23 décembre 2005

Timecode (2000) de Mike Figgis

Timecode Elle :
J’abandonne. Le parti pris est original. L’écran est divisé en quatre carrés dans lesquels on assiste à quatre scènes différentes du même film. Le principe est assez voyeuriste genre caméra cachée. Au bout de 20 minutes, on décroche. Les yeux picotent à cause des zooms de caméra simultanés, les oreilles bourdonnent car on entend en même temps les bruits ambiants des quatre scènes. Bref, c’est l’overdose surtout pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas faire trente-six mille choses en même temps.
Note : pas d'étoile

Lui :
La forme de Timecode est très originale : l’écran est partagé en quatre et, sur chacune des parties, nous pouvons suivre un personnage. C’est plutôt amusant au début et cela oblige à une certaine gymnastique de l’esprit, c’est à dire de se focaliser sur l’une des vues et de laisser aller les autres tout en les surveillant du coin de l’oeil. Bien évidemment, le son nous aide puisqu’il met en avant l’une des 4 vues. Hélas, le scénario est quasi-inexistant, les scènes sont d’ailleurs en grande partie improvisées à partir d’une trame ; cela donne une touche « real-TV » et une impression de voyeurisme. Globalement, au final, on a un peu l’impression d’avoir perdu son temps. Cela reste donc plutôt un exercice de style.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Xander Berkeley, Golden Brooks, Saffron Burrows
Voir la fiche du film et la filmographie de Mike Figgis sur le site IMDB.

22 décembre 2005

Ainsi va l’amour (1971) de John Cassavetes

Titre original : « Minnie and Moskowitz »

Ainsi va l'amour Elle :
Gena Rowlands incarne une sublime jeune femme mal dans sa peau qui ne parvient pas à donner un sens à sa vie malgré son milieu aisé. Les hommes qu’elle rencontre sont tout aussi dépressifs. John Cassavetes, maître dans l’art de décrire les couples en crise, nous fait partager les doutes de cette écorchée vive qui finit par rencontrer un homme issu d’un milieu populaire et tout aussi perturbé qu’elle. La note finale est optimiste puisque l’amour finit par triompher du néant de la vie. Le film est assez intéressant bien qu’un peu long. On passe du chaud au froid tout comme l’humeur changeante de ces personnages et Gena Rowlands irradie l’écran.
Note : 3 étoiles

Lui :
Ainsi va l’amour est un film que j’ai trouvé assez difficile à regarder, difficile de voir comment ces deux personnages ont tant de mal à mettre de l’ordre dans leurs sentiments, dans leurs rapports, tant de mal à ne pas saborder leur vie. Cassavetes filme très près de ses personnages ce qui augmente le malaise du spectateur. Très belle prestation de Gena Rowlands.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Gena Rowlands, Seymour Cassel
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22 décembre 2005

Mon idole (2002) de Guillaume Canet

Mon idole Elle :
Comédie satirique sur le milieu audiovisuel qui vire au noir dans le dernier tiers du film. Pour son premier film derrière la caméra, Guillaume Canet interprète un jeune chauffeur de salle qui rêve de faire de la télé mais se fait manipuler par un producteur pourri et décadent. Malgré quelques bonnes choses efficaces et amusantes et une excellente interprétation de François Berléand dans le rôle du producteur cynique, Mon idole s’étire inutilement en longueur et finit par être répétitif et maladroit.
Note : 3 étoiles

Lui :
Il y a beaucoup de choses amusantes dans ce film, notamment ces portraits au vitriol dans le monde de la télévision, mais il est dommage que Guillaume Canet ait trop forcé le trait et qu’il finisse par s’enliser totalement dans une histoire de meurtre inutile. François Berléand est vraiment remarquable dans son rôle de personnage cynique (même si ce n’est pas franchement un rôle nouveau pour lui…) et parvient bien à créer ce climat étrange qui réussit si bien au film. Pas mal de maladresses, mais un premier film assez plaisant.
Note : 3 étoiles

Acteurs: François Berléand, Guillaume Canet, Diane Kruger
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22 décembre 2005

La dentellière (1977) de Claude Goretta

La Dentellière Elle :
Ce film délicat et émouvant, que j’avais déjà beaucoup aimé au moment de sa sortie en 1977, est adapté d’un roman de Pascal Lainé. Quel plaisir de se replonger dans ces années soixante-dix à travers Pomme, une jeune coiffeuse simple qui rencontre un intellectuel imbu de lui-même. C’est par petites touches, par les regards, les attitudes et les silences que Claude Goretta met en place le personnage de la jeune femme interprétée par Isabelle Huppert. Le jeune homme passe à côté de cet amour à cause de ce fossé culturel entre eux. Pomme finit en hôpital psychiatrique sans se rebeller. L’étudiant prisonnier de son milieu social n’a pas su capter les talents cachés de la fille. Isabelle Huppert porte le film brillamment.
Note : 5 étoiles

