21 mars 2005

La Noce (2000) de Pavel Lungin

Titre original : « Svadba »

NoceElle :
Pavel Lungin nous invite à la noce d’un jeune couple au sein d’une famille russe haute en couleur. La mariée, ancien mannequin retourne au pays pour retrouver l’amour de son enfance. Le réalisateur échafaude une histoire loufoque autour d’un vol de boucles d’oreilles qui implique le marié et par conséquent le destine à la prison le soir de son mariage. La journée va virer au cauchemar. On passe du rire au drame et de l’amitié aux coups de poing en un clin d’œil ; les personnages sont truculents et attachants. Pavel Lounguine parvient à faire passer de la chaleur humaine dans cette soirée échevelée et fait virevolter sa caméra avec habileté.
Note : 4 étoiles

Lui :
La Noce est un film russe gentiment déjanté, cette histoire de mariage à l’improviste étant le prétexte à une multitude de situations plutôt hautes en couleurs. La galerie de portraits est vraiment complète… mais sans trop exagérer, ni forcer le trait. On rit souvent franchement mais le climat passe parfois très brutalement du comique au tragique. le film est aussi intéressant dans le sens où il nous permet de connaître un peu mieux la Russie ordinaire, loin des traditionnels clichés.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Marat Basharov, Mariya Mironova
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20 mars 2005

In the Cut (2003) de Jane Campion

InthecutElle :
Quelle idée a eu Jane Campion de se lancer dans ce genre de thriller macabre qui joue à la fois sur le sexe et le côté sanglant. Seul point positif, Jane Campion parvient à créer un style visuel intéressant en créant des flous sur une partie de l’image, des gros plans, des plans fugitifs et une belle lumière chaude. Elle se concentre trop sur la forme et oublie de donner un peu d’épaisseur au scénario. C’est Meg Ryan avec son joli minois qui est chargée de soutenir l’édifice. Un meurtre de femme désarticulée, deux flics ambigus et notre belle qui évolue dans les bars louches. Il ne passe quasiment rien et on commence à s’ennuyer au bout de 20 minutes.
Note : 1 étoiles

Lui :
Jane Campion semble se concentrer plus sur la forme que sur le fond: Elle a une façon d’utiliser la caméra assez intéressante, même si elle semble abuser des effets de flous partiels sur l’image et de la caméra à l’épaule, mais par contre l’histoire n’est pas très intéressante, ni très crédible d’ailleurs et l’on se désintéresse hélas rapidement de l’ensemble.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Meg Ryan, Mark Ruffalo, Jennifer Jason Leigh
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18 mars 2005

Violence des échanges en milieu tempéré (2003) de Jean-Marc Moutout

Echanges tempereElle :
Le réalisateur évite les clichés caricaturaux sur le monde de l’entreprise et privilégie l’analyse étayée des rapports sociaux entre employés et dirigeants. On découvre cet univers au travers d’un jeune consultant (Jérémie Renier) qui doit faire un audit précis d’une entreprise afin qu’elle puisse être rachetée par un grand groupe. Le jeune homme est confronté entre son désir de réussir professionnellement et ses scrupules vis-à-vis des salariés qu’il doit interroger pour pouvoir les licencier ensuite. Doit-il se rebeller ou adhérer à la doctrine de son employeur « Work Hard, Play Hard » ? Jean-Marc Mourtout fait des portraits sensibles de tous ces personnages et montre les contradictions d’un monde où l’entreprise doit faire du profit pour survivre mais en même temps doit gérer des hommes qui lui ont permis d’être en place.
Note : 5 étoiles

Lui :
En évitant les écueils de la caricature et de la simplification, Jean-Marc Moutout réussit là un film qui montre bien la réalité des entreprises et notamment de ces audits. Le manichéisme est donc évité pour se concentrer sur les rapports humains. Ce n’est pas vraiment positif, dans le sens où le petit jeune qui monte accepte de jouer le rôle de coupeurs de têtes. La mise en scène est assez carrée et précise, à l’image du sujet. Bonne interprétation de Jérémie Rénier.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Jérémie Renier, Laurent Lucas, Cylia Malki
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16 mars 2005

