21 janvier 2023

Foxcatcher (2014) de Bennett Miller

FoxcatcherLorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave…
Foxcatcher est un film américain réalisé par Bennett Miller. Inspiré de faits réels, il raconte l’histoire « tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte » (dixit l’argumentaire).  Tragique, cette histoire l’est, même s’il faut attendre la fin pour la percevoir ainsi. Fascinante, j’en suis moins sûr : j’ai eu toutes les peines du monde à m’y intéresser. Le cinéaste insiste lourdement sur la difficulté à saisir la personnalité de John du Pont et sur l’impossible mixité de deux mondes : il multiplie les scènes pour montrer que le lutteur est mal à l’aise chez les Du Pont et que John E. du Pont est mal à l’aise face au lutteur. L’ensemble est beaucoup trop long. La performance des acteurs est remarquable mais, là aussi, un peu trop appuyée. La critique a réservé un très bon accueil au film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Channing Tatum, Mark Ruffalo, Sienna Miller, Vanessa Redgrave, Anthony Michael Hall
Voir la fiche du film et la filmographie de Bennett Miller sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

FoxcatcherChanning Tatum et Steve Carell dans Foxcatcher de Bennett Miller.

16 août 2020

Charlie Chan aux jeux olympiques (1937) de H. Bruce Humberstone

Titre original : « Charlie Chan at the Olympics »

Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics)Alors que son fils aîné est en route vers l’Europe pour aller concourir aux jeux olympiques, Charlie Chan est témoin du détournement d’un avion expérimental de l’armée américaine dans le ciel d’Honolulu. L’avion est retrouvé mais une pièce essentielle pour son guidage a disparu. Le détective va suivre la trace des espions jusqu’à Berlin…
Quatorzième film de la série avec Warner Oland,  Charlie Chan aux jeux olympiques est cette fois plus centré sur l’espionnage que sur un meurtre classique. L’intrigue est un peu confuse du fait du nombre de personnages impliqués et paraît moins bien construite qu’à l’habitude. En revanche, le film est très particulier parce que les jeux olympiques en question sont ceux de Berlin en 1936. Toute publicité pour le régime nazi a visiblement été évitée et, si le film utilise des images d’actualité de la cérémonie d’ouverture, tous les drapeaux ont été gommés (on entrevoit toutefois brièvement des saluts nazis lors de l’arrivée de la flamme). Autre particularité, le film utilise de vraies images, intérieures et extérieures, du dirigeable Hindenburg (retouché image par image à la main pour effacer les croix gammées sur la queue de l’appareil) peu avant la catastrophe de Lakehurst qui aura lieu quinze jours avant la sortie du film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Warner Oland, Katherine DeMille, Pauline Moore, Allan Lane, Keye Luke
Voir la fiche du film et la filmographie de H. Bruce Humberstone sur le site IMDB.

Voir les autres films de H. Bruce Humberstone chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Katherine DeMille est la fille adoptive de Ceci B. DeMille.

Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics)Morgan Wallace, Warner Oland et Katherine DeMille
dans Charlie Chan aux jeux olympiques (Charlie Chan at the Olympics) de H. Bruce Humberstone.

30 mai 2019

Moi, Tonya (2017) de Craig Gillespie

Titre original : « I, Tonya »

Moi, TonyaIssue d’un milieu très pauvre, Tonya s’entraine depuis l’âge de quatre ans au patinage artistique sous la pression d’une mère violente. Elle devient rapidement l’une des meilleures patineuses des États-Unis. À 15 ans, elle rencontre Jeff qui, lorsqu’ils se marient, devient, lui aussi, rapidement violent…
En 1994, la patineuse olympique Tonya Harding a été au centre d’un fait divers qui a secoué les Etats Unis (et même, paraît-il…, le monde entier). L’australien Craig Gillespie nous raconte cette sombre affaire sous la forme d’un faux documentaire en se basant sur les recherches de son scénariste, l’américain Steven Rogers. Le film est assez étrange car, si cette plongée dans l’Amérique profonde est un peu sordide et même terrifiante, le ton adopté est celui d’une comédie d’humour noir. Voir présentées sur le ton de l’humour la violence de la mère sur sa fille, ou la violence du mari sur sa très jeune femme (qui trouve cela naturel), a de quoi créer un certain malaise. Comme pour se justifier, le réalisateur prend ouvertement le parti de la jeune patineuse, allant jusqu’à présenter comme plutôt inique le jugement final rendu par la justice. La réalisation est particulièrement efficace avec des poussées d’audaces et de virtuosité. Les scènes de patinage sont assez époustouflantes de réalisme. L’interprétation de Margot Robbie et d’Allison Janney (la mère) sont assez remarquables.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Robbie, Sebastian Stan, Allison Janney, Julianne Nicholson, Paul Walter Hauser
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Moi Tonya
Margot Robbie (deux secondes avant de nous gratifier d’un regard-caméra saisissant) dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

Moi Tonya
Sebastian Stan, Margot Robbie et Julianne Nicholson dans Moi, Tonya de Craig Gillespie.

12 octobre 2013

Folies olympiques (1932) de Edward F. Cline

Titre original : « Million Dollar Legs »

Folies olympiquesDans la petite république de Klopstokio, les caisses sont vides. Pour éviter d’être renversé par ses adversaires, le président (W.C. Fields) forme une équipe olympique pour participer aux jeux de Los Angeles. En effet, tous les habitants sont de grands sportifs aux capacités étonnantes. Mais les comploteurs engagent l’intrigante Mata Machree, la femme à laquelle aucun homme ne résiste, pour les faire échouer… Million Dollar Legs est un film étonnant. C’est certainement le film où W.C. Fields pousse le plus loin l’humour nonsense. Il va plus loin que les Marx Brothers qui n’aurait certainement pas renié un tel film. On peut même parler d’humour surréaliste Folies olympiques (d’ailleurs le film a été applaudi par Man Ray). Le scénario a été écrit par le jeune (22 ans) Joseph Mankiewicz, avec l’aide d’Henry Myers. Le futur réalisateur a laissé sa créativité s’exprimer pour créer des situations totalement loufoques. Million Dollar Legs est assez court, 64 minutes, et le rythme est enlevé, il n’y a pas de temps mort. L’humour de Million Dollar Legs a totalement dérouté le public américain de l’époque qui l’a ignoré mais le film connut un certain succès en Europe, notamment en France. Aujourd’hui, sa vision étonne encore : une belle petite perle d’humour surréaliste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Oakie, W.C. Fields, Andy Clyde, Lyda Roberti, Susan Fleming, Ben Turpin
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Voir les autres films de Edward F. Cline chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Propos de Joseph L. Mankiewicz : « Million Dollar Legs passa à Paris pendant deux ans, tandis qu’en Amérique il était pratiquement inconnu et l’est resté. Personne n’en a entendu parler, sauf les gens du Museum of Modern Art. Cependant, pendant des années, la réputation que j’avais en tant que scénariste venait de ce film et de son succès en France. » (Entretien pour les Cahiers du Cinéma n°178, mai 1966)

* C’est parce que les jeux olympiques se tenaient à Los Angeles en 1932 que la Paramount eut l’idée de commander un scénario exploitant cet évènement.

Homonyme :
Million Dollar Legs de Nick Grinde et Edward Dmytryk (1939), comédie de la Paramount avec Betty Grable sans autre point commun que le titre (et qu’il y est aussi question de sport). Le fait de réutiliser le titre montre le désintérêt total de la Paramount pour la comédie de W.C. Fields.