vient modifier profondément les relations entre les personnes. Le film nous en montre plusieurs facettes en se servant de plusieurs personnages : le père célèbre devenu égoïste et peu sociable, la fille qui aimerait exister, le souffre-douleur et bien entendu ceux qui cherchent aussi à atteindre la même célébrité. Peu de place pour les vrais sentiments dans tout cela. Agnès Jaoui aime démystifier cette célébrité qui fascine et que tout le monde recherche… et elle le fait bien, avec beaucoup d’humour parsemé tout au long d’un scénario très bien écrit, sans temps mort. Cela nous donne un film que l’on prend grand plaisir à regarder. Comme une image est bien plus convaincant que son précédent film.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Marilou Berry, Laurent Grévill
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15 décembre 2005

In the Bedroom (2001) de Todd Field

In the Bedroom Elle :
La liaison d’un adolescent avec une femme mariée conduit ce jeune garçon à se faire tuer par le mari de sa petite amie. Un sujet assez classique qui aurait pu se terminer en thriller bien angoissant. Todd Field choisit un angle original pour parler de cette mort. C’est avec sobriété et en créant une atmosphère presque paisible avec peu de dialogues qu’il étudie le cheminement psychologique des parents de l’adolescent. Leur incommunicabilité, les reproches réciproques, leurs sentiments de culpabilité et leur frustration de ne pouvoir réparer la mort de leur fils les conduisent à la vengeance. Cette délicate esquisse qui tente de trouver des remèdes à la disparition de l’être cher est ponctuée par une partition musicale tout aussi légère malgré la terrifiante réalité de la mort. In the bedroom est un film original et touchant.
Note : 4 étoiles

Lui :
L’atmosphère est terriblement lourde dans ce film, tellement lourde que la vision du film devient un peu pénible. De plus, la mise en place de l’histoire est faite de telle façon, que la suite, dramatique à souhait, est fort prévisible ce qui accentue encore la pesanteur de l’atmosphère. Si l’interprétation est assez remarquable, les personnages sont un peu survolés, on se contente de les regarder dans des plans souvent assez longs. Le film n’est pourtant pas dénué de charmes, ni de personnalité.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Tom Wilkinson, Sissy Spacek, Nick Stahl, Marisa Tomei
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14 décembre 2005

Un monde presque paisible (2002) de Michel Deville

Un monde presque paisible Elle :
1946, un atelier de couture juif et la vie quotidienne d’après-guerre mêlant les blessures dues à la mort des siens dans les camps et la joie de vivre pleine de promesses et d’insouciance. C’est avec une délicatesse empreinte de gravité que Michel Deville brosse ce tableau d’après-guerre plein de nostalgie. Ce récit autobiographique a sans aucun doute des résonances avec la vie du cinéaste.
Note : 4 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup de vie dans ce film de Michel Deville et c’est une vision plutôt optimiste de ces années d’après guerre dans le petit monde presque paisible d’un petit atelier juif. La guerre a laissé des traces profondes et chacun semble un peu perdu, tentant à la fois sur le plan affectif et amoureux de se raccrocher aux branches qui se présentent. Cette vision d’un monde qui redémarre est aussi pleine d’espoir et de fraîcheur.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Zabou, Vincent Elbaz, Lubna Azabal, Denis Podalydès, Malik Zidi, Stanislas Merhar, Clotilde Courau
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13 décembre 2005

Irma Vep (1996) d’ Olivier Assayas

Irma Vep Elle :
Olivier Assayas choisit de nous plonger avec tendresse dans le monde du cinéma d’auteur qu’il a l’habitude de côtoyer en faisant un film dans un film. Peut-être un implicite hommage à La nuit américaine de Truffaut. Le remake d’Irma Vep, un feuilleton de Louis Feuillade, un réalisateur caractériel interprété par Jean-Pierre Léaud, une héroïne en combinaison de latex incarnée par la fascinante Maggie Cheung, des assistants et costumières qui se crêpent le chignon pendant le tournage, des rires et frustrations, peu de moyens financiers, une pure fabrication artisanale sans dialogues qui sera finalement reprise par un autre réalisateur. Les dialogues semblent spontanés et les acteurs sont très naturels dans leur jeu, notamment Nathalie Richard. La caméra se faufile agilement entre les personnages et magnifie Maggie Cheung, l’observatrice placide de toute cette agitation. Assayas épousera Maggie Cheung à la fin du film. C’est un bel hommage au cinéma mais qui m’a un peu moins captivé que Clean ou Les destinées sentimentales ou encore Paris s’éveille.
Note : 3 étoiles

Lui :
Le sujet, le tournage d’un film, peut évoquer La Nuit américaine de Truffaut, sentiment accentué par la présence de Jean-Pierre Léaud (qui joue, cette fois, le rôle du metteur en scène). Olivier Assayas parvient néanmoins à réaliser un film assez personnel en nous exposant sa vision de la réalisation d’un film, où la magie et le plaisir sont dévorés par le stress, mille détails envahissants et de mesquines querelles personnelles. Et ce n’est pas pour rien qu’il choisit comme sujet virtuel un remake des Vampires de Louis Feuillade : son héroïne, Irma Vep, est tout à fait le genre de personnage parfaitement fantasmatique que le cinéma sait si bien créer. Tout n’est qu’illusion… Il filme avec une caméra extrêmement vive mais sans jamais d’excès ou d’inutilité dans les mouvements. Très belle interprétation de Nathalie Richard, avec beaucoup d’authenticité dans son jeu, et de la placide Maggie Cheung.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Maggie Cheung, Nathalie Richard, Jean-Pierre Léaud
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Lire aussi nos commentaires sur Les Vampires de Louis Feuillade (1915-16)