Peppermint Candy (2000) de Chang-dong Lee

Titre original : « Bakha satang »

PeppermintcandyElle :
Sentiments mitigés sur ce film coréen qui laisse une impression de lourdeur et d’inachevé. Le plus intéressant est la vision assez noire du peuple coréen ainsi que la construction du film en forme de compte à rebours. Il s’agit de reconstituer la vie d’un policier qui se suicide tragiquement sous un train lors d’un pique-nique. Par conséquent, on remonte dans le temps par palier de 5 ans en voyageant dans un train à l’envers. Ces intermèdes sont les passages les plus paisibles. La vie de ce jeune homme n’est qu’une somme d’occasions amoureuses ratées, de tortures infligées aux opposants à la dictature coréenne, de sévices infligés lors de son passage dans l’armée. Le plus frustrant, c’est qu’on n’aura pas de réponse à ses délires paranoïaques.
Note : 2 étoiles

Lui :
Le film est surtout remarquable par sa construction. On remonte le fil du temps pour tenter de comprendre les événements qui ont conduit un homme à se suicider. On le découvre ainsi petit à petit, lui et ses évènements manqués. C’est aussi pour le réalisateur l’occasion de dresser un portrait de la Corée du Sud, un portrait assez noir, sans attraits, sans illusions ni joies, marquée par un régime totalitaire aux méthodes policières effroyablement brutales. Le film souffre de longueurs dans certaines scènes qui paraissent mineures.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Sol Kyung-Gu, So-Ri Moon, Kim Yeo-Jin
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15 mars 2005

Casino (1995) de Martin Scorsese

CasinoLui :
Restant dans la lignée des Affranchis, Martin Scorcese traite une nouvelle fois de la montée d’un petit truand, ici à la tête d’un casino. Ce personnage, qui tend à se ranger et à s’assagir, présente des contrastes intéressants avec son ancien partenaire, petite frappe qui ne sait utiliser que la violence pour arriver à ses fins. Martin Scorsese, on le sent à nouveau, est franchement fasciné par ce milieu et nous offre quelques scènes mémorables. Le scénario peut  tout de même paraître un peu faible. Le film est long, très long même, cause beaucoup (en voix off surtout) mais se laisse regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Sharon Stone, Joe Pesci
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14 mars 2005

La Mort prend des vacances (1934) de Mitchell Leisen

Titre original : « Death takes a holiday »

Death takes a holidayElle :
(pas vu)

Lui :
C’est un film assez rare et assez étonnant sur le thème de la Mort qui vient prendre 3 jours de vacances chez les vivants pour tenter de comprendre pourquoi ceux-ci tiennent tant à la vie. Ce thème (ou l’équivalent) a été souvent illustré au cinéma mais le traitement dans ce film de 1934 est assez remarquable, jouant beaucoup sur la fascination et bien entendu sur l’attirance amoureuse. 70 ans après sa création, il n’a guère vieilli et ses thèmes assez surréalistes fonctionnent toujours aussi bien.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Fredric March, Evelyn Venable
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13 mars 2005

Demain on déménage (2004) de Chantal Akerman

DemenageElle :
Chantal Akerman surprend par son ton faussement enjoué bien loin des thèmes sombres de ses premiers films aux plans fixes interminables. C’est une sorte de comédie où la caméra virevolte dans un appartement désordonné habité par une jeune femme (Sylvie Testud) et sa mère (Aurore Clément). La réalisatrice projette la tragédie de sa famille juive dans le personnage de la jeune Charlotte et adopte un humour décalé et absurde pour parler de ces souffrances (on parle beaucoup de poulet au four…). Les dialogues sont pétillants lors de la visite de l’appartement par des visiteurs excentriques mais malheureusement, le tempo s’essouffle peu à peu.
Note : 3 étoiles

Lui :
Chantal Ackerman nous livre là une petite fantaisie, abusant un peu de l’humour par l’absurde. S’il y a quelques passages intéressants et amusants, tel ce ballet de visiteurs pour acheter l’appartement, on se lasse tout de même car le but de l’ensemble n’est pas très visible (même si l’on peut y voir quelques allégories un peu tirées par les cheveux).
Note : pas d'étoiles