Lui :
La dentellière est un film assez délicat, sur une certaine forme de rejet, d’incommunicabilité : une jeune fille se fait rejeter par un jeune homme, pseudo intellectuel, enfermé dans les schémas de son milieu familial et universitaire. Très fragile, elle en deviendra folle. Après trente ans, le film a perdu un peu de sa dimension « reflet de la société » mais il reste cette idylle délicate et finalement impossible. Isabelle Huppert est merveilleuse dans ce rôle de dentellière très effacée. On peut regretter toutefois une certaine lenteur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Yves Beneyton
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La Dentellière

21 décembre 2005

L’ Équipier (2004) de Philippe Lioret

L' Équipier Elle :
Chronique provinciale sur l’île d’Ouessant à propos de d’un secret de famille bien gardé. Une jeune femme repart sur les traces de sa famille et de ses origines au travers d’un livre écrit par un ami de son père. On remonte dans le temps pour comprendre comment se sont tissés les liens entre son père (Philippe Torreton), sa mère (Sandrine Bonnaire) et cet apprenti gardien de phare, étranger à l’île. Les scènes de mer et d’accès au phare de La Jument sont spectaculaires. En revanche, le film s’éternise trop longuement sur cette relation amoureuse qui met un temps fou à se mettre en place. On n’échappe pas aux clichés sur les pêcheurs, le bistrot, le rejet des étrangers à l’île. Le scénario manque un peu d’épaisseur et d’intérêt pour faire un bon film.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le film est surtout intéressant sans sa première moitié car il nous permet de découvrir l’île d’Ouessant et la vie des gardiens de phare. L’histoire d’amour impossible est en revanche assez conventionnelle et l’intérêt finit donc hélas par s’émousser. Bonne interprétation de Philippe Torreton, même s’il est dans son style habituel. L’ensemble fait plus penser à un téléfilm qu’à un film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Sandrine Bonnaire, Philippe Torreton, Grégori Derangère
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20 décembre 2005

Un couple épatant (2002) de Lucas Belvaux

Un couple épatant Elle :
Premier volet bien décevant de la trilogie de Lucas Belvaux. L’histoire est peu plausible et confuse. Un couple se soupçonne mutuellement de choses qui n’ont aucune raison d’être. Il faut certainement attendre de voir les deux autres volets, pour que les interstices soient comblés.
Note : 2 étoiles

Lui :
Il est fort dommage que la mise en place du scénario soit gâchée par certaines imprécisions et invraisemblances: de ce fait, on décroche rapidement, par exemple on ne croit pas une seconde à l’implication du policier dans cette histoire de soupçons et de quiproquos. C’est d’ailleurs le personnage du policier qui détruit tout l’édifice car le personnage principal interprété par François Morel, un homme qui se croit à la veille de sa mort, est particulièrement réussi, tout comme bon nombre de personnages secondaires.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Ornella Muti, François Morel, Valérie Mairesse, Bernard Mazzinghi, Dominique Blanc, Gilbert Melki
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Trilogie de Lucas Belvaux (2002) :
1. Un couple épatant
2. La cavale
3. Après la vie

Commentaire après avoir vu les trois films :
Le problème de ce premier volet est de difficilement fonctionner seul et aussi de freiner certains spectateurs à regarder les suivants. Il le faut pourtant… car cette trilogie en vaut la peine. Un Couple Epatant ne prend tout son sens que dans Après la Vie, le troisième et ultime film.

20 décembre 2005

Cavale (2002) de Lucas Belvaux

Cavale Elle :
Ce deuxième volet de la trilogie de Lucas Belvaux est un peu meilleur car plus intéressant. Un terroriste en cavale tente d’échapper à son destin inéluctable. Quelques scènes avec Catherine Frot, une ex-terroriste rangée et Dominique Blanc, une femme de flic toxicomane permettent de mieux comprendre le premier volet de la trilogie. Lucas Belvaux parvient à instaurer une vraie ambiance d’attente grâce à la présence d’une musique lancinante de contrebasse. Toutefois, cette attente se révèle parfois bien longue notamment dans la fuite en long et en travers du terroriste.
Note : 3 étoiles