13 décembre 2005

One Hour Photo (2002) de Mark Romanek

Titre original : « Photo Obsession »

One Hour Photo Elle :
Mark Romanek, plus habitué à réaliser des clips musicaux que des longs métrages, met en scène Robin Williams en vieux garçon sans famille travaillant dans un laboratoire photo. Il garde un exemplaire des photos d’une famille idéale américaine et rêve d’en faire partie. Cette image parfaite du bonheur doit être selon lui sans tâche. Tout ce bel édifice ve toutefois se dérègler… Robin Williams fait une belle prestation et contribue à créer le malaise et  même le malsain. Je reproche plus le côté léché des images, les clichés, les longueurs pour créer le suspense et l’autorisation d’accès au film aux enfants de plus de dix ans me semble un peu limite au vu des scènes assez angoissantes.
Note : 2 étoiles

Lui :
C’est un climat bien étrange qui règne dans ce film, climat bien mis en place par le jeu glacial de Robin Williams, qui cache assez bien la nature de son personnage. Cependant, le scénario peine à maintenir notre intérêt, voulant sans doute utiliser toutes les ficelles du thriller sans en avoir les inconvénients et rester tous publics. Rapidement, on sent que le film ne sait plus où aller et de plus la fin se révèle assez ridicule. Décevant.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Robin Williams
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12 décembre 2005

Indiscrétions (1940) de George Cukor

Titre original : « The Philadelphia Story »

Indiscrétions Elle :
Un beau trio d’acteurs (Cary Grant, James Stewart et Katherine Hepburn) pour cette comédie qui fustige les milieux de la haute bourgeoisie. J’ai un peu du mal à m’intéresser à cette histoire de coeur qui tourne mal, malgré quelques bons dialogues amusants. La voix de Katharine Hepburn est particulièrement désagréable.
Note : 3 étoiles

Lui :
Indiscrétions Revoir ce film est un plaisir toujours renouvelé. En maître des grandes comédies à l’américaine, George Cukor parvient à traiter de sentiments très simples tout en plaçant l’intrigue de Indiscrétions au sein de la haute aristocratie américaine. Les dialogues sont brillants, pétillants, admirablement interprétés par le trio Hepburn-Grant-Stewart ; les mises en situations sont marquées d’un humour assez subtil, mais toujours présent. Le cocktail est magique. C’est vraiment de la grande comédie, avec panache et splendeur.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Cary Grant, James Stewart
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11 décembre 2005

Bloody Sunday (2002) de Paul Greengrass

Bloody Sunday Elle :
Dommage, le sujet m’intéressait puisqu’il s’agissait de la reconstitution de la marche pacifique pour les droits civiques à Derry (Londonderry) en 1972 qui se termina dans un bain de sang. Cette mode d’utiliser une caméra qui bouge en permanence pour se donner une allure de film documentaire est assez épouvantable. En moins de quinze minutes, j’avais les yeux en charpie… (abandon)
Note : pas d'étoile

Lui :
Il est vraiment dommage que tout le propos historique du film soit gâché par une caméra à l’épaule, instable à 400%, qui en rend la vision assez désagréable. Le film est quasiment in-regardable. Le but est certainement de donner une impression de document filmé (l’image est en plus granuleuse à souhait), ce qui est un procédé discutable en son principe puisque très artificiel. Une image si instable est en tout cas plus adaptée au petit écran qu’au grand écran. Tout cela est d’autant plus dommage que Paul Greengrass est un ancien journaliste qui a connu directement certains des protagonistes.
Note : 1 étoile

Acteurs: James Nesbitt, Allan Gildea
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10 décembre 2005

Aram (2002) de Robert Kechichian

Aram Elle :
Polar esthétisant à la sauce terroriste arménienne. Le scénario est assez confus. On ne sait pas qui fait quoi et qui tue qui. Les situations et dialogues sonnent faux. Aram, cet ex-terroriste arménien qui, pour venger son frère, tue sans scrupules, est froid comme un glaçon. Difficile dans ce cas d’approuver ou seulement de comprendre ses mobiles.
Note : 2 étoiles

Lui :
Sous couvert de contexte politique arménien, Aram est un polar et un polar assez banal avec son lot de clichés, à commencer par le héros, tueur très froid, qui ne parle pas, qui zigouille beaucoup de monde sans ciller. L’histoire est assez confuse et les personnages meurent avant que l’on comprenne qui ils sont… Quand ils ne tuent pas, ils vendent des armes (ce qui a au moins le mérite d’être plus calme…)
Note : 2 étoiles

Acteurs: Simon Abkarian, Lubna Azabal, Mathieu Demy
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