Acteurs: Sylvie Testud, Aurore Clément, Jean-Pierre Marielle, Natacha Régnier
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11 mars 2005

La Poursuite Impitoyable (1966) d’Arthur Penn

Titre original : « The Chase »

La Poursuite Impitoyable Elle :
Une petite ville du Texas, un shérif bienveillant incarné par Marlon Brando, un évadé accusé de meurtre (Robert Redford) que toute la ville recherche, une jeune femme (Jane Fonda) épouse de l’évadé. D’un côté il y a les riches dont un magnat du pétrole et les gens modestes qui envient ces privilégiés. Le décor est planté. Suite à une soirée trop arrosée, la ville tombe graduellement en plein délire et se déchaîne contre le shérif qui se fait lyncher et les noirs. Les masques de respectabilité de ces notables tombent et font place à la vulgarité, la délation, à la haine et au racisme. La tension monte à son paroxysme et on assiste à des scènes de violence d’une grande intensité. Brando est magistral dans son rôle de shérif incorruptible.
Note : 5 étoiles

La Poursuite ImpitoyableLui :
La Poursuite Impitoyable montre de façon assez étonnante et efficace comment une sorte d’hystérie collective s’empare d’une ville du Sud des Etats-Unis à l’occasion de l’évasion d’un prisonnier natif du lieu. Arthur Penn dresse un tableau vraiment noir de la bourgeoisie locale, oisive et avide de situations dramatiques et la situation semble ne jamais s’arrêter d’empirer. Le film est même dur par endroits, assez cruel. Il est en tout cas assez bouleversant, même s’il semble que Penn l’ait partiellement renié par la suite.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, Angie Dickinson, Robert Duvall
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10 mars 2005

Tennessee Valley (1997) de Peter Masterson

Titre original : « The Only Thrill »

Tennessee valleyElle :
Le film ne parvient vraiment pas à trouver son rythme et on abandonne très vite. Mis à part le joli sourire de Diane Keaton et la présence de Sam Shepard, on n’a pas droit à grand-chose si ce n’est que de voir leur relation perturbée par la liaison amoureuse de leurs deux enfants entre eux. Pas de quoi en faire un plat ni un film d’ailleurs.
Note : pas d'étoiles

Lui :
Malgré tout le talent déployé par les acteurs, on a bien du mal à s’intéresser à cette histoire d’amour manqué, une histoire très classique dans ses ingrédients et son déroulement.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Diane Keaton, Sam Shepard
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9 mars 2005

« Le Retour » (2003) d’ Andrei Zvyagintsev

Titre original : « Vozvrashcheniye »

Le RetourElle :
Lion d’Or à Venise, en 2003, ce beau film russe plein d’intensité dramatique met en scène deux jeunes enfants qui vivent le retour de leur père au foyer après des années d’absence comme une véritable épreuve. Celui-ci les entraîne dans un parcours du combattant dont nul ne comprend la finalité. Ce père quasi-inconnu tente de s’imposer par la force et se heurte surtout à l’hostilité du plus jeune enfant qui lui reproche son absence. Le réalisateur parvient à créer un univers hors du monde réel grâce à son style épuré aux teintes gris acier, bleu et vert pâle. On est à la limite du cinéma noir et blanc. Les compositions graphiques sont très réussies ; les mouvements de caméra sont fluides; la musique est envoûtante. Enfin, les deux enfants trouvent le ton juste pour exprimer les émotions contrastées qui les animent.
Note : 5 étoiles

Lui :
Ce père, brusquement revenu, qui entraîne ses enfants dans une quête dont le but nous échappe est l’occasion pour ce cinéaste russe de signer un beau film, très esthétique dans le choix de ses cadrages et surtout dans le traitement des couleurs. Les deux enfants sont particulièrement bien interprétés et ils sont assez touchants. On peut juste reprocher à ce film d’avoir des buts obscurs, on ne voit pas trop le sens de tout cela.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Vladimir Garin, Ivan Dobronranov, Konstantin Lavronenko
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