Lui :
Cavale, le second volet de la trilogie de Lucas Belvaux, m’a paru bien plus convaincant que le premier. Le scénario est mieux mis en place, alors qu’en y réfléchissant à postériori l’histoire en elle-même paraît peu crédible. Mais, on adhère bien à cette folle et meurtrière cavalcade d’un activiste révolutionnaire qui n’a rien perdu de ses convictions. Totalement décalé, il ne se trouve compris que par le personnage le plus à la dérive du premier film. Il est amusant de voir se recoller certains morceaux du premier film, même si les scènes communes sont en fait très réduites. Le film souffre toutefois de quelques longueurs, de suspenses un peu ratés et d’une fin plaquée.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Lucas Belvaux, Catherine Frot, Dominique Blanc, Ornella Muti, Gilbert Melki, Patrick Descamps
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Trilogie de Lucas Belvaux (2002) :
1. Un couple épatant
2. La cavale
3. Après la vie

20 décembre 2005

Après la vie (2002) de Lucas Belvaux

Après la vie Elle :
Certes, l’exercice de cette trilogie est original, audacieux et complexe à mettre en place. On finit par recoller les morceaux de cette histoire vécue par différents protagonistes. Ce troisième volet centré sur ce flic paumé qui fournit de la morphine à sa femme et est incapable de la sortir de ce cauchemar de dépendance n’est pas très plausible et est assez ennuyeux. L’ensemble est assez lourd et répétitif même s’il y a indéniablement un beau style.
Note : 3 étoiles

Lui :
Des trois films de cette trilogie, Après la vie est sans doute le plus abouti et le plus complet bien qu’il ne soit centré que sur deux personnages. Côté scénario, il est bourré de rebondissements, détruisant toutes les certitudes données par les deux premiers films et éclairant l’ensemble sous un jour différent comme pour nous nous montrer que la vérité n’est pas celle que l’on veut voir. Le personnage du policier qui semblait gâcher le premier film prend ici toute son ampleur. Et il y a le personnage de droguée jouée par Dominique Blanc, qui a indirectement tant d’action sur les évènements. Hélas, le film pêche toujours par ses longueurs et aussi par un ensemble de situations peu crédibles.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Dominique Blanc, Gilbert Melki, Ornella Muti, Catherine Frot, François Morel, Lucas Belvaux
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La triologie :
1. Un couple épatant 
2. Cavale
3. Après la vie

19 décembre 2005

Bord de mer (2002) de Julie Lopes-Curval

Bord de mer Elle :
Abandon au bout d’une demi-heure. Le scénario et les acteurs ne sont guère convaincants.
Note : pas d'étoile

Lui :
Le film se perd en voulant dresser le portrait de ses personnages. En voulant trop jouer sur les notes insolites (amplifiées par une musique franchement insupportable), le film part dans plusieurs directions sans laisser le spectateur s’accrocher. On a comme une impression de vide.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Bulle Ogier, Hélène Fillières, Ludmila Mikaël, Jonathan Zaccaï, Patrick Lizana
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18 décembre 2005

La demoiselle d’honneur (2004) de Claude Chabrol

La demoiselle d'honneur Elle :
Chabrol quitte le milieu de la bourgeoisie de province pour s’intéresser à une famille de la banlieue de Nantes. Le fils très bien interprété par Benoît Magimel est agent commercial. Il remplace le père absent et règle les problèmes de famille comme il peut. C’est le pivot central du film. Un coup de foudre passionnel avec la demoiselle d’honneur du mariage de sa soeur (Laura Smet) le fait pénétrer dans le monde souterrain de la mythomanie de la jeune femme. Chabrol essaie de créer une atmosphère étrange et inquiétante. Mais ce n’est pas toujours réussi. Les longs tête-à-tête amoureux sont un peu pesants et exagérés. On bascule bien sûr dans la folie malsaine et on reste malgré tout sur sa faim. Ce film ne fait partie des plus aboutis de Chabrol.
Note : 3 étoiles

Lui :
Les films de Chabrol sont toujours assez prenants par leur côté peinture sociale doublé d’une intrigue policière. Dans La Demoiselle d’Honneur, aucun des deux aspects n’est convaincant, le scénario donnant même l’impression de forcer le trait. En dehors du personnage central, interprété par Benoît Magimel, les autres personnages ne sonnent pas très justes. On ne croit pas trop à l’ensemble et on finit par se désintéresser, sauf peut-être dans le dernier quart d’heure où Chabrol découvre enfin le volet policier de son histoire. Le personnage de Senta, censé alimenter les aspects ‘étrange’ et ‘intrigue’, est bien trop faible pour faire décoller le film.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Laura Smet, Aurore Clément
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