18 janvier 2022

Voyage sans espoir (1943) de Christian-Jaque

Voyage sans espoirEvadé de prison, Pierre Gohelle fait la rencontre dans le train vers Le Havre d’un certain Alain Ginestier visiblement fortuné. Gohelle cherche à quitter le pays grâce à un des ses amis, capitaine d’un cargo. Ayant besoin d’une forte somme, Gohelle demande à sa maîtresse de charmer Alain Ginestier…
Tourné sous l’Occupation, Voyage sans espoir est un film français réalisé par Christian-Jaque. Le scénario a été écrit par Pierre Mac Orlan sur un thème de George C. Klaren et Maurice Kroll. Pierre Mac Orlan est l’auteur du roman Quai des Brumes et ce Voyage sans espoir rappelle par son climat le film de Marcel Carné de 1938. Il se situe ainsi pleinement dans la ligne du réalisme poétique des années trente. Son atmosphère est noire, très noire, le poids de la fatalité pèse de tout son poids sur les destinées. Le titre nous l’indique, le temps n’est guère à l’optimisme. L’histoire se déroule sur une seule soirée, tous les plans se situent donc de nuit et Christian-Jaque filme le plus souvent ses personnages en gros plan. On a une impression d’épaisseur et même de lourdeur, les dialogues de Marc-Gilbert Sauvajon qui manquent de finesse y contribuent certainement (sur ce plan, le film paraît bien loin de Quai des brumes). Heureusement, l’interprétation est de tout premier ordre, elle donne de l’intensité à l’ensemble. Un film qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Simone Renant, Jean Marais, Paul Bernard, Jean Brochard, Louis Salou, Lucien Coëdel
Voir la fiche du film et la filmographie de Christian-Jaque sur le site IMDB.

Voir les autres films de Christian-Jaque chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Christian-Jaque

Remarque :
* L’histoire est très proche de celle de Les Amours de minuit (1932), film français de Augusto Genina (et Marc Allégret) avec Danièle Parola et Pierre Batcheff dans les rôles principaux. Le scénario est en effet basé sur le même thème de base de George C. Klaren et Maurice Kroll.

Voyage sans espoirJean Marais et Simone Renant dans Voyage sans espoir de Christian-Jaque.

Remake :
Le port des illusions (Der Satan lockt mit Liebe) film allemand de Rudolf Jugert (1960) avec Belinda Lee et Joachim Hansen.

9 novembre 2017

Knock (1951) de Guy Lefranc

KnockLe docteur Knock arrive à Saint-Maurice pour reprendre le cabinet du docteur Parpalaid dont la clientèle était plutôt rare. Mais Knock a une autre vision, il est bien décidé à faire entrer ce modeste village dans ce qu’il appelle « l’ère de la médecine »…
Jules Romains a écrit sa pièce Knock ou le Triomphe de la médecine en 1923. Mise en scène et interprétée sur les planches par Louis Jouvet, elle fut plusieurs fois portée à l’écran, dont deux fois par Louis Jouvet. Cette version de 1951 est la plus connue, elle est un peu en deçà de la version de 1933, plus « inquiétante ». Cinématographiquement, il n’y a rien d’exceptionnel ici mais le texte de Jules Romains est un délice de tous les instants, surtout lorsqu’il sort de la bouche de Louis Jouvet. Le docteur Knock est avant tout un manipulateur : la pièce a été écrite à une époque où la publicité nous arrivait des Etats-Unis et l’idée de génie de Jules Romains fut d’appliquer (par humour) le pouvoir de persuasion de la « réclame » à la médecine. Rappelons aussi que l’assurance-maladie universelle n’existait pas en 1923 et c’est pour cette raison que le docteur s’intéresse de si près aux revenus de ses clients. Le docteur Knock fait du marketing. Dans les seconds rôles, on remarquera Pierre Renoir, Jane Marken ou encore le jeune Jean Carmet.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Jean Brochard, Pierre Renoir, Pierre Bertin, Marguerite Pierry, Jean Carmet, Jane Marken
Voir la fiche du film et la filmographie de Guy Lefranc sur le site IMDB.

Adaptations de la pièce de Jules Romains :
Knock (1925) de René Hervil avec Fernand Fabre
Knock (1933) de Roger Goupillières avec Louis Jouvet
Knock (1951) de Guy Lefranc avec Louis Jouvet
Knock (2017) de Lorraine Levy avec Omar Sy

Knock
« Attention, ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ? » Louis Jouvet et Yves Deniaud dans Knock de Guy Lefranc (1951).

Knock
Louis Jouvet et André Dalibert dans Knock de Guy Lefranc (1